Abu Bakr

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Abu Bakr
Compagnon du Prophète (s)
Présentation
naissance
décès
martyre
Famille
parentsAbû Quhâfa Uthmân, Umm Al-Khayr Salmâ
enfantFils:

Filles:

Successeurs du Prophète (s)
Imam Ali (a) . Imam Hasan (a) . Imam Husayn (a) . Imam Husayn (a) . Imam Sajjad (a) . Imam Baqir (a) . Imam Sadiq (a) . Imam Kazim (a) . Imam Rida (a) . Imam Jawad (a) . Imam Hadi (a) . Imam Hasan Askarî (a) . Imam Mahdi (a)


Abu Bakr b. Abî Quhâfa (en arabe : ابوبكر بن أبي قُحافة) est un compagnon du Prophète (s) qui est mort en l’an 13 H. Il se convertit à l’islam aux premières années de l’islam. Il accompagna le Prophète (s) lors de sa migration de La Mecque à Médine, et se cacha avec lui sur ce chemin, dans la grotte de Thawr.

Il est par ailleurs le père de Aïcha une des épouses du Prophète. Après le décès du Prophète (s) lui et certains compagnons se réunirent à Saqîfa banî Sâ’ida et, malgré l’ordre et le testament du Prophète (s) concernant la succession de l’Imam Ali (a), choisirent le calife de la communauté musulmane. Les gens présents à Saqîfa choisirent Abu Bakr comme le successeur du Prophète (s) et lui firent le serment d’allégeance.

D’après les sunnites, ce dernier est le premier des califes ar-Râshidîn (les califes orthodoxes). Au début de son califat, il s’empara du Fadak et y fit sortir les serviteurs de Fatima az-Zahra (a).

Généalogie

Naissance

D’après certains rapports, Abu Bakr est né à peu près deux ans après l’année de l’Éléphant à La Mecque.[1]

Présentation

Pendant Al-Jâhilîyya (avant l’islam), il s’appelait Abd al-Ka’ba (le serviteur de la Ka’ba). Après l’islam, le Prophète (s) l’appela Abd Allah (le serviteur d’Allah).[2] Son père fut Abû Quhâfa 'Uthmân et mourut en l’an 14 H. Sa mère fut Umm Al-Khayr Salmâ, fille de Sakhr b. ‘Amr b. Ka’b. Son cinquième aïeul eut une parenté avec celui du Prophète (s).[3]

D’après certaines sources sunnites, il s’appelait ‘Atîq, mais apparement, ce fut son surnom.[4]

Surnoms (Kunya)

Son surnom est Abu Bakr. Il y a une divergence sur le fait qu’il eut un fils, nommé Bakr. Il ne se trouve aucune source qui cite le nom de Bakr parmi ses fils. Mais ce nom se trouve dans certains poèmes anciens qui le critiquent.[5]

Titres (Alqâb)

Certains titres pour Abu Bakr sont rapportés dans les sources sunnites, qui sont les suivants :

  • ‘Atîq : d’après les sources sunnites, du fait qu’il avait un beau visage, le Prophète (s) lui donna ce titre.[6] Certaines autres raisons sont également rapportées par rapport de ce titre.[7]
  • Siddîq (d’après les sunnites) : Les sunnites lui attribuent ce titre, car il confirma le récit d'al-Mi’râj (voyage nocturne du Prophète (s)) dès qu’il l’entendit du Prophète (s).[8] D’après certaines narrations, il avait ce titre même avant l’islam.[9]
  • Awwâh[10]
  • Sahib Rasûl Allah (celui qui accompagna le Prophète (s) )[11]

D’après les savants chiites, les narrations authentiques prouvent que les titres Siddîq (صديق) et Fârûq (فاروق) appartenaient à l’Imam Ali (a).[12]

Épouses et enfants

D’après les sources historiques, ses femmes et ses enfants furent les suivants :

À La Mecque

Imams et califes
Imam Ali (a)
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L'année 23 avant l'islam-40 H
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Durée de l'Imamat: de 11 H à 40 H
Abû Bakr


