Verset de l'épreuve

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Ayat al-Imtihân (en arabe : آية الامتحان) ou verset de l'épreuve est le verset 10 de la sourate al-Mumtahana, qui traite de l'examen et de la vérification de la foi des femmes qui ont quitté La Mecque pour Médine et prétendaient être musulmanes. Selon le hadith d'Ibn Abbas, la conversion des femmes à la foi était déterminée par des témoignages ou des serments.

Selon le verset, si la foi de ces femmes était confirmée, elles étaient autorisées à rester à Médine, sinon elles étaient renvoyées à La Mecque. Certains jurisconsultes, en s'appuyant sur Ayat al-Imtihân, considèrent que le mariage des musulmans avec les mécréants est interdit.

Texte et traduction du verset

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا إِذَا جَاءَكُمُ الْمُؤْمِنَاتُ مُهَاجِرَاتٍ فَامْتَحِنُوهُنَّ اللَّهُ أَعْلَمُ بِإِيمَانِهِنَّ فَإِنْ عَلِمْتُمُوهُنَّ مُؤْمِنَاتٍ فَلَا تَرْجِعُوهُنَّ إِلَى الْكُفَّارِ لَا هُنَّ حِلٌّ لَهُمْ وَلَا هُمْ يَحِلُّونَ لَهُنَّ وَآتُوهُمْ مَا أَنْفَقُوا وَلَا جُنَاحَ عَلَيْكُمْ أَنْ تَنْكِحُوهُنَّ إِذَا آتَيْتُمُوهُنَّ أُجُورَهُنَّ وَلَا تُمْسِكُوا بِعِصَمِ الْكَوَافِرِ وَاسْأَلُوا مَا أَنْفَقْتُمْ وَلْيَسْأَلُوا مَا أَنْفَقُوا ذَلِكُمْ حُكْمُ اللَّهِ يَحْكُمُ بَيْنَكُمْ وَاللَّهُ عَلِيمٌ حَكِيمٌ ﴿۱۰﴾
Ô vous qui avez cru ! Quand les croyantes viennent à vous en émigrées, éprouvez-les ; Allah connaît mieux leur foi ; si vous constatez qu’elles sont croyantes, ne les renvoyez pas aux mécréants. Elles ne sont pas licites [en tant qu’épouses] pour eux, et eux non plus ne sont pas licites [en tant qu’époux] pour elles. Et rendez-leur ce qu’ils ont dépensé (comme mahr). Il ne vous sera fait aucun grief en vous mariant avec elles quand vous leur aurez donné leur mahr. Et ne gardez pas de liens conjugaux avec les mécréantes . Réclamez ce que vous avez dépensé et que (les mécréants) aussi réclament ce qu’ils ont dépensé. Tel est le jugement d’Allah par lequel Il juge entre vous, et Allah est Omniscient et Sage.
Le Coran, la sourate al-Mumtahana, le verset 10, traduction de Hamîd Allah

Circonstance de la révélation

Selon les termes du traité de paix d'al-Hudaybîyya, les musulmans et les mécréants ont conclu un pacte selon lequel si des personnes de Médine s'enfuient à La Mecque, elles peuvent y vivre et inversement, si une personne de La Mecque s'enfuit à Médine, les musulmans doivent la renvoyer aux mécréants.[1]

Après ce traité, une femme de La Mecque nommée Sabî'a ou Umm Kulthûm[2] s'est convertie à l'islam et a quitté La Mecque pour Médine. Les mécréants de La Mecque ont demandé son retour.[3] Selon les érudits, à ce moment-là, le verset de l'épreuve est révélé qui a ordonné au Prophète (paix et bénédictions d'Allah sur lui) d'examiner la foi des femmes musulmanes et, si leur foi était confirmée, ne pas les renvoyer à La Mecque.[4]

Selon les commentateurs du Coran, ne pas renvoyer les femmes musulmanes à La Mecque n'était pas contraire au terme du traité d'al-Hudaybîyya ; car ce traité ne mentionnait rien sur les femmes.[5] Al-'Allâma Tabâtabâ'î pense également que le traité ne mentionnait que le retour des hommes.[6]

Explication sur le verset

Le verset 10 de la sourate al-Mumtahana, connu sous le nom de « verset de l'épreuve », traite des femmes qui ont fui La Mecque pour Médine et prétendaient s'être converties à l'islam.[7]

Selon le verset, ces femmes étaient soumises à un examen pour s'assurer de leur foi et de leur conversion à l'islam.[8] Ibn Abbas a rapporté que l'examen de ces femmes consistait à présenter un témoin ou à prêter serment.[9] At-Tabrisî, un important commentateur du Coran chiite, pense que cet examen était destiné à s'assurer que les femmes de La Mecque n'avaient pas fui par peur de leur mari ou par désir de changer de ville, et que leur motivation était uniquement de se convertir à l'islam.[10]

Selon le verset, il était interdit de renvoyer les femmes musulmanes aux mécréants, c'est pourquoi elles sont restées à Médine et la dot qu'elles avaient reçue, a été rendue à leurs maris.[11] De plus, si une femme musulmane fuyait de Médine pour La Mecque, les musulmans pouvaient récupérer la dot qu'ils lui avaient payée des mécréants.[12] Sur cette base, certains jurisconsultes chiites, en se basant sur l'expression « لاتَمْسَكُوا بِعِصْمَةِ الْكُفَّارِ » (Et ne gardez pas de liens conjugaux avec les mécréantes) dans le verset de l'épreuve, ont considéré que le mariage avec les mécréants est interdit.[13]

Voir aussi

Références

  1. Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 24, p 35, 1371 SH ; at-Tabrisî, Majma' al-Bayân, vol 9, p 410, 1372 SH ; Tabâtabâ'î, al-Mîzân,, vol 19, p 240, 1390 H
  2. Khwaja Abd Allah Ansârî, Kashf al-Asrâr, vol 10, p 73, 1371 SH ; as-Suyûtî, ad-Durr al-Manthûr, vol 6, p 206, 1404 H
  3. Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 24, p 35, 1371 SH
  4. At-Tabrisî, Majma' al-Bayân, vol 9, p 410, 1372 SH
  5. At-Tabrisî, Majma' al-Bayân, vol 9, p 410, 1372 SH ; as-Suyûtî, ad-Durr al-Manthûr, vol 6, p 206, 1404 H
  6. Tabâtabâ'î, al-Mîzân,, vol 19, p 240, 1390 H
  7. Centre d'information et de documents islamiques, Farhangnâmi, 'Ulûmm Qur'ânî (Dictionnaire des sciences coraniques), p 282, 1394 SH ; as-Suyûtî, ad-Durr al-Manthûr, vol 6, p 206, 1404 H
  8. Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 24, p 35, 1371 SH ; as-Suyûtî, ad-Durr al-Manthûr, vol 6, p 206, 1404 H
  9. At-Tabrisî, Majma' al-Bayân, vol 9, p 411, 1372 SH ; Sayyid Qutb, Fî Zilâl al-Qur'ân, vol 6, p 3546, 1425 H ; as-Suyûtî, ad-Durr al-Manthûr, vol 6, p 206, 1404 H
  10. At-Tabrisî, Majma' al-Bayân, vol 9, p 411, 1372 SH
  11. At-Tabrisî, Majma' al-Bayân, vol 9, p 410, 1372 SH
  12. Tabâtabâ'î, al-Mîzân,, vol 19, p 241, 1390 H
  13. Shubayrî Zanjânpi, Kitâbi Nikâh, vol 16, p 159, 1419 H