Wâjib al-Wujûd

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Wâjib al-Wujûd (en arabe : واجِبُ الوجود) ou Aséité ou Être nécessaire est l'état d'un être ou une chose qui existe pour soi-même et par soi-même, sans voir son existence assujettie à quelque chose d'autre. Dieu est le seul exemple de Wâjib al-Wujûd. Les philosophes musulmans ont mentionné des raisons pour prouver l'existence de Wâjib al-Wujûd ; telles que Burhân as-Siddîqîn (est un argument théologique bien connu pour l'existence de Dieu qui est mentionné pour la première fois par Ibn Sina) et l'argument de la contingence et de la nécessité.

Certains attributs de Wâjib al-Wujûd sont : Il n'a aucune nature, n'a pas de limites, est simplicite (non composée), monothéisme inhérent, monothéisme dans la seigneurie, être en vie, Omniscient, Capable et Créateur.

Diviser les créatures en Wâjib al-Wujûd et al-Mumkin al-Wujûd

D'après les philosophes musulmans, toute existence que nous observons ne sort pas de ces deux cas : ou elle est Wâjib al-Wujûd (Aséité), ou elle est Mumkin al-Wujûd (Abaliété). Un être dont l'existence est obligatoire et dont l'absence est impossible est appelé "Wâjib al-Wujûd".

Quelqu'un ou quelque chose que son existence et son inexistence sont égales, et son existence n'est pas nécessaire et son existence est soumise à un extérieur ou c'est possible qu'on peut imaginer sa relation avec l'existence disparaîtra et qu'elle n'existera plus, un tel concept est appelé "Mumkin al-Wujûd"[1].

Muhammad Taqî Misbâh Yazdî, l'un des Fqih-s et philosophes chiites contemporains a dit que Wâjib al-Wujûd est un être qui existe par soi-même et n'a pas besoin d'un autre être. Au contraire, Mumkin al-Wujûd est un être qui n'existe pas par soi-même et son existence est dépendante d'un autre être[2]. Mullâ Hâdî Sabzivârî, un mystique et philosophe chiite du XIIIe siècle de l'hégire lunaire, et Murtadâ Mutahharî, philosophe et théologien chiite du XIVe siècle de l'hégire solaire, ont dit que Wâjib al-Wujûd et Mumkin al-Wujûd comme allant de soi et n'ont pas besoin d'être définies[3].

Argument pour prouver Wâjib al-Wujûd

Dans la philosophie islamique, de nombreux arguments sont mentionnés pour prouver Wâjib al-Wujûd ou Dieu[4]. Certains ont considéré l'argument d'as-Siddîqîn (est un argument théologique bien connu pour l'existence de Dieu qui est mentionné pour la première fois par Ibn Sina) comme la preuve la plus solide pour prouver l'existence de Wâjib al-Wujûd[5]. Bien sûr, cet argument est expliqué de différentes manières et avec de nombreux arguments[6]. Les arguments mentionnés par Ibn Sînâ, Mullâ Sadrâ, Mullâ Hâdî Sabzivârî et al-'Allâma Tabâtabâ'î font partie de cet argument[7].

Selon "Argument de la contingence et de la nécessité", la raison comprend que toute existence est soit possible soit obligatoire, et qu'en dehors de ces deux états, elle ne peut être assumée. Il n'est pas possible de considérer toutes les créatures du monde comme Mumkin al-Wujûd ; Parce que la possibilité de l'existence a besoin d'une cause pour exister, et si sa cause est un autre Mumkin al-Wujûd, ce dernier a aussi besoin d'une cause, et cela doit continuer pour toujours. Si toutes les causes sont Mumkin al-Wujûd et ont besoin d'une cause, alors aucune existence ne sera jamais réalisée dans le monde. Par conséquent, il doit y avoir un être qui n'a pas besoin d'un autre être et qui est Wâjib al-Wujûd[8].

Caractéristiques de Wâjib al-Wujûd

Dans les livres philosophiques, plusieurs caractéristiques sont mentionnées pour Wâjib al-Wujûd. Certains d'entre eux sont les suivants :

