Événement d’al-Ifk

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Événement d’al-Ifk (en arabe : حادثة الإفك) ou l’événement de la calomnie est l'histoire de l'accusation d’adultère portée par un groupe de personnes contre l'une des épouses du Prophète Muhammad (s) au début de l'islam. Les versets 11 à 26 de la sourate an-Nûr du Coran traitent de cette affaire et blâment les calomniateurs et les diffuseurs de rumeurs. Ces versets sont connus sous le nom des « versets d’al-Ifk ».
Les chercheurs considèrent cet événement comme l'un des complots internes les plus fondamentaux ourdis par les hypocrites contre le gouvernement prophétique. En effet, ils cherchaient à détruire la bonne réputation du Messager d’Allah (s) et à remettre en question sa capacité de leadership. Cependant, Allah fut révélé les versets d’al-Ifk pour dissiper ce complot des ennemis.

Dans les sources, il existe deux rapports principaux concernant la personne accusée. Selon les sources sunnites et certaines sources chiites, les versets d’al-Ifk furent révélés en réponse à l'accusation des hypocrites à l'encontre de Aïcha. D’après ce rapport, Aïcha, qui était avec le Prophète (s) pendant la bataille de Banû al-Mustaliq, fut laissée derrière par l’armée des musulmans et rejoignit l'armée avec l'aide d'un homme nommé Safwân b. al-Mu‘attal. Des hypocrites tels qu'Abd Allah b. Ubayy et Hassân b. Thâbit accusèrent Aïcha et Safwân d'avoir une relation illégitime. Après un certain temps, les versets de Ifk furent révélés et les musulmans furent blâmés pour la propagation de rumeurs.

En plus des sunnites, ce rapport est célèbre parmi les chiites. Certains chiites, tels que cheikh al-Mufîd et cheikh at-Tûsî, acceptèrent cette histoire comme la raison et la circonstance de la révélation des versets d’al-Ifk. Cependant, un certain nombre de chercheurs chiites estiment que ce récit présente de nombreux problèmes au niveau de la chaîne de transmission (Sanad) et du texte. Pour ces raisons, il n'est pas possible de s'appuyer sur ce récit de manière concluante.

Le deuxième rapport, cité dans l'une des sources chiites, à savoir le Tafsîr al-Qummî, présente un autre récit. Selon ce récit rapporté par Ali b. ibrâhîm al-Qummî, lors du décès d’Ibrâhîm, le fils du Prophète Muhammad (s), Aïcha aurait accusé Mârîya al-Qibtîyya, en prétendant qu’Ibrâhîm n'était pas le fils du Prophète (s), mais plutôt le fils d'un homme nommé Jarîh. Le Messager de Dieu (s), se basant sur le témoignage d'Aïcha, aurait ordonné au Commandeur des croyants, Ali (a) de tuer Jarîh. Lorsque l'Imam Ali confronta Jarîh, il comprit que l'accusation était un mensonge, et c'est à ce moment-là que Dieu révéla les versets d’al-Ifk au Prophète (s). Ce récit présente également certains problèmes, tels que l'incompatibilité avec les versets du Coran, l'ordre du Prophète (s) de tuer l'accusé sans enquête préalable, et l'absence de mise en œuvre de la peine (Hadd al-Qadhf) contre les calomniateurs.

Certains ulémas chiites tels que ‘Allâma Tabâtabâ’î, l’ayatollah Fadl Allah, l’ayatollah Makârim Shîrâzî et l’ayatollah Subhânî n'acceptent aucune des deux versions en raison des problèmes et des problèmes mentionnés. ‘Allâma Tabâtabâ’î confirme seulement que selon les versets de Ifk, la personne calomniée était une figure connue et faisait partie de la famille du Prophète Muhammad (s).

Il existe plusieurs autres rapports, à la fois dans les sources chiites et sunnites, qui confirment l'accusation portée par Aïcha à l'encontre de Mârîya al-Qibtîyya. Cependant, aucun de ces rapports ne mentionne la révélation des versets de Ifk. Parmi les savants chiites, les ulémas tels que l’ayatollah Khû’î et ‘Allâma al-‘Askarî, considérèrent les versets d’al-Ifk comme étant liés au récit de Mârîya al-Qibtîyya.

Importance de l’événement d’al-Ifk

Le mot al-Ifk (الإفك) signifie en francais : le mensonge[1] et la calomnie.[2] Il fait allusion à un événement survenu à l'époque du Prophète Muhammad (s) où l'une de ses épouses fut faussement accusée. Allah révéla donc les versets d’al-Ifk (versets 11 à 26 de la sourate an-Nûr).[3]
Les calomniateurs cherchaient à détruire la réputation du Prophète (s), mais Dieu, en révélant ces versets et en réprimandant les diffuseurs de rumeurs, éclaira la vérité et anéantit le complot des ennemis.[4]

