Abd Allah b. Ja‘far b. Abî Talib

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Abd Allah b. Ja‘far b. Abî Talib (en arabe : عبدالله بن جعفر بن أبي طالب) était le gendre de l’Imam Ali (a) et l’époux de Sayyida Zaynab (a). Il est le premier musulman qui naquit à Abyssinie. Abd Allah accompagné de ses parents émigra à Médine en l’an 7 h.
Il participa aux batailles de Jamal et de Siffîn en soutien à l’Imam Ali (a) et après le martyre du Commandeur des croyants (a), était attaché l’Imam al-Hasan (a) jusqu’au traité de paix de l’Imam (a) avec Muawiya.
Il n’était pas présent dans l’événement de Karbala. Mais, son épouse, Sayyida Zaynab (a) et ses fils allèrent à Karbala avec l’Imam al-Husayn (a). Dans cet événement, la Dame Zaynab (a) fut capturée et leur deux fils nommés ‘Awn et Muhammad furent tombés en martyre. Ils avaient également d’autres enfants qui furent tombés en martyre dans l’événement d’al-Harra.
Il était si généreux qu’il fut devenu sous le titre de la « mer de générosité ». Il était l’un des quatre généreux[1] parmi les hachémites. Abd Allah décéda à Médine en 80 h.

Lignée

Abd Allah le fils de Ja‘far b. Abî Talib b. Abd al-Muttalib et de Asmâ’ bt. ‘Umays et le gendre de l’Imam Ali (a) faisait partie des compagnons du Prophète Muhammad (s), du Commandeur des croyants (a), de l’Imam al-Hasan al-Mujtabâ (a) et de l’Imam al-Husayn (a)[2]
Son père, Ja‘far, était aussi parmi les Sahaba et fut tombé en martyre dans la bataille de Mûta.

Enfance

Dans la deuxième émigration des musulmans à Abyssinie, Ja‘far b. Abî Talib amena sa femme, Asmâ’, avec lui-même.[3] Parmi les musulmans, Abd Allah était le premier qui naquit à Abyssinie.[4]
Après la bataille de Khaybar, il émigra avec sa famille en l’an 7 de l’hégire à Médine.[5]

Selon certains, lors du retour d’Abyssinie, Abd Allah avait 7 ans et au moment du décès du Prophète (s) avait 10 ans.[6] Ces rapports indiquent donc qu’il naquit en première année de l’hégire.[7] D’un autre part, après le martyre de son père, Ja‘far, dans la guerre de Mûta en 8 h, le Messager d’Allah (s) caressa Abd Allah et cela montre que Abd Allah était enfant à ce temps-là.[8]
Suite au martyre de son père, Abd Allah s’appela « Ibn Dhi al-Janâhayn » (le fils de celui qui a deux ailes) ; car le Prophète Muhammad (s) informa que Ja‘far a deux ailes avec lesquelles il vole dans le Paradis.[9]

Epouses et enfants

Abd Allah se maria avec la fille du Prince des croyants (a), Sayyida Zaynab (a). Le fruit de ce mariage fut quatre fils : Ali, Abbas, ‘Awn et Muhammad et une fille nommée Umm Kulthûm.[10] Après Sayyida Zaynab (a) et en temps de sa vie, Il épousa Laylâ bt. Mas‘ûd,[11] et après le décès de la Dame Zaynab (a), il se maria avec sa sœur, Umm Kulthûm.[12]

Décès

Fichier:قبر منسوب به بلال حبشی در قبرستان باب الصغیر دمشق.jpg
La tombe de Bilal, le muezzin du Prophète Muhammad (s) et celle de Abd Allah b. Ja‘far dans le cimetière Bâb as-Saghîr à Damas.

