‘Arafât

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L’arrêt dans ‘Arafât au Jour de ‘Arafa

‘Arafât (en arabe : عرفات) ou ‘Arafa (en arabe : عرفة) est un terrain d’une superficie de 18 km carrés à l’est de La Mecque. L’arrêt dans ‘Arafât fait partie des piliers du hadj at-Tamattu‘ et les pèlerins doivent y rester du midi au coucher du soleil du 9e jour du mois de Dhi al-Hijja c’est-à-dire le Jour de ‘Arafa.
Selon un hadith du noble Prophète (s), il y a des péchés qui ne sont pardonnés qu’à ‘Arafa. L’Imam al-Husayn (a) récita l’invocation ‘Arafa à ce terrain.

Informations générales

Parcours de ‘Arafât jusqu’à la Mosquée al-Harâm

‘Arafât est un terrain large et plat à l’est de La Mecque avec une superficie de 18 km carrés. Aujourd’hui, il se situe à 23 km de La Mecque.[1]
Le mont ar-Rahma se trouve au nord-est de ‘Arafât[2] et pour cette raison, il est également nommé le mont ‘Arafât.[3]

D’après la loi islamique, le Haram de La Mecque ne comprend pas le terrain ‘Araffât.[4] Dans différentes périodes historiques, les limites et les frontières de ‘Arafât étaient toujours précisés avec des signes et des panneaux.[5]

Au temps de l’émigration du Prophète Abraham (a) avec son épouse Agar et son fils Ismaeil, un tribu nommé Jurhum habitait à ‘Arafât.[6] Certains géographes antérieurs présentèrent ‘Arafât comme un petit village.[7]

Nomination

Le mot « ‘Arafât » est le pluriel de « ‘Arafa ». Ainsi, chaque partie du terrain ‘Arafât s’appelle ‘Arafa et ‘Arafât est le nom de toute la zone.[8]
‘Arafa revient de la racine « ‘. R. F. » (عرف) qui a quelques sens : savoir et apprendre ; connaître ; avouer. Pour cela, il est dit des raisons différentes pour cette nomination :

  • ‘Arafa est le lieu de savoir :
D’après certains hadiths, lorsque l’ange Gabriel enseigna les rites du hadj au Prophète Abraham (a), il lui dit :
« Est-ce que tu as su tes rites ? » (أعرفْتَ مناسكك؟)
Le Prophète Abraham (a) répondit :
« Oui. »
Et ainsi, ce terrain fut nommé ‘Arafa ou ‘Arafât.[9]
  • Le lieu de connaître :
Certaines sources présentent ‘Arafât comme un lieu où le Prophète Adam (a) et Eve se rencontrèrent et se connurent.[10] Pour cette raison, il s’appela ‘Arafa ou ‘Arafât.
  • Le lieu d’avouer :
‘Arafât est un terrain où les musulmans avouent leurs péchés, s'en repentent et demandent pardon à Allah.[11]


Dans le verset 198 de la sourate al-Baqara, le Coran parle de ‘Arafât :

لَيْسَ عَلَيْكُمْ جُنَاحٌ أَن تَبْتَغُوا فَضْلًا مِّن رَّبِّكُمْ ۚ فَإِذَا أَفَضْتُم مِّنْ عَرَفَاتٍ فَاذْكُرُوا اللَّـهَ عِندَ الْمَشْعَرِ الْحَرَامِ ۖ وَاذْكُرُوهُ كَمَا هَدَاكُمْ وَإِن كُنتُم مِّن قَبْلِهِ لَمِنَ الضَّالِّينَ ﴿١٩٨﴾
Nul grief à vous faire, si vous recherchez une faveur de votre Seigneur [durant les cérémonies du Pèlerinage]. Quand vous déferlez ('afâḍa) depuis 'A'rafa, invoquez Allah, au Sanctuaire Sacré. Invoquez-Le pour prix qu'Il vous a dirigés, quoique avant cela, en vérité, vous ayez certes été parmi les Egarés ! ﴾198﴿
Coran, S II, Verset 198 ; Traduction de Régis Blachère

