Hadith

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Une pièce de calligraphie du hadith : « Je suis la ville de la science », écrit à la main par Ghulam Husayn Amîrkhânî.

Hadith (en arabe : الحديث) est des paroles prononcées par le Prophète Muhammad (s) et les autres Ahl al-Bayt (a), ou qui rapportent leurs comportements et leurs actes. Le hadith, après le Coran, est la deuxième source pour la connaissance des enseignements religieux et a un rôle important dans la compréhension des musulmans de la religion et la formation des sciences islamiques, comme le fiqh, les règles du fiqh (Usûl al-Fiqh), la théologie et l'exégèse du Coran.

Au début, le processus d'enregistrement et de transmission des hadiths fut oral. Puis il devint écrit. L'écriture du hadith fut considérée comme le facteur le plus important dans la préservation et la transmission des hadiths des Infaillibles (a). L'écriture du hadith, après le Prophète muhammad (s) , à cause de la politique d'interdiction du hadith par les deux premiers califes, fut interdite ; mais cent ans plus tard, sur l'ordre d'Umar b. Abd al-Aziz, le huitième calife omeyyade, cette loi fut officiellement levée et l'écriture du hadith se répandit.

Cependant, les chiites, sur la recommandation des Imams (a), enregistraient les hadiths dès le début et le premier livre de hadith écrit dans l'islam fut le Livre d'Ali ou al-Jâmi‘a. Les étapes de la compilation du hadith chiite comprenaient l'enregistrement des hadiths, leur classification et organisation, puis leur compilation dans des recueils de hadiths.

Les sources les plus importantes de hadiths chiites imamites sont : « al-Kâfî » écrit par al-Kulaynî (d. 329 h / 940 c), « Man lâ Yahduruhu al-faqîh » écrit par cheikh as-Sadûq (305 - 381 h / 917 - 991 c), « Tahdhîb al-Ahkâm » et « al-Istibsâr » écrits par cheikh at-Tûsî (385 - 460 h / 995 - 1067 c). Ces livres sont connus sous le nom de Kutub al-Arba‘a signifiant les Quatre Livres.
« Al-Wâfî », écrit par al-Fayd al-Kâshânî (1007 - 1091 h / 1598 - 1680 c), « Bihâr al-Anwâr » écrit par ‘Allâma al-Majlisî (1037 - 1110 h / 1627 - 1698 c) et « Wasâ'il ash-Shî‘a » écrit par chekh al-Hurr al-‘Âmilî (1033 - 1104 h / 1623 - 1692 c) sont d'autres recueils de hadiths chiites qui furent écrits dans les siècles suivants.

Les sunnites commencèrent à compiler les hadiths du Messager de Dieu (s) dans la seconde moitié du deuxième siècle de l'Hégire. Au troisième siècle de l'Hégire, ils écrivirent les Six Livres (as-Sihâh as-Sitta) qui sont parmi les recueils de hadiths sunnites les plus célèbres : « Sahîh al-Bukhârî » (194 - 256 h / 809 - 870 c), « Sahîh Muslim » (204 - 261 h / 819 - 874 c), « Jâmi‘ at-Tirmidhî », « Sunan Abî Dâwûd », « Sunan an-Nisâ’î » et « Sunan Ibn Mâja ».

Le hadith a différents types dont al-Khabar al-Wâhid et al-Mutawâtir. Al-khabar al-Wâhid a lui-même quelques types comme as-Shîh, al-Hasan, al-Muwaththaq et ad-Da‘îf.
Les savants musulmans n'acceptent pas n'importe quel hadith. Ils considèrent comme preuve le hadith Mutawâtir, mais en ce qui concerne le hadith Wâhid, ils acceptent le hadith Wâhid accompagné de preuves produisant la certitude. Concernant le hadith Wâhid qui ne produit pas la certitude, il y a divergence d'opinions. La plupart des juristes chiites et sunnites l'acceptent s'il a été rapporté par une personne digne de confiance.
Des diverses sciences se formèrent pour examiner le degré d'authenticité des hadiths et leur classification et méthode de compréhension dont quelques-unes sont : Dirâyat al-Hadîth, Rijâl et Fiqh al-Hadîth.
Un hadith Mutawâtir est un hadith dont la chaîne de transmission comporte à chaque étage un nombre de rapporteurs de hadith tel qu'il est impossible qu'ils se soient concertés pour mentir. Et cela en engendre une certitude. À l'opposé du hadith Mutawâtir se trouve le khabar Wâhid qui comprend tout hadith autre que Mutawâtir.

Le hadith eut aussi beaucoup d'influence sur la littérature et les arts. On dit qu'il fut beaucoup utilisé dans la poésie arabe et persan. De même, il fut utilisé dans des arts comme la peinture et la calligraphie.

