Imamat

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Imamat (en arabe : الإمامة) est le leadership de la communauté islamique et la succession du Prophète Muhammad (s) dans les affaires religieuses et de ce bas-monde. Cette doctrine est l'un des principes de croyance du chiisme et l'une des divergences doctrinales fondamentales entre chiites et sunnites. L'importance de la question de l'Imamat pour les chiites provoque qu'ils soient appelés « Imamites ».

Il n'y a pas de désaccord entre les musulmanes sur la nécessité de l'Imamat ; mais il y a divergence sur sa signification. Certains ash‘arites crurent que l'Imamat est religieusement obligatoire et certains mu‘tazilites dirent qu'il est rationnellement obligatoire et que c'est aux gens de choisir eux-mêmes leur imam. Les Imamites croient que l'Imamat est rationnellement obligatoire et que Dieu devrait désigner un imam ; ce qui signifie que rationnellement, il faut que Dieu, selon Sa sagesse, désigne un imam et qu'omettre de le faire serait laid rationnel.

Pour les chiites, l'Imamat est un pacte divin et Allah accorda cette position à Ses serviteurs élus. Conformément à la parole du Prophète Muhammad (s) et du Coran, ils voient l'Imamat comme le facteur permettant à la religion d'être parfaite et à la guidance de l'humanité de se perpétuer après le Prophète Muhammad (s).

Les chiites et certaines sectes musulmanes considèrent que l'Imam doit avoir des qualités comme l'infaillibilité et la supériorité en toutes vertus humaines. Les Imamites croient que l'Imam doit être choisi sur la base d'une déclaration explicite et claire de la part de Dieu, du Messager de Dieu (s) ou de l'Imam précédent. Ils croient que l'Imam Ali (a) et les autres onze Imams après lui étaient infaillibles et les individus les plus vertueux de leur époque, et donc qu'ils étaient les Imams de la communauté.

Ils voient la direction politique de la communauté islamique, l'application des préceptes divins, la sauvegarde de la religion et des choses similaires parmi les buts et la philosophie de l'Imamat. En plus de cela, les chiites considèrent aussi l'autorité religieuse comme l'un des objectifs de l'Imamat.

D’après le chiisme, dès le début de sa prophétie, le Prophète Muhammad (s) faisait tout son effort pour faire connaître son successeur à tous les musulmans. Donc, dans la plupart des assemblées, durant sa prophétie, il présentait Ali (a) comme son successeur et comme Imam des musulmans.
Après le Prince des croyants Ali (a), son fils, l’Imam al-Hasan al-Mujtabâ (a) et puis son autre fils, l’Imam al-Husayn (a) atteignirent l’Imamat, puis les neuf Imams suivant firent de la descendance de l’Imam al-Husayn (a).

Importance et place de l'Imamat

La question de l'Imamat est l'une des questions les plus importantes, controversées et débattues parmi les écoles islamiques.[1] Selon les chiites, l'Imamat est le prolongement de la prophétie du Prophète Muhammad (s) et le facteur de sa survie et de sa continuité, et l'Imam (a) accomplit les mêmes devoirs qui incombaient au Messager d’Allah (s).[2] La croyance en Imamat est également selon les Imamites l'un des principes de la religion, et c'est pourquoi elle est considérée comme une question théologique.[3] Cependant, certains Ash‘arites, Mu‘tazilites[4] et certaines autres écoles sunnites la considèrent comme une branche de la religion et une question juridique.[5]

La croyance en Imamat comme l'un des principes qui distingue le chiisme des autres écoles islamiques.[6] C'est pourquoi ceux qui croient en Imamat des douze Imams (a) sont connus comme Imamites[7] et celui qui ne l'accepte pas est en dehors du chiisme.[8]

‘Allâma al-Hillî dans l'introduction de son livre « Minhâj al-Karâma fî Ma‘rifat al-Imâma » considère la question de l'Imamat comme l'un des plus grands sujets et piliers de la foi, grâce à la compréhension de laquelle sont obtenus la vie éternelle au paradis et la délivrance de la colère de Dieu le Miséricordieux.[9]

Dans le livre al-Kâfî, cheikh al-Kulaynî rapporte un hadith de l'Imam ar-Ridâ (a) expliquant l'importance de l'Imamat. Dans ce hadith, l'Imamat est décrit avec des caractéristiques telles que le statut des prophètes, l'héritage des successeurs, le califat divin, la succession du Prophète (s), l’ordre de la religion et des musulmans, la réforme du monde et la vénération des croyants, la racine florissante de l'islam et la branche élevée de celui-ci.[10]

Imamat et la Promesse divine

D’après le Coran, après sa prophétie et après avoir été éprouvé par Allah, le Prophète Abraham (a), atteignit le statut de l’Imamat :