Importance

‘Arafât est parmi les lieux saints de l’islam.[12] L’arrêt dans ce terrain fait partie des piliers (Rukn) du hadj at-Tamattu‘. Il est obligatoire pour les pèlerins de s’y arrêter du déclin du soleil au coucher du soleil du Jour de ‘Arafa, c’est-à-dire le 9e jour du mois de Dhi al-Hijja.[13]

A l’époque préislamique, les gens de La Mecque négligeaient de s'arrêter à ‘Arafât en disant que nous sommes des gens du haram divin et nous n’en sortons pas.[14] Selon certains hadiths de recueils de hadith des sunnites, le Prophète Muhammad (s) faisait ce rite même avant sa prophétie.[15]

Le Messager d’Allah (s) dit sur la grandeur de ‘Arafa : le coucher du soleil du jour de ‘Arafât, Dieu est fier les anges des gens qui sont présents à ‘Arafa et pardonne tous leurs péchés.[16] Dans un autre hadith, il dit :

« Il y a des péchés qui ne sont pardonnés qu’à ‘Arafa. »

Aussi, l’Imam as-Sâdiq (a) dit :

« L’homme le plus pécheur parmi les gens de ‘Arafa est celui qui revient de ‘Arafa pensant que ses péchés ne sont pas pardonnés. »

Selon les hadiths qui parlèrent de Dahw al-Ard,[17] ‘Arafât à côté de la Kaaba et la plaine Minâ sont les lieux où la terre s’étendit de ces lieux et fut sorti de sous l'eau.[18]
‘Arafât est le terrain où l’Imam al-Husayn (a) récita l’invocation al-’Arafa. Il sortit de sa tente, sur le côté gauche du mont ar-Rahma et se mit à la réciter.

Voir aussi

Références

  1. Shurrâb, Al-Ma‘âlim al-Athîr fî as-Sunna wa as-Sîra
  2. Muhammad ibn Ali al-Baruwsawîyy, Awdah al-Masâlik ilâ Ma‘rifat al-Buldân wa al-Mamâlik, p 468 ; Ja‘farîyyân, thâr Islâmî Makki wa Madîni, p 131
  3. Al-Kurdîyy al-Makkîyy, At-Târîkh al-Qawîm, vol 1, p 492
  4. Cheikh as-Sadûq, Man lâ Yahduruh al-Faqîh, vol 2, p 464 ; Al-Harawîyy, Al-Ishârât ilâ Ma‘rifat az-Zîyârât, p 74
  5. Ja‘farîyyân, thâr Islâmî Makki wa Madîni, p 129 - 130 ; Ibn al-Faqîh, Al-Buldân, p 78 ; Muhammad ibn Ali al-Baruwsawîyy, Awdah al-Masâlik ilâ Ma‘rifat al-Buldân wa al-Mamâlik, p 468 ; Cheikh as-Sadûq, Man lâ Yahduruh al-Faqîh, vol 2, p 463
  6. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 1, p 288 - 289, 294
  7. Al-Istibsâr fî ‘Ajâ’ib al-Amsâr, p 35
  8. As-Sakhâwî, Al-Buldânîyyât, p 255
  9. Al-Azraqî, Akhbâr Makka, vol 1, p 67 ; Al-Fâkihîyy, Akhbâr Makka, vol 5, p 9
  10. As-Sakhâwî, Al-Buldânîyyât, p 255
  11. As-Sakhâwî, Al-Buldânîyyât, p 255
  12. Sabrî Bâshâ, Mawsû‘a Mir’ât al-Haramayn ash-Sharîfayn, vol 2, p 901
  13. Mûsawî Shâhrûdî, Jâmi‘ al-Fatâwâ Manâsik Hajj, p 173 - 174
  14. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 2, p 80
  15. ‘Abd al-Jabbâr, Al-Musnad al-Mawdû‘î al-Jâmi‘ li al-Kutub al-‘Ashra, vol 6, p 369 - 370
  16. An-Nûrî, Mustadrak al-Wasâ’il, vol 8, p 36
  17. le jour où la terre s’étendit
  18. Cheikh as-Sadûq, Man lâ Yahduruh al-Faqîh, vol 2, p 241