Certains chercheurs considèrent l’événement d’al-Ifk comme le complot interne le plus fondamental ourdi par les hypocrites contre le gouvernement du Messager d’Allah (s),[5] car ils cherchaient à remettre en question la véracité de la mission du Prophète (s) et sa capacité de leadership, afin de l'isoler politiquement et socialement.[6]
Selon certains, l'étude de l’événement de Ifk est l'un des sujets les plus complexes de l'histoire de l'islam, car il est lié à des questions d'interprétation coranique, de théologique, de fiqh et de la science d’ar-Rijâl.[7]

Versets d’al-Ifk

Article connexe : Versets d'Ifk.
Traduction Phonétique Texte de la sourate
[Croyants !,] ceux qui sont venus avec la calomnie sont un petit groupe d'entre vous. Ne croyez pourtant point que [cette calomnie] soit un mal pour vous ! Au contraire, elle est un bien pour vous. A chacun de ceux qui l'ont colportée, ce qu'il a commis (kasaba) de péché, et à celui qui, parmi eux, s'est chargé de l'essentiel, un tourment immense ! ﴾11﴿ Lorsqu'ils nt entendu [cette calomnie], que les Croyants et les Croyantes n'ont-ils, en eux-mêmes, conjecturé favorablement ! Que ne se sont-ils écriés : » C'est une calomnie avérée ! « ﴾12﴿ Que les accusateurs n'ont-ils, à ce propos, produit quatre témoins ! N'ayant point produit de témoins, ces gens, devant Allah, sont des menteurs. ﴾13﴿ [Et vous Croyants!,] n'eussent été la faveur d'Allah envers vous et Sa miséricorde, en la [Vie] Immédiate et Dernière, vous auriez été atteints par un tourment immense pour l'oeuvre à laquelle vous vous êtes livrés ﴾14﴿ en colportant de votre langue et en disant de votre bouche ce dont vous n'avez nulle connaissance. Vous comptez cela pour bénin, alors que devant Allah c'est immense. ﴾15﴿ 'Inna Al-Ladhīna Jā'ū Bil-'Ifki `Uşbatun Minkum Lā Taĥsabūhu Sharrāan Lakum Bal Huwa Khayrun Lakum Likulli Amri'in Minhum Mā Aktasaba Mina Al-'Ithmi Wa Al-Ladhī Tawallá Kibrahu Minhum Lahu `Adhābun `Ažīmun ﴾11﴿ Lawlā 'Idh Sami`tumūhu Žanna Al-Mu'uminūna Wa Al-Mu'uminātu Bi'anfusihim Khayrāan Wa Qālū Hādhā 'Ifkun Mubīnun ﴾12﴿ Lawlā Jā'ū `Alayhi Bi'arba`ati Shuhadā'a Fa'idh Lam Ya'tū Bish-Shuhadā'i Fa'ūlā'ika `Inda Allāhi Humu Al-Kādhibūna ﴾13﴿ Wa Lawlā Fađlu Allāhi `Alaykum Wa Raĥmatuhu Fī Ad-Dunyā Wa Al-'Ākhirati Lamassakum Fī Mā 'Afađtum Fīhi `Adhābun `Ažīmun ﴾14﴿ 'Idh Talaqqawnahu Bi'alsinatikum Wa Taqūlūna Bi'afwāhikum Mā Laysa Lakum Bihi `Ilmun Wa Taĥsabūnahu Hayyināan Wa Huwa `Inda Allāhi `Ažīmun ﴾15﴿ إِنَّ الَّذِينَ جَاءُوا بِالْإِفْكِ عُصْبَةٌ مِّنكُمْ ۚ لَا تَحْسَبُوهُ شَرًّ‌ا لَّكُم ۖ بَلْ هُوَ خَيْرٌ‌ لَّكُمْ ۚ لِكُلِّ امْرِ‌ئٍ مِّنْهُم مَّا اكْتَسَبَ مِنَ الْإِثْمِ ۚ وَالَّذِي تَوَلَّىٰ كِبْرَ‌هُ مِنْهُمْ لَهُ عَذَابٌ عَظِيمٌ ﴿١١﴾ لَّوْلَا إِذْ سَمِعْتُمُوهُ ظَنَّ الْمُؤْمِنُونَ وَالْمُؤْمِنَاتُ بِأَنفُسِهِمْ خَيْرً‌ا