Il y a un désaccord sur le lieu et la date du décès de Abd Allah. Selon l'opinion la plus célèbre, il décéda en 80 h.[13] Les années 82 h,[14] 84 h, 85 h et 86 h sont également cités comme la date de son décès.
Il fut enterré dans la ville Médine et le gouverneur de Médine, Abân b. Uthman, fit la prière mortuaire sur lui et l’enterra.[15]
D’après un autre rapport, il décéda à al-Abwâ’, entre La Mecque et Médine, y fut enterré et sa prière de mort se fit par le calife omeyyade, Sulayma b. Abd al-Malik.[16] Mais apparemment, ce rapport le confondit avec un autre Abd Allah qui mourut en 99 h.[17]

À l’époque des califes

Selon le livre Futûh ash-Shâm (les conquêtes d’al-Cham), Abd Allah était présent aux conquêtes d’al-Cham.[18] Pendant le califat d’Uthman b. Affan et lors de l’exil d’Abû Dharr à Rabadha, Abd Allah suivit l’Imam Ali (a) et l’accompagna jusqu’en dehors de la ville.[19]

À l’époque de l’Imam Ali (a)

Abd Allah b. Ja‘far prêta allégeance avec l’Imam Ali (a)[20] et était présent à la plupart des événements de l’époque du Prince des croyants (a).[21] Il participa à la bataille de Jamal.[22] Dans la guerre de Siffîn, il était parmi les compagnons de l’Imam (a) et se chargea du présentiel des tribus Quraych, Banû Asad et Kinâna.[23] Aussi dans cette guerre à l’aide de Muslim b. ‘Aqîl, il commandait les infanteries de l’aile droite de l’armée du Commandeur des croyants (a).[24]
D’après certaines sources, la raison de l’acceptation de l’Arbitrage de la part de l’Imam Ali (a) était la protection de la vie des personnalités comme Abd Allah.[25]
Abd Allah était parmi les hommes qui témoignèrent de la fidélité des irakiens à l’engagement de l’Arbitrage.[26]

Il proposa à l’Imam Ali (a) de nommer Muhammad b. Abî Bakr (le frère utérin de Abd Allah) au lieu de Qays b. Sa‘d comme le gouverneur d’Egypte.[27]
Après le martyre de l’Imam Ali (a), Abd Allah était avec l’Imam al-Hasan et parmi ses compagnons.[28]

Appliquer la loi du Talion sur l’assassin de l’Imam Ali (a)

D’après le rapport d’Ibn Sa‘d et d’al-Mas‘ûdî, Abd Allah exécuta la peine égale à Ibn Muljam al-Murâdî, le meurtrier de l’Imam Ali (a).[29]
Mais, ce rapport est contre la commune réputation selon laquelle c’était l’Imam al-Hasan (a) qui exécuta la peine égale à Ibn Muljam. Même al-Mas‘ûdî, lui-même, dit dans un autre propos : al-Hasan a tué Abd ar-Rahmân b. Muljam.[30]
Alors, selon le consensus, l’Imam al-Hasan al-Mujtabâ appliqua la loi divine (al-Hadd) sur le meurtrier de son père.[31]

À l’époque du gouvernement de Muawiya

Fichier:Al-Baqi'.jpg
Cimetière d’al-Baqî‘ ; le numéro 5 est le mausolée de Abd Allah b. Ja‘far.

Avec le commencement du gouvernement de Muawiya, Abd Allah accompagné d’un groupe de Quraych alla chez Muawiya à Damas.[32] Muawiya détermina pour lui un million de dirhams par an et après Muawiya, Yazid le doubla.[33]

Abd Allah dépensait tout l’argent qu’il prit de Muawiya et de Yazid dans le chemin de Dieu avant la fin de l’année et après avoir terminé d’argents, il empruntait et les offrait.[34]
Muawiya le décrit comme le maître des hachémites, mais il disait toujours que c’est le titre spécial d’al-Hasanayn (a).
Muawiya respectait Abd Allah et les autres pour impressionner les chefs des musulmans ou pour diminuer la place des enfants de l’Imam Ali (a).[35]

De nombreuses vantardises avaient lieu entre Abd Allah et ‘Amr b. al-‘Âs et Yazid en présence de Muawiya.[36] Dans une réunion que l’Imam al-Hasan (a) et l’Imam al-Husayn (a) étaient présents, une dispute se produisit entre lui et Muawiya lorsque Abd Allah se mit à exprimer les vertus de l’Imam Ali (a) et des Ahl al-Bayt (a) et en mentionnant les noms de douze Imams (a) fit allusion à leur Imamat.[37]

À l'époque de l’Imam al-Husayn (a)

Abd Allah était opposé à la sortie de l’Imam al-Husayn (a) de La Mecque vers Koufa. Il envoya par ses deux fils ‘Awn et Muhammad une lettre à l’Imam (a) en lui disant que tu es le drapeau de la guidance et l’espoir des croyants et le mit en garde pour aller à Koufa.
Il alla chez ‘Amr b. Sa‘îd, le gouverneur de La Mecque et prit de lui le sauf-conduit pour l’Imam al-Husayn (a).[38]