Umar b. Khattâb


Uthmân b. 'Affân
Imam Hasan (a)
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3-50 H
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Durée de l'Imamat: de 40 à 50 H
Abû Bakr
Umar b. Khattâb
Uthmân b. 'Affân
Imam Ali (a)
Mu'âwîya 41-61 H
Imam Husain (a)
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4-61 H
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Durée de l'Imamat: de 50 à 61 H
Abû Bakr
Umar b. Khattâb
Uthmân b. 'Affân
Imam Ali (a)
Imam Hasan (a)
Mu'âwîya
Yazîd b. Mu'âwîya
Imam Sajjâd (a)
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38-95 H
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Durée de l'Imamat: de 61 à 95 H
Imam Ali (a)
Imam Hasan (a)
Mu'âwîya
Yazîd b. Mu'âwîya
Mu'âwîya b. Yazîd
Marwân b. Hakam
Abd al-Malik b. Marwân
Walîd b. Abd al-Malik
Imam Bâqir (a)
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57-114 H
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Durée de l'Imamat: de 95 à 114 H
Mu'âwîya
Yazîd b. Mu'âwîya
Mu'âwîya b. Yazîd
Marwân b. Hakam
Abd al-Malik b. Marwân
Walîd b. Abd al-Malik
Sulaymân b. Abd al-Malik
Umar b. Abd al-Azîz
Yazîd b. Abd al-Malik
Hishâm b. Abd al-Malik
Imam Sâdiq (a)
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82-148
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Durée de l'Imamat: de 114 à 148 H
Abd al-Malik b. Marwân
Walîd b. Abd al-Malik
Sulaymân b. Abd al-Malik
Umar b. Abd al-Azîz
Yazîd b. Abd al-Malik
Hishâm b. Abd al-Malik
Walîd b. Yazîd
Walîd b. Abd al-Malik
Ibrâhim b. Walîd
Marwân b. Muhammad
Abu al-Abbâs Saffâh
Mansûr Dawânîqî
Imam Kâzim (a)
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128-183
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Durée de l'Imamat: de 148 à 183 H
Marwân b. Muhammad
Abu al-Abbâs Saffâh
Mansûr Dawânîqî
Muhammad Mahdi Abbasî
Hâdî Abbess
Hârûn ar-Rashîd
Imam Ridâ (a)
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148-203
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Durée de l'Imamat: de 183 à 203 H
Mansûr Dawânîqî
Muhammad Mahdi Abbasî
Hâdî Abbess
Hârûn ar-Rashîd
Amîn Abbâsî
Ma'mûn Abbâsî
Imam Jawad (a)
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195-220
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Durée de l'Imamat: de 203 à 220 H
Amîn Abbâsî
Ma'mûn Abbâsî
Al-Mu'tasîm bi Allah
Imam Hâdî (a)
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212-254
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Durée de l'Imamat: de 220 à 254 H
Ma'mûn Abbâsî
Al-Mu'tasîm bi Allah
Al-Wâthiq bi Allah
Mutawakkil
Muntasir
Musta'în
Mu'tazz
Imam Hasan Askarî (a)
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232-260
ـــــــــــــــــ
Durée de l'Imamat: de 255 à 260 H
Mutawakkil
Muntasir
Musta'în
Mu'tazz
Muhtadî
Mu'tamid
Imam Mahdî (a)
ـــــــــــــــــ
255-...
ـــــــــــــــــ
Durée de l'Imamat: de 260 à ...
Califes jusqu'à la fin de l'Occultation mineure
Mu'tazz
Muhtadî
Mu'tamid
Mu'tadid
Muktafî
Muqtadir
Qâhir
Râdî

D’après les récits, avant l’islam, Abu Bakr fut honoré parmi les Quraychites[14] et fut un commerçant.[15]

Conversion à l’islam

Il y a une divergence parmi les savants sunnites sur sa conversion à l’islam. Certains croient qu’il fut la quatrième personne (après Khadidja, l’Imam Ali (a) et Zayd b. Hâritha) qui se convertit à l’islam.[16]

D’après at-Tabarî, il fut la cinquantième personne qui se convertit à l’islam.[17]

Sayyid Ja’far Murtadâ a dit :

« L’opinion qui dit qu’Abu Bakr fut la première personne qui se convertit à l’islam, fut inventée après le califat de l’Imam Ali (a). Peut-être, ce fut sous l’ordre de Muawiya ».[18]

D’après certaines narrations, il se convertit à l’islam le jour de la conquête de La Mecque.[19]

Abû Ja’far Iskâfî al-Mu’tazilî a dit :

« Si Abu Bakr fut la première personne qui se convertit à l’islam, pourquoi il n’en a jamais parlé pendant son califat ? »[20]

D’après certains récits sunnites, Uthman ibn Affan, Zubayr, Abd ar-Rahmân b. ‘Awf, Sa’d b. Abî Waqqâs et Talha se convertirent à l’islam suite à la conversion d’Abu Bakr. Mais certains croient que ceci est impossible, car Zubayr, Sa’d et Talha avaient presque 20 ans de moins qu’Abu Bakr. Donc, ce fut impossible que ces derniers fassent partie des compagnons d’Abu Bakr.[21]

Lors des tourments subis des musulmans

Comme les autres musulmans, il subit des tourments de la part des mécréants de Quraysh. Après avoir subi des tourments et tortures, le Prophète (s) l’autorisa à immigrer à Habasha.[22] Mais du fait qu’un des chefs qurayshites, garantit sa sécurité, il revint à La Mecque.

Immigration à Médine

Article connexe : Immigration à Médine.

L’histoire la plus connue dans la vie d’Abu Bakr, est son immigration à Médine avec le Prophète (s) et le moment où ils se cachèrent dans la grotte de Thawr.[23] D’après les récits, lorsque le Prophète (s) fut informé du complot des mécréants, il sortit, accompagné d’Abu Bakr de La Mecque et alla vers Médine.[24]

Le verset de Ghâr (verset de la grotte) fut révélé sur cet événement. Les savants sunnites considèrent ce verset comme une des preuves les plus importantes sur les mérites d’Abu Bakr, mais les savants chiites croient que ce verset ne démontre aucune mérite, pourtant, Allah le critique dans ce verset.

On ignore comment Abu Bakr accompagna le Prophète (s). Il est rapporté que par hasard, il vit le Prophète (s) quand il sortait de La Mecque.[25] Certains croient que ce fut le Prophète (s) qui lui demanda de l’accompagner.[26]

D’autres croient que la même nuit, Abu Bakr vint chez le Prophète (s). L’Imam Ali (a) qui se couchait dans le lit du Prophète (s) (afin d'épargner le Prophète du danger), le dirigea vers ce dernier.[27] Le jour où le Prophète (s) faisait le traité de fraternité entre les musulmans, il le fit entre Abu Bakr et Umar.[28]

Participation aux batailles (Razzia)

D’après Wâqidî, Abu Bakr participa dans les batailles (razzia) suivantes :

D’après Ibn Abi al-Hadîd :

« Abu Bakr ne lança aucune flèche et ne frappa personne par son épée ».[44]

Pendant la bataille de Khaybar, le Prophète (s) envoya Abu Bakr et Umar pour conquérir Khaybar, mais ils ne réussirent pas. Ensuite, le Prophète (s) dit :

« Demain, je confierai le drapeau à celui qui aime Allah et Son Envoyé et celui qui est bien-aimé d’Allah et de Son Envoyé ».