وَإِذِ ابْتَلَى إِبْرَاهِيمَ رَبُّهُ بِكَلِمَاتٍ فَأَتَمَّهُنَّ قَالَ إِنِّي جَاعِلُكَ لِلنَّاسِ إِمَامًا قَالَ وَمِنْ ذُرِّيَّتِي قَالَ لَا يَنَالُ عَهْدِي الظَّالِمِينَ ﴿۱۲۴﴾
« (Rappelez-vous) quand le Seigneur éprouva Abraham par certaines prescriptions ! (Abraham) les ayant accomplies, (le Seigneur) dit : « Je vais faire de toi un Imam pour les Hommes ». « (Feras-tu de même) de ma descendance ? » demanda (Abraham). (Mais le Seigneur) dit : « Mon pacte ne vaudra point pour les injustes. »
Le Coran, Sourate al-Baqara, v 124 , Traduction Régis Blachère

Dans ce verset Allah déclara que l’Imamat est une Promesse et un Pacte divins que seuls ses élus pourront avoir.

Les Imams interprétèrent bien les versets ci-dessus dans les hadiths.[11]

Imamat et l’achèvement de la religion

Le verset al-Ikmâl et les hadiths qui l’interprètent, éclaircissent bien l’importance de l’Imamat.[12]

D’après les hadiths, ce verset est révélé à propos de l’événement de Ghadîr Khumm, dans lequel, le Prophète (s) présenta Ali (a) comme son premier successeur.[13] Donc, d’après ce verset, l’islam est achevé par l’Imamat.

Aussi, le verset de Tablîgh[14] dit la même chose. Car, d’après ce verset, l’Imamat a tellement d’importance que si le Prophète (s) ne désignait pas l’Imam après lui, ils auraient perdu le résultat et la récompense de tous ses efforts.[15]

Imamat, continuation du guidage et de la direction

Article connexe : Verset al-Hâdî.

Les chiites, en s'appuyant sur le verset sept de la sourate ar-Ra‘d et les hadiths rapportés au sujet de celui-ci,[16] considèrent l'Imamat comme étant la continuation du guidage de l'humanité après le Prophète Muhammad (s).[17]
Allah dit dans ce verset : « Ceux qui sont infidèles disent : que n'a-t-on fait descendre sur [cet homme] un signe de son Seigneur ! ; [Prophète !,] tu n'es qu'un Avertisseur et chaque peuple a son Guide. »
At-Tabarî (mort en 310 h / 923 c) l'un des exégètes sunnites, rapporta dans son livre d'exégèse coranique, par quelques intermédiaires, d'Ibn Abbas que lorsque le verset sept de la sourate ar-Ra‘d fut révélé, le Prophète (s) posa sa main sur sa poitrine et dit :

« Je suis l'Avertisseur. »

Puis, il désigna de la main l'épaule de l'Imam Ali et dit :

« Ô Ali, tu es le Guide et après moi, les gens à guider seront guidés par toi. »[18]

Sens du concept

L'Imamat, selon une définition qui, d'après al-Muhaqqiq al-Lâhîjî, fait l'objet d'un unanime parmi les théologiens musulmans,[19] est le leadership de toutes les gens dans les affaires religieuses et mondaines, par délégation et succession du Prophète Muhammad (s).[20]

D'autres définitions furent également proposées pour l'Imamat. Par exemple, Sayf ad-Dîn al-‘Âmidî (575 - 622 h / 1180 - 1225 c), parmi les théologiens sunnites, définit l'Imamat ainsi :

« La succession d'une personne, parmi les personnes, du Messager de Dieu (s), dans l'application des lois de la charia et la préservation de la société, de telle sorte que lui obéir soit obligatoire pour toute la communauté. »[21]

Al-Jurjânî (740 - 816 h / 1340 - 1414 c), le théologien ash‘arite, dans son livre « Sharh al-Mawâqif », et at-Taftâzânî (722 - 792 h / 1322 - 1390 c), le théologien et jurisconsulte ash'arite, dans le livre « Sharh al-Maqâsid », acceptèrent et présentèrent cette même définition.[22]
Il fut également dit que l'Imamat est la succession du Prophète Muhammad (s) pour préserver la religion et diriger politiquement la société.[23]

Par contre, d’après les ulémas imamites, ces définitions ne sont compatibles avec sa dimension religieuse qu'avec une seule responsabilité apparente au niveau d'un chef d'État, et qu'un tel imam peut être choisi par les gens. Alors que chez les Imamites, la le rang de l’Imam (a) est un ordre divin et la désignation de l'Imam (a) relève d’Allah et non de la désignation et nomination des gens.[24] Certains, comme l'ayatollah al-Qâdî Nûr Allah at-Tustarî, définirent l'Imamat ainsi :

