Verset de la prière du vendredi

De wikishia
Verset de la prière du vendredi, Neuvième verset de la sourate al-Jumu‘a

Verset de la prière du vendredi est le neuvième verset de la sourate al-Jumu‘a qui ordonne, au temps de la prière du vendredi, d’accomplir cette prière et de laisser le négoce.
Certains juristes considèrent que selon ce verset, la participation à la prière du vendredi à son temps est obligatoire et le commerce est interdit et illicite. D’après ‘Allâma Tabâtabâ’î, le contexte du verset indique qu’à cette heure, non seulement la vente et l’achat sont interdits mais tout acte qui nous empêche de faire la prière du vendredi est illégal.
Par contre selon quelques autres ulémas, l’interdiction du négoce lors de la prière du vendredi est particulière au temps de la présence d’un Infaillible (a) et ne comprend pas le temps de l’Occultation de l’Imam al-Mahdi (a).
La circonstance de la révélation du verset est sur la première prière du vendredi des musulmans. Elle se fit par l’imamt[Note 1] de As‘ad b. Zurâra.

Texte du verset

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا إِذَا نُودِيَ لِلصَّلَاةِ مِن يَوْمِ الْجُمُعَةِ فَاسْعَوْا إِلَىٰ ذِكْرِ‌ اللَّـهِ وَذَرُ‌وا الْبَيْعَ ۚ ذَٰلِكُمْ خَيْرٌ‌ لَّكُمْ إِن كُنتُمْ تَعْلَمُونَ ﴿٩﴾
Ô vous qui croyez !, quand on appelle à la Prière, le vendredi, accourez à l'invocation (dikr) d'Allah et laissez vos affaires ! Cela sera un bien pour vous, si vous vous trouvez savoir. (9)
Coran, sourate 62, verset 9, Traduction de Régis Blachère

Circonstance de la révélation

Selon cheikh at-Tabrisî l’auteur du livre Majma‘ al-Bayân, la circonstance de la révélation du verset de la prière du vendredi est liée à la première prière du vendredi des musulmans à Médine, avant l'émigration du Prophète Muhammad (s) à cette ville.[1]
À ce temps-là, les juifs et les chrétiens se réunissaient un jour par semaine et rendaient le culte. Les musulmans décidèrent donc de déterminer un jour par semaine pour adorer Dieu. Un vendredi, ils allèrent chez As‘ad b. Zurâra et accomplirent la prière à son imamat. Ils nommèrent ce jour: Jumu'a (le vendredi).
Puisqu’un peu de musulmans participèrent à cette prière, le verset ci-dessus fut révélé et ordonna d’y assister.[2]

Exégèse du verset

D’après le livre Tafsîr Nimûni, « l’appel à la prière » dans le verset fait allusion à Adhân. Parce que dans l’islam, il n’y a aucune appellation à la prière autre qu’Adhân.
Alors, le verset dit : quand la voix d’Adhân s’entend, il faut que les musulmans laissent les affaires et accourent à la prière du vendredi.[3]
Dans son livre, al-Mîzân, ‘Allâma Tabâtabâ’î considère que le verset affirme sur l’obligation de la prière du vendredi et l’interdiction du négoce pendant la prière du vendredi.[4] Il ajoute que selon le contexte du verset, le terme de « laissez vos affaires » comprend toute action qui empêche l’homme de faire la prière et non seulement la vente et l’achat.[5]
De nombreux savants considèrent que la prière du vendredi est obligatoire ‘Aynî[6] seulement au temps de la présence d’un Infaillible (a).[7]

Prière du vendredi

Article connexe : Prière du vendredi.
Prière du vendredi à la mosquée al-Aqsâ

La prière du vendredi est une prière de deux Rak‘a. Dans le jour vendredi, elle se fait au lieu de la prière de midi et d’une façon collective et on ne peut pas la faire personnellement.[8]
La prière du vendredi comprend deux discours. Il faut que l’imam (celui qui dirige la prière) fasse ces deux discours avant la prière. Il y a aussi deux Qunût dans cette prière, l’un dans la première Rak‘a avant Rukû‘ (l’inclination) et l’autre dans la deuxième Rak‘a et après Rukû‘.[9]
Selon les juristes chiites, au temps de la présence de l’Infaillible (a), l’accomplissement de la prière du vendredi est obligatoire ‘Aynî.[10]
Mais, pendant l’Occultation de l’Imam al-Mahdi (a), la plupart des Marja‘ contemporains y compris imam Khomeyni, ayatollah Khû’î, ayatollah Arâkî, ayatollah Khamenei, ayatollah Tabrîzî, ayatollah Systânî et ayatollah Makârim Shîrâzî considèrent qu’elle est obligatoire Takhyîrî, c’est-à-dire le vendredi midi on peut choisir d'effectuer la prière du vendredi ou celle de midi.[11]

Dans les livres jurisprudentiels

Dans certains chapitres des livres de fiqh pour lancer une fatwa, les ulémas se référèrent au verset de la prière du vendredi y compris :

Récitation du verset de la prière du vendredi

Le livre Man lâ Yahduruhu al-Faqîh rapporte un hadith selon lequel le vendredi midi et au temps d’Adhân, il était d’usage à Médine que certains s’écriaient que le commerce est interdit et puis ils récitaient le verset de la prière du vendredi.[13]

Voir aussi


Note

  1. Celui qui dirige la prière collective.

Références

  1. Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 10, p 431 - 432
  2. Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 10, p 431 - 432
  3. Ayatollah Makârim Shîrazî, Tafsîr Nimûni, vol 24, p 26
  4. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 19, p 273
  5. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 19, p 273
  6. L’obligatoire ‘Aynî est un type d'obligatoires religieux que toutes personnes qui sont concernées par les obligations de la loi islamique (Mukallaf) doivent l’accomplir.
  7. Muhammad Surûsh, Iqâmi Jum‘i dar Duwlat Islâmî, p 101
  8. Tuwdîh al-Masâ’il Marâji‘, vol 1, p 1062, 1063 et 1068
  9. Tuwdîh al-Masâ’il Marâji‘, vol 1, p 1068
  10. Muhammad Surûsh, Iqâmi Jum‘i dar Duwlat Islâmî, p 101
  11. Tuwdîh al-Masâ’il Marâji‘, vol 1, p 1062, 1064, 1079 et 1083
  12. Al-Muhaqqiq al-Hillî, Al-Mu‘tabar, vol 2, p 274 ; Cheikh al-Bahranî, Al-Hadâ’iq an-Nâdira, vol 10, p 172 ; Cheikh at-Tûsî, Al-Khilâf, vol 1, p 598
  13. Cheikh as-Sadûq, Man lâ Yahduruh al-Faqîh, vol 1, vol 299