Le lendemain, le Prophète (s) le confia à l’Imam Ali (a) et ce dernier conquit Khaybar.[45]
Les dernières années de sa vie, le Prophète (s) prépara l’armée et mit Usâma comme le commandeur et ordonna Abu Bakr et Umar de le joindre pour combattre l'armée de Rome. Mais ils lui désobéirent et ne joignirent pas l’armée d’Usâma.[46]

Récitation de la sourate at-Tawba

D’après Ibn Ishâq, en l’an 9 H, le Prophète (s) choisit Abu Bakr comme l’émir des pèlerins et l’envoya à La Mecque. À ce moment-là, Allah révéla la sourate at-Tawba (al-Barâ’a) et le Prophète (s) dit :

« Seul un homme de ma famille doit informer les gens de cette sourate ».[47]

Donc, il envoya l’Imam Ali (a) vers La Mecque pour prendre les feuilles de la sourate at-Tawba qui étaient avec Abu Bakr et pour être l’émir des pèlerins.

Armée d’Usâma

La dernière émission d’Abu Bakr, d’Umar, d’Abû ‘Ubayda al-Jarrâh et de certains compagnons, fut la participation à la bataille contre Rome. D’après Wâqidî[48] et Ibn Sa’d[49], quatre jours avant le mois de Safar, après le pèlerinage de l’Adieu, le Prophète (s) ordonna à ses compagnons de se préparer pour combattre Rome.

Le lendemain, il choisit ‘Usâma comme le commandeur de l’armée.[50] Malgré l’ordre du Prophète (s), l’armée ne quitta pas Médine. Parce que certains compagnons n’acceptaient pas ‘Usâma comme leur commandeur à cause de sa jeunesse. Après quelques jours, en entendant la nouvelle de la maladie du Prophète (s) et malgré son ordre, Abu Bakr et Umar revinrent à Médine.[51]

Prière collective à la fin de la vie du Prophète (s)

Lorsque le Prophète (s) essayait d’envoyer l’armée d’Usâma vers Shâm, il tomba tellement malade qu’il ne pouvait plus se lever pour aller à la mosquée et faire la prière collective. Il décida alors de choisir quelqu’un pour diriger la prière collective. Il y a beaucoup de divergence dans les sources sur cette prière collective, sur celui qui la dirigea, et sur si ce fut Abu Bakr qui la dirigea ou une autre personne ?[52]

D’après une narration, lorsque la maladie du Prophète (s) devint grave, il dit :

« Envoyez quelqu’un chez Ali et ramenez-le auprès de moi ! ».

Aïcha appela son père Abu Bakr, et Hafsa appela son père Umar. Lorsqu’ils vinrent chez le Prophète (s), ce dernier leur dit :

« Partez ! Si j’avais besoin de vous, je vous appellerais ».[53]

Il est aussi rapporté qu’Abu Bakr fit la prière collective dans la mosquée au lieu du Prophète (s). Mais à propos de la réaction du Prophète (s), il y a beaucoup de divergences dans les récits.

D’après une narration, rapportée par Aïcha :

« Lorsqu’Abu Bakr commença la prière, le Prophète (s) alla mieux et se prépara pour partir à la mosquée. Il vint à la mosquée alors que deux personnes l’aidaient à marcher. Dès qu’Abu Bakr le vit, il se mit à l'écart, mais le Prophète (s) lui demanda de rester à sa place. Puis, il s’assit à gauche d’Abu Bakr et commença sa prière. Alors, Abu Bakr suivait le Prophète (s) et les gens suivaient Abu Bakr dans la prière ».[54]

Certains savants sunnites ont considéré cet événement comme une preuve qui démontre la supériorité d’Abu Bakr aux autres dans la succession du Prophète (s).[55] Mais d’autres savants sunnites ont fort refusé cette idée et ont écrit des livres pour la rejeter. [56]

Opinion des chiites

D’après les savants chiites : Il est possible qu’Âicha ait parlé en faveur de son père. D’après les narrations sunnites, à ce moment-là, Abu Bakr devait être dans l’armée d’Usâma, et non pas à Médine. Donc, s’il pria vraiment à la place du Prophète (s) ce serait une désobéissance aux Prophète (s).[57]

En tout cas, même si on accepte qu’Abu Bakr fît cette prière à la place du Prophète (s), ceci ne prouve pas sa supériorité aux autres ; car, pendant sa vie, le Prophète (s) ordonnait à plusieurs personnes pour prier à sa place. Parmi ces personnes ont peut citer les suivantes:

Événement de Saqîfa

Le Prophète (s) décéda le 12 Rabî’ al-Awwal en l’an 11 H et d’après les chiites, le 28 Safar de la même année.

En entendant la nouvelle du décès du Prophète (s) et alors que l’Imam Ali (a) et certains de Banu Hachim étaient en train de laver son corps et se préparer pour l’enterrer, certains compagnons du Prophète (s) de Muhâjirûn et Ansar, allèrent à un endroit, nommé Saqîfa et se disputèrent sur la succession du Prophète (s).