Finalement, il ne participe pas à l’événement de Karbala, mais ses deux fils qui étaient avec l’Imam (a) (‘Awn et Muhammad) furent tombés en martyre à Karbala. Selon un rapport, son troisième fils nommé ‘Ubayd Allah était aussi présent à Karbala.[39]

Il y a des opinions différentes sur l'absence d’Abd Allah à l’événement Karbala :

  • Rajabî Dawânî, l'historien iranien contemporain, blâme Abd Allah pour ne pas accompagner l’Imam al-Husayn (a) et pour cette raison, il croit que Abd Allah ne méritait pas d’être époux de Sayyida Zaynab (a).[40]
  • Par contre, certains justifièrent son action en disant :
Il était un vieil homme.
Il était aveugle.
  • Certains considèrent qu’il avait une mission de la part de l’Imam al-Husayn (a) et pour cela, il resta à Médine.[41]

Événement d’al-Harra

Au cours de l’événement d’al-Harra, dans une lettre, Abd Allah demanda à Yazid de traiter les gens de Médine avec permissivité. Yazid l’accepta à condition qu’ils ne lui désobéissent pas.
Abd Allah écrivit aux têtes de Médine de ne pas s’opposer à l’armée de Yazid.[42]
Les deux autres fils de Abd Allah c’est-à-dire Abû Bakr et ‘Awn al-Asghar furent tombés en martyre dans cet événement.[43]

Serment d’allégeance à Abd Allah b. az-Zubayr

Carte du cimetière d’al-Baqî‘ et la tombe de Abd Allah b. Ja‘far

Selon le rapport d’al-Balâdhurî, après la mort de Yazid, Abd Allah fit allégeance à Abd Allah b. az-Zubyr.[44] Aussi, à l’époque du gouvernement de Abd al-Malik b. Marwân, il venait à sa cour à Damas.[45] Mais après, Abd al-Malik le traita avec malveillance et aux fins de vie, il vécut dans la pauvreté.[46]
Abd Allah demeura quelques années à Bassora, Koufa et al-Cham et à la fin, il choisit Médine comme lieu de résidence.[47]

Générosité

Abd Allah b. Ja‘far était connu sous le titre de « Bahr al-Jûd » (la mer de générosité).[48] Son nom est cité comme l’un des quatre généreux hachémites c’est-à-dire : l’Imam al-Hasan (a), l’Imam al-Husayn (a), Abd Allah b. Ja‘far et Abd Allah b. Abbas.[49]
Il est rapporté qu’une fois, il offrit ses vêtements qu'il porta à un pauvre.[50] Al-Balâdhurî, après le rapport du salaire annuel de Abd Allah de la part de Muawiya et de Yazid, rapporte qu’il était si généreux qu’avant la fin de l’année, il s’endettait pour le dépenser dans le chemin d’Allah.[51]

Il y a des poèmes[52] et de nombreux récits sur la générosité de Abd Allah.[53]

Rapporter le hadith

Abd Allah était parmi les rapporteurs de hadith du noble Prophète (s). Il rapporta également des hadiths du Commandeur des croyants (a) et de sa mère, Asmâ’ bt. ‘Umays.[54]

