Al-I‘jâz al-Qurânî

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Inimitabilité du Coran ou al-I‘jâz al-Qurânî (en arabe : الإعجاز القرآني) est l'un des principaux sujets liés aux sciences coraniques. Elle met en lumière la dimension miraculeuse du Coran, tout en abordant des questions controversées et en y apportant des réponses, tout en faisant référence au lien étroit entre le sujet de l’inimitabilité et d'autres sujets théologiques, linguistiques et grammaticaux.

Sens de l'inimitabilité du Coran

Un miracle est un événement extraordinaire. Le Coran est considéré comme le miracle le plus grand parmi les miracles du Prophète Muhammad (s) et la signification de l’inimitabilité du Coran est que ce Livre vient de la part d’Allah et que personne ne peut produire un texte semblable même ne produisant un seul verset.
L'inimitabilité est l'une des caractéristiques distinctives du Coran et de ses particularités, qui le différencient des autres livres en tant que Livre de charia et de loi, et en tant que Livre qui prouve sa véracité par lui-même.

Inimitabilité dans le Coran

Il y a des versets coraniques qui font allusion à l’aspect inimitable du Coran. Les polythéistes attribuaient parfois la sorcellerie au Coran et parfois être fabriqué par l'être humain, comme le rapporte le Coran dans la sourate al-Muddaththir.[1]
Ils prétendaient même pouvoir produire quelque chose de similaire s'ils le voulaient.[2] Mais, le Coran réfute leurs illusions appuyant sur le fait qu'ils sont incapables de rivaliser avec un Livre révélé par la Vérité absolue et le Pouvoir infini.[3] Le Coran invite même ces personnes à produire ne serait-ce qu'une petite partie de ce Livre..[4] Il les défie ensuite de produire au moins une seule sourate,[5] élargissant son défi en disant qu'ils ne seront jamais capables de le faire, ni aujourd'hui, ni demain, ni dans l'avenir.[6]

Ce défi et cette insistance sur le fait qu'ils sont incapables de rivaliser avec le Coran ou de produire même une partie similaire de celui-ci, révèlent l'impuissance et la faiblesse des incroyants, et cela est la signification d'inimitabilité du Coran dans la pensée islamique.

Défi

Le défi posé par le Coran pour produire quelque chose de similaire est un défi qui reste valable jusqu'à nos jours et n’est pas spécifique à l’époque de l’Envoyé d’Allah (s). Ce défi attira l'attention des chercheurs et des enquêteurs tout au long de l'histoire pour indiquer la vérité du Message de Dieu (s) et la véracité de ce qu’il (s) prétendait.
En raison de la relation étroite entre la question de l'inimitabilité du Coran et les autres sujets de la théologie dans la domaine de la prophétie, l'étude de l'inimitabilité réussit à se frayer un chemin vers de nombreux domaines théologiques et cognitifs, faisant émerger de nouveaux sujets et recherches dans le cadre de l'étude de l'inimitabilité du Coran.

Différentes dimensions de l’inimitabilité du Coran

Les savants musulmans proposèrent des points de vue différents sur la manière dont le Coran est considéré comme un miracle. La plupart des points de vue présentés dans le livre al-Itqân écrit par as-Suyûtî (m en 911 h), un éminent chercheur coranique sunnite, se concentrent sur miraculeuse littéraire du Coran. Cependant, tout avis expliqua la miraculeuse littéraire d'un point de vue différent.[7]

Mais, les savants musulmans croient que le Coran est un miracle dans d'autres domaines également. Par exemple, ‘Allâma Tabâtabâ’î (décédé en 1360 sh) déclara que l’inimitabilité du Coran comprend non seulement la rhétorique littéraire, mais aussi la science et la connaissance, le fait que le Prophète Muhammad (s) était un Prophète al-Ummî,[Note 1] les nouvelles occultes, et l'absence de contradiction dans le Coran.[8]

Abu Bakr al-Bâqalânî souligna également , en plus de l'aspect littéraire miraculeux du Coran, les nouvelles occultes et le fait que le Prophète était al-Ummî. Aussi, Muhammad Hâdî Ma‘rifat, un spécialiste du Coran, mir en avant, en plus de l'aspect littéraire miraculeux, les dimensions scientifiques et législatifs miraculeux du Coran.[9]

Nouvelles occultes du Coran

Parmi les aspects de l’inimitabilité du Coran, il se fait allusion aux nouvelles occultes du Coran.
Comme les événements futurs et les événements profonds de l'histoire islamique, ce qui découvre la véracité de l'attribution du Coran à la puissance absolue de Dieu le Tout-Puissant.

Cette théorie fut adoptée par de nombreux savants et chercheurs tout au long de l'histoire, et personne ne rejeta cette théorie.[10]

Par exemple, personne ne connaissait les détails des histoires de Marie (a), du Prophète Noé (a) et le déluge, et du Prophète Joseph (a) et ses frères, avant qu'ils ne soient mentionnés dans le Coran.[11]
De plus, après la défaite de Rome face à Iran en 615 après J.-C., le Coran annonce fermement que Rome aurait la victoire sur l'Iran en moins de dix ans, ce qui s'est effectivement produit.[12] Les prédictions sur le sort de certaines personnes telles qu'Abû Lahab, Abû Jahl et la prédiction de la conquête de La Mecque sont d'autres exemples de nouvelles cachées dans le Coran qui se sont toutes avérées vraies.[13]

Structure du Coran

L'une des théories les plus importantes concernant l’inimitabilité du Coran concerne l'éloquence, la solidité de la structuration, et le fait qu'il est différent de toutes les formes habituelles de discours des Arabes et de leurs styles. Parmi les partisans les plus notables de cette théorie, on peut mentionner l'écrivain et le théologien mu’tazilite, ‘Amr b. Bahr al-Jâhiz.

Cette théorie affirme que l’inimitabilité du Coran est dû à un facteur interne représenté par l'éloquence et la solidité de la composition et de la structuration. Al-Jâhiz explique, dans son livre perdu « le structure du Coran », les dimensions de ces théories qu'il mentionna dans ses autres livres.
Il dit que le système et la structuration du Coran sont différents de toutes les formes habituelles de discours des Arabes et de leurs styles, c'est pourquoi les humains ne réussirent pas à produire quelque chose de similaire tout au long de l'histoire.[14]

Cette théorie fut proposée au fil des siècles par de nombreux théologiens et écrivains.[15]
L’une des raisons qui provoqua la diffusion de cette théorie est le livre al-I‘jâz (le miracle) écrit par al-Qâdî Abî Bakr al-Bâqalânî dans lequel, il raffermit que, bien que de nombreux types de figures de style littéraires utilisées dans le Coran soient également utilisés en poésie, il n’est pas possible de connaître les dimensions de l’inimitabilité du Coran ; car les figures de style littéraires qui qui sont utilisés en poésie ne sont pas contraires à la norme, mais peuvent être appris, pratiqués et perfectionnés par l’enseignement et l'entraînement, comme la poésie, la rhétorique, la rédaction de lettres et l'éloquence.
Contrairement au système et à la structure du Coran qui n'a aucun exemple à suivre et aucun guide à imiter, et il est impossible à l’unanimité que quelque chose de similaire se produise.
Al-Bâqallânî détailla dans son livre, al-I‘jâz (le miracle), les dimensions de cette théorie, combinant la recherche théologique et rhétorique, à laquelle al-Jâhiz fit allusion de manière globale.[16]

La théorie a également été largement reflétée dans les œuvres de certains écrivains, comme Abû Hilâl al-‘Askarî (m en 400 h), qui mir en lumière ses dimensions et ses ramifications.
Dans l'introduction de son livre, il souligne que si l'on néglige la rhétorique et l'éloquence, il est impossible de comprendre l’inimitabilité du Coran en termes de ce que Dieu accorda spécialement en matière de belle composition, d'habileté à structurer, de brièveté extraordinaire et de concision délicate, en plus de la douceur et de la facilité des mots, ainsi que de nombreuses autres qualités et caractéristiques sur lesquelles les créatures échouèrent et dont les esprits sont perplexes.[17]

Autres aspects de la miraculosité

Parmi les autres aspects de l’inimitabilité du Coran, il y a la théorie de la miraculosité de l'influence sur l’âme et l’esprit humain et ainsi que les autres créatures. Cette théorie fut adoptée par Abû Sulaymân al-Khattâbî (m en 388 de l'hégire).
Dans son œuvre intitulé « Bayân I‘jâz al-Qur’ân » (la démonstration de l’inimitabilité du Coran) reconnut la difficulté de connaître les dimensions de l'inimitabilité du Coran et de le comprendre. Il commença donc à énumérer les aspects de l'inimitabilité du Coran et à les définir.
Finalement, à la fin de son livre, il revint sur son opinion concernant la miraculosité du Coran en choisissant l'aspect de l’influence comme étant le plus important des aspects de la l'inimitabilité du Coran, en disant :

« En ce qui concerne l'inimitabilité du Coran, il y a un autre aspect que les gens négligèrent et seuls quelques-uns parmi eux connaissent. Cet aspect concerne l'effet que le Coran produit sur les cœurs et les âmes. En effet, lorsque l’homme entend les versets du Coran, elles libèrent directement vers le cœur d'un plaisir et d’une délicatesse qui réconfortent l’âme et la réjouissent. Il y a également dans le Coran une grandeur et une majesté qui inspirent l’âme et la rendent joyeuse.
Et lorsque le cœur humain avait pris sa part et profite de la beauté et de l'attrait de ce miracle, il revient vers lui alors qu'il est perplexe et que leur épiderme se hérisse de sa grandeur, créant une séparation entre l'âme et ses sentiments et ses croyances profondément ancrées en coeur.
Cela peut empêcher l'âme d'accéder à ses pensées et à ses croyances profondément ancrées, comme ce qui est arrivé à ‘Atabat b. Rabî‘a lorsqu'il entendit la sourate as-Sajda  ».[18]

La théorie d’al-Khattâbî acquit une nouvelle forme sous le titre de « l'attraction spirituelle », vers laquelle se sont dirigés certains savants comme l’ayatollah Muhammad Husayn Kâshif al-Ghitâ’ et Muhammad Rashîd Rizâ.[19]

Lire aussi

Des auteurs écrivirent sur l’inimitabilité du Coran depuis le début jusqu'à nos jours. Ils créèrent des œuvres indépendantes à cet égard, parfois incorporées dans leurs autres ouvrages.
Ensuite, les travaux dans ce domaine ont continué à se développer, notamment :

  • Ali b. ‘Îsâ ar-Ramâdî (m 384 h) : « An-Nukat fî I‘jâz al-Qur’ân » (les points sur l'inimitabilité du Coran)
  • Abû Ali Hamd b. Muhammad al-Khattâbî (m 388 h) : « Al-Bayân fî I‘jâz al-Qur’ân » (la démonstration de l’inimitabilité du Coran)

Ces deux livres furent imprimés en Egypte dans un recueil nommé « Thalâth Rasâ’il fî I‘jâz al-Qur’ân » (les trois ouvrages sur l’inimitabilité du Coran) en 1956.[20]

  1. « Dalâ’il al-I‘jâz » (les preuve de l’inimitabilité du Coran)[21]
  2. « ar-Rasâlat ash-Shâfîya fî I‘jâz al-Qur’ân » (l’ouvrage péremptoire sur l’inimitabilité du Coran)
  • Fakhr ad-Dîn ar-Râzî (m 606 h) : « Nihâyat al-Îjâz fî Dirâyat al-I‘jâz » (l’extrême du concision dans la science de l’inimitabilité)
  • Kamâl ad-Dîn az-Zamlakânî (m 651 h) : il rédige trois livres sur l’inimitabilité du Coran :
  1. « At-Tibyân fî ‘Ilm al-Bayân al-Mutli‘ ‘alâ I‘jâz al-Qur’ân » (l'explication de la science de la rhétorique sur l'inimitabilité du Coran)
  2. « Al-Burhân al-Kâshif ‘an I‘jâz al-Qur’ân » (la preuve révélatrice de l'inimitabilité du Coran)
  3. « Al-Majîd ‘an I‘jâz al-Qur’ân al-Majîd » (le glorieux sur l'inimitabilité du Coran glorieux)
  • As-Suyûtî (m 911 h) : « Mu‘tarak al-Aqrân fî I‘jâz al-Qurân » (la compétition des concurrents en ce qui concerne l'inimitabilité du Coran)
  • Cheikh al-Mufîd (décédé en 413 h) : il possède deux livres sur ce sujet :
  1. « Al-Kalâm fî Wujûh I‘jâz al-Qur’ân » (le discours sur les aspects de l'inimitabilité du Coran)
  2. « Jawâbât Abi al-Hasan al-Mu‘âfi b. Zakarîyyâ fî I‘jâz al-Qur’ân » (les réponses d’Abi al-Hasan al-Mu‘âfi b. Zakarîyyâ sur l'inimitabilité du Coran)