« C'est un post divin et octroyé par Allah, qui possède tous les degrés sublimes et les vertus, à l'exception de la prophétie. »[25]

Obligation de l'Imamat et la manière de désigner l'Imam

Concernant la nécessité de l'Imamat, il n'y eut aucune divergence entre les chiites et les non-chiites[26] ; mais il y a divergence d'opinion sur la nature de cette obligation et la manière de désigner l'imam.[27]

Ils divergèrent également sur le caractère rationnel ou religieux de cette obligation.[28] Les disciples d'Abû Ali al-Jubbâ’î, l’un des Mu‘tazilites de Bassora, les gens de hadith et les Ash‘arites crurent que l'Imamat était une obligation religieux, et non rationnelle.[29] En revanche, un groupe de Mu‘tazilites, de Maturidiyya et d'Ibadites considérèrent l'Imamat comme une obligation rationnelle ; mais ils crurent que la nomination et la désignation de l'imam revenaient au peuple.[30]

Les chiites soutiennent l'obligation rationnelle de l'Imamat et croient que la nomination et la désignation de l'Imam est rationnellement obligatoire pour Allah.[31] Par « obligation » dans cette discussion, on n’entend pas une obligation juridique ; mais une obligation théologique découlant de la discussion sur le beau et le laid rationnels. C'est-à-dire qu'il est bon que Dieu, conformément à Sa sagesse, désigne un imam, et que ne pas le faire serait contraire aux exigences de Sa sagesse et laid.
Désigner l’Imam pour guider les gens est conforme à la sagesse divine et selon la sagesse divine, Dieu doit désigner l’Imam, et ne pas désigner d'Imam serait contraire à la sagesse divine et ne devrait pas être omis.[32]

Imamat est une grâce

Article connexe : Règle de grâce.

Les chiites, pour prouver l'obligation pour Dieu de nommer et désigner l’Imam, s’appuyèrent sur le règle de la grâce divine (Qâ‘ida al-Lutf).[33] Cette règle signifie que toute action qui rapproche les humains de l'obéissance à Dieu ou les éloigne du péché est obligatoire pour Dieu, et que Dieu accomplit certainement cette action,[34] comme la légifération des devoirs religieux et l'envoi des prophètes (a), grâce auxquels les humains connaissent leurs devoirs religieux.[35] Selon cette règle, l'existence de l’Imam est une grâce, car il amène les serviteurs à se rapprocher de l'obéissance divine et à s'éloigner de ce qu’Allah interdit.[36] Ainsi, la nomination et la désignation de l’Imam par Allah est obligatoire.[37]

De même, les savants chiites présentèrent des versets et des hadiths pour la nécessité de l’existence de l’Imam (a) :

Verset de Uli al-Amr

Article connexe : Verset de Uli al-Amr.
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُواْ أَطِيعُواْ اللّهَ وَأَطِيعُواْ الرَّسُولَ وَأُوْلِي الأَمْرِ مِنكُمْ
« Ô vous qui croyez, obéissez à Allah ! Obéissez à l'Apôtre et à ceux d'entre vous détenant l'autorité ! »
Sourate an-Nisâ', v 59, Traduction du Coran, Régis Blachère

Dans ce verset, Allah ordonne aux croyants d’obéir à Uli al-Amr (les Ahl al-Bayt). Donc, cet ordre nécessite l’existence de l’Imam, car si l’Imam n’existait pas, Allah n'aurait pas donné pas cet ordre.[38]

Hadith de Man Mâta

Article connexe : Hadith Man Mâta.

Le Prophète (s) dit :

« Quiconque meurt sans avoir connu l’Imam de son temps, meurt comme un impie ».[39]

D’après ce hadith, chaque homme doit connaître son Imam. Ceci prouve qu’il y a nécessairement un Imam pour chaque temps.

Selon les chiites, l’Imamat a deux buts :

  • Gouverner sur la communauté musulmane et sur le monde entier, protéger la communauté musulmane de tout danger et appliquer les ordres divins dans son gouvernement et dans la société.
  • Transmission, protection et l’interprétation de la religion.

C'est le deuxième but et le but le plus important de l’existence des Imams.

Transmission de la religion

D’après les chiites duodécimains, Allah transmit entièrement la religion au Prophète (s) et lui, aux Imams, pour que ces derniers l’expliquent et l’enseignent au fur et à mesure aux musulmans. Donc, les détails de la religion ne se trouvent ni dans le Coran ni dans la Sunna du Prophète (s), mais ils se trouvent dans les hadiths authentiques, les paroles et les enseignements des Imams qui sont rapportés par les Imams, de père en fils.

Du fait que les chiites s’appuient sur des hadiths des Imams, ils n’ont pas besoin d’autres preuves pour pratiquer d’après l’islam, mais puisque les sunnites, eux n’ont pas accès aux hadiths des Imams (ou ne les reconnaissent pas), ils ont été obligés de créer des preuves comme Al-Istihsân (approbation) et Qîyâs (analogie) pour pouvoir déduire les détails nécessaires de la religion.