Voir aussi

Références

  1. L’Imam al-Hasan (a), l’Imam al-Husayn (a), Abd Allah b. Ja‘far et Abd Allah b. Abbas
  2. Ibn al-Athîr al-Jazarî, Usd al-Ghâba, vol 3, p 94 ; Al-Wâqidî, Al-Maghâzî, vol 2, p 766 - 767
  3. Al-Wâqidî, Al-Maghâzî, vol 2, p 766 - 767
  4. Ibn ‘Abd al-Barr, Al-Istî‘âb, vol 3, p 880 - 881
  5. Ibn Hishâm, As-Sîrat an-Nabawîyya, vol 4, p 11 - 24
  6. Ibn ‘Asâkir, Târîkh Madîna Damishq, vol 27, p 257 - 261
  7. Ibn Qutayba, Al-Ma‘ârif, p 206
  8. Al-Wâqidî, Al-Maghâzî, vol 2, p 766 - 767
  9. Ibn Sa‘d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 6, p 462 - 466
  10. Ibn Sa‘d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 8, p 340
  11. Ibn Sa‘d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 8, p 340
  12. Ibn Sa‘d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 8, p 338
  13. Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 277
  14. Khalîfat ibn al-Khayyât, At-Tabaqât, p 31
  15. Ibn al-Athîr al-Jazarî, Usd al-Ghâba, vol 3, p 200
  16. Ibn Qutayba, Al-Ma‘ârif, p 206
  17. Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 3, p 342
  18. Al-Wâqidî, Futûh ash-Shâm, vol 1, p 94
  19. Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 172
  20. Cheikh al-Mufîd, Al-Jamal wa an-Nusra li Sayyid al-‘Itra fî Harb al-Basra, p 107
  21. Ibn ‘Asâkir, Târîkh Madîna Damishq, vol 27, p 272
  22. Ibn ‘Asâkir, Târîkh Madîna Damishq, vol 27, p 272
  23. Ibn ‘Asâkir, Târîkh Madîna Damishq, vol 27, p 272
  24. Ibn ’A‘tham, Al-Futûh, vol 3, p 24
  25. al-Minqarî, Waq‘at Siffîn, p 530
  26. al-Minqarî, Waq‘at Siffîn, p 507
  27. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 4, p 554 - 555
  28. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 5, p 165
  29. Ibn Sa‘d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 3, p 28 - 29 ; Al-Mas‘ûdî, Murûj adh-Dhahab, vol 2, p 414 - 416
  30. Al-Mas‘ûdî, Murûj adh-Dhahab, vol 2, p 426
  31. Cheikh al-Mufîd, Al-Irshâd, vol 1, p 22
  32. Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 5, p 88
  33. Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol 6, p 297
  34. Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 2, p 45
  35. Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol 6, p 297 ; Mahdawîyân, Abd Allah b. Ja‘far b. Abî Talib, p 36
  36. Ibn ‘Asâkir, Târîkh Madîna Damishq, vol 27, p 265 - 266
  37. An-Nu‘mânî, Al-Ghayba, p 96 - 97 ; Cheikh at-Tûsî, Kitâb al-Ghayba, p 137 et 138
  38. At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, vol 5, p 387 et 388
  39. Abu al-Faraj al-Isfahânî, Maqâtil at-Tâlibîyyîn, p 91 - 92
  40. [https://www.yjc.ir/fa/news/5499008/%DA%86%D8%B1%D8%A7-%D9%87%D9%85%D8%B3%D8%B1-%D8%AD%D8%B6%D8%B1%D8%AA-%D8%B2%DB%8C%D9%86%D8%A8%D8%B3-%D8%A7%DB%8C%D8%B4%D8%A7%D9%86-%D8%B1%D8%A7-%D8%AF%D8%B1-%DA%A9%D8%B1%D8%A8%D9%84%D8%A7-%D9%87%D9%85%D8%B1%D8%A7%D9%87%DB%8C-%D9%86%DA%A9%D8%B1%D8%AF رجبی دوانی، «چرا همسر حضرت زینب(س) ایشان را در کربلا همراهی نکرد؟»، وكالة باشگاه خبرنگاران جوان للأنباء.
  41. عرب أبو زید آبادی، «عبد الله‌ بن جعفر و قيام كربلا»، 1388 ش.
  42. Ibn Sa‘d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 7, p 145
  43. ‘Allâma Shûshtarî, Qâmûs ar-Rijâl, vol 6, p 287
  44. Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 4, p 391
  45. Ibn ‘Asâkir, Târîkh Madîna Damishq, vol 27, p 248
  46. Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol 11, p 255
  47. Khalîfat ibn al-Khayyât, At-Tabaqât, p 29 - 31
  48. Ibn ‘Abd al-Barr, Al-Istî‘âb, vol 3, p 881
  49. Ibn ‘Anba, ‘Umdat at-Tâlib, p 36
  50. Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 277
  51. Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 2, p 45
  52. Ibn ‘Asâkir, Târîkh Madîna Damishq, vol 27, p 271 - 272
  53. Ibn ‘Abd al-Barr, Al-Istî‘âb, vol 3, p 882
  54. Ibn al-Athîr al-Jazarî, Usd al-Ghâba, vol 3, p 94