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Al-Ihbât

De wikishia

Al-Ihbât (en arabe : الإحباط) signifie l'annulation de la récompense des actes cultuels en raison du péché, un sujet discuté en théologie islamique. Les musulmans s'accordent sur le fait que les bonnes actions peuvent être rendues inefficaces par le péché, mais il n'y a pas d'unanimité sur l'analyse de la manière dont les bonnes actions sont rendues inefficaces par la commission d'un péché.
Selon le point de vue des savants chiites, l'annulation des actes est contraire au Coran et à la raison. Par conséquent, ils interprètent le concept de « al-Ihbât » d'une manière compatible avec ces deux sources. D’après leur perspective, la condition pour l'acceptation de certaines bonnes actions est l'abstention de certains péchés à l'avenir. Lorsqu'un péché est commis, il devient évident que la personne n'a pas accompli la bonne action avec toutes ses conditions requises dès le début et n'était donc pas éligible à la récompense.

Parmi les sunnites, les ash'arites, à l'instar de l'opinion chiite, considèrent « al-Ihbât » comme incorrect. Cependant, les mu'tazilites croient en la validité de l’annulation des bonnes actions.
Conformément à la croyance des mu'tazilites, au Jour du Jugement, l'ensemble des bonnes actions sera comparé à l'ensemble des péchés de la personne croyante. Les actes de moindre valeur seront entièrement anéantis, ou bien une partie des actes de plus grande valeur sera détruite.

Par unanime parmi les musulmans, l'apostasie entraîne l'annulation de toutes les bonnes actions. De même, Iblis a anéanti ses six mille ans d'adoration en raison de son orgueil.
Dans le Coran et les hadiths, d'autres facteurs sont mentionnés comme causes de « al-Ihbât », tels que : élever la voix en présence du Prophète Muhammad (s), l'hypocrisie et le rejet de l’Imamat et la Wilaya de l'Imam Ali (a).

Sens du concept et position

Al-Ihbât est un terme coranique[1] et un concept en théologie islamique,[2] qui signifie l'annulation des bonnes actions et de leurs récompenses en raison du péché.[3]
‘Allâma Sha‘rânî, un exégète chiite du Coran, croit qu'al-Ihbât dans le Coran concerne les actes accomplis par un mécréant sans intention de se rapprocher de Dieu (an-Nîyya), tandis qu’al-Ihbât dans la science de théologie islamique se rapporte aux actes correctement accomplis par les croyants avec l'intention de se rapprocher de Dieu, mais qui deviennent inefficaces à cause d'un péché commis.[4]
Le mot « al-Ihbât » et ses dérivés apparaissent seize fois dans le Coran.[5]
À l'opposé de « al-Ihbât », on trouve le concept de « at-Takfîr », qui signifie l'effacement des péchés par l'accomplissement de bonnes actions.[6]

En théologie islamique, la question d’al-Ihbât a été largement débattue et diverses perspectives ont été exprimées à son sujet.[7]
D’après les théologiens, la question d’al-Ihbât concerne principalement les croyants qui accomplissent parfois de bonnes actions et parfois des péchés, et qui constituent la majorité de la communauté des fidèles. En revanche, les mécréants qui ne croient pas jusqu'à leur mort, ainsi que les croyants qui ne commettent jamais de péché, ne sont pas concernés par le débat sur al-Ihbât.[8]
Cette question est abordée en théologie dans le cadre de sujets tels que al-Ma‘âd, la récompense et le châtiment, ou les promesses et les menaces divines.[9]

Al-Ihbât est important car il a un impact sur le destin de l’homme ainsi que sur ses bonnes et mauvaises actions, tant dans ce monde que dans l’au-delà. L’attention portée à cette question confronte les croyants à cet avertissement : un individu, par ses actions volontaires, peut corrompre ses bonnes actions. Selon les chercheurs, une mauvaise compréhension d’al-Ihbât ou d’at-Takfîr conduit respectivement au désespoir et à la contentement de soi, éloignant ainsi la personne de l’état de crainte et d’espoir. Car il se peut qu'en pensant que toutes ses actions ont été détruites, l’homme renonce à faire de bonnes œuvres, ou bien qu'en croyant que tous ses péchés ont été pardonnés, il devient orgueilleux et s'autorise à commettre des péchés.[10] D’après ce qui a été rapporté de l’Imam Ali (a) dans le sermon d’al-Qâsi‘a, les adorations de six mille ans d’Iblis ont été détruites à cause de son orgueil.[11] Le verset 65 de la sourate az-Zumar parle également d’al-Ihbât dans les religions antérieures à l’islam.