  • Ne pas avoir de la quiddité : Wâjib al-Wujûd n'a pas de la quiddité.
  • Argument : La quiddité est que ni son existence n'est nécessaire ni son absence n'est nécessaire par elle-même, et cette signification est associée au sens de Mumkin al-Wujûd. Par conséquent, ce qui a une quiddité est Mumkin al-Wujûd et tout ce qui n'est pas Mumkin al-Wujûd n'a pas de la quiddité. Par conséquent, Wâjib al-Wujûd n'a pas de la quiddité[9]. Murtadâ Mutahharî, un philosophe chiite contemporain, estime que la phrase d'Amîr al-Mu'minîn (a) qu'il a dit, "لیس لذاته حدّ = Sa nature n'a pas de limite" indique que l'existence de Dieu n'est pas limitée à aucune limite, par conséquent, il ne Lui est pas possible d'assumer la quiddité, et tant que Son existence est illimitée, elle est égale au fait qu'il a une quiddité[10].
  • Pas de limitation : Wâjib al-Wujûd n'a pas de limites et possède toutes les perfections de l'existence.
  • Argument : Puisque Wâjib al-Wujûd n'a pas de la quiddité, il n'a pas non plus de limites ; Parce que la quiddité exprime la limitation et la détermination de l'ordre de l'existence[11]. Murtadâ Mutahharî a interprété la non-limitation la même que l'absoluité de Wâjib al-Wujûd[12].
  • Simplicité : Wâjib al-Wujûd n'est pas composé et n'a aucune composante externe ou mentale.
  1. Le premier argument : Puisque Wâjib al-Wujûd n'a pas de la quiddité, il n'accepte aucune limite ; Par conséquent, il n'a ni genre ni différence. Tout ce qui n'a pas de genre et de différence n'a pas de composante[13].
  2. Le deuxième argument : chaque composé a besoin de ses composants dans sa réalisation. Il est évident qu'être dans le besoin contredit être essentiel dans l'existence. Par conséquent, toute entité qui a des composants est Mumkin al-Wujûd. Donc Wâjib al-Wujûd n'est pas composé[14].
  • Argument : Wâjib al-Wujûd n'a pas de la quiddité ; Par conséquent, il n'a aucune partie inexistante ; Par conséquent, Wâjib al-Wujûd est la même que l'existence, et en d'autres termes, c'est l'existence pure. Avoir un partenaire signifie quand un partenaire a quelque chose que l'autre partenaire ne l'a pas ; Car si deux partenaires ont tout en commun, ce ne sont pas deux êtres mais un seul. Par conséquent, si nous disons que Wâjib al-Wujûd n'en est pas un seul et a un partenaire, cela signifie que l'un des deux Wâjib al-Wujûd a quelque chose que l'autre n'a pas. Cela contredit à cette règle que Wâjib al-Wujûd est la même que l'existence et il n'a aucune partie inexistante[15].
  • Monothéisme dans la seigneurie : Dieu est la seule raison de la croissance et du développement des créatures, en d'autres termes, le seul créateur de l'univers.
  • Argument : l'univers est une collection interconnectée et systématique ; Autrement dit, il existe des relations de Causalité entre ses composants ; par conséquent, la croissance et l'évolution de chaque organisme ont une cause ; Cette cause a aussi sa propre cause Jusqu'à ce que cette chaîne de causes atteigne Wâjib al-Wujûd, qui est la cause de toutes les causes. Puisque la cause de la cause de toute chose est la cause de cette chose, Wâjib al-Wujûd doit être considéré comme la cause principale de la croissance et du développement et le maître de tous les êtres[16].

Être en vie (avoir la vie), Omniscient, Omnipotent, Créateur et nourrisseur sont d'autres attributs de Wâjib al-Wujûd[17]. Il est dit que selon la règle "Wâjib al-Wujûd est essentiellement Wâjib al-Wujûd sous tous ses aspects", il est possible d'étendre à tous les attributs de la beauté et de la gloire de Dieu[18]. Al-'Allâma al-Hillî dans le livre de Kashf al-Murâd a déduit de nombreux attributs divins de l'attribut Wâjib al-Wujûd de Dieu[19].

Références

  1. ↑ Ibn Sînâ, ash-Shifâ' (al-Ilâhîyyât), p 37, 1404 H ; Jawâdî Âmûlî, Tabyîn Bara^hîn Ithbât Khudâ, p 143, 1378 H
  2. ↑ Misbâh Yazdî, Âmûzish 'Aqâ'id, p 58, 1384 HS
  3. ↑ Mutahharî, Murtadâ, Sharh Manzûma, vol 1, p 232-234, 1394 HS ; Mutahharî, Murtadâ, Tawhîd, p 182, publication de Sadrâ
  4. ↑ Tabâtabâ'î, Sayyid Muhammad Husayn, Nihâyat al-Hikmat, vol 4, p 1041, 1386 HS
  5. ↑ Misbâh Yazdî, Muhammad Taqî, Âmûzish 'Aqâ'id, p 58, 1384 HS  ; Tabâtabâ'î, sayyid Muhammad Husayn, Nihâyat al-Hikmat, vol 4, p 1041, 1386 HS
  6. ↑ Tabâtabâ'î, sayyid Muhammad Husayn, Nihâyat al-Hikmat, vol 4, p 1041, 1386 HS
  7. ↑ Tabâtabâ'î, sayyid Muhammad Husayn, Nihâyat al-Hikmat, vol 4, p 1042-1054, 1386 HS
  8. ↑ Misbâh Yazdî, Muhammad Taqî, Âmûzish 'Aqâ'id, p 57-58, 1384 HS
  9. ↑ Tabâtabâ'î, sayyid Muhammad Husayn, Nihâyat al-Hikmat, vol 4, p 1042-1054, 1386 HS ; Subhânî, Madkhal Masâ'il Jadîd Kalâmî, vol 1, p 60-61, 1375 HS
  10. ↑ Mutahharî, Murtadâ, Majmû'a Âthâr, vol 8, p 136, 1390 HS
  11. ↑ Subhânî, Madkhal Masâ'il Jadîd Kalâmî, vol 1, p 61, 1375 HS
  12. ↑ Mutahharî, Murtadâ, Majmû'a Âthâr, vol 8, p 138, 1390 HS
  13. ↑ Tabâtabâ'î, sayyid Muhammad Husayn, Nihâyat al-Hikmat, vol 4, p 1073-1075, 1386 HS
  14. ↑ Subhânî, Madkhal Masâ'il Jadîd Kalâmî, vol 1, p 62, 1375 HS
  15. ↑ Tabâtabâ'î, sayyid Muhammad Husayn, Nihâyat al-Hikmat, vol 4, p 1085, 1386 HS
  16. ↑ Tabâtabâ'î, sayyid Muhammad Husayn, Nihâyat al-Hikmat, vol 4, p 1091-1094, 1386 HS
  17. ↑ Tabâtabâ'î, sayyid Muhammad Husayn, Nihâyat al-Hikmat, vol 4, p 1108-1109, 1386 HS
  18. ↑ Rabbâbnî Gulpâyigânî, Burhân Imkân Dar Andîshi Filsûfân va Mutakallimân, p 36
  19. ↑ Al-'Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 290-301, 1413 H
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