وَقَالُوا هَـٰذَا إِفْكٌ مُّبِينٌ ﴿١٢﴾ لَّوْلَا جَاءُوا عَلَيْهِ بِأَرْ‌بَعَةِ شُهَدَاءَ ۚ فَإِذْ لَمْ يَأْتُوا بِالشُّهَدَاءِ فَأُولَـٰئِكَ عِندَ اللَّـهِ هُمُ الْكَاذِبُونَ ﴿١٣﴾ وَلَوْلَا فَضْلُ اللَّـهِ عَلَيْكُمْ وَرَ‌حْمَتُهُ فِي الدُّنْيَا وَالْآخِرَ‌ةِ لَمَسَّكُمْ فِي مَا أَفَضْتُمْ فِيهِ عَذَابٌ عَظِيمٌ ﴿١٤﴾ إِذْ تَلَقَّوْنَهُ بِأَلْسِنَتِكُمْ وَتَقُولُونَ بِأَفْوَاهِكُم مَّا لَيْسَ لَكُم بِهِ عِلْمٌ وَتَحْسَبُونَهُ هَيِّنًا وَهُوَ عِندَ اللَّـهِ عَظِيمٌ ﴿١٥﴾
Quand vous avez entendu [cette calomnie], que n'avez-vous dit : « Il n'est point de nous de parler de cela. [Seigneur !], gloire à Toi ! C'est une immense infamie (buhtân) ! » ﴾16﴿ Allah vous exhorte à ne plus jamais commettre cela, si vous êtes croyants. ﴾17﴿ Allah vous expose les aya. Allah est omniscient et sage. ﴾18﴿ Ceux qui aiment que la Turpitude se répande parmi ceux qui croient auront un tourment cruel en la [Vie] Immédiate et Dernière. Allah sait alors que vous ne savez pas. ﴾19﴿ N'eussent été la faveur d'Allah envers vous et Sa miséricorde et [n'eût été] qu'Allah est indulgent et miséricordieux... ﴾20﴿ Wa Lawlā 'Idh Sami`tumūhu Qultum Mā Yakūnu Lanā 'An Natakallama Bihadhā Subĥānaka Hādhā Buhtānun `Ažīmun ﴾16﴿ Ya`ižukumu Allāhu 'An Ta`ūdū Limithlihi 'Abadāan 'In Kuntum Mu'uminīna ﴾17﴿ Wa Yubayyinu Allāhu Lakumu Al-'Āyāti Wa Allāhu `Alīmun Ĥakīmun ﴾18﴿ 'Inna Al-Ladhīna Yuĥibbūna 'An Tashī`a Al-Fāĥishatu Fī Al-Ladhīna 'Āmanū Lahum `Adhābun 'Alīmun Fī Ad-Dunyā Wa Al-'Ākhirati Wa Allāhu Ya`lamu Wa 'Antum Lā Ta`lamūna ﴾19﴿ Wa Lawlā Fađlu Allāhi `Alaykum Wa Raĥmatuhu Wa 'Anna Allāha Ra'ūfun Raĥīm ﴾20﴿ وَلَوْلَا إِذْ سَمِعْتُمُوهُ قُلْتُم مَّا يَكُونُ لَنَا أَن نَّتَكَلَّمَ بِهَـٰذَا سُبْحَانَكَ هَـٰذَا بُهْتَانٌ عَظِيمٌ ﴿١٦﴾ يَعِظُكُمُ اللَّـهُ أَن تَعُودُوا لِمِثْلِهِ أَبَدًا إِن كُنتُم مُّؤْمِنِينَ ﴿١٧﴾ وَيُبَيِّنُ اللَّـهُ لَكُمُ الْآيَاتِ ۚ وَاللَّـهُ عَلِيمٌ حَكِيمٌ ﴿١٨﴾ إِنَّ الَّذِينَ يُحِبُّونَ أَن تَشِيعَ الْفَاحِشَةُ فِي الَّذِينَ آمَنُوا لَهُمْ عَذَابٌ أَلِيمٌ فِي الدُّنْيَا وَالْآخِرَ‌ةِ ۚ وَاللَّـهُ يَعْلَمُ وَأَنتُمْ لَا تَعْلَمُونَ ﴿١٩﴾ وَلَوْلَا فَضْلُ اللَّـهِ عَلَيْكُمْ وَرَ‌حْمَتُهُ وَأَنَّ اللَّـهَ رَ‌ءُوفٌ رَّ‌حِيمٌ ﴿٢٠﴾
O vous qui croyez !, ne suivez point les pas du Démon ! Quiconque suit les pas du Démon [est voué à la perdition], car [le Démon] ordonne la Turpitude et l' Acte blâmable. N'eussent été la faveur d'Allah envers vous et Sa miséricorde, nul parmi vous, jamais, n'aurait été pur. Allah purifie toutefois qui Il veut. Il est audient et omniscient. ﴾21﴿ Que ceux parmi vous qui jouissent de la faveur [divine] et de l'aisance ne négligent point de donner aux Proches, aux Pauvres, aux funigrés dans le Chemin d'Allah ! Qu'ils effacent et pardonnent ! Eh quoi ! n'aimez-vous point qu'Allah vous pardonne ? Allah est absoluteur et miséricordieux. ﴾22﴿ Que ceux qui