Importance et statut du hadith pour les musulmans

Le hadith désigne un terme rapportant les paroles, les actes ou les Taqrîr de l’Infaillible (a) c’est-à-dire le Prophète Muhammad (s), Sayyida Fatima Zahra (a) et les Douze Imams (a).[1] Comme les hadiths provenant du Messager d’Allah (s) et aussi, selon la croyance des chiites, des Imams (a).[2] D’après les écrits des savants musulmans, le hadith est aussi appelé « al-Khabar » (الخبر),[3] « ar-Riwâya » (الرواية)[4] et « al-Athar » (الأثر).[5]

Deuxième source de connaissance de la religion

Après le Coran, le hadith est la deuxième source des musulmans pour recevoir la législation. En outre, quantitativement, il est plus vaste qu'il englobe beaucoup plus d'enseignements religieux. Ainsi, l'apprentissage de la science du hadith est le prérequis et la base de l'ijtihad et de la déduction des préceptes de la loi islamique.[6]

Dépendance des sciences religieuses au hadith

Kâzim Mudîr-Shânihtchî, le spécialiste de hadith, écrivit dans son livre que toutes les sciences apparues en islam étaient basées sur le hadith et ne pouvaient atteindre la perfection sans le hadith : la science de l'exégèse du Coran, au début, ne comprenait que des hadiths. Le fiqh et ses règles (Usûl al-Fiqh allaient toujours de pair avec le hadith et dans la science du théologie et de la controverse entre les sectes islamiques, les hadiths de l’Envoyé de Dieu (s) déterminaient la véracité ou la fausseté d'une pensée. L'histoire et la biographie n'étaient rien d'autres que des hadith transmis par chaînes. Dans la littérature aussi, les paroles du Prophète (s) et des Ahl al-Bayt (a) étaient citées comme preuves.[7]

Histoire du hadith

Interdiction d'écrire le hadith

Le livre « al-Istibsâr » écrit par cheikh at-Tûsî, l’un des Quatre Livres du hadith chiite.
Article connexe : Interdiction des hadiths.

L'interdiction d'écrire le hadith désigne l'interdiction d'écrire et de transmettre les hadiths du Prophète Muhammad (s). Cela commença après le décès du Prophète (s) et du l’époque du califat d'Abû Bakr et d'Umar b. al-Khattâb[8] et continua pendant cent ans jusqu'à ce qu'Umar b. Abd al-Aziz, le huitième calife omeyyade, écrivit dans une lettre à Abû Bakr b. Hazm, le gouverneur de Médine, lui demandant d'écrire les hadiths du Messager d’Allah (s) disant qu’il craignait que la science et ses gens ne disparaissent.[9]

Les savants sunnites disent que les deux premiers califes interdirent la narration et l'écriture du hadith pour ces raisons : la possibilité de mélanger le hadith avec le Coran,[10] prévenir les divergences entre les musulmans[11] et la crainte que les gens ne se consacrent à autre chose qu'au Coran.[12]

Par contre, les savants chiites croient que la raison de l'interdiction du hadith était d'empêcher la diffusion des paroles du Prophète Muhammad (s) sur les vertus du Prince des croyants Ali (a) et de ses fils et sur leur Imamat.[13] L'interdiction d'écrire le hadith provoqua la falsification des hadiths,[14] la destruction des premiers textes du hadith,[15] l'émergence de différentes doctrines[16] et l'altération de la tradition du Messager de Dieu (s).[17]

Écriture du hadith

Le livre « Man lâ Yahduruhu al-Faqîh », de Shaykh al-Saduq, l'un des Quatre Livres du hadith chiite.
Article connexe : Écrire le hadith.

Selon les spécialistes de hadith, l'enregistrement et la transmission des hadiths étaient au début oraux puis devinrent écrits.[18] Ils considèrent l'écriture des hadiths du noble Prophète (s) et des Ahl al-Bayt (a) comme un facteur important dans la préservation des hadiths islamiques.[19] Les ulémas sunnites écrivirent aussi que l'écriture du hadith était le moyen le plus important de préserver le hadith et de le transmettre aux générations futures.[20]

D'après les hadiths, les Douze Imams chiites (a) recommandaient l'écriture du hadith.[21] Selon Sayyid Muhsin al-Amîn, le savant chiite, dans son livre « A‘yân ash-Shî‘a », les chiites compilèrent 6 600 livres de hadiths de l'époque du Commandeur des croyants l’Imam Ali (a) à celle de l'Imam al-‘Askarî (a).[22]

Ash-Shahîd ath-Thânî, l’un des savants chiites les pus grands, estimait que l'écriture du hadith était obligatoire, car de son temps, il n'y avait pas assez de livres religieux.[23]

Histoire de la compilation du hadith chiite

Le livre « Tahdhîb al-Ahkâm », écrit par cheikh at-Tûsî, l'un des Quatre Livre du hadith chiite.

