Écriture du Coran

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Écriture du Coran (en arabe : كتابة القرآن) fait référence à l'écriture et à la compilation du Coran. L'écriture du Coran, qui permit de préserver le Coran de l'altération et la falsification, était soulignée par le Prophète Muhammad (s). Il chargea certains de ses compagnons, comme l'Imam Ali (a) et Zayd b. Thâbit, d'écrire le Coran. Les premières copies du Coran furent écrites par des personnes comme Ali ibn Abi Talib (a), Zayd b. Thâbit, Abd Allah b. Mas‘ûd et Ubayy b. Ka‘b.

Dans les premières années de l'islam, le Coran fut écrit avec un système d'écriture primitif dépourvu de signes diacritiques et de points, ce qui entraînait des erreurs de lecture de la part des gens. Par conséquent, Abu al-Aswad ad-Du’alî, Nasr b. ‘Âsim et al-Khalîl b. Ahmad al-Farâhîdî ajoutèrent les points diacritiques et les voyelles (ـَـِـُ) au Coran, et utilisèrent des marques pour faciliter sa lecture.

L'écriture du Coran se manifesta dans différents arts comme la calligraphie, l'enluminure, la mise en page et la reliure, car les musulmans s'efforcent d'utiliser tout ce qui peut embellir l'écriture du Coran. C'est pourquoi ils inventèrent des styles calligraphiques comme le Thuluth, le Naskh, le Rayhân et le Nasta‘lîq. Le style de l’écriture de Naskh prit de l'importance pour l'écriture du Coran en raison de sa clarté, et fut présenté comme le style approprié pour écrire le Coran.

Statut

L'écriture du Coran est l'un des sujets des sciences coraniques[1] et aborde l'histoire et les modalités de l'écriture et de la compilation du Coran.[2] L'écriture du Coran est l'un des facteurs de préservation et l’intégrité du Coran, c'est pourquoi le Prophète Muhammad (s) le souligna.[3] La façon d'écriture du Coran est considérée comme ayant un impact sur la compréhension du sens des versets ; on dit que l'une des raisons pour lesquelles il existe parfois quelques interprétations possibles des sens des versets du Coran est l'insuffisance de l'écriture aux premières années de l'islam.[4]

Selon les chercheurs, l'écriture dans le monde islamique commença avec l'écriture du Coran, et en raison du lien entre l'écriture et l'écriture du Coran, l'écriture prit de l'importance dans le monde musulman.[5] Avec l'avènement de l'islam et la révélation du Coran, l'écriture et en particulier l’écriture du Coran retenirent l'attention, car le Coran était le miracle éternel du Prophète Muhammad (s) et sa lecture et son écriture étaient considérées comme un devoir sacré.[6]

Histoire de l'écriture du Coran

À l'avènement de l'islam, l'écriture n'était pas courante parmi les Arabes du Hedjaz et moins de vingt personnes connaissaient l'écriture. Par conséquent, le Prophète Muhammad (s) les engagea pour écrire la révélation et encouragea les musulmans à apprendre l'écriture.[7] Outre la mémorisation du Coran, le Messager d’Allah (s) accordait de l'importance à son écriture et avait chargé des gens comme le Commandeur des croyants Ali (a) et Zayd b. Thâbit de l'écrire.[8] Ils écrivaient le Coran sur des peaux d'animaux, des feuilles de palmier, des os larges et du papier.[9]

Premières copies du Coran

Le Coran manuscrit attribué au Prince des croyants Ali (a)

Ibn an-Nadîm, le bibliographe du 4e siècle de l'Hégire, dans son livre al-Fihrist, présenta le Mushaf (recueil) de l'Imam Ali (a) comme le premier Mushaf complet du Coran.[10] Après le décès de l’Envoyé de Dieu (s), le Prince des croyants Ali (a) compila le Coran dans un Mushaf chez lui, dans l'ordre de la révélation, et le montra aux gens et aux Sahaba.[11] Certains compagnons n'acceptèrent pas ce mushaf. C'est pourquoi l'Imam Ali (a) l'a soustrait à l'accès du public.[12]