Point de vue chiite

Selon toutes les écoles islamiques, y compris les chiites, la commission de certains péchés entraîne la perte des bonnes actions.[12] Par exemple, tous les savants musulmans croient que toutes les bonnes actions d'un croyant sont détruites par son apostasie s'il ne se repent pas par la suite.[13] L’Ayatollah Jawâdî Âmulî, auteur du livre exégétique coranique « Tafsîr Tasnîm », divise al-Ihbât en annulation pure et impure. Il croit que certains actes comme l'apostasie détruisent toutes les actions, ce qui est l'annulation pure, tandis que certains péchés comme ‘Ujb sont une annulation impure qui ne détruit que l'action dans laquelle ‘Ujb s'est produite.[14] Selon ‘Allâma al-Majlisî, auteur du Bihâr al-Anwâr, on ne peut pas considérer que chaque péché annule les bonnes actions, mais il faut se limiter aux cas mentionnés dans les versets et les hadiths.[15] Certains savants chiites croient également que l'annulation des bonnes actions est limitée à devenir mécréant, à l'hypocrisie et à l'apostasie.[16]

Les savants chiites ont deux approches distinctes concernant l'analyse de comment les bonnes actions deviennent inefficaces en commettant un péché :

Rejet total d’al-Ihbât

Selon la majorité des savants chiite[17] comme cheikh at-Tûsî, un des théologiens chiites les plus grands du 4e siècle de l’hégire, le sens apparent des versets indiquant l'annulation des bonnes actions en raison de commission du péché (al-Ihbât) n'est pas acceptable ; car les fondements des croyances reposent sur la raison et les versets doivent être interprétés d'une manière compatible avec la raison.[18] Pour établir cette compatibilité, il a été dit que l'annulation des bonnes actions mentionnée dans les hadiths n'est pas utilisée dans son sens réel ; mais signifie plutôt que la condition d'acceptation de certaines bonnes actions est de ne pas commettre certains péchés à l'avenir, et en commettant ces péchés, il devient évident que la personne n'a pas accompli l'action vertueuse avec toutes ses conditions dès le début, et n'était donc pas fondamentalement éligible à la récompense.[19]

Certains savants ont utilisé des arguments rationnels et coraniques pour prouver l'invalidité d’al-Ihbât[20] :

  1. Argument coranique : D’une part, selon certains versets du Coran comme le verset 7 de la sourate az-Zalzala et le verset 40 de la sourate an-Najm, les hommes verront le résultat de toutes les actions qu'ils ont accomplies au Jour du Jugement.[21]
  2. Argument rationnel : D’autre part, la raison nous dit que l'annulation d'une bonne action par un péché (al-Ihbât) est une forme de trahison de promesse et d'injustice, et puisque Dieu ne commet pas d'injustice, Il n'annule jamais les bonnes actions de l'homme par la commission d'un péché.[22] Oui, s'il est stipulé dès le début que la condition d'acceptation des bonnes actions est de ne pas commettre certains péchés, alors en commettant le péché, la personne ne mérite pas de récompense, car elle a accompli la bonne action sans sa condition.[23]

Confirmation d’al-Ihbât dans quelque cas

Il y a un petit nombre de savants chiites qui croient qu’al-Ihbât est possible.[24] L’Ayatollah Makârim Shîrâzî, auteur du livre exégétique coranique « Tafsîr Nimûni », en comparant l'annulation aux affaires mondaines, croit que tout comme il est possible que les capitaux qu'une personne a accumulés péniblement tout au long de sa vie soient perdus à cause d'une erreur, il est possible que ses bonnes actions soient annulées par la commission d'un péché. Il considère le désaccord sur ce sujet comme une dispute apparente, en ce sens que l'opinion des savants est essentiellement la même, mais chacun a argumenté de manière différente.[25]

Point de vue des ash‘arites et des mu‘tazilites

Les ash‘arites , à l'instar de l'opinion chez les chiites, considèrent al-Ihbât (l’annulation des bonnes actions) comme invalide.[26] En revanche, les mu‘tazilites le considèrent comme valide.[27]
L’Ayatollah Ja‘far Subhânî, théologien chiite du 15e siècle de l’hégire, attribue l'origine de cette perspective mu‘tazilite à leur croyance concernant les grandes péchés. En effet, ils croient qu'un croyant qui commet un grand péché et meurt sans se repentir entrera en enfer le Jour du Jugement et subira le châtiment divin pour l'éternité.[28]

Les mutazilites n’ont pas une seule opinion sur cette question et ils ont exprimé trois théories à ce sujet :