Le hadith chiite traversa de nombreuses fluctuations. Certains chercheurs divisèrent ces évolutions en deux périodes : anciennes et modernes. La période ancienne couvre les cinq premiers siècles lunaires. Durant cette période, les Imams (a) prononcèrent les hadiths et leurs compagnons les écrivirent et les savants postérieurs les classifièrent jusqu'à ce que « les trois premiers grands spécialistes de hadith », c'est-à-dire cheikh al-Kulaynî (d. 329 h / 940c), cheikh as-Sadûq (305 - 381 h / 917 - 991 c) et cheikh at-Tûsî (385 - 460 h / 995 - 1067 c) les compilent dans les Quatre Livres.[24]

La période moderne va du début du sixième siècle de l’Hégire à l'époque contemporaine et les « compilations complémentaires » du hadith chiite y prirent forme. La période moderne est en fait le classement, le complément et l'analyse des œuvres des anciens.[25]

Période ancienne

La période ancienne se divise en quatre époques :

1. Époque de l'Imam Ali (a) à l’Imam as-Sajjâd (premier siècle h)

Durant cette période, à cause de la politique d'interdiction du hadith avec des motifs politiques des deux premiers califes et de la pression politique contre les chiites et de la pratique de la Taqîyya par les Ahl al-Bayt (a), le hadith n'était pas très répandu.[26] Cependant, des livres furent écrits durant cette époque dont « Kitâb Ali » (le Livre de Ali).[27] Ce livre est considéré comme le premier livre de hadith chiite.[28] Le livre « Nahj al-Balâgha », qui existait à l'époque sous forme de livres intitulés « Khutab Amîr al-Mu’minîn » (les sermons du Commandeur des croyants) » ou « Khutab Ali » (les sermons de Ali),[29] et le livre « Sahîfa as-Sajjâdîyya » sont d'autres livres de hadiths de cette époque.[30]

2. Époque de l'Imam al-Bâqir (a) et l'Imam as-Sâdiq (a) (deuxième siècle h)

Cette époque joua un rôle important dans la formation du hadith chiite et de précieux ouvrages de hadith y furent compilés.[31] Cette période fut celle de la compilation des sciences et de la levée de l'interdiction d'écrire le hadith. L'Imam Muhammad al-Bâqir (a) et l'Imam Ja‘far as-Sâdiq (a) profitèrent de cette occasion en organisant des séances publiques d'enseignement, des cours à domicile, des visites et débats ainsi que des séances privées d'enseignement du fiqh et du hadith, et influencèrent beaucoup la formation du fiqh et du hadith chiites.[32] L'un des accomplissements les plus importants de cette période est considéré être la compilation des quatre cents principes de hadith, connus sous le nom de « al-Usûl al-Arba‘a Mi’a » (les Quatre cents principes de hadith).[33] Le terme « principe » désigne un livre de hadiths dans lequel l'auteur entendit et écrivit les hadiths directement ou par un intermédiaire d'un Infaillible (a).[34]

3. Époque de l'Imam al-Kâzim (a) à la fin de l'Occultation mineure

Durant cette période, les califes mirent les Imams (a) en résidence surveillée et firent pression sur les chiites.[35] Ainsi, beaucoup moins de hadiths furent prononcés par les Imams (a) comparé à la période précédente.[36] Pendant cette époque, l'attention se porta sur l'organisation des livres de hadiths précédents et les spécialistes de hadith organisèrent, selon des sujets jurisprudentiels, les principes et hadiths restants de la période précédente dans des livres plus détaillés.[37]

4. Époque de l'apparition des recueils de hadiths

Durant cette période, à cause de l'activité de l'enseignement du hadith dans les centres scientifiques, le besoin se fit sentir d'écrire des livres de hadith plus complets. Cela conduisit à l'apparition des recueils de hadith chiites dont certains couvraient tous les sujets religieux y compris le fiqh et les croyances, comme le livre « al-Kâfî » de cheikh al-Kulaynî, et d'autres étaient spécialisés comme les livres « at-Tawhîd », « ‘Uyûn Akhbâr ar-Ridâ » et « Kamâl ad-Dîn » de cheikh as-Sadûq et « al-Ghayba » et « al-Amâlî » de cheikh at-Tûsî.[38] Kutub al-Arba‘a (les Quatre Livres) du hadith chiite furent compilés durant cette période.[39] Ces livres, qui sont les recueils de hadiths chiites imamites les plus importants, sont : « al-Kâfî » de cheikh al-Kulaynî (d. 329 h / 940 c), « Man lâ Yahduruhu al-faqîh » de cheikh as-Sadûq (305 - 381 h / 917 - 991 c), « Tahdhîb al-Ahkâm » et « al-Istibsâr » de cheikh at-Tûsî (385 - 460 h / 995 - 1067 c).[40]

