Ash‘ath b. Qays al-Kindî

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Ash‘ath b. Qays al-Kindî (mort en l'an 40 H) était l'un des commandants de l'armée de l'Imam Ali (a) lors de la bataille de Siffîn. Il a soutenu al-Hakamîyyat (le délégué) d'Abu Mûsâ al-Ash‘arî et a empêché la poursuite de la guerre contre Muawiya ibn Abi Sufyan. Ash‘ath a joué un rôle dans l'arrêt de la bataille de Siffîn et s'est opposé à la nomination de Abd Allah b. Abbas comme le délégué de Koufa par l'Imam Ali (a) et les Irakiens, suggérant à la place la nomination d'Abu Mûsâ al-Ash‘arî. Après la bataille de Nahrawân, lors de laquelle l'Imam Ali (a) a cherché à combattre Muawiya, Ash‘ath s'est opposé à la guerre contre lui sous prétexte de fatigue de la guerre, ce qui a affaibli le moral des soldats et conduit l'Imam Ali (a) à abandonner la guerre contre Muawiya.

Selon les rapports historiques, Ash‘ath était au courant de l'evénement du martyre de l'Imam Ali (a) et selon un hadith de l'Imam as-Sâdiq (a), il a également joué un rôle dans son martyre. Il était un grand chef de la tribu Kinda et un agent de Uthman ibn Affan et de l'Imam Ali (a) en Azerbaïdjan.

Muhammad et Qays, qui ont joué un rôle dans le martyr de l'Imam al-Husayn (a), ainsi que Ja‘da, la femme de l'Imam al-Hasan al-Mujtabâ (a) qui, poussée par Muawiya, a contribué à son martyre, étaient des enfants d'Ash‘ath b. Qays al-Kindî.

Biographie

Ash‘ath b. Qays al-Kindî était l'un des membres de la tribu Kinda et originaire de Hadhramaut au Yémen.[1] Certains historiens le connaissent sous le nom de Ma‘dî Karib et lui ont attribué le surnom d'Ash‘ath, qui signifie "cheveux bouclés", et le titre d'Abu Muhammad.[2] En l'an 10 de l'Hégire lunaire,[3] il est allé à Médine avec des membres de sa tribu et s'est converti à l'islam.[4] Il est donc considéré comme un compagnon du Prophète (s) et sa biographie figure est mentionné dans les sources qui ont écrit ur la biographie des Compagnons du Prophèt (s).[5] De plus, il est rapporté dans des hadiths de sources sunnites telles que Sahîh al-Bukhârî[6] et Sahîh Muslim qu'il a transmis des paroles du Prophète (s).[7]

Après le décès du Prophète (s), Ash‘ath s'est abstenu de prêter serment d'allégeance à Abu Bakr.[8] Abu Bakr a envoyé des soldats au Yémen pour capturer Ash‘ath et le ramener à Médine. Ensuite, Abu Bakr l'a libéré et a arrangé le mariage de sa sœur, Umm Farwa, avec Ash‘ath.[9]

Pendant le règne d'Umar ibn Khattab, Ash‘ath a participé à la bataille de Yarmûk, à la conquête de l'Irak[10] et à la bataille de Qâdisîyya,[11] et s'est installé à Koufa.[12] Il a également agi en tant qu'agent de Uthman ibn Affan en Azerbaïdjan[13] et est resté à ce poste pendant le règne de l'Imam Ali (a).[14] Selon Ibn Habîb, historien du troisième siècle de l'hégire lunaire, Ash‘ath était présent dans l'armée de l'Imam Ali (a) lors de la bataille de Jamal,[15] mais une lettre de l'Imam Ali (a) indique qu'il n'était pas présent lors de cette bataille.[16]

Ash‘ath est mort à l'âge de 63 ans.[17] Sa mort est enregistrée en l'an 40[18] ou 42 de l'Hégire lunaire.[19] Il est rapporté que l'Imam al-Hasan al-Mujtabâ (a) a fait la prière mortuaire sur lui après sa mort.[20]

Jouer un rôle dans l'arrêt de la bataille de Siffîn

Ash‘ath a participé à la bataille de Siffîn sous le commandement de l'Imam Ali (a) et était responsable de la direction des tribus de Kinda et Rabî'a dans l'armée.[21] Selon le rapport de Nasr b Muzâhim, l'Imam Ali (a) lui a retiré le commandement de ces tribus et l'a confié à Hasân b Makhdûj, mais certains des compagnons yéménites de l'Imam Ali (a) n'ont pas approuvé cette décision, ce qui a créé des dissensions parmi les troupes de l'Imam Ali (a). Muawiya a tenté de rallier Ash‘ath de son côté, mais l'Imam Ali (a) lui a confié le commandement de l'aile droite de l'armée.[22] Lorsque les troupes de Muawiya ont bloqué le passage du fleuve Euphrate, Ash‘ath a réussi à les repousser et à les empêcher de prendre le contrôle de la zone.[23]