  1. La comparaison de la somme des bonnes actions avec la somme des péchés, en donnant la priorité aux actions les plus nombreuses par rapport aux actions les moins nombreuses, sans en diminuer la quantité[29] ;
  2. L'équilibrage entre les bonnes actions et la somme des péchés ; les bonnes actions sont pesées contre les péchés et si la quantité de péchés est inférieure aux bonnes actions, la même quantité de bonnes actions est annulée, le reste demeurant intact.[30]
  3. Le critère de la dernière action ; si la dernière action accomplie par une personne est un péché, toutes ses bonnes actions sont anéanties.[31]

Les mutazilites ont eu recours à des arguments rationnels pour prouver leur affirmation,[32] auxquels les savants chiites et ash'arites ont répondu.[33]

Facteurs d'al-Ihbât

Selon l’unanimité de tous les musulmans, si un croyant devient apostat, son incroyance détruit toutes ses actions passées.[34] Dans les versets du Coran, l'apostasie après la foi,[35] le meurtre de ceux qui ordonnent le bien,[36] le rejet de l'au-delà et des versets divins,[37] ainsi que l'hypocrisie et la duplicité[38] sont considérés comme des causes d'al-Ihbât.[39] Dans les hadiths chiites, parmi les facteurs d’al-Ihbât, on mentionne également les péchés suivants : le rejet de l’Imamat et la Wilayat de l'Imam Ali (a),[40] l'impatience face à l'adversité,[41] l'accusation d'adultère envers un homme ou une femme mariés,[42] la suspicion,[43] l'ostentation[44] et la querelle.[45]

Élever la voix en présence du Prophète Muhammad (s)

Dans le verset 2 de la sourate al-Hujurât, les croyants sont interdits d'élever leur voix au-dessus de celle du Prophète Muhammad (s) et de parler fort en sa présence, de peur que leurs actions ne deviennent vaines. Les exégètes chiites du Coran ont donné différentes explications pour signifier ce verset et comprendre comment un acte autre que ‘l'apostasie et le polythéisme pourrait causer al-Ihbât :

  • Élever la voix au-dessus de celle du Messager d’Allah (s) en sa présence, si c'est fait dans l'intention d'insulter le Prophète (s), est une forme de polythéisme. Selon l'opinion de tous les musulmans, lorsqu'une personne devient polythéisme, toutes ses actions sont détruites.[46]
  • Être en présence du Prophète est en soi une action méritant des récompenses. Si les croyants parlent fort en présence du Prophète (s) avec l'intention d'insulter, cela détruit la récompense d'être en sa présence.[47]
  • Se détruire toutes les bonnes actions d'un croyant à cause du manque de respect envers l’Envoyé de Dieu (s) est possible, et il n'y a pas d'argument rationnel qui s'y oppose.[48]