D’après les chiites, ces preuves inventées, Al-Istihsân et Al-Qîyâs, ne donnent pas de résultats sûrs et certains. De plus, il n’y a aucun indice dans le Coran et dans la Sunna qui confirme l’authenticité de ces preuves. Donc, d’après le Chiisme duodécimain, pour apprendre la religion entièrement avec tous les détails, nous ne pouvons pas profiter des preuves ou des sources autres que le Coran et la Sunna (transmise par le Prophète (s) ou les Imams).

Protection de la religion

Une des raisons pour l’envoie des Imams est la protection de la religion. Donc, la présence de l’Imam aboutit à la protection de la religion devant toute altération, tout omission et toute addition. Car, d’une part le Coran ne parle pas des détails, et il faut donc qu'un Imam qui a appris le Coran par Allah pour en déduire les détails, l'interprète.

D’autre part, pour protéger la religion, nous avons besoin de ceux qui sont infaillibles et qui ne commettent aucune erreur (qualité propre aux Imams), sinon le Coran et la religion ne seront pas protégés.

Enseignement de la religion

Une des raisons qui nécessite la présence des Imams infaillibles, est le fait que les êtres humains ont besoin des guides infaillibles pour leur expliquer et leur apprendre la religion entière. Car, même si le Prophète (s) transmit le Coran et beaucoup de hadiths aux gens, mais du fait qu’il n’eut pas assez de temps, il ne put pas expliquer toute chose sur la religion. Donc, il reste, dans la religion, des points qui ont toujours besoin d’interprétation.

Caractéristiques de l'Imam

L'Imam, c'est la personne qui détient le rang de l'Imamat[40] et doit avoir les caractéristiques suivantes :

Infaillibilité

Article connexe : Infaillibilité des Imams (a).

Les Imamites et les Ismaéliens croient que l'Imam doit être infaillible.[41] Pour prouver cela, ils avancèrent des preuves telles que l'impossibilité de régression à l'infini (at-Tasalsul), la preuve de la préservation et de l'explication de la Loi divine par l'Imam (a), la preuve de l'obligation d'obéir à l'Imam, la preuve de l'annulation de l'objectif, la preuve de la déchéance de l'Imam s'il commettait un péché.[42]

Ils disent également que l'Imam doit être exempt de tous les défauts physiques tels que les maladies de peau, les handicaps liés à la naissance et à la généalogie, ou les occupations et métiers sans valeur et répugnants qui éloigneraient les gens de lui. Cela est incompatible avec sa grâce (qui rapproche les serviteurs de l'obéissance à Dieu et les éloigne du péché).[43]

Supériorité

Article connexe : Supériorité des Imams.

Selon les chiites et certains Murji'ites, Mu'tazilites et Zaydites, l'Imam doit être supérieur à tous les hommes en science, religion, dignité, courage et en toutes les vertus intérieures et physiques.[44] En effet, premièrement, si l'Imam est égal aux autres en vertu, le choisir comme Imam serait une préférence sans motif préférentiel (choisir l'un de deux égaux sans raison de préférence), ce que la raison juge laid (Qabîh). Et s'il est inférieur aux autres, ce serait préférer la personne inférieure à la supérieure (donner la priorité d’une personne inférieur sur le meilleur), ce qui n'est pas rationnellement correct.[45]
Deuxièmement, des versets comme le verset 35 de la sourate Yûnus[Note 1] et le verset 9 de la sourate az-Zumar[Note 2] impliquent aussi la nécessité de suivre le supérieur et de lui donner la priorité sur l'inférieur.[46]

Désignation par Allah et le Prophète (s)

Les chiites croient que l'Imam doit être désigné par un énoncé explicite et clair de la part de Dieu, du Prophète Muhammad (s) ou de l'Imam précédent.[47] Ils avancent pour cela les arguments suivants :

  • L'Imam doit être infaillible, or l'infaillibilité est une qualité intérieure que seul Dieu ou celui à qui Il l'a fait connaître peut percevoir. Il doit donc être désigné aux gens par Allah, le Messager d’Allah (a) et l’Imam précédent.[48]
  • Le Prophète (s), qui guidait sa communauté dans les moindres préceptes et désignait toujours quelqu'un pour s'occuper des affaires des musulmans, même quand il s'absentait ne serait-ce qu'un ou deux jours de Médine, comment est-il possible qu'il ait négligé la plus importante des questions, celle du califat et de sa propre succession après son décès, sans avoir désigné quelqu'un pour le remplacer ? Sa pratique nous montre donc qu'il désigna l'Imam après lui par un énoncé explicite.[49]