Selon les sources historiques, lors de la nuit d'al-Harîr, où de nombreux soldats ont été tués et où la victoire de l'armée de l'Imam Ali (a) était proche,[24] Ash‘ath n'a pas été favorable à la poursuite de la guerre.[25] Après avoir été informé de point de vue d'Ash‘ath, Muawiya a ordonné que des copies du Coran soient attachées aux lances et a demandé que l'Arbitrage soit reconnue.[26] Après que les troupes de Muawiya ont attaché des copies du Coran aux lances, Ash‘ath a protesté auprès de l'Imam Ali (a)[27] et lui a demandé d'accepter l'offre de Muawiya d'un appel au Livre d'Allah.[28] Il est dit qu'avant la bataille de Siffîn, lorsqu'une lettre de l'Imam Ali (a) est parvenue à Ash‘ath, il a décidé de rejoindre Muawiya, mais ses partisans l'en ont dissuadé.[29]

Soutenir l'Arbitrage d'Abu Mûsâ Ash‘arî

Lors de la bataille de Siffîn, Ash‘ath a préféré l'opinion de Muawiya sur le fait de choisir un Hakam (arbitre) de Syrie et un autre d'Irak[30] Il s'est opposé à Abd Allah b. Abbas en tant que Hakam au nom de l'Imam Ali (a) et des Irakiens, et il lui-même a suggéré Abu Mûsâ al-Ash‘arî.[31] Selon al-Ya'qûbî, un historien du 3ème siècle de l'hégire lunaire, lorsque les représentants des deux armées rédigeaient le traité de paix, il y avait une dispute sur le titre d'Amîr al-Mu'minîn pour l'Imam Ali (a) et Ash‘ath ont exigé qu'il soit effacé du traité de paix.[32]

Ash‘ath croyait qu'avant de reprendre la guerre contre Muawiya, il fallait combattre les Kharijites de Nahrawan,[33] mais après la bataille de Nahrawân, où l'Imam Ali (a) avait appelé ses partisans à se battre contre Muawiya, il a utilisé la fatigue de la guerre comme prétexte pour ne pas y participer. On dit qu'il a également exercé une influence sur l'armée d'Imam Ali et que c'est pour cette raison que l'Imam Ali (a) s'est retiré de la guerre contre Muawiya et est retourné à Koufa.[34]

Accompagnement d'Ibn Muljam dans le meurtre de l'Imam Ali (a)

Selon des sources historiques, Ash‘ath était au courant du complot visant à assassiner l'Imam Ali (a). Selon al-Ya'qûbî, lorsque Ibn Muljam est allé d'Egypte à Koufa pour tuer l'Imam Ali (a), il est resté un mois chez Ash‘ath et a préparé son épée.[35] Selon un rapport, Ash‘ath a demandé à Ibn Muljam de commettre l'assassinat avant l'aube afin de ne pas être déshonoré devant le peuple.[36] Après le coup d'épée d'Ibn Muljam, Ash‘ath a envoyé son fils Qays pour faire un rapport sur l'état de l'Imam Ali (a).[37] D'après un hadith de l'Imam as-Sâdiq (a) indique également le rôle d'Ash‘ath dans le martyre de l'Imam Ali (a).[38] Cependant, il existe un rapport historique selon lequel Ash‘ath a informé l'Imam Ali (a) lorsqu'il a appris l'intention d'Ibn Muljam.[39]

Comme indiqué dans des sources historiques, Ash‘ath avait menacé d'assassinat l'Imam Ali (a)[40] On dit que l'Imam Ali (a) ne lui faisait pas confiance[41] et l'a traité d'hypocrite.[42]

Enfants

Certains des enfants et petits-enfants d'Ash‘ath sont :