Abu Bakr, Umar et Abû ‘Ubayda al-Jarrâh, réussirent à faire la discorde parmi les Ansâr (les tribus ‘Aws et Khazraj) et enfin, ils choisirent Abu Bakr comme le successeur du Prophète (s) et lui firent le serment d’allégeance.

Début de son califat

Un jour après l’événement de Saqîfa, Abu Bakr alla à la mosquée, loua Allah et dit :

« Ô gens ! Je suis devenu votre calife alors que je ne suis pas le meilleur d’entre vous. Aidez-moi à faire des bienfaits et si vous me voyez égaré, guidez-moi vers le droit chemin. Je vais rendre le droit aux faibles et je vais empêcher les forts qui ont fait de l’injustice. Personne ne doit fuir le Jihad. Parce qu’Allah rabaisse la communauté qui évite de faire le Jihad. Tant que j’obéis à Allah et à Son Envoyé, obéissez-moi et dès que je désobéis à Allah et à Son Envoyé, ne m’obéissez plus. Allez faire la prière ! Qu’Allah vous fasse miséricorde ».[59][60]

Dans un autre sermon, il dit :

« Ô gens ! Je suis comme vous. Peut-être vous m’attendez faire ce que le Prophète (s) faisait. Allah a choisit Mohammad et l’a protégé, mais moi, je suis un de ses suivants. Si je fais des bienfaits, obéissez-moi et si je fais erreur, guidez-moi. Sachez qu’il y a un Satan en moi qui m’égare parfois. Éloignez-vous de moi dès que vous me voyez égaré ».[61]

D’après les savants sunnites, ses discours prouvent sa modestie et sa politesse et qu’il suivait bien le Prophète (s).[62] Mais d’après les savants chiites, ces sermons démontrent évidemment qu’il ne méritait pas le califat, car il n’était pas le meilleur et n’avait pas la supériorité aux autres. [63] Après l’événement de Saqîfa et les discours d’Abu Bakr, bien que beaucoup de gens firent le serment d’allégeance à Abu Bakr, certains des Muhâjirûn et des Ansar évitèrent de l’accepter comme le successeur du Prophète (s). Parmi eux, on peut citer les noms suivants : [64]

À part Sa’d b. ‘Ubâda, Abû Sufyân et ses suivants, les autres personnes qui ne prêtèrent l’allégeance à Abu Bakr, croyaient qu’il ne méritait pas d’être calife et c’est plutôt l’Imam Ali (a) qui devait être le successeur du Prophète (s).

Sa’d b. ‘Ubâda ne fit le serment d’allégeance jusqu’à la fin de sa vie. Pendant le califat d’Umar, il alla vers Shâm. Après peu de temps, on l’a tué dans un endroit nommé Hûrân.[65]

Allégeance de l’Imam Ali (a) à Abu Bakr

D’après les narrations, l’Imam Ali (a) évitait de prêter le serment d’allégeance à Abu Bakr. Les adeptes du calife forçaient violemment l’Imam Ali (a) à prêter le serment d’allégeance, mais pendant quelques mois, il évitait de le faire. [66]

Rapport d’Ibn Qutayba

Ibn Qutayba a rapporté deux narrations sur ce sujet qui sont les suivants :

Premier rapport

Umar, Usayd b. Hudayr et Salama b. Aslam allèrent avec un groupe chez l’Imam Ali (a), lui demandant de faire l'allégeance à Abu Bakr. L’Imam Ali (a) ne l’accepta pas et Zubayr sortit de chez l’Imam Ali (a) en ayant l’épée en main. Salama avança et prit l’épée de celui-ci. Ils amenèrent Zubayr avec eux à la mosquée et ce dernier fit l’allégeance à Abu Bakr. Mais l’Imam Ali (a) profita du même argument dont Abu Bakr avait profité devant les Ansar et annonça que c’est lui qui mérite la succession du Prophète (s). Umar lui dit :

« On ne te laisse pas tranquille jusqu’à ce que tu fasses le serment d’allégeance ».

Ali (a) lui répondit :

« Profite bien du califat, car tu en auras ta part et renforce le califat de ton ami (Abu Bakr) pour qu’il te le confie un jour ».

Abu Bakr dit à Ali (a) :

« Si tu n’as pas envie de prêter l’allégeance, je ne te force pas ».

Abû ‘Ubayda al-Jarrâh conseilla Ali b. Abi Tâlib d’accepter le califat d’Abu Bakr. L’Imam Ali (a) se tourna vers Muhâjirûn et parla de son droit et de sa supériorité aux autres dans la succession du Prophète (s) et les mit en garde de s’égarer du droit chemin. Bashîr b. Sa’d al-Ansârî lui dit :

« Si on (les Ansar) entendait tes paroles avant de faire l’allégeance à Abu Bakr, personne ne le ferait ».

Dans la nuit, l’Imam Ali (a) et Fatima (s) allèrent chez les Ansâr et leur demandèrent de les secourir. Mais les Ansâr disaient :

« Ô fille du Prophète (s), si Ali (a) nous le demandait avant Abu Bakr, on ne prêterait jamais l’allégeance à Abu Bakr ».[67]

Deuxième rapport

Abu Bakr envoya Umar chez le groupe qui suivait Ali (a) et évitait de lui faire l’allégeance. Umar vint devant la porte de la maison d’Ali b. Abi Tâlib (a) et les appela, mais ils ne sortirent pas. Umar demanda des bois à brûler et annonça :

« Par Allah, Que mon âme est dans Sa main, si vous ne sortez pas, je brûlerai la maison avec tout ce qui est dedans ».