Les Abbassides et leurs partisans disent que l'imam est établi par un énoncé explicite, un héritage ou une filiation au Messager de Dieu (s).[51] Les Zaydites crurent que si un descendant de Sayyida Fatima (a) se lève en armes pour commander le bien et interdire le mal, son imamat est valide. Les autres sectes musulmanes pensent que l'imam est établi par un énoncé explicite ou par désignation des savants, chefs et notables.[52]

Philosophie de l'Imamat

Différentes perspectives furent proposées concernant la philosophie et l'objectif de l'Imamat[53] :
Les Mu'tazilites voyaient comme but de l'Imamat l'application des prescriptions divines, l'instauration des peines légales, l'exécution des jugements, etc.[54]
Les Maturidites et les Ash'arites y ajoutaient le commandement et l'administration de l'armée, la défense des frontières, l'équipement des forces armées, la lutte contre les fauteurs de troubles, la protection des opprimés et la répression des oppresseurs, le règlement des conflits, le partage des butins, et d'autres tâches qui ne peuvent être accomplies par les gens.[55]

Outre ces aspects, les chiites,[56] contrairement aux autres écoles musulmanes, considérent aussi comme un but essentiel de l'imamat l'explication de la Loi et l'autorité religieuse après le Prophète Muhammad (s).[57] Le grand ayatollah Kâshf al-Ghitâ argumenta que de même qu'un fondateur des préceptes divines est rationnellement nécessaire pour les connaître, une personne qui explique ces lois est aussi nécessaire, et que l'absence de l'un ou l'autre conduit à l'ignorance des préceptes et ordre divin.[58]
De plus, de nombreux versets coraniques et hadiths prophétiques ambigus nécessitent quelqu'un qui en connaisse les détails et les sens cachés pour les expliciter.[59]

La préservation de la religion est une autre fonction vitale de l'Imamat.[60] L'Imam préserve ainsi la religion de changer ou d'être altérée. En son absence, le temps, les ennemis, les interprétations erronées, etc. risqueraient d'éloigner les gens de l'enseignement authentique. Et comme la compréhension du Coran par d'autres risque l'erreur, il faut quelqu'un dont la compréhension soit infaillible et serve de référence pour discerner les erreurs d'interprétation ; et l'Imam infaillible (a) comme le successeur du noble Prophète (a) est cette personne.[61]

Imamat du Prince des croyants l’Imam Ali (a)

Selon la vision chiite, l'Imam Ali (a) est le successeur immédiat du Prophète Muhammad (s) et l'Imam après lui.[62] Pour prouver cela, des versets coraniques comme le verset d’at-Tablîgh, le verset de la Wilaya, le verset d’al-Mawadda, le verset d’Ulu al-Amr, le verset de Ikmâl ad-Dîn, le verset d’at-Tathîr et le verset d’as-Sâdiqîn sont invoqués.[63]

‘Allama al-Hillî dans le lvire « Nahj al-Haqq wa Kashf as-Sidq » cita 84 versets pour prouver l'Imamat et la succession du Prince des croyants Ali (a) après l’Envoyé de Dieu (s).[64] Il existe de la part du Prophète (s) des énoncés explicites et clairs désignant l'Imam Ali (a) comme Imam et successeur immédiat. Ils s'appuient sur des hadiths Mutawâtir[Note 3] rapportés dans les sources chiites et sunnites, comme le hadith de Ghadir, le hadith d’al-Manzila et le hadith d’ath-Thaqalayn.[65]

tout le monde accepte aussi, en se basant sur de nombreux hadiths et rapports historiques, que l'Imam Ali (a) était après le Prophète (s) le meilleur des gens en science, courage, justice et toutes les vertus, et c’est pourquoi que les chiites croient que le Commandeur des croyants Ali (a) est le seul parmi les compagnons à mériter la succession du Prophète Muhammad (s).[66]

Imamat des autres Imams chiites

Article connexe : Imamat de douze Imams.

Conformément à la déclaration explicite du Prophète Muhammad (s) les chiites croient, après l'Imam Ali (a), l'Imamat est passé à l'Imam al-Hasan al-Mujtabâ (a), puis à l'Imam al-Husayn (a), puis aux neuf enfants de celui-ci, à savoir l'Imam as-Sajjâd (a), l'Imam al-Bâqir (a), l'Imam as-Sâdiq (a), l'Imam al-Kâzim (a), l'Imam ar-Ridâ (a), l'Imam al-Jawâd (a), l'Imam al-Hâdî (a), l'Imam al-Hasan al-‘Askarî (a) et l'Imam al-Mahdi (a) comme le dernier Imam qui est vivant à présent.[67]

Pour prouver leur Imamat, les théologiens imamites invoquent le hadith des Douze Califes[68] ainsi que des hadiths Mutawâtir désignant spécifiquement et individuellement chaque Imam.[69] De plus, l'infaillibilité et la supériorité font partie selon eux des conditions de l'Imam (a), et d'après les hadiths, les Imams (a) après le Prince des croyants Ali (a) étaient infaillibles et supérieurs en science et vertus aux hommes.[70]

Différence entre la prophétie et l’Imamat

Certains critiquent les chiites en disant que les chiites ne croient pas que le Prophète Muhammad (s) soit le dernier prophète, car ils croient aux Imams.