Après le décès du Prophète (s) et le rejet du Mushaf de l'Imam Ali (a) contrairement à l'ordre du Messager d’Allah (s) selon lequel les gens doivent se référer à l'Imam Ali (a) après le Prophète (s), outre Zayd b. Thâbit, certains compagnons comme Abd Allah b. Mas‘ûd, Ubayy b. Ka‘b, Miqdad b. al-Aswad, Sâlim Mawla Abî Hudhayfa, Mu‘âdh b. Jabal et Abû Mûsâ al-Ash‘arî commencèrent à la compilation du Coran.[13]

Propagation de l'écriture du Coran

Pendant les époques safavide en Iran et ottomane en Turquie, l'écriture du Coran fut très prisée.[14] Le Coran était écrit en intégralité ou en 4, 15, 30 ou 60 volumes, de cette manière, ils écrivirent le Coran en 4, 15, 30 ou 60 parties et chacune séparément en un seul volume. Mais progressivement tous les Corans fut écrits en un seul volume complet.[15] Avec l'essor de l'imprimerie, les Corans imprimés devinrent courants et la tradition de l’écriture du Coran déclina.[16]

Rasm al-Mushaf

Rasm al-Mushaf fait référence au style d'écriture particulier du Coran. Dans ce Mushaf, les mots coraniques sont écrits contrairement aux règles d'écriture,[17] comme écrire « الصلوٰة »[18] au lieu de « الصلاة » (la prière) et « إبرٰهــٖم »[19] au lieu de « إبراهيم » (Abraham).[20] Il y a six règles dans ce style d’écriture qui ne sont conformes à aucune règle d'écriture.[21]

D'après les chercheurs, les erreurs de certains scribes de la révélation, le caractère primitif de l'écriture aux premières années de l'islam et l'influence des différentes lectures sur le Rasm al-Khat du Coran (le façon d’écriture du Coran) expliquent la non-conformité du Rasm al-Mushaf aux règles d'écriture.[22] A l'inverse, certains sunnites considèrent que le Prophète (s) lui-même enseigna la manière d'écrire les mots du Coran aux scribes du Coran par la révélation et on ne peut pas donc les changer.[23]

Sur la question de savoir s'il est permis ou non de changer le Rasm al-Mushaf (style d'écriture du Coran), les points de vue suivants furent exprimés :

  • Étant donné que le Rasm al-Mushaf (le style d'écriture du Coran) est venu de la part du Prophète (s), il n'est pas permis d'écrire le Coran dans un autre style d'écriture.[24]
  • Bien que le style d'écriture du Coran n’est pas de la part du Messager de Dieu (s), afin d'éviter toute autre modification du Coran, le Rasm al-Mushaf doit rester inchangé tel quel.[25]
  • Il n'est pas nécessaire de respecter le Rasm al-Mushaf et on peut écrire le Coran dans un autre style d'écriture.[26]
  • En raison de la méconnaissance du Rasm al-Mushaf par les gens de l'époque actuelle, et pour éviter des erreurs de lecture du Coran de leur part, il faut écrire le Coran d'une manière qui permette une lecture correcte. Par conséquent, on ne doit pas écrire le Coran selon le Rasm al-Mushaf.[27] L’Ayatollah Makârim Shîrâzî, l’auteur du Tafsîr Nimûni, considère le changement du Rasm al-Mushaf comme une nécessité.[28]

Evolution de l'écriture du Coran

À l'époque du Prophète Muhammad (s), le Coran était écrit en écriture de hedjaz (similaire au style Naskh au 5e siècle de l’Hégire).[29] Après la fondation de la ville de Koufa en l’an 17 h et la diffusion de l'écriture coufique, les Corans (y compris les Corans mères écrits à l’époque d’Uthman b. Affan dont les scribes recopiaient les autres textes coraniques) furent écrits en coufique.[30] Les premiers Corans écrits ne comportaient ni points diacritiques ni signes de voyellation, ce qui engendrait des erreurs.[31]

Manuscrit du Coran, datant du 1er siècle de l'Hégire. L'image montre les versets 43 à 56 de la sourate an-Nisâ’ (les Femmes).