On lui dit :

« Ô Umar ! Si Fatima (s) soit à l’intérieur, que feras-tu ? »

Umar répondit :

« Je la brûlerai, même si Fatima soit dedans ».

Tout le monde sortit et fit l’allégeance à Abu Bakr sauf Ali b. Abî Tâlib. Ils entrèrent dans la maison de l’Imam Ali (a). Fatima (s) commença à les reprocher, à prier contre eux et à demander la malédiction de la part d’Allah pour eux. Enfin, ils amenèrent Ali (a) à la mosquée. Les compagnons de l’Imam Ali (a) qui furent obligés de prêter le serment d’allégeance à Abu Bakr, commencèrent à parler de ce qui était dans leur cœur envers Ali (a). Salmân dit :

« Si vous prêtiez le serment d’allégeance à Ali (a) vous profiteriez totalement des bienfaits divins ».

Certaines sources qui ont évité de raconter cette histoire, en rapportant les paroles d’Abu Bakr à la fin de sa vie, ont confirmé indirectement cette histoire. D’après ces dernières, à la fin de sa vie, Abu Bakr dit :

« Je ne regrette que de trois choses que je n’ai pas commis, et de trois choses que j’ai commis. Si seulement je n’avais pas ouvert la porte de la maison de Fatima (s) par force … même si on l'avait fermée par l'intention de faire la guerre ».

Malgré tout cela, la majorité des sources sunnites n’avait pas envie de raconter des détails de ce qui se passa et de ce que les deux califes firent contre l’Imam Ali (a) et Fatima (s).[68]

Temps de l’allégeance de l’Imam Ali (a)

Il y a beaucoup de divergences dans les rapports concernant l’allégeance de l’Imam Ali (a) à Abu Bakr. Donc, on ne sait exactement pas s’ils demandèrent à Ali (a) de faire l’allégeance juste après l’événement de Saqîfa, ou après l’allégeance des gens de Médine ou après l’enterrement du Prophète (s). [69]
D’après certaines sources, l’Imam Ali (a) le fit six mois après le décès du Prophète (s) car il décida de rester à la maison pour recueillir le Coran d’après l’ordre de la révélation et pour écrire les interprétations du Prophète (s). [70]
D’après un rapport, tous les Banî Hâshim évitèrent de le faire jusqu’au moment où l’Imam Ali (a) le fît.[71]

Raison de l’allégeance

L’Imam Ali (a) vit que certaines tribus dans la Péninsule Arabique étaient en train de désunir et certains hommes se prétendaient prophètes. Donc, il préféra d’arrêter le désaccord sur la succession du Prophète (s) pour protéger la communauté musulmane devant les menaces extérieures.[72][73]

Fadak

Article connexe : Fadak.

Pendant les premiers jours de son califat, Abu Bakr s’empara de Fadak.[74] Certaines sources sunnites ont rapporté cette histoire et que Fatima (s) se plaignit auprès d’Abu Bakr. Ce dernier lui demanda des témoins pour prouver que Fadak lui appartient. Fatima (s) amena certains témoins comme Ali b. Abi Tâlib (s) et Umm Ayman, mais Abu Bakr ne les accepta pas comme témoins.
D’après une narration, après avoir entendu les preuves de Fatima (s), Abu Bakr pleura et approuva dans une écriture que Fadak appartient à Fatima (s) mais en sortant de la mosquée, Umar la prit de Fatima et la déchira.[75]

Armée d’Usâma

Après s’être emparé de Fadak, Abu Bakr équipa l’armée d’Usâma. Umar et Abû Ubayda n’étaient pas d’accord, car ils pensaient que la communauté musulmane dans un tel état ne supporte pas une bataille. Mais Abu Bakr insista et équipa l’armée d’Usâma.[76]

Batailles de Radda (apostasie)

Après le décès du Prophète (s), dans la Péninsule Arabique, il eut beaucoup d’oppositions et de révoltes contre Abu Bakr. Ce dernier commença à les combattre et à les arrêter violemment en les accusant de l'apostasie et les traitant de renégat. Certains compagnons du Prophète (s) le critiquaient et disaient qu’il ne faut pas tuer les gens qui croient en Allah (et l'Unicité divine) et au Prophète (s), mais Abu Bakr pensait qu’il n’y a aucune différence entre les préceptes et que si quelqu’un fait la prière, mais ne croit pas au Zakat, le calife doit l’arrêter. De cette manière, pendant un an, il put arrêter les opposants et les rendre soumis à l’islam.[77][78]

Conquêtes en dehors de la Péninsule Arabique

Après avoir arrêté les rebelles dans la Péninsule Arabique, Abu Bakr commença à conquérir certains pays.

Attaque contre l’Iran

Pendant le califat d’Abu Bakr, la dynastie sassanide devenait faible de jour en jour. Ce fut à cause des révoltes internes. Un musulman, nommé Mathna b. Hâritha vint à Médine et demanda à Abu Bakr d’attaquer l’Iran. Abu Bakr le choisit comme le commandeur de son armée, mais après l’avoir envoyé, il décida d’envoyer Khâlid b. Walîd comme le commandeur. Donc, il écrivit une lettre à Mathna et lui ordonna d’obéir à Khâlid b. Walîd.[79] Il put vaincre les commandeurs iraniens et conquérir certains endroits de l’Iran.[80]

Attaque contre Shâm

En l’an 12 H[81], Abu Bakr équipa son armée pour attaquer Shâm. Il envoya ses soldats vers Shâm et put conquérir certains endroits.[82] Suite à son attaque, l’empereur byzantin équipa une grande armée et l’envoya vers le territoire musulman. Ils s’affrontèrent dans un endroit, nommé Yarmûk. Abu Bakr envoya Khâlid b. Walîd pour aider l’armée musulmane.[83] Au cours de la bataille, Khâlid b. Walîd reçut une lettre d’Umar, l’informant de la mort d’Abu Bakr et lui disant que désormais, c’est Abû ‘Ubayda qui est le commandeur de l’armée et qu’il doit rentrer au plus vite. Khâlid cacha cette lettre jusqu’à la fin de la bataille.[84]

Recueil du Coran

Article connexe : Coran.