visent [, en leur honneur,] les muḥṣana insoucieuses [mais] croyantes soient maudits en la [Vie] immédiate et Dernière ! A eux un immense tourment, ﴾23﴿ au jour où leurs langues, leurs mains, leurs pieds témoigneront contre eux de ce qu'ils faisaient. ﴾24﴿ En ce jour, Allah, la Vérité, leur fera juste mesure de leur dû (?) et ils connaîtront qu'Allah est la Vérité évidente. ﴾25﴿ Les Mauvaises aux Mauvais et les Mauvais aux Mauvaises. Les Bonnes aux Bons et les Bons aux Bonnes. Ces derniers sont innocentés de ce que disent les premiers. A eux pardon et généreuse attribution. ﴾26﴿ Yā 'Ayyuhā Al-Ladhīna 'Āmanū Lā Tattabi`ū Khuţuwāti Ash-Shayţāni Wa Man Yattabi` Khuţuwāti Ash-Shayţāni Fa'innahu Ya'muru Bil-Faĥshā'i Wa Al-Munkari Wa Lawlā Fađlu Allāhi `Alaykum Wa Raĥmatuhu Mā Zakā Minkum Min 'Aĥadin 'Abadāan Wa Lakinna Allāha Yuzakkī Man Yashā'u Wa Allāhu Samī`un `Alīmun ﴾21﴿ Wa Lā Ya'tali 'Ūlū Al-Fađli Minkum Wa As-Sa`ati 'An Yu'utū 'Ūlī Al-Qurbá Wa Al-Masākīna Wa Al-Muhājirīna Fī Sabīli Allāhi Wa Līa`fū Wa Līaşfaĥū 'Alā Tuĥibbūna 'An Yaghfira Allāhu Lakum Wa Allāhu Ghafūrun Raĥīmun ﴾22﴿ 'Inna Al-Ladhīna Yarmūna Al-Muĥşanāti Al-Ghāfilāti Al-Mu'umināti Lu`inū Fī Ad-Dunyā Wa Al-'Ākhirati Wa Lahum `Adhābun `Ažīmun ﴾23﴿ Yawma Tash/hadu `Alayhim 'Alsinatuhum Wa 'Aydīhim Wa 'Arjuluhum Bimā Kānū Ya`malūna ﴾24﴿ Yawma'idhin Yuwaffīhimu Allāhu Dīnahumu Al-Ĥaqqa Wa Ya`lamūna 'Anna Allāha Huwa Al-Ĥaqqu Al-Mubīnu ﴾25﴿Al-Khabīthātu Lilkhabīthīna Wa Al-Khabīthūna Lilkhabīthāti Wa Aţ-Ţayyibātu Lilţţayyibīna Wa Aţ-Ţayyibūna Lilţţayyibāti 'Ūlā'ika Mubarra'ūna Mimmā Yaqūlūna Lahum Maghfiratun Wa Rizqun Karīmun ﴾26﴿ يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا لَا تَتَّبِعُوا خُطُوَاتِ الشَّيْطَانِ ۚ وَمَن يَتَّبِعْ خُطُوَاتِ الشَّيْطَانِ فَإِنَّهُ يَأْمُرُ‌ بِالْفَحْشَاءِ وَالْمُنكَرِ‌ ۚ وَلَوْلَا فَضْلُ اللَّـهِ عَلَيْكُمْ وَرَ‌حْمَتُهُ مَا زَكَىٰ مِنكُم مِّنْ أَحَدٍ أَبَدًا وَلَـٰكِنَّ اللَّـهَ يُزَكِّي مَن يَشَاءُ ۗ وَاللَّـهُ سَمِيعٌ عَلِيمٌ ﴿٢١﴾ وَلَا يَأْتَلِ أُولُو الْفَضْلِ مِنكُمْ وَالسَّعَةِ أَن يُؤْتُوا أُولِي الْقُرْ‌بَىٰ وَالْمَسَاكِينَ وَالْمُهَاجِرِ‌ينَ فِي سَبِيلِ اللَّـهِ ۖ وَلْيَعْفُوا وَلْيَصْفَحُوا ۗ أَلَا تُحِبُّونَ أَن يَغْفِرَ‌ اللَّـهُ لَكُمْ ۗ وَاللَّـهُ غَفُورٌ‌ رَّ‌حِيمٌ ﴿٢٢﴾ إِنَّ الَّذِينَ يَرْ‌مُونَ الْمُحْصَنَاتِ الْغَافِلَاتِ الْمُؤْمِنَاتِ لُعِنُوا فِي الدُّنْيَا وَالْآخِرَ‌ةِ وَلَهُمْ عَذَابٌ عَظِيمٌ ﴿٢٣﴾ يَوْمَ تَشْهَدُ عَلَيْهِمْ أَلْسِنَتُهُمْ وَأَيْدِيهِمْ وَأَرْ‌جُلُهُم بِمَا كَانُوا يَعْمَلُونَ ﴿٢٤﴾ يَوْمَئِذٍ يُوَفِّيهِمُ اللَّـهُ دِينَهُمُ الْحَقَّ وَيَعْلَمُونَ أَنَّ اللَّـهَ هُوَ الْحَقُّ الْمُبِينُ ﴿٢٥﴾الْخَبِيثَاتُ لِلْخَبِيثِينَ وَالْخَبِيثُونَ لِلْخَبِيثَاتِ ۖ وَالطَّيِّبَاتُ لِلطَّيِّبِينَ وَالطَّيِّبُونَ لِلطَّيِّبَاتِ ۚ أُولَـٰئِكَ مُبَرَّ‌ءُونَ مِمَّا يَقُولُونَ ۖ لَهُم مَّغْفِرَ‌ةٌ وَرِ‌زْقٌ كَرِ‌يمٌ ﴿٢٦﴾