Alors qu’il y a une différence entre l’Imamat et la prophétie. Aucun chiites ne croit pas que les Imams soient des prophètes.

D’après tous les musulmans, surtout les chiites, le Prophète Muhammad (s) fut le dernier Prophète (s).

Les prophètes reçoivent la révélation divine et certains prophètes, comme le Prophète Muhammad (a) ont un livre céleste spécial et apportent une nouvelle religion. Mais la responsabilité des Imams et leur statut sont tout à fait différents.

A propos de cette question, l’Ayatollah Ja’far Subhânî dit :

« Un prophète reçoit la révélation divine et entend la parole de Dieu. Certains prophètes apportèrent une nouvelle religion et d’autres propagèrent la religion des prophètes précédents. Mais les Imams, sont les dépôts du savoir des prophètes. Ils ne reçoivent pas la révélation divine. Mais ils l’ont appris auprès du Prophète Muhammad (a) ».[71]

Lire aussi

De nombreux livres et articles à divers langues sont écrits concernant la question de l’Imamat en particulière l’Imamat des Ahl al-Bayt (a) y compris :

  • « Al-Ifsâh fi al-Imâma » de cheikh al-Mufîd : l'auteur y traite de questions comme la définition de l'Imamat et la nécessité de connaître l'Imam, établit l'Imamat de l'Imam Ali (a) et sa supériorité auprès de Dieu et du Prophète (s), réfute les prétentions au califat d'Abu Bakr et son mérite supposé, l'absence d'unanimité sur le califat d'Abû Bakr, etc.[72]
  • « Minhâj al-Karâma fî Ma‘rifat al-Imama » de ‘Allâma al-Hillî : l'auteur y expose d'abord des questions générales sur l'Imamat, puis établit l'Imamat et la succession immédiate de l'Imam Ali (a) et des autres onze Imams (a).[75]

Voir aussi

Note

  1. « Demande[-leur encore] : « Parmi vos Associés, qui dirige vers la Vérité ? » Dis[-leur] : « Allah [seul] dirige vers la Vérité. Eh quoi ! Celui qui dirige vers la Vérité est-Il plus digne d'être suivi ou bien [vaut-il mieux suivre] ce qui ne dirige qu'autant qu'il est dirigé ? Qu'avez-vous donc ? Comment pouvez-vous juger [ainsi] ? » ﴾35﴿
  2. « Ou bien celui qui est dévotieux (qânit}, durant les heures de la nuit, prosterné et en vigile, sur ses gardes touchant la [Vie] Dernière et espérant la miséricorde de son Seigneur. Demande : « Sont-ils égaux ceux qui savent et ceux qui ne savent point ? » Seuls réfléchissent ceux doués d'esprit. » ﴾9﴿
  3. Les hadiths Mutawâtir sont des hadiths rapportés par de multiples chaînes de transmission et individus différents, en un tel nombre qu'ils apportent une certitude sur l'authenticité de hadith.