D’après certains récits, après l’assassinat de plusieurs musulmans qui savait le Coran entier par cœur, Abu Bakr décida de recueillir le Coran sous forme écrite, mais il ne réussit pas. Après lui, Umar essaya également et à la fin, ce fut ‘Uthmân qui le fit.[85] Pourtant, d’après d’autres narrations et plusieurs preuves, le Coran fut recueilli à l’époque du Prophète (s).

Méthode de son gouvernement

Pendant la courte durée de son califat, Abu Bakr n’eut aucun type spécial dans son gouvernement. Il essayait de gouverner d’une façon que les gens pensent qu’il gouverne d’après le Coran et la sunna. Par exemple, le fait d’équiper l’armée d’Usâma se fit pour ce but. Dans certains sujets, il ne suivait que son avis. Il disait que je suis ma propre opinion par ‘Ijtihâd (une connaissance profonde de l’islam), si j’ai raison, Allah va me récompenser ; sinon, je n’aurai pas de châtiment auprès de Lui.[86]

Au début, il gardait le trésor public à Sunh et il n’y avait pas mis de gardien. Car dès qu’il recevait une somme, il la partageait parmi les musulmans et il n’en restait rien. Quand il alla à Médine, il le gardait chez lui.[87]

D’après Ibn Sa’d, après la mort d’Abu Bakr, en présence des compagnons du Prophète (s), ‘Umar ouvra l’endroit du trésor public, mais il n’y eut qu’un seul dinar.[88]

Agents

Durant deux ans de son califat, il s’occupait avec plusieurs batailles et il décéda au cours des batailles contre l’Iran et Shâm. De ce fait, la plupart des responsables de son califat furent des commandeurs de son armée. D’après certaines sources, les responsables dans son califat, furent les suivants :

  • Umar : le responsable de la juridiction
  • Abû ‘Ubayda : le responsable du trésor public
  • Attâb b. Usayd : l’émir de la Mecque
  • Uthmân b. Abi al-‘Âs : l’émir de Tâ’if
  • Zayd b. Thâbit et Uthmân b. Affân : les hommes de lettres[89]

En absence d’Abu Bakr à Médine, Umar tenait sa place dans la prière collective.[90]
D’après Ya’qûbî, les juristes de cette époque-là, furent : l’Imam Ali (a), Abd Allah b. Mas’ûd, Zayd b. Thâbit, Ubay b. Ka’b, Ma’âdh b. Jamal et Umar.[91]

Désignation de successeur

D’après les rapports, Abu Bakr n’avait pas de doute sur la succession d’Umar après lui. Il insistait à ce sujet même quand certains compagnons du Prophète (s) le critiquaient.[92]
D’après les narrations, pour choisir les agents et les émirs des villes, il consultait avec sa fille, Aïcha, Abd ar-Rahmân b. ‘Awf, Sa’d b. Abî Waqqâs, ses fils et les autres.
D’après Tabarî[93] et Ibn Hibbân[94], aux derniers moments de sa vie, Abu Bakr appela ‘Uthmân et lui demanda d’écrire les phrases suivantes :

« Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Ceci est le traité d’Abu Bakr b. Abî Quhâfa avec les musulmans. Alors … »

Quand il arriva à ce point, il s’évanouit. ‘Uthmân continua à écrire de sa part :

« Alors, J’ai élu ‘Umar comme mon successeur et je ne vous ai privé d’aucun bienfait ».

Lorsqu’Abu Bakr reprit conscience, il dit à ‘Uthmân de lui lire ce qu’il a écrit. ‘Uthmân le lut. En entendant le nom d’Umar, Abu Bakr annonça : Allah Akbar et dit à ‘Uthmân :

« Tu avais peur que si je meure quand je me suis évanoui, il y aura de discorde parmi les musulmans ? »

Uthmân dit : oui.
Dans les narrations de Ya’qûbî[95] et Ibn Qutayba[96], on n’a pas parlé de l’évanouissement d’Abu Bakr. Et il y a de divergence entre les narrations. Le rapport d’Ibn Qutayba a plus de détails et contient cette phrase qu’Abu Bakr dit :

« Je ne sais pas le mystère, mais je suppose qu’Umar soit un homme juste. Si ce n’est pas la vérité, Allah sait que je n’avais pas une mauvaise intention ».