Abu al-Aswad ad-Dua’lî (décédé en 69 h / 689 c) ajouta les signes de voyellation au Coran sous la guidance du Commandeur des croyants Ali (a). Cependant, pour ce faire, il n'a pas utilisé les voyelles brèves (ـَـِـُ), mais des points[32] ; de sorte que pour indiquer la Fatha (ـَ = a), il plaça un point au-dessus de la lettre, pour la Kasra (ـِ = i) un point en dessous, et pour la Damma (ـُ = u) un point devant la lettre, dans une couleur différente de celle du texte coranique.[33] Après Abu al-Aswad, son élève, Nasr b. ‘Âsim (décédé en 89 h / 708 c) utilisa les points pour différencier les lettres sans points les unes des autres (comme les lettres ح (hâ’خ (khâ’) et ج (jîm) qui se ressemblent sans points), et pour les distinguer des points utilisés par son maître pour la voyellation, il les écrivit dans la même couleur que les lettres.[34] Plus tard, al-Khalîl b. Ahmad al-Farahîdî (décédé en 175 h / 792 c) remplaça les points utilisés par Abu al-Aswad pour la voyellation par les les voyelles brèves ــَـ ــِـ ــُـ et introduisit les signes de gémination ( ّ), de Hamza (ء),[Note 1] etc. pour faciliter la lecture du Coran.[35]

Au premier siècle de l'Hégire, les musulmans accordèrent une attention particulière à l'écriture du Coran et essayèrent d'améliorer les méthodes d’écriture.[36] Au 4e siècle de l’Hégire, les styles d'écriture du Coran devinrent très variés et plus de vingt styles d’écriture virent le jour dans le monde islamique.[37] Cette diversité de styles causa des difficultés pour les scribes et les lecteurs.[38] C'est pourquoi Ibn Muqla (décédé en 328 h / 993 c) chercha à réformer les styles[39] et établit des règles pour les six styles d’écriture (1. Thuluth 2. Muhaqqaq 3. Rayhân 4. Naskh 5. Tawqî‘ 6. Ruqâ‘) avec lesquels le Coran était écrit.[40]

Art et l'écriture du Coran

Dans la période islamique, l'écriture du Coran se refléta non seulement dans la calligraphie, mais aussi dans d'autres arts comme l'enluminure, la mise en page et la reliure.[41] Outre la calligraphie, les musulmans utilisaient tout ce qui pouvait embellir l'écriture du Coran comme l'enluminure et la reliure.[42] Selon les chercheurs, étant donné que l'art de l'écriture du Coran présente la parole révélée aux lecteurs et véhicule des concepts religieux, il revêt une grande importance parmi les autres arts.[43] L'écriture du Coran atteignit son apogée sous la période ilkhanide (7e siècle de l'Hégire) et les Corans écrits à cette époque ont une grande valeur, au point de vue de la calligraphie, de l'enluminure et de la codicologie.[44]

Calligraphie

Sourate al-Fâtiha écrite en style de l’écriture de Nasta‘lîq par Mîr ‘Imâd Hasanî Qazvînî.