Références

  1. ‘Allâma Misbâh Yazdî, Âmûzish ‘Aqâ’id, p 467
  2. Shujâ‘î, « Ihbât wa Takfîr », p 179
  3. ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 272 ; Himmasîy Râzî, Al-Munqidhu min at-Taqlîd, vol 2, p 42
  4. ‘Allâma Sha‘rânî, Nathr Tûbâ, vol 1, p 152
  5. ‘Abd al-Bâqî, al-Mu‘jam al-Mufahras, p 193
  6. ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 272 ; Himmasîy Râzî, Al-Munqidhu min at-Taqlîd, vol 2, p 42
  7. Shujâ‘î, « Ihbât wa Takfîr », p 179
  8. At-Taftâzânî, Sharh al-Maqâsid, vol 5, p 142 ; Collectif d'auteurs, « Ihbât wa Takfîr », p 60
  9. Shujâ‘î, « Ihbât wa Takfîr », p 179
  10. Rastigâr Muqaddam Gawharî, « Mafhûm Shinâsî Ihtibât az Manzar Qur’ân », p 315
  11. Subhî as-Sâlih, Nahj al-Balâgha, sermon 192
  12. Ayatollah Subhânî, Farhang ‘Aqâid wa Madhâhib Islâmî, vol 4, p 195
  13. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 5, p 334
  14. Ayatollah Jawâdî Âmulî, Tasnîm, vol 10, p 584 - 586
  15. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 5, p 334
  16. Yazdî et ‘Abbâsî, « Ihbât wa Takfîr ‘Amal », p 86
  17. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 5, p 332
  18. Cheikh at-Tûsî, Al-Iqtisâd, p 200
  19. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 5, p 332 - 334
  20. Ayatollah Subhânî, Manshûr Jâwîd, vol 8, p 509
  21. Ayatollah Subhânî, Manshûr Jâwîd, vol 8, p 510
  22. Ayatollah Subhânî, Manshûr Jâwîd, vol 8, p 509
  23. Ayatollah Subhânî, Manshûr Jâwîd, vol 8, p 510
  24. Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 3, p 115
  25. Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 3, p 115
  26. At-Taftâzânî, Sharh al-Maqâsid, vol 5, p 140
  27. Qâdî ‘Abd al-Jabbâr, Sharh al-Usûl al-Khamsa, p 422
  28. Ayatollah Subhânî, Manshûr Jâwîd, vol 8, p 510
  29. Qâdî ‘Abd al-Jabbâr, Sharh al-Usûl al-Khamsa, p 425 - 426
  30. Qâdî ‘Abd al-Jabbâr, Sharh al-Usûl al-Khamsa, p 425 - 426
  31. Al-’Îjî, Al-Mawâqif, p 379
  32. Qâdî ‘Abd al-Jabbâr, Sharh al-Usûl al-Khamsa, p 423 - 426
  33. Voir px : ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 272 - 273 ; Himmasîy Râzî, Al-Munqidhu min at-Taqlîd, vol 2, p 42 - 44 ; Al-’Îjî, Al-Mawâqif, p 379
  34. Voir px : At-Taftâzânî, Sharh al-Maqâsid, vol 5, p 142 ; Ayatollah Jawâdî Âmulî, Tasnîm, vol 10, p 603
  35. La Sourate al-Baqara, verstet 217
  36. La Sourate Âl ‘Imrân, verstets 21 - 22
  37. La Sourate A‘râf, verstet 147
  38. La Sourate Ahzâb, verstet 19
  39. Ayatollah Subhânî, Manshûr Jâwîd, vol 8, p 519 - 532
  40. As-Saffâr al-Qummî, Basâ’ir ad-Darajât, p 77
  41. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 3, p 224
  42. Cheikh as-Sadûq, Thawâb al-A‘mâl, p 285
  43. Ibn Hayyûn, Da‘â’im al-Islâm, vol 2, p 352
  44. Cheikh as-Sadûq, Al-Amâlî, p 582
  45. Ibn Shu‘ba al-Harrânî, Tuhaf al-‘Uqûl, p 309
  46. Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 22, p 138
  47. Cheikh at-Tûsî, At-Tibyân fî Tafsîr al-Qur’ân, vol 9, p 341 ; Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 9, p 196
  48. Ayatollah Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûni, vol 2, p 115 ; Ayatollah Subhânî, Manshûr Jâwîd, vol 8, p 522

Bibliographie

  • Le Coran.
  • Ibn Hayyûn, Nu‘mân ibn Muhammad, Da‘â’im al-Islâm wa Dhikr al-Halâl wa al-Harâm wa al-Qadâyâ wa al-Ahkâm, Qom, Mu’assasa Âl al-Bayt (a), 1385 H.
  • Ibn Shu‘ba Harrânî, Ḥasan ibn ‘Alî, Tuhaf al-‘Uqûl, Qom, Daftar Intishârât Islâmî, 1404 H.
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  • Himmasîy Râzî, Mahmûd, Al-Munqidh min at-Taqlîd, Qom, Daftar Intishârât Islâmî, 1412 H.
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  • Cheikh Tûsî, Muhammad ibn Hasan, At-Tibyân fî Tafsîr al-Qur’ân, Beyrouth, Dâr Ihyâ’ al-Turâth al-‘Arabî, s.d.
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  • ‘Abd al-Bâqî, Muhammad Fu’âd, Al-Mu‘jam al-Mufahras li Alfâz al-Qur’ân al-Karîm, Beyrouth, Dâr al-Fikr, 1407 H.
  • Qâdî ‘Abd al-Jabbâr, Ibn Ahmad, Sharh al-Usûl al-Khamsa, Beyrouth, Dâr Ihyâ’ at-Turâth al-‘Arabî, 1422 H.
  • Kulaynî, Muhammad ibn Ya‘qûb, Al-Kâfî, Téhéran, Dâr al-Kutub al-Islâmîyya, 1407 H.
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  • Misbâh Yazdî, Muhammad Taqî, Âmûzish ‘Aqâ’id, Qom, Shirkat Tchâp wa Nashr Biyn al-Milal Sâzmân Tablîghât Islâmî, 1384 SH.
  • Makârim Shîrâzî, Nasîr, Tafsîri Nimūni, Téhéran, Dâr al-Kutub al-Islâmîyya, 1374 SH.
  • Yazdî, Aqdas, et Zaynab ‘Abbâsî Âghuy, « Ihbât wa Takfîri ‘Amal », in Majalla Tahqîqât Kalâmî, n° 14, automne 1395 SH.