D’après Ibn Qutayba, Abu Bakr dit :

« Ô gens ! Si vous voulez, allez vous consulter pour choisir mon successeur, sinon je le choisis de ma part. Il commença à pleurer et les gens pleurèrent avec lui et lui dirent : Ô successeur du Prophète (s) ! Tu sais mieux que nous … À ce moment-là, il donna une lettre à Umar et lui demanda de lire pour tout le monde … Un homme demanda à Umar : « Qu’est-ce qu’Abu Bakr a écrit dans cette lettre ? Umar répondit : Je ne sais pas. L’homme lui dit : mais moi, je sais bien. D’abord, tu l’as rendu notre calife et maintenant, il le fait pour toi ».[97]

Caractères et le mode de vie

Abu Bakr fut un homme de grande taille, mince, blanc, avec peu de barbe, colorée par le henné.[98]

Les opinions sur ses caractères sont différentes. D’après certaines sources, il fut un homme gentil, doux et paisible. Mais d’après d’autres, il fut un homme sévère, dur et furieux.[99]
D’après un rapport, en présence du Prophète (s), Abu Bakr frappa très fort son serviteur, car ce dernier avait perdu un chameau. Dans les sources sunnites, il y a un chapitre, nommé : « les mérites d’Abu Bakr » dans lequel il est rapporté des hadiths à propos de ses mérites et des versets Coraniques que d’après les sunnites, sont révélés sur lui.[100]
Bien qu’il accompagnait le Prophète (s) longtemps, seulement 142 hadiths sont rapportés par lui.
À propos de son salaire, il y a une divergence ; il est rapporté qu’il recevait 2500 ou 6 000 dirhams par an ou la moitié d’un mouton par jour.[101]

Décès

Le 7 du mois de Jumâdâ ath-Thânîya en l’an 13 H, qu’il faisait froid, il fit ses grandes ablutions et à cause de ça, il tomba malade pendant 15 jours et eut de fièvre. Pendant ces jours, Umar faisait la prière collective à sa place. Enfin, à l’âge de 62 ans, et après 2 ans et 3 mois et 22 jours de son califat, il mourut.[102]

D’après son testament, son épouse, Asmâ’ lui fit ses grandes ablutions (Ghusl). Dans la mosquée du Prophète (s), Umar fit la prière de la mort pour lui et on l’enterra à côté du Prophète (s).[103]

Regret à la fin de sa vie

Pendant les derniers moments de sa vie, il dit à Abd ar-Rahmân b. ‘Awf :

« Je ne regrette que de trois choses que si je n’avais pas commis et de trois que si j’avais commis et de trois questions que si j’avais la réponse directe du Prophète (s). Ce que j’aimerais ne pas faire, est : premièrement, si je n’ouvrais pas la porte de la maison de Fatima (s) même si elle l’avait fermé pour la révolte. Deuxièmement, si je ne brûlais pas Fujâ’a Sullamî. Troisièmement : si au cours de l’événement de Saqîfa, je ne devenais pas le successeur du Prophète (s) et je choisissais Umar ou Abû ‘Ubayda comme le calife … Si je demandais au Prophète (s), qui doit être son successeur … »[104]

Abu Bakr d’après Abu Bakr

D’après les sources sunnites, Abu Bakr dit :

« Je suis devenu votre calife alors que je ne suis pas le meilleur. Si je fais des bienfaits, aidez-moi sinon arrêtez-moi. Car j’ai un Satan en moi qui me trompe ».[105]

Ibn Kathîr confirme l’authenticité de ce hadith.[106]
Ce hadith est rapporté par plusieurs sources sunnites comme :

Références

  1. Ibn Athîr, Usd al-Ghâba, vol 3, p 223
  2. Ibn Qutayba, Al-Ma'ârif, p 167
  3. Ibn Qutayba, Al-Ma'ârif, p 167-168
  4. Ibn Sa'd, Tabaqât al-Kubrâ, vol 3, p 170
  5. Târîkh Tabarî, vol 3, p 246
  6. Ibn Qutayba, Al-Ma'ârif, p 167
  7. Ibn Athîr, Usd al-Ghâba, vol 3, p 205
  8. Ibn Athîr, Usd al-Ghâba, vol 3, p 206
  9. Darwaza, Târîkh al-Arab fi al-Islam, p 26
  10. Ibn Athîr, Usd al-Ghâba, vol 3, p 205
  11. Ibn Athîr, Usd al-Ghâba, vol 3, p 205
  12. Amini, Al-Ghadîr, vol 2, p 312
  13. Ibn Sa'd, Tabaqât al-Kubrâ, vol 8, p 249, 276, 280, 285, 360
  14. Ibn Athîr, Usd al-Ghâba, vol 3, p 206
  15. Târîkh at-Tabarî, vol 2, p 317
  16. Tafsîr Qurtubî, vol 5, p 3075
  17. Târîkh Tabarî, vol 2, p 316
  18. As-Sahîh min Sîrat an-Nabîyy al-A'zam, vol 2, p 324
  19. Ibn Hajar, Al-Isâba, vol 4, p 116-117
  20. Sharh Nahj al-Balâgha, p 224
  21. Târîkh Tabarî, vol 2, p 317
  22. As-Sîrat An-Nabawîyya, vol 2, p 11
  23. Ibn Sa'd, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 1, p 227
  24. As-Sîrat An-Nabawîyya, Ibn Hishâm, vol 2, p 126
  25. Târîkh Tabarî, vol 2, p 374
  26. Al-Baladhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 1, p 260
  27. Ibn Kathîr, Al-Bidâya wa An-Nihâya, vol 3, p 179
  28. Ibn Sa'd, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 3, p 174
  29. Al-Maghâzî, Wâqidî, v 1 p 26-55
  30. Al-Maghâzî, Wâqidî, v 1 p 240
  31. Al-Maghâzî, Wâqidî, v 1 p 336
  32. Al-Maghâzî, Wâqidî, v 1 p 364
  33. Al-Maghâzî, Wâqidî, v 1 p 386
  34. Al-Maghâzî, Wâqidî, v 1 p 405
  35. Al-Maghâzî, Wâqidî, v 1 p 448
  36. Al-Maghâzî, Wâqidî, v 1 p 498
  37. Al-Maghâzî, Wâqidî, v 1 p 536
  38. Al-Maghâzî, Wâqidî, v 1 p 580
  39. Al-Maghâzî, Wâqidî, v 2 p 644
  40. Al-Maghâzî, Wâqidî, v 2 p 782
  41. Al-Maghâzî, Wâqidî, v 2 p 900
  42. Al-Maghâzî, Wâqidî, v 2 p 930
  43. Al-Maghâzî, Wâqidî, v 2 p 991
  44. Sharh Nahj al-Balâgha, Ibn Abi al-Hadîd, v 13 p 170
  45. Al-Musannaf, Ibn Abi Shayba, v 6 p 367
  46. Târîkh Ya'qûbî, v 2 p 113
  47. Sîra an-Nabawîyya, Ibn Hishâm, v 4 p 188
  48. Al-Maghâzî, Wâqidî, v 2 p 1117
  49. Tabaqât al-Kubrâ, Ibn Sa'd, v 2 p 189
  50. Târîkh Tabarî, v 3 p 184
  51. Târîkh Tabarî, v 3 p 186
  52. Tabaqât al-Kubrâ, Ibn Sa'd, v 2 p 215
  53. Târîkh Tabarî, v 3 p 196
  54. Tabaqât al-Kubrâ, Ibn Sa'd, v 3 p 179
  55. 'Âfat Ashâb al-Hadîth, Ibn al-Jawzî, p 49-50
  56. 'Fat Ashâb al-Hadîth, Ibn al-Jawzî, p 49-50 ; Musnad Ahmad, v 6 p 234
  57. Tabaqât al-Kubrâ, Ibn Sa'd, v 2 p 189 ; Târîkh Tabarî, v 3 p 184
  58. Muqaddima bar 'Âfat Ashâb al-Hadîth, Mîlânî, p 28
  59. Sîra Ibn Hishâm, v 4 p 311
  60. Târîkh Tabarî, v 3 p 210
  61. Tabaqât al-Kubrâ, Ibn Sa'd, v 3 p 212
  62. Ash'har Mashâhîr al-Islam, p 90-91
  63. Tash'yîd al-Matâ'in, v 1 p 197
  64. Ansâb Al-Ashrâf, Baladhurî, v 1 p 588
  65. Shî'a dar Islam, Tabâtabâ'î, p 113-114
  66. Târîkh Ya'qûbî, v 2 p 126
  67. Al-Imâma wa As-Sîyâsa, Ibn Qutayba, v 1 p 11-12
  68. Al-Imâma wa As-Sîyâsa, Ibn Qutayba, v 1 p 13-14
  69. Ansâb al-Ashrâf, Baladhurî, v 1 p 582
  70. Târîkh Tabarî, v 3 p 208
  71. Târîkh Tabarî, v 3 p 208
  72. Ansâb al-Ashrâf, Baladhurî, v 1 p 587
  73. Al-Ihtijâj, Tabarsî, v 2 p 381
  74. Sharh Nahj al-Balâgha, Ibn Abi al-Hadîd, v 16 p 268
  75. As-Sîra al-Halabîyya, v 3 p 362
  76. Al-Maghâzî, Wâqidî, v 2 p 1121
  77. Târîkh Tabarî, v 3 p 246
  78. Futûh al-Buldân, Baladhurî, p 89
  79. Târîkh Tabarî, v 3 p 343
  80. Futûh al-Buldân, Baladhurî, p 243
  81. Târîkh Tabarî, v 3 p 387
  82. Târîkh Tabarî, v 3 p 115
  83. Futûh al-Buldân, Baladhurî, p 140-141
  84. Futûh al-Buldân, Baladhurî, p 118-122
  85. Sahîh Bukhârî, v 6 p 98
  86. Tabaqât al-Kubrâ, Ibn Sa'd, v 3 p 177
  87. Al-Kâmil, Ibn Athîr, v 2 p 422
  88. Al-Kâmil, Ibn Athîr, v 2 p 422
  89. Al-Kâmil, Ibn Athîr, v 2 p 420-421
  90. Târîkh Tabarî, v 3 p 241
  91. Târîkh Ya'qûbî, v 2 p 138
  92. Al-Kâmil, Ibn Athîr, v 2 p 425
  93. Târîkh Tabarî, v 3 p 429
  94. Ath-Thiqât, Ibn Hibban, v 2 p 192
  95. Târîkh Ya'qûbî, v 2 p 136
  96. Al-Imâma wa as-Sîyâsa, Ibn Qutayba, v 1 p 19
  97. Al-Imâma wa as-Sîyâsa, Ibn Qutayba, v 1 p 19-20
  98. Tabaqât al-Kubrâ, Ibn Sa'd, v 3 p 188
  99. Târîkh Ya'qûbî, v 2 p 138
  100. Sahîh al-Bukhârî, v 4 p 191
  101. Tabaqât al-Kubrâ, Ibn Sa'd, v 3 p 184
  102. Târîkh Ya'qûbî, v 2 p 136
  103. Tabaqât al-Kubrâ, Ibn Sa'd, v 3 p 203
  104. Târîkh Tabarî, v 3 p 429 ; Târîkh Ya'qûbî, v 2 p 137
  105. Az-Zuhd, Sajistânî, p 5 hadith 7
  106. Al-Bidâya wa An-Nihâya, Ibn Kathîr, v 6 p 301
  107. v 3 p 212
  108. v 2 p 244
  109. v 11 p 336
  110. v 4 p 69
  111. v 1 p 71
  112. Minhâj as-Sunna, v 8 p 266