Références

  1. Shahristânî, Al-Milal wa an-Nihal, vol 1, p 24 ; Mîlânî, « Muqaddama », dans le livre Dalâ’il as-Sidq écrit par Muhammad Husayn Muzaffar, p 26
  2. Subhânî, Khudâ wa Imâmat, p 9 ; Tâhirzâdi, Mabânî Nazarî Nabuwwat wa Imâlat, p 75
  3. Mîlânî, Al-Imâma fî Ahamm al-Kutub al-Kalâmîyya wa ‘Aqîdat ash-Shî‘at al-Imâmîyya, p 22
  4. At-Taftâzânî, Sharh al-Maqâsid, vol 5, p 232 ; Al-Jurjânî, Sharh al-Mawâqif, vol 8, p 344
  5. Ayatollah Subhânî, Buhûth fî al-Milal wa an-Nihal, vol 1, p 295 - 296
  6. Kâshif al-Ghitâ’, Asl ash-Shî‘a wa Usûluhâ, p 221
  7. Kâshif al-Ghitâ’, Asl ash-Shî‘a wa Usûluhâ, p 212
  8. Kâshif al-Ghitâ’, Asl ash-Shî‘a wa Usûluhâ, p 212
  9. ‘Allâma al-Hillî, Minhâj al-Kirâma, p 27
  10. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 1, p 491 - 492
  11. Kulaynî, Usûl al-Kâfî, v 1 p 133, 134, 149, 151
  12. Le Coran, Sourate al-Mâ’ida, v 3
  13. Al-‘Allâma al-Amînî, Al-Ghadîr, v 1 p 230 - 236
  14. Le Coran, Sourate al-Mâ’ida, v 67
  15. Al-‘Allâma al-Amînî, Al-Ghadîr, v 1 p 214 - 223
  16. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 1, p 471 - 473
  17. Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 6, p 15 ; ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 11, p 305 et 327 - 328
  18. At-Tabarî, Tâfsîr Tabarî, vol 16, p 357
  19. Al-Muhaqqiq al-Lâhîjî, Gawhar murâd, p 462
  20. Al-Bahrânî, Qawâ‘id al-Marâm, p 174 ; Fâdil al-Miqdâd, Sharh al-Bâb al-Hâdî ‘Ashar, p 40 ; ‘Allâma al-Majlisî, Haqq al-Yaqîn, vol 1, p 36
  21. Al-Âmidî, Abkâr al-Afkâr fî Usûl ad-Dîn, vol 5, p 121
  22. At-Taftâzânî, Sharh al-Maqâsid, vol 5, p 232 ; Al-Jurjânî, Sharh al-Mawâqif, vol 8, p 345
  23. Ad-Damayjî, Al-Imâmat al-‘Uzmâ ‘Inda Ahl as-Sunna wa al-Jamâ‘a, p 28
  24. Makârim Shîrâzî, Payâm Qur’ân, vol 9, p 20
  25. At-Tustarî, Ihqâq al-Haqq wa Izhâq al-Bâtil, vol 2, p 300
  26. Ad-Damayjî, Al-Imâmat al-‘Uzmâ ‘Inda Ahl as-Sunna wa al-Jamâ‘a, p 45 - 46 ; Rabbânî Gulpâyigânî, Darâmadî bar Shî‘a Shinâsî, p 217
  27. ‘Allâma al-Majlisî, Haqq al-Yaqîn, vol 1, p 36 ; ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 490
  28. ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 490 ; Al-Bahrânî, Qawâ‘id al-Marâm, p 175
  29. ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 490
  30. At-Taftâzânî, Sharh al-Maqâsid, vol 5, p 235 ; Al-Jurjânî, Sharh al-Mawâqif, vol 8, p 345 ; Khâji Nasîr ad-Dîn at-Tûsî, Talkhîs al-Muhassal, p 406 ; Khâji Nasîr ad-Dîn at-Tûsî, Qawâ‘id al-‘Aqâ’id, p 110
  31. Al-Bahrânî, Qawâ‘id al-Marâm, p 175 ; ‘Allâma al-Majlisî, Haqq al-Yaqîn, vol 1, p 36 ; ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 490
  32. ‘Allâma Mutaharî, Majmû‘i thâr, vol 4, p 311
  33. Al-Bahrânî, Qawâ‘id al-Marâm, p 175 ; Khâji Nasîr ad-Dîn at-Tûsî, Talkhîs al-Muhassal, p 426 ; Al-Muzaffar, Dalâ’il as-Sidq, vol 4, p 253
  34. Rabbânî Gulpâyigânî, Al-Qawâ‘id al-Kalâmîyya, p 106 ; Fakhr ad-Dîn Râzî, Al-Muhassal, p 481 - 482
  35. Rabbânî Gulpâyigânî, Al-Qawâ‘id al-Kalâmîyya, p 114 - 116
  36. Khâji Nasîr ad-Dîn at-Tûsî, Talkhîs al-Muhassal, p 426
  37. Al-Bahrânî, Qawâ‘id al-Marâm, p 175 ; Khâji Nasîr ad-Dîn at-Tûsî, Talkhîs al-Muhassal, p 426
  38. Taftâzânî, Sharh al-Maqâsid, v 5 p 239
  39. Al-‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, v 23 p 76 - 95 ; Ahmad b. Hanbal, Musnad Ahmad b. Hanbal, v 12 p 277 et v 13 p 188
  40. Al-Bahrânî, Qawâ‘id al-Marâm, p 174
  41. ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 492 ; Cheikh Mufîd, Awâ’il al-Maqâlât, p 39
  42. ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 492 - 494 ; Sha‘rânî, Sharh Tajrîd al-I‘tiqâd, p 510 - 511
  43. Al-Bahrânî, Qawâ‘id al-Marâm, p 180
  44. ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 495 ; Cheikh Mufîd, Awâ’il al-Maqâlât, p 39 - 40 ; Fâdil al-Miqdâd, Irshâd at-Tâlibîn, p 336
  45. Al-Bahrânî, Qawâ‘id al-Marâm, p 180 ; ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 495
  46. ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 495 ; Al-Muzaffar, Dalâ’il as-Sidq, vol 4, p 234 ; Fâdil al-Miqdâd, Irshâd at-Tâlibîn, p 336
  47. Al-Bahrânî, Qawâ‘id al-Marâm, p 181 ; ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 495 ; Al-Muzaffar, Dalâ’il as-Sidq, vol 4, p 234
  48. ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 496 ; Sha‘rânî, Sharh Fârsî Tajrîd al-I‘tiqâd, p 513
  49. ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 496 ; Sha‘rânî, Sharh Fârsî Tajrîd al-I‘tiqâd, p 513
  50. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 23, p 68 - 69 ; Al-Hâ’irî, Al-Imâmat wa Qîyâdat al-Mujtama‘, p 64 - 65
  51. ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 495 ; Sha‘rânî, Sharh Fârsî Tajrîd al-I‘tiqâd, p 513
  52. ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 495 - 496 ; Sha‘rânî, Sharh Fârsî Tajrîd al-I‘tiqâd, p 513 - 514
  53. Al-Qâdî ‘Abd al-Jabbâr, Al-Mughnî, vol 1, p 39 ; At-Taftâzânî, Sharh al-‘Aqâ’id an-Nasafîyya, p 97 ; ‘Allâma al-Hillî, Al-Fayn, p 26 - 29
  54. Al-Qâdî ‘Abd al-Jabbâr, Al-Mughnî, vol 1, p 39 ; Al-Qâdî ‘Abd al-Jabbâr, Sharh al-Usûl al-Khamsa, p 509
  55. At-Taftâzânî, Sharh al-‘Aqâ’id an-Nasafîyya, p 97 ; Al-Bâqalânî, Tamhîd al-Awâ’il wa Talkhîs ad-Dalâ’il, p 477 - 478
  56. ‘Allâma al-Hillî, Al-Fayn, p 26 - 29
  57. Al-Bahrânî, Qawâ‘id al-Marâm, p 178 ; ‘Allâma Mutahharî, Imâmat wa Rahbarî, p 29 - 32
  58. Kâshif al-Ghitâ’, Kashf al-Ghitâ’, vol 1, p 64
  59. Kâshif al-Ghitâ’, Kashf al-Ghitâ’, vol 1, p 64
  60. Al-Muzaffar, Dalâ’il as-Sidq, vol 4, p 217
  61. Al-Muzaffar, Dalâ’il as-Sidq, vol 4, p 217
  62. Cheikh Mufîd, Awâ’il al-Maqâlât, p 39 - 40 ; Sayyid al-Murtadâ, Ash-Shâfî fî al-Imâma, vol 4, p 311
  63. Fâdil al-Miqdâd, Irshâd at-Tâlibîn, p 341 ; ‘Allâma al-Hillî, Nahj al-Haqq wa Kashf as-Sidq, p 172 - 175
  64. ‘Allâma al-Hillî, Nahj al-Haqq wa Kashf as-Sidq, p 172 - 211
  65. Al-‘Allâmat al-Amînî, Al-Ghadîr fî al-Kitâb wa as-Sunna wa al-Adab, vol 1, p 152 - 184 ; vol 3, p 200 - 201 ; vol 7, p 125 ; vol 10, p 259
  66. Al-Bahrânî, Qawâ‘id al-Marâm, p 183 - 186 ; Fâdil al-Miqdâd, Irshâd at-Tâlibîn, p 352 - 374
  67. ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 397 ; Cheikh as-Sadûq, Al-I‘tiqâdât, p 93 ; ‘Allâma Tabâtabâ’î, Shî‘i dar Islâm, p 198 - 199
  68. Al-Bahrânî, Qawâ‘id al-Marâm, p 190 ; Cheikh as-Sadûq, Kamâl ad-Dîn, vol 4, p 180
  69. ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 539 ; Al-Bahrânî, Qawâ‘id al-Marâm, p 190 ; Fâdil al-Miqdâd, Irshâd at-Tâlibîn, p 375 ; Cheikh as-Sadûq, Kamâl ad-Dîn, vol 1, p 253
  70. ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 539 - 540 ; Fâdil al-Miqdâd, Irshâd at-Tâlibîn, p 374 - 375
  71. Subhânî, Al-Ilâhîyyât, v 4 p 39
  72. Cheikh Mufîd, Al-Ifsâh fi al-Imâma, p 79, p 90, p 131, p 139, p 229, p 231
  73. Sayyid al-Murtadâ, Ash-Shâfî fî al-Imâma, vol 1, p 33
  74. Cheikh Âqâ Buzurg at-Tihrânî, Adh-Dharî‘a, vol 13, p 8
  75. Husayn Mubârak, « Muqaddama », dans le livre Minhâj al-Kirâma, écrit par ‘Allâma al-Hillî, p 24 - 25