Période moderne

Le début de cette période, du sixième au onzième siècle de l’Hégire, vit un déclin dans la compilation des livres de hadiths ; mais à partir du onzième siècle, avec l'apparition d’al-Fayd al-Kâshânî (1007 - 1091 h / 1598 - 1680 c), ‘Allâma al-Majlisî (1037 - 1110 h / 1627 - 1698 c) et cheikh al-Hurr al-‘Âmilî (1033 - 1104 h / 1623 - 1692 c) la compilation des livres de hadiths reprit. Les recueils de hadith les plus importants de cette période sont : « al-Wâfî » d’al-Fayd al-Kâshânî, « Bihâr al-Anwâr » de ‘Allâma al-Majlisî et « Wasâ'il ash-Shî‘a » de cheikh al-Hurr al-‘Âmilî.[41]

Durant la période contemporaine, c'est-à-dire les cent dernières années (les 14e et 15e siècle de l’Hégire), des savants se consacrèrent aussi à compiler, classifier et sélectionner les hadiths authentiques. Les livres les plus importants de cette période sont : « Mustadrak al-Wasâ'il » d’al-Muhaddith an-Nûrî, « Safînat al-Bihâr » de cheikh Abbas al-Qummî, « Jâmi‘ Ahâdîth ash-Shî‘a » de l’ayatollah Burûjirdî, « Âthâr as-Sâdiqîn », « Mîzân al-Hikma » de l’ayatollah Riy Shahrî de l’ayatollah Ihsân Bakhsh et « al-Hayât » de Muhammad Ridâ Hakîmî.[42]

Histoire de la compilation du hadith sunnite

Abd al-Hâdî al-Fadlî divisa l'histoire du hadith sunnite en trois étapes :

  • Étape de la collecte des hadiths : elle commença dans la seconde moitié du deuxième siècle de l’Hégire. Durant cette période, les grands sunnites se consacrèrent à la collecte des hadiths et les rassemblèrent dans des livres avec les fatwas des Sahaba et des Tâbi‘în. Le livre « al-Muwatta' » de Malik b. Anas fut écrit de cette époque.[43]
  • Étape des Musnad : les Musnad sont des livres qui ne contiennent que les hadiths du Prophète (s).[44] À partir de la fin du deuxième siècle, certains savants sunnites commencèrent à compiler des Musnad. Le Musnad d'Ahmad b. Hanbal date de cette époque.[45]
  • Étape des livres de « Sahîs» : on appelle « Sahîh » un livre dans lequel l'auteur ne rapporta que les hadiths dont l'attribution au Prophète Muhammad (s) lui parut authentique.[46] Le premier à écrire un livre dans ce domaine fut Muhammad b. Ismaïl al-Bukhârî (194 - 256 h / 809 - 870 c). Sahîh d’al-Bukhârî et Sahih de Muslim appartiennent à cette époque.[47]

Classifications du hadith

Les hadiths sont classifiés en différentes catégories pour examiner leur authenticité. Dans une classification, on les divise en deux types : al-Khabar al-Wâhid et al-Mutawâtir. La hadith Wâhid désigne un hadith dont le nombre de rapporteurs n'est pas suffisant pour en certifier qu’il est la parole de l’un des Infaillibles (a).[48] Le hadith Wâhid s'oppose au hadith Mutawâtir. Mutawâtir désigne un hadith rapporté par un tel nombre de rapporteurs de hadith que l'on en acquiert la certitude qu'il provient d'un Infaillible (a).[49]

La hadith Wâhid a lui-même différentes catégorisations et classifications.[50] Dans une classification, en considérant les traits des rapporteurs de hadith, on le divise en quatre catégories principales : Sahîh (authentique), Hasan (bon), Muwaththaq (digne de confiance) et Da‘îf (faible).[51]

Dans une autre classification, en considérant s'il produit la certitude ou non, on divise le hadith Wâhid en deux catégories : les hadiths accompagnés de preuves qui produisent la certitude de leur origine d'un Infaillible (a) et ceux qui ne le font pas.[52] Parmi les preuves qui selon certains savants chiites produisent la certitude du hadith Wâhid, il y a : conformité avec la raison, conformité avec le Coran, conformité avec l’unanimité des musulmans ou des chiites.[53]

Une peinture du hadith : « Il n'y a de héros que Ali », par Hasan Rûh al-Amîn, représentant une scène de la bataille d’Uhud.

On classe aussi le hadith Mutawâtir en deux catégories : Mutawâtir littéral et Mutