Asmâ’ bint ‘Umays
Asmâ’ bint ‘Umays (en arabe : أسماء بنت عميس) était parmi les compagnons du Prophète Muhammad (s). Lors du martyre de Sayyida Zahra (a), elle y était présente et conformément au testament de la Dame Fatima Zahra (a), elle aida l’Imam Ali (a) à
faire les bains rituels (Ghusl du mort) de son corps.
Asmâ’ se maria d’abord avec Ja‘far b. Abî Tâlib et après le martyre de Ja‘far, elle épousa Abû Bakr et à la suite de la mort d’Abû Bakr, devint l’épouse du Commandeur des croyants (a).
Elle est la mère de Abd Allah b. Ja‘far, l’époux de Sayyida Zaynab (a), et de Muhammad b. Abî Bakr, le wali de l’Imam Ali (a) en Egypte.
Parmi les musulmans, elle était la première à fabriquer un cercueil pour le cadavre de Sayyida Fatima (a) afin que son corps ne soit pas visible. Selon les hadiths, aux derniers moments de la vie de la fille du Prophète (a), Asmâ’ était chez elle. Aussi, c’était Asmâ’ qui rapporta l’histoire de confrontation du Commandeur des croyants (a) et al-Hasanayn (a) avec le cadavre de Sayyida Zahra (a).
Elle fit partie des premières personnes qui embrassa l’islam. Elle émigra avec son mari, Ja‘far à Abyssinie et puis à Médine. Aussi, elle rapporta des hadiths du Messager de Dieu (s).
Présentation
Nom et surnom
Asmâ’[1] bt. ‘Umays était connue sous le surnom de « Umm Abd Allah ».[2]
Famille
Asmâ’ était la fille de ‘Umays b. Ma‘d[3] et de Hind bt. ‘Awf.[4] Elle avait trois soeurs :
- Maymûna, l’épouse du Prophète Muhammad (s) (la soeur maternelle)[5]
- Salmâ, l'épouse de Hamza b. Abd al-Muttalib
- Lubâba, l’épouse d’al-Abbas b. Abd al-Muttalib.[6]
Asmâ’ se maria trois fois avec :
- Ja‘far b. Abî Talib et avait de lui trois fils nommés : Abd Allah, ‘Awn et Muhammad.[7]
- Abû Bakr après le martyre de Ja‘far dans la bataille de Mu’ta. Elle avait de lui un fils nommé : Muhammad.[8]
- Le Commandeur des croyants (a). Ils avaient deux enfants : Yahyâ[9] et ‘Awn.[10] Il est dit que Yahyâ fut décédé pendant la vie de son père, l’Imam Ali (a), sans laisser de descendance.[11]
Naissance et décès
La date exacte de naissance et de décès de Asmâ’ bt. ‘Umays n’est pas mentionnée dans les sources. Selon un rapport, elle décéda en l’an 38 h[12] et selon d’autre rapport, elle était encore en vie après le martyre du Commandeur des croyants (a).[13]
Quant à son lieu de sépulture, deux tombes sont attribuées à Asmâ’, l’une dans le pays Irak[14] et l’autre dans le cimetière de Bâb as-Saghîr à Damas en Syrie.[15]
Relation avec Sayyida Fatima (a)
L'une des choses importantes et remarquables de la vie de Asmâ’ bt. ‘Umays est qu’elle assista au mariage de Sayyida Fatima Zahra (a) avec le Commandeur des croyants (a).[16]
D’après le testament de la Dame Fatima (a), l’Imam Ali (a) fit le Ghusl du mort de Sayyida Zahra (a) par l’aide de Asmâ’.[17]
Selon un hadith rapporté dans les recueils chiites, parmi les musulmans, Asmâ’ construit un cercueil qu'elle avait vu auparavant en Abyssinie pour la fille du Prophète (a) et quand cette dernière le vit avant son décès, elle en fut heureuse.[18]
A propos de ce sujet, ‘Allâma al-Majlisî dit : la Dame Fatima fut lavée (les bains rituels) dans sa propre maison la nuit, afin de se cacher des gens et des califes. Sa maison, qui était la maison de Ali (a), fut collée à la mosquée du Prophète (s) et n'avait qu'une seule porte qui s’ouvrait sur l’intérieur de la mosquée. D’autre part, elle fut enterrée en cachette, afin que les gens et les ennemis ne puissent pas prier sur sa tombe.