Références

  1. Ibn ‘Abd al-Barr, Al-Istî‘âb, vol 1, p 133
  2. Ibn Hajar al-‘Asqalânî, Al-Isâba, vol 1, p 239 ; Ibn al-Athîr al-Jazarî, Usd al-Ghâba, vol 1, p 118
  3. Ibn al-Athîr al-Jazarî, Usd al-Ghâba, vol 1, p 118
  4. Ibn ‘Abd al-Barr, Al-Istî‘âb, vol 1, p 133
  5. Ibn ‘Abd al-Barr, Al-Istî‘âb, vol 1, p 133 ; Ibn Hajar al-‘Asqalânî, Al-Isâba, vol 1, p 239 et 240 ; Ibn al-Athîr al-Jazarî, Usd al-Ghâba, vol 1, p 118 et 119
  6. Muhammad ibn Ismâ‘îl al-Bukhârî, Sahîh al-Bukhârî, vol 9, p 8, Bâb al-Qasâma
  7. Ibn Hajar al-‘Asqalânî, Al-Isâba, vol 1, p 239
  8. Ibn Qutayba ad-Diynawarî, Al-Ma‘ârif, p 334
  9. Ibn Hajar al-‘Asqalânî, Al-Isâba, vol 1, p 239 ; Ibn al-Athîr al-Jazarî, Usd al-Ghâba, vol 1, p 118 ; Khalîfat ibn al-Khayyât, Târîkh Khalîfa, p 60 - 61
  10. Ibn ‘Abd al-Barr, Al-Istî‘âb, vol 1, p 134
  11. Ad-Dînawarî, Al-Akhbâr at-Tuwâl, p 120
  12. Ibn ‘Abd al-Barr, Al-Istî‘âb, vol 1, p 134
  13. Ad-Dînawarî, Al-Akhbâr at-Tuwâl, p 156
  14. Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 200
  15. Ibn Habîb, Al-Muhabbar, p 291 - 292
  16. Al-Minqarî, Waq‘at Siffîn, p 20 - 21
  17. Ibn Hajar al-‘Asqalânî, Al-Isâba, vol 1, p 240
  18. Ibn al-Athîr al-Jazarî, Usd al-Ghâba, vol 1, p 119 ; Khalîfat ibn al-Khayyât, Târîkh Khalîfa, p 120 ; Ibn Qutayba ad-Diynawarî, Al-Ma‘ârif, p 334
  19. Ibn al-Athîr al-Jazarî, Usd al-Ghâba, vol 1, p 119
  20. Ibn ‘Abd al-Barr, Al-Istî‘âb, vol 1, p 134 ; Ibn al-Athîr al-Jazarî, Usd al-Ghâba, vol 1, p 119
  21. Al-Minqarî, Waq‘at Siffîn, p 137
  22. Al-Minqarî, Waq‘at Siffîn, p 139 - 140
  23. Al-Minqarî, Waq‘at Siffîn, p 165 - 167
  24. Al-Minqarî, Waq‘at Siffîn, p 477 - 480
  25. Al-Minqarî, Waq‘at Siffîn, p 480
  26. Al-Minqarî, Waq‘at Siffîn, p 480 - 481 ; Ad-Dînawarî, Al-Akhbâr at-Tuwâl, p 188 - 189
  27. Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 188 - 189
  28. Al-Minqarî, Waq‘at Siffîn, p 482
  29. Al-Minqarî, Waq‘at Siffîn, p 21
  30. Al-Minqarî, Waq‘at Siffîn, p 499
  31. Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 189
  32. Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 189
  33. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 5, p 82
  34. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 5, p 89 ; Ath-Thaqafî al-Kûfî, Al-Ghârât, vol 1, p 24 - 25 ; Ad-Dînawarî, Al-Akhbâr at-Tuwâl, p 211 ; Ibn al-‘Adîm, Bughyat at-Talab fî Târîkh Halab, vol 4, p 1911
  35. Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 212
  36. Ibn Sa‘d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 3, p 26
  37. Ibn Sa‘d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 3, p 27
  38. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 8, p 167, hadîth 187
  39. Al-Mubarrid, Al-Kâmil fî al-Lughat wa al-Adab, vol 2, p 146
  40. Adh-Dhahabî, Siyar A‘lâm an-Nubalâ’, vol 2, p 40 - 41 ; Abu al-Faraj al-Isfahânî, Maqâtil at-Tâlibîyyîn, p 48
  41. Bahrâmîyân, Dâ’irat al-Ma‘ârif Buzurgi Islâmî, « Ash‘ath b. Qays al-Kindî », vol 9, p 48
  42. Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, sermon 19
  43. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 5, p 263 - 264
  44. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 5, p 367
  45. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 5, p 369
  46. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 8, p 167, hadîth 187
  47. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 5, p 425
  48. Abu al-Faraj al-Isfahânî, Maqâtil at-Tâlibîyyîn, p 80
  49. Ad-Dînawarî, Al-Akhbâr at-Tuwâl, p 316 - 324