Dans les versets 11 à 26 de la sourate an-Nûr, l'histoire de la diffamation et de l'accusation d’adultère à l'encontre d'un musulman est décrite, et Allah réprimande les calomniateurs pour cette accusation.[8] D’après ‘Allâma Tabatabâ’î, l'auteur du livre Tafsîr al-Mîzân, ces versets du Coran sont utilisés pour faire référence à une personne calomniée qui était connue et faisait partie de la famille du Prophète Muhammad (s), et les calomniateurs étaient un groupe de personnes.[9]
Dans ces versets, Allah menace les calomniateurs de grands châtiments et réprimande les croyants pour avoir accepté des rumeurs sans raison ni examen approfondi.[10] Dans ces versets, Dieu interdit fermement la calomnie et la diffamation envers les femmes vertueuses et déclare les femmes vertueuses innocentes de telles accusations.[11]

Différents rapports

Il y a des divergences d'opinions concernant la personne accusée dans l’événement d’al-Ifk.[12] Dans certains rapports chiites, Mârîya al-Qibtîyya est présentée comme la personne accusée, tandis que dans les hadiths sunnites et certains rapports chiites, Aïcha est considérée comme la personne accusée.[13]

Selon les paroles de Ali b. Ibrâhîm al-Qummî,[14] il est mentionné que les chiites n’ont pas divergence d’opinion sur le fait que les versets d’al-Ifk concernent Mârîya al-Qibtîyya ou du moins, du point de vue chiite, il est plus connu que ces versets furent révélés concernant Mârîya.[15] Cependant, certains chercheurs dirent que d’après les chiites, la révélation des versets de Ifk concernant Mârîya n'est pas seulement connue, mais aux yeux des premiers savants, la révélation de ces versets concernant Aïsha était plus connue.[16] Par exemple, ‘Allâma al-Hillî, un juriste et théologien chiite du 8e siècle de l'hégire, considérait que ces versets étaient liés à Aïcha.[17]

Premier rapport : accusation contre Aïcha

Au dire de Muhammad Javad al-Maghniyya, l'un des exégètes du Coran chiites du 14e siècle de l'hégire, la plupart des exégètes coraniques et des historiens croient que les versets de Ifk sont liés à l’événement qui se produisit lors du retour du Prophète (s) de la bataille de Banû al-Mustaliq la cinquième[18] ou sixième[19] année de l'hégire.[20]

Conformément à ce que Aïcha prétendit, le Messager de Dieu (s) emmena Aïcha avec lui lors de la bataille de Banû al-Mustaliq.[21] Au retour de cette bataille, lorsque le caravane s'arrêta pour se reposer, Aïcha s'éloigna du campement pour satisfaire un besoin de toilette. Elle y perdit son collier, ce qui l'occupa pendant un certain temps à le retrouver.[22] Les soldats, qui ne savaient pas que Aïcha était absente, reprirent la route et emmenèrent le cacolet de Aïcha avec eux, pensant qu'elle était à l'intérieur.[23]

Aïcha retourna ensuite au campement et le trouva vide. Elle fut restée à cet endroit jusqu'à ce qu'un homme nommé Safwân b. Mu‘attal vint à sa rencontre, mir son chameau à sa disposition et la ramena aux soldats.[24] Après son retour de ce voyage, Aïcha était malade, et c'est à ce moment-là qu'elle remarqua un changement de comportement du Prophète (s) ainsi que des rumeurs circulant sur sa relation avec Safwân.[25] Après un certain temps, les versets du Coran furent révélés pour réprimander les calomniateurs.[26]

Qui étaient les calomniateurs

Les calomniateurs étaient des personnes mentionnées dans les versets d’al-Ifk, mais leurs noms ne sont pas spécifiés.[27] Cependant, selon certaines sources, des hypocrites tels qu'Abd Allah b. Ubayy, Hassân b. Thâbit et Mistah b. Uthâtha furent mentionnés comme les instigateurs de l'incident de Ifk.[28]

Fabriquer de la vertu pour Aïcha

Les sunnites considèrent la révélation des versets de Ifk concernant Aïcha comme une grande vertu pour elle.[29] Bien que ce rapport soit mentionné dans différentes sources sunnites, Aïcha elle-même rapporta environ tous les ces narrations.[30]

Certains chercheurs estiment que Aïcha exagéra certains aspects de cet événement, le transformant en une affaire personnelle[31] et se mettant trop en avant pour se valoriser.[32] Cela conduisit les chiites à douter de la véracité de cet événement.[33] Sur cette base, même si les versets de Ifk sont révélés à propos de Aïcha, cela ne prouve que sa chasteté et ne confirme pas d'autres vertus pour elle.[34]

Deuxième rapport : l'accusation contre Mârîya al-Qibtîyya

Le lien entre la révélation des versets d’al-Ifk et le récit de Mârîya al-Qibtîyya est mentionné pour la première fois dans le livre Tafsîr de Ali b. Ibrâhîm al-Qummî.[35] Selon un hadith rapporté par Ali b. Ibrâhîm al-Qummî de l'Imam al-Bâqir (a), Aïcha aurait accusé Mârîya d'avoir eu une relation illégitime avec un homme nommé Jarîh al-Qibtî.[36]