En tenant compte de ces informations, elle n'eut pas besoin d’un cercueil pour porter son corps.[19]
Selon un hadith, elle était à côté de Sayyida Fatima (a) pendant les derniers moments de sa vie, et rapporta les moments où al-Hasanayn (a) et le Commandeur des croyants (a) firent face à son corps sans vie.[20]
Aussi, d’après un rapport, sur l'ordre du Prophète (s), Asmâ’ était présente aux côtés de la Dame Fatima Zahra (a) en tant que sage-femme lors de son accouchement.[21]
Selon Ali b. ‘Îsâ al-Irbilî, un théologien chiite du 7e siècle de l'Hégire, les noms de Asmâ’ bt. Yazid al-Ansârî et de Asmâ’ bt. ‘Umays furent confondus dans la narration de ces événements, car le mariage de Sayyida Fatima (a) eut lieu en l’an 2 ou 3 de l'Hégire, alors que Asmâ’ bt. ‘Umays était en Abyssinie jusqu'à la conquête de Khaybar en l’an 7 h.[22]
Al-Irbilî dit également que le nom de Salmâ bt. ‘Umays, l'épouse de Hamza, aurait pu être confondu avec celui de Asmâ, qui était sa sœur, en raison de la plus grande notoriété de Asmâ’. Il est possible qu'un narrateur ait fait une erreur de citation et que d'autres aient suivi sa version.[23] Asma était également présente aux côtés de l’Envoyé d’Allah (s) lors de sa maladie qui a conduit au décès.[24]
Narration de hadith
Asmâ’ bt. ‘Umays rapporta des hadiths du Messager de Dieu (s),[25] ainsi que son fils Abd Allah, Sa‘îd b. al-Musayyib, ‘Urwat b. az-Zubayr et d'autres rapportèrent des hadiths d’elle.[26]
Fatima bt. l’Imam Ali (a) rapporta d'elle les hadiths d’al-Manzila[27] et d’ar-Radd ash-Shams.[28]
Ahmad b. Abî Ya‘qûb, un historien du 3e siècle de l’hégire, mentionna également un livre de paroles du Prophète (s) rapportées par Asmâ’.[29]
Voir aussi
Références
- ↑ Ibn al-Athîr al-Jazarî, Usd al-Ghâba, p 1474 ; Ibn ‘Abd al-Barr, Al-Istî‘âb, vol 4, p 1784
- ↑ Adh-Dhahabî, Siyar A‘lâm an-Nubalâ’, vol 2, p 282
- ↑ Ibn al-Athîr al-Jazarî, Usd al-Ghâba, p 1474 ; Ibn ‘Abd al-Barr, Al-Istî‘âb, vol 4, p 1784
- ↑ Ibn ‘Abd al-Barr, Al-Istî‘âb, vol 4, p 1784
- ↑ Ibn Kalbî, Nasab Ma‘add wa al-Yaman al-Kabîr, vol 1, p 358 - 359
- ↑ Ibn ‘Abd al-Barr, Al-Istî‘âb, vol 4, p 1784
- ↑ Ibn al-Athîr al-Jazarî, Usd al-Ghâba, p 1474 ; Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 1, p 255
- ↑ Ibn al-Athîr al-Jazarî, Usd al-Ghâba, p 1474
- ↑ Ibn al-Athîr al-Jazarî, Usd al-Ghâba, p 1474
- ↑ Adh-Dhahabî, Siyar A‘lâm an-Nubalâ’, vol 2, p 282
- ↑ Abu al-Faraj al-Isfahânî, Maqâtil at-Tâlibîyyîn, p 37
- ↑ Ibn Kathîr, Al-bidâya wa an-Nihâya, p 1171
- ↑ Adh-Dhahabî, Siyar A‘lâm an-Nubalâ’, vol 2, p 283
- ↑ Hirz ad-Dîn, Marâqid al-Ma‘ârif, vol 1, p 141
- ↑ Qâ’idân, Amâkin Zîyâratî wa Sîyâhatî Sûrîyi, p 105
- ↑ Al-Hâkim an-Niysâbûrî, Al-Mustadrak ‘ala as-Sahîhayn, vol 3, p 173 ; Ganjî ash-Shâfi‘î, Kifâyat at-Tâlib, p 306 ; Al-Irbilî, Kashf al-Ghumma, vol 1, p 365 - 366
- ↑ Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 1, p 405
- ↑ Al-Irbilî, Kashf al-Ghumma, vol 1, p 503
- ↑ 'Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 81, p 252
- ↑ Al-Irbilî, Kashf al-Ghumma, vol 1, p 500 - 501
- ↑ Al-Irbilî, Kashf al-Ghumma, vol 1, p 551
- ↑ Al-Irbilî, Kashf al-Ghumma, vol 1, p 373
- ↑ Al-Irbilî, Kashf al-Ghumma, vol 1, p 366 - 367
- ↑ Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 1, p 545
- ↑ Al-Humaydî, Al-Musnad, vol 1, p 328 ; Al-Wâqidî, Al-Maghâzî, vol 2, p 766
- ↑ Adh-Dhahabî, Siyar A‘lâm an-Nubalâ’, vol 3, p 519
- ↑ Ibn ‘Abd al-Barr, Al-Istî‘âb, vol 3, p 1097
- ↑ Cheikh al-Hurr al-‘ milî, Ithbât al-Hudât, vol 1, p 414
- ↑ Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 101