Voir aussi

Note

  1. Le Prophète al-Ummî signifie que le Prophète était une personne qui n'avait rien écrit ni étudié avant sa prophétie. Pourtant, il sauva les gens de l'ignorance et les guida vers la voie de la guidance et du salut. L'inimitabilité du Coran réside dans le fait qu'un Prophète al-Ummî qui n’étudia pas ait apporté ce Livre complet. Il est convenable de signaler que bien que le Prophète n'ait rien écrit et n'ait pas étudié, il avait la capacité de lire et d'écrire dès le début grâce aux enseignements divins.

Références

  1. Sourate al-Muddaththir : versets 24 - 25
  2. Sourate al-Anfâl : verset 31
  3. Sourate at-Tûr : versets 33 - 34
  4. Sourate Hûd : versets 13
  5. Sourate Yûnus : versets 38
  6. Sourate al-Baqara : versets 24
  7. As-Suyûtî, Al-Itqân fî ‘Ulûm al-Qurân, vol 2, p 242
  8. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 1, p 62 - 68
  9. Ayatullâh Ma‘rifat, At-Tamhîd fî ‘Ulûm al-Qurân, vol 6, p 34
  10. Al-Khattâbî, Bayân I‘jâz al-Qurân, p 23 - 24 ; Al-Bâqalânî, I‘jâz al-Qurân, p 48 - 51
  11. Ayatullâh Ma‘rifat, At-Tamhîd fî ‘Ulûm al-Qurân, vol 6, p 186
  12. ‘Allâma Mutaharî, Majmû‘i Âthâr, vol 2, p 223
  13. Ayatullâh Ma‘rifat, At-Tamhîd fî ‘Ulûm al-Qurân, vol 6, p 202
  14. As-Suyûtî, Al-Itqân fî ‘Ulûm al-Qurân, vol 2, p 4 , 6 - 7 ; Al-Makhlûf, Al-Bâqilânî wa Kitâbuh I‘jâz al-Qurân, 39 - 41
  15. Ibn Nadîm, al-Fihrist, p 41
  16. Ibn Nadîm, al-Fihrist, p 419
  17. Abû Hilâl, As-Sanâ‘atayn, p 2 ; Al-Makhlûf, Al-Bâqilânî wa Kitâbuh I‘jâz al-Qurân, 52 - 53
  18. Al-Khattâbî, Bayân I‘jâz al-Qurân, p 70 - 71
  19. Ayatullâh Ma‘rifat, At-Tamhîd fî ‘Ulûm al-Qurân, vol 4, p 103
  20. Ar-Rûdânî, Silat al-khalf bi Mawsûl as-Salaf, p 123
  21. Ma‘rifat, Dâ’irat al-Ma‘ârif Buzurgi Islâmî, « I‘jâz al-Qurân », vol 9, p 365
  22. Muntajab ad-Dîn, Al-Fihrist, p 156

Bibliographie

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  • Jawâhirî, Sayyid Muhammad Hasan, Pâsukh bi Shubahât I‘jâz wa Tahaddî, Pazhûhishgâh Farhang wa Andîshiyi Islâmî, 2018
  • Khuramshahî, Baha al-Dîn, Dânshnâmiya Qorân wa ,Téhrân, Nashr Nâhîd, 1377 c
  • Rizâî Isfahânî, Pazhûhishî dar I‘jâz ‘Lmî Qorân, Rasht, Kitâb Imân, 1388 c
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  • Sayyid Murtazâ, Rasâil al-Sharîf al-Murtazâ, édi.Sayyid Mahdî Rajâi, Qom, Dar al-Qorân al-Karîm, 1405 H
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  • ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân fî Tafsîr al-Qur’ân, Beyrouth , Institut d'al-A‘lamî li al-Matbû‘ât,1390 H/1971
  • Cheikh at-Tûsî,al-Tibyân fî Tafsîr al-Qorân, édi.Ahmad Qasîr, Beyrouth, Dâr Ihyâ

al-Turâth al-‘Arabî

  • ‘Allâma Mutaharî, Majmû‘ithâr, Téhrân, Intishârât Sadrâ, 1384 c
  • M‘rifat, I‘jâz al-Qurân, Dârirat al-M‘ârif Buzurg Islâmî, Téhrân, 1379 c