Conformément à ce rapport, lorsque le Prophète (s) était affligé par le décès de son fils, Ibrâhîm, Aïcha aurait dit :

« Ne sois pas triste de la mort d’Ibrâhîm, car il était le fils de Jarîh. »[37]

On dit que parmi les savants chiites, seuls les ulémas des périodes récentes considérèrent le verset de Ifk comme étant lié à l'histoire de Mârîya.[38] Parmi ces ulémas, on peut citer l’ayatollah Khû’î,[39] Sayyid Ja‘far Murtadâ al-‘Âmilî[40] et Sayyid al-Murtadâ al-‘Askarî.[41]

Cheikh al-Mufîd, qui écrivit un ouvrage indépendant sur le hadith de Mârîya al-Qibtîyya intitulé « Rasâla Hawla Khabar Mârîya » (un ouvrage sur le hadith de Mârîya), considère ce hadith comme authentique et estime que tous les savants considèrent ce hadith comme étant accepté.[42] Cependant, dans le hadith qu'il rapporte, il n'y a pas de mention de la révélation des versets d’al-Ifk.[43]
De même, dans de nombreuses autres sources, l'histoire de Mârîya est racontée sans référence à la révélation des versets de Ifk, y compris dans le livre al-Amâlî de Sayyid al-Murtadâ,[44] al-Hidâyat al-Kubrâ,[45] Dalâil al-Imâma[46] et al-Manâqib.[47]

Les sunnites, en revanche, citent le récit selon lequel les hypocrites auraient diffamé Aicha, mais l'accusation contre Mârîya est également mentionnée dans les sources sunnites, comme Sahîh Muslim,[48] at-Tabaqât al-Kubrâ,[49] Ansâb al-Ashrâf,[50] al-Mustadrak ‘ala as-Sahîhayn[51] et Safwat as-Safwa.[52]

Analyse des problèmes de deux rapports

Pour chacun de ces deux rapports, des problèmes furent mentionnés et certains exégètes du Coran tels que ‘Allâma tabâtabâ’î,[53] ‘Allâma Fadl Allah,[54] l’ayatollah Makârim[55] et l’ayatollah Subhânî rejetèrent tous les deux rapprots en raison de ces problèmes.[56]
Étant donné l'inexactitude des deux rapports, il est possible que le verset concerne une troisième personne.[57] En revanche, certains chercheurs croient qu'il est également possible que les deux événements soient vrais, en expliquant que les versets de Ifk furent révélés pour le récit de Aïcha, mais aucun verset ne fut révélé concernant celui de Mârîya.[58]

Problèmes liés au rapport concernant Aicha

Les chiites considèrent toutes les épouses des prophètes (a) même l'épouse du Prophète Noé (a) et l'épouse du Prophète Lot (a) comme étant préservées de l'adultère.[59] Cependant, selon certains d'entre eux, le récit affirmant que les versets de Ifk furent révélés concernant Aicha présentent de nombreux problèmes.[60]

Sayyid Ja‘far Murtadâ considère cette histoire comme étant fabriquée et estime que son objectif était de glorifier Aicha.[61] En plus de la faiblesse de la chaîne de transmission de certains hadiths[62] et la contradictions dans les rapports,[63] certains des problèmes furent mentionnés comme suit :

  • Dans le rapport concernant Aïcha, cette dernière raconta que le Prophète (s) amenait toujours l’une de ses épouses dans les batailles, et cela est mentionné comme étant la pratique et la tradition du Messager de Dieu (s). Cependant, il n'y a pas de rapport qui mentionne la présence des autres épouses du Prophète dans d'autres batailles.[66]
  • Conformément au rapport sunnite, le Prophète (s) eut des soupçons envers Aicha. Mais, une telle notion est incompatible avec le statut d'infaillibilité de l’Envoyé de Dieu (s).[67]
  • La non-application de la peine de diffamation envers les calomniateurs : Il est utilisé l'apparence des versets du Coran pour soutenir que, avant cet événement, la peine de diffamation (Hadd al-Qadhf) avait été légiférée dans l'islam. Alors, si l'histoire de Aïcha était vraie, il n'aurait pas été possible que le Prophète (s), pendant la durée où cette rumeur circulait (environ un mois), ne demande pas aux calomniateurs de présenter des preuves et ne mette pas en œuvre la peine de diffamation contre eux.[68] Il y seulement un rapport, selon lequel al-Ya‘qûbî que le messager d’Allah (s) punit les calomniateurs et appliqua la peine de diffamation à leur encontre.[69]
  • Le célibat de Safwan ibn Muattal : Dans ce récit, Aicha présente Safwân b. al-Mu‘attal comme un homme célibataire. Alors que, selon d'autres rapports, il était marié et sa femme se plaignit de lui au Prophète (s).[70]
  • Selon Sayyid Ja‘far Murtadâ, la plupart, voire tous les rapprots de cette partie, sont rapportés par Aicha. Mais comment est-il possible qu'un événement très important soit rapporté uniquement par une seule personne sans qu'une autre personne ne le rapporte ?[71]
Le livre « Hadîth al-Ifk » écrit par Sayyid Ja‘far Murtadâ al-‘Âmilî