Ibn Muqla (décédé en 328 h / 940 c) inventa les styles de l’écriture de Thuluth, de Muhaqqaq, de Rayhân, de Naskh, de Tawqî‘ et de Ruqâ‘.[45] Il conçut les lettres sur la base des règles de la géométrie et la forme des lettres selon la loi de la surface (surface des lettres allongées comme Alif (الف ; A) et Bâ’ (ب ; B)) et du tour (tour des lettres comme Jîm (ج , J) et Nûn(ن ; N)).[46] Après lui, Ibn Bawwâb au 5e siècle de l’Hégire, puis Yâqût al-Musta‘simî au 7e siècle portèrent le style de Naskh à son apogée et le présentèrent comme le style approprié pour l'écriture du Coran.[47]

Le style de l’écriture de Naskh lui-même entra dans différentes formes, les plus importantes étant les écoles arabe, turque et iranienne.[48] À l'époque timouride, de nombreuses transformations eurent lieu dans l'art de la calligraphie.[49] Au cours de cette période, le style de l’écriture de Ta‘lîq apparut par la combinaison des styles de l’écriture de Ruqâ‘ et de Tawqî‘, puis le style de l’écriture de Nasta‘lîq par la combinaison des styles de l’écriture de Naskh et de Ta‘lîq.[50] Les musulmans en Inde écrivaient le Coran en style de l’écriture de Bîhârî (bahârî) et en Chine en style de l’écriture de Sînî (un type particulier de Naskh).[51]

Le style de l’écriture de Naskh, en raison de sa clarté, est important pour l’écriture du Coran.[52] Un Coran écrit par al-Musta‘simî, datant de l'année 669 h / 1271 c, fut préservé et il le rédigea en trois styles d’écriture : Thuluth, Naskh et Rayhan.[53] Le Coran écrit par Ahmad Niyrîzî est le plus célèbre parmi ceux rédigés en Naskh iranien.[54] Le style de l’écriture de Nasta‘lîq est largement utilisé dans les textes littéraires ; cependant, comme il est difficile à vocaliser, il est rare de trouver un Coran entier écrit en Nasta‘lîq.[55] Mîr ‘Imâd Hasanî Qazvînî écrivit la sourate al-Fâtiha en Nasta‘lîq, et cette œuvre est devenue très célèbre.[56] À l'époque safavide, la traduction persane du Coran était écrite en Nasta‘lîq sous forme de bandes étroites sous les versets.[57]

Enluminure

Calligraphie et enluminure du Coran, année 1710 après J.-C.

L'art de l'enluminure se réfère à la décoration des pages d'un livre ou de sa couverture avec de l'or et d'autres couleurs.[58] L'enluminure est généralement utilisée pour délimiter les têtes de sourates et les Juz’ du Coran.[59] Cet art progressa parallèlement à la calligraphie, au point que les calligraphes du Coran réalisaient également son enluminure.[60] Les plus anciennes œuvres de peinture et d'enluminure du Coran existantes datent du troisième siècle de l'Hégire.[61] Ces Corans étaient souvent commandés par les souverains de l'époque.[62]

À la fin du 6e et au début du 7e siècle de l’Hégire, la ville de Tabriz (Iran) était un centre important pour l'enluminure, et l'école de Tabriz en enluminure se développa durant cette période.[63] L'art de l'enluminure connut un grand essor sous les Timourides (8e et 9e siècle de l’Hégire), car leurs souverains avaient un fort intérêt pour les arts.[64]

Inscriptions

L'inscription du verset an-Nûr en style de l’écriture de Thuluth, dans le mihrab, écrite par Sayyid Muhammad Husaynî Muwahhid, dans le sanctuaire de l'Imam ar-Ridâ (a).

Les inscriptions sont des versets et des sourates du Coran écrits sous différentes formes dans des lieux sacrés tels que le mihrab, les dômes des mosquées, les mausolées et les murs des sanctuaires.[65] Les inscriptions sont réalisées en divers styles calligraphiques comme le Coufique, le Thuluth, le Naskh, le Nasta‘lîq et le Mu‘alla, et sont souvent façonnées en carreaux de céramique, en briques ou en plâtre.[66] L'art de l'inscription prospéra à l'époque des Timourides et atteignit son apogée sous les Safavides.[67]

Reliure

Les musulmans développèrent l'art de la reliure pour protéger le Coran des dommages.[68] Comme la calligraphie, l'art de la reliure se considérablement développa en raison de la sacralité du Coran pour les musulmans.[69] Les premières reliures étaient toutes simples, mais à partir du quatrième siècle de l'Hégire, des motifs géométriques circulaires et ovales furent ajoutés au centre des couvertures.[70] Peu de temps après, les couvertures furent décorées avec de la dorure et de l'enluminure.[71] La décoration des couvertures en cuir prit une importance particulière à l'époque des Timourides en Iran et sous les Mamelouks en Égypte,[72] et l'art de la reliure atteignit son apogée à l'époque des Timourides.[73]

Première impression du Coran

Le Coran a été imprimé pour la première fois en 950 h / 1544 c dans la ville de Venise, mais sur ordre des autorités ecclésiastiques, cette édition fut détruite.[74] Plus tard, en 1104 h / 1693 c, Abraham Hinckelmann, un islamologue allemand, imprima le Coran à Hambourg en Allemagne.[75] La première impression islamique du Coran fut réalisée en 1200 h / 1786 c par une personne nommée Mullâ Uthmân à Saint-Pétersbourg en Russie.[76] L'Iran fut le premier pays islamique à imprimer le Coran en lithographie, avec une première édition en 1243 h / 1828 c à Téhéran et une autre en 1248 h / 1833 c à Tabriz.[77] Après l'Iran, l'Empire ottoman en Turquie publia diverses éditions du Coran en 1294 h / 1877 c.[78] Le gouvernement égyptien publia également une édition précieuse du Coran en 1342 h / 1924 c, suivi par le gouvernement irakien en 1370 h / 1951 c.[79]

Voir aussi

Galerie des photos

Note

  1. Hamza est une lettre qui, dans certaines conditions, s'écrit comme un diacritique.

Références

  1. Ruknî, Âshnâ’î bâ ‘Ulûm Qur’ânî, p 4
  2. Ja‘farî, « Muqaddami », Dar Rasm al-Khatt Mushaf, p 5
  3. Tâhirî, Darshâ’î az ‘Ulûm Qur’ânî, vol 1, p 329
  4. Mutallib, « Ta’thîr Kitâbat dar Payâmrisânî Qur’ân », 69 - 72
  5. Shîrâzî et Sahrâgard, « Siyr Tahawwul Khutût Qurânî dar Jahân Islâm », p 55
  6. Hâj Sayyid Jawâdî, « Siyr Kitâbat Qurân », p 22
  7. Ma‘rifat, ‘Ulûm Qur’ânî, p 170
  8. Mazlûmî, Pazhûhishî Pîrâmûn kharîn Kitâb Ilâhî, vol 1, p 38
  9. Subhî Sâlih, Mabâhith fî ‘Ulûm al-Qur’ân, p 69 - 70
  10. Ibn Nadîm, al-Fihrist, p 45
  11. Ma‘rifat, ‘Ulûm Qur’ânî, p 122
  12. Ma‘rifat, ‘Ulûm Qur’ânî, p 122
  13. Ma‘rifat, ‘Ulûm Qur’ânî, p 125
  14. Shîrâzî et Sahrâgard, « Siyr Tahawwul Khutût Qurânî dar Jahân Islâm », p 65
  15. Shîrâzî et Sahrâgard, « Siyr Tahawwul Khutût Qurânî dar Jahân Islâm », p 64
  16. Shîrâzî et Sahrâgard, « Siyr Tahawwul Khutût Qurânî dar Jahân Islâm », p 66
  17. Sarshâr, « Rasm al-Mushaf », p 793
  18. Sourate al-Baqara, v 164
  19. Sourate al-Baqara, v 125
  20. Ma‘rifat, ‘Ulûm Qur’ânî, p 166 - 169
  21. Sarshâr, « Rasm al-Mushaf », p 793
  22. Rajabî, « Rasm al-Mushaf ; Wîzhigîhâ wa Dîdgâhhâ », p 22 - 31
  23. Ma‘ârif, Dar madî bar Târîkh Qur’ân, p 187
  24. Ma‘ârif, Dar madî bar Târîkh Qur’ân, p 187
  25. Sayyid Mustafâ Khumiynî, Tafsîr al-Qur’ân al-Karîm, vol 1, p 224
  26. Subhî Sâlih, Mabâhith fî ‘Ulûm al-Qur’ân, p 278 - 279
  27. Subhî Sâlih, Mabâhith fî ‘Ulûm al-Qur’ân, p 280
  28. Makârim Shîrâzî, Istiftâ’ât, vol 4, p 490
  29. Hâj Sayyid Jawâdî, « Siyr Kitâbat Qurân », p 23
  30. Hâj Sayyid Jawâdî, « Siyr Kitâbat Qurân », p 23
  31. Mîr Muhammadî Zarandî, Târîkh wa ‘Ulûm Qur’ân, p 160
  32. Mîr Muhammadî Zarandî, Târîkh wa ‘Ulûm Qur’ân, p 161 - 163
  33. Râmyâr, Târîkh Qur’ân, p 534
  34. Mîr Muhammadî Zarandî, Târîkh wa ‘Ulûm Qur’ân, p 163 - 165
  35. Mîr Muhammadî Zarandî, Târîkh wa ‘Ulûm Qur’ân, p 165
  36. Kâzimî, « Siyri Tahawwul Kitâbat Qur’ân tâ Sadiyi Hashtum Hijrî (Duwriyi Îlkhânî) », p 50
  37. Kâzimî, « Siyri Tahawwul Kitâbat Qur’ân tâ Sadiyi Hashtum Hijrî (Duwriyi Îlkhânî) », p 50
  38. Kâzimî, « Siyri Tahawwul Kitâbat Qur’ân tâ Sadiyi Hashtum Hijrî (Duwriyi Îlkhânî) », p 50
  39. Kâzimî, « Siyri Tahawwul Kitâbat Qur’ân tâ Sadiyi Hashtum Hijrî (Duwriyi Îlkhânî) », p 50
  40. Hâj Sayyid Jawâdî, « Siyr Kitâbat Qurân », p 23
  41. Kâzimî, « Siyri Tahawwul Kitâbat Qur’ân tâ Sadiyi Hashtum Hijrî (Duwriyi Îlkhânî) », p 47
  42. Kâzimî, « Siyri Tahawwul Kitâbat Qur’ân tâ Sadiyi Hashtum Hijrî (Duwriyi Îlkhânî) », p 52
  43. Kâzimî, « Siyri Tahawwul Kitâbat Qur’ân tâ Sadiyi Hashtum Hijrî (Duwriyi Îlkhânî) », p 47
  44. Kâzimî, « Siyri Tahawwul Kitâbat Qur’ân tâ Sadiyi Hashtum Hijrî (Duwriyi Îlkhânî) », p 57
  45. Collectif d'auteurs, Nâmiyi Dânishwarân Nâsirî, vol 5, p 73 - 74
  46. Kâzimî, « Siyri Tahawwul Kitâbat Qur’ân tâ Sadiyi Hashtum Hijrî (Duwriyi Îlkhânî) », p 50
  47. Hâj Sayyid Jawâdî, « Siyr Kitâbat Qurân », p 23
  48. Hâj Sayyid Jawâdî, « Siyr Kitâbat Qurân », p 24
  49. ‘Abbâs Zâdih et Mindâlî, « Naqsh Hâkimân Tiymûrî dar Tahawwul Khushniwîsî Islâmî », p 126
  50. Hâj Sayyid Jawâdî, « Siyr Kitâbat Qurân », p 23 - 24
  51. Shîrâzî et Sahrâgard, « Siyr Tahawwul Khutût Qurânî dar Jahân Islâm », p 62 - 63
  52. Shîrâzî et Sahrâgard, « Siyr Tahawwul Khutût Qurânî dar Jahân Islâm », p 56
  53. Hâj Sayyid Jawâdî, « Siyr Kitâbat Qurân », p 23
  54. Hâj Sayyid Jawâdî, « Siyr Kitâbat Qurân », p 24
  55. Shîrâzî et Sahrâgard, « Siyr Tahawwul Khutût Qurânî dar Jahân Islâm », p 64
  56. Hâj Sayyid Jawâdî, « Siyr Kitâbat Qurân », p 24
  57. Shîrâzî et Sahrâgard, « Siyr Tahawwul Khutût Qurânî dar Jahân Islâm », p 64
  58. Najjârpûr Jabbârî, « Mafâhîm Tadhhîbhâyi Qur’ânî dar ‘Asr Safawî », p 35
  59. Kâzimî, « Siyri Tahawwul Kitâbat Qur’ân tâ Sadiyi Hashtum Hijrî (Duwriyi Îlkhânî) », p 52
  60. Barzîn, « Nigâhî bi Târîkhtchiyi Tadhhîb Qur’ân », p 36
  61. Barzîn, « Nigâhî bi Târîkhtchiyi Tadhhîb Qur’ân », p 36
  62. Barzîn, « Nigâhî bi Târîkhtchiyi Tadhhîb Qur’ân », p 36
  63. Barzîn, « Nigâhî bi Târîkhtchiyi Tadhhîb Qur’ân », p 37
  64. Shâuistifar, « Kitâbat wa Tadhhîb Qur’ânhâyi Tiymûrî dar Tiymurî dar Majmû‘ihâyi Dâkhil wa Khârij », p 100
  65. Mazangî et Ismâ‘îlpûr, « Kitâbat wa Katîbi Nigârî dar Khushniwîsî Islâmî », p 12
  66. Mazangî et Ismâ‘îlpûr, « Kitâbat wa Katîbi Nigârî dar Khushniwîsî Islâmî », p 14
  67. Husaynî et Tâwûsî, « Tahawwul Hunar Katîbi Nigârî ‘Asr Safawî bâ Tawajjuh bi Katîbihâyi Safawî Majmû‘iyi Haram Mutahhar Imâm Ridâ (a) », p 60
  68. Tâlibpûr et Yazdânî, « Mutâli‘iyi Tatbîqî Jildhâyi Tcharmî Qur’ân Karîm dar Duwriyi Tiymûrî bâ Jildhâyi Tcharmî Qur’ân Karîm dar Duwriyi Mamlûkî Misr », p 5
  69. Hâshimî, « Hunari Jildsâzî », p 313
  70. ‘Atîqî, « Jildsâzî Qur’ân dar Îrân », p 92
  71. ‘Atîqî, « Jildsâzî Qur’ân dar Îrân », p 92
  72. Tâlibpûr et Yazdânî, « Mutâli‘iyi Tatbîqî Jildhâyi Tcharmî Qur’ân Karîm dar Duwriyi Tiymûrî bâ Jildhâyi Tcharmî Qur’ân Karîm dar Duwriyi Mamlûkî Misr », p 12
  73. ‘Atîqî, « Jildsâzî Qur’ân dar Îrân », p 92
  74. Ayatollah Ma‘rifat, At-Tamhîd fî ‘Ulûm al-Qurân, vol 1, p 405
  75. Ayatollah Ma‘rifat, At-Tamhîd fî ‘Ulûm al-Qurân, vol 1, p 405
  76. Ayatollah Ma‘rifat, At-Tamhîd fî ‘Ulûm al-Qurân, vol 1, p 405
  77. Ayatollah Ma‘rifat, At-Tamhîd fî ‘Ulûm al-Qurân, vol 1, p 406
  78. Ayatollah Ma‘rifat, At-Tamhîd fî ‘Ulûm al-Qurân, vol 1, p 406
  79. Ayatollah Ma‘rifat, At-Tamhîd fî ‘Ulûm al-Qurân, vol 1, p 406