Problèmes liés au rapport concernant Mârîya al-Qibtîyya

Le rapport concernant Mârîya fut également critiqué, tout comme le récit de Aicha, et certains savants identifièrent des problèmes dans ce rapport.[72] Parmi ces problèmes, on peut citer :

  • En supposant que le précepte de diffamation ait été énoncée avant cet événement, la question se pose de savoir pourquoi le Prophète (s) n’appliqua pas la peine de diffamation à l'encontre des calomniateurs de Mârîya.[73]
  • Dans ce rapport, le Prophète (s) ordonna de tuer l’accusé, mais comment est-il possible que l’Envoyé d’Allah (s) donne l'ordre de tuer un accusé sans vérifier l'exactitude ou l'inexactitude de la question ? De plus, la punition d'un tel acte n’est pas de tuer la personne accusée.[74]

Lire aussi

Les chiites et les sunnites ont écrit différents livres sur le sujet de l’événement d’al-Ifk, parmi lesquels figurent les deux livres suivants :

  • « Hadîth al-Ifk » (le hadith de la Calomnie) écrit par Sayyed Ja‘far Murtadâ al-‘Âmilî : L'auteur organisa le contenu du livre en quatorze chapitres et rapporta et examina deux événements liés à Aïcha et Mârîya.[75] L'auteur considère l’événement lié à Aïcha comme étant incorrect et présente le récit lié à Mârîya comme étant authentique, en répondant aux problèmes qui y sont liés.[76]
  • « Hadîth al-Ifk min al-Mandhûr al-I‘lâmî » (le hadith de la Calomnie dans une perspective médiatique) écrit par Ali Mahmûd Rashwân : l'auteur de ce livre, qui est un auteur sunnite, accepte de manière certaine l’événement lié à Aïcha et ne fait aucun mention à l'événement de Mârîya.[77] Le contenu de ce livre est organisé en trois chapitres.[78] Il traite de l'explication du temps, du lieu et du contexte général de l’événement, de la position des différentes personnes vis-à-vis de cet événement, ainsi que des points coraniques concernant le sujet.[79]

Références

  1. Al-Farâhîdî, al-‘Ayn, vol 5, p 416
  2. Ibn Manzûr, Lisân al-‘Arab, vol 10, p390
  3. Khurâsânî wa Dashtî, yihâyi Nâmdâr, p 38
  4. Muntazirî, Pâsukh bi Pursishhâyi Dînî, p 43
  5. Husinîyân Muqaddam, « Barrisî Târîkhî Tafsîrî Hâdithi ’Ifk », p 160
  6. Ja‘farnîyâ, « Barrisî wa Naqd Guzârishhâyi Hâdithiyi ’Ifk », p 47
  7. Husinîyân Muqaddam, « Barrisî Târîkhî Tafsîrî Hâdithi ’Ifk », p 160
  8. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 15, p 89
  9. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 15, p 89
  10. Ayatollah Makârim Shîrâzî, al-Amthal, vol 11, p 46
  11. Sourate an-Nûr, versets 20 - 26
  12. Muntazirî, Pâsukh bi Pursishhâyi Dînî, p 42
  13. Muntazirî, Pâsukh bi Pursishhâyi Dînî, p 42
  14. Al-Qummî, Tafsîr al-Qummî, vol 2, p 99
  15. Husinîyân Muqaddam, « Barrisî Târîkhî Tafsîrî Hâdithiyi ’Ifk », p 166
  16. Al-Khishin, Abhâth Hawl as-Sayyidat ‘â’isha, p 258
  17. ‘Allâma al-Hillî, Ajwabat al-Masâ’il al-Muhannâ’îya, p 121
  18. Ibn Sa‘d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 2, p 48 - 50 ; Al-Mas‘ûdî, At-Tanbîh wa al-Ishrâf, p 215
  19. Ibn al-Athîr al-Jazarî, Usd al-Ghâba, vol 1, p 29
  20. ‘Allâma Maghnîya, at-Tafsîr al-Kâshif, vol 5, p 403
  21. Bukhârî, Sahîh al-Bukhârî, vol 6, p 101
  22. Al-Wâqidî, Al-Maghâzî, vol 2, p 428
  23. Ibn Hishâm, As-Sîrat an-Nabawîyya, vol 2, p 298
  24. Muslim, Sahîh Muslim, vol 4, p 2129
  25. San‘ânî, Al-Musannaf, vol 5, p 410
  26. Wâhidî Niyshâbûrî, Asbâb Nuzûl al-Qur’ân, p 332
  27. Sourate an-Nûr, verset 11
  28. Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 53 ; At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 2, p 614 - 616
  29. Al-Fakhr ar-Râzî, At-Tafsîr al-Kabîr, vol 23, p 338 ; Ibn al-Athîr al-Jazarî, Usd al-Ghâba, vol 6, p 191
  30. ‘Âmilî, Hadîth al-’Ifk, p 90
  31. Ja‘farnîyâ, « Barrisî wa Naqd Guzârishhâyi Hâdithiyi ’Ifk », p 52
  32. Husinîyân Muqaddam, « Barrisî Târîkhî Tafsîrî Hâdithi ’Ifk », p 161
  33. Ja‘farnîyâ, « Barrisî wa Naqd Guzârishhâyi Hâdithiyi ’Ifk », p 52 ; Husinîyân Muqaddam, « Barrisî Târîkhî Tafsîrî Hâdithi ’Ifk », p 161
  34. Husinîyân Muqaddam, « Barrisî Târîkhî Tafsîrî Hâdithi ’Ifk », p 160
  35. Husinîyân Muqaddam, « Barrisî Târîkhî Tafsîrî Hâdithiyi ’Ifk », p 166
  36. Al-Qummî, Tafsîr al-Qummî, vol 2, p 99
  37. Al-Qummî, Tafsîr al-Qummî, vol 2, p 99
  38. Al-Khishin, Abhâth Hawl as-Sayyidat ‘â’isha, p 258
  39. Ayatollah Khû’î, Sirât an-Najât, vol 1, p 463
  40. ‘Âmilî, Hadîth al-’Ifk, p 381 - 382
  41. ‘Allâmi ‘Askarî, Ahâdîth Umm al-Mu’minîn ‘ yishi, vol 2, p 186 - 187
  42. Cheikh al-Mufîd, Rasâla Hawla Khabar Mârîya, p 18
  43. Al-Khishin, Abhâth Hawl as-Sayyidat ‘â’isha, p 254
  44. Sayyid al-Murtadâ, al-Amâlî al-Murtadâ, vol 1, p 77
  45. Al-Khasîbî, Al-Hidâyat al-Kubrâ, p 297 - 298
  46. At-Tabarî, Dalâ’il al-Imâmat, p 386 - 387
  47. Ibn Shahrâshûb, Al-Manâqib, vol 2, p 225
  48. Muslim, Sahîh Muslim, vol 4, p 2139
  49. Ibn Sa‘d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 8, p 172
  50. Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 1, p 450
  51. Al-Hâkim an-Niysâbûrî, Al-Mustadrak ‘ala as-Sahîhayn, vol 4, p 41
  52. Ibn al-Jawzî, Sifat as-Safwa, vol 1, p 345
  53. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 15, p 89
  54. ‘Allâma Fadl Allah, Tafsîr min Wahy al-Qur’ân, vol 16, p 252 - 257
  55. Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 14, p 391 - 393
  56. Ayatollah Subhânî, Manshûr Jâwîd, vol 9, p 118
  57. Ja‘farnîyâ, « Barrisî wa Naqd Guzârishhâyi Hâdithiyi ’Ifk », p 47
  58. Al-Khishin, Abhâth Hawl as-Sayyidat ‘â’isha, p 263
  59. Cheikh at-Tûsî, At-Tibyân fî Tafsîr al-Qur’ân, vol 10, p 52 ; Cheikh at-Tabrisî, Tafsîr Jawâmi‘ al-Jâmi‘, vol 3, p 596
  60. ‘Âmilî, Hadîth al-’Ifk, p 55 - 334 ; ‘Allâmi ‘Askarî, Ahâdîth Umm al-Mu’minîn ‘ yishi, vol 2, p 167 - 181
  61. ‘Âmilî, as-Sahîh min Sîrat an-Nabî al-A‘zam, vol 12, p 77 - 78, 81, 97
  62. ‘Âmilî, Hadîth al-’Ifk, p 57 - 90
  63. ‘Âmilî, Hadîth al-’Ifk, p 94 - 112
  64. Ibn Hishâm, As-Sîrat an-Nabawîyya, vol 2, p 307
  65. ‘Âmilî, Hadîth al-’Ifk, p 178 - 181
  66. Tâ’î, Sîrat as-Sayyida al-‘ yisha, vol 1, p205 - 206
  67. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 15, p 101 ; Ayatollah Makârim Shîrâzî, al-Amthal, vol 11, p 40
  68. Ayatollah Makârim Shîrâzî, al-Amthal, vol 11, p 41 ; Ja‘farnîyâ, « Barrisî wa Naqd Guzârishhâyi Hâdithiyi ’Ifk », p 53
  69. Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 53
  70. Ja‘farnîyâ, « Barrisî wa Naqd Guzârishhâyi Hâdithiyi ’Ifk », p 58
  71. ‘Âmilî, Hadîth al-’Ifk, p 91
  72. Al-Khishin, Abhâth Hawl as-Sayyidat ‘â’isha, p 249
  73. Al-Khishin, Abhâth Hawl as-Sayyidat ‘â’isha, p 250
  74. ‘Allâma Fadl Allah, Tafsîr min Wahy al-Qur’ân, vol 16, p 256
  75. ‘Âmilî, Hadîth al-’Ifk, 1439 h
  76. ‘Âmilî, Hadîth al-’Ifk, 1439 h
  77. Rashwân, Hadîth al-Ifk min al-Mandhûr al-I‘lâmî, 1415 h
  78. Rashwân, Hadîth al-Ifk min al-Mandhûr al-I‘lâmî, 1415 h
  79. Rashwân, Hadîth al-Ifk min al-Mandhûr al-I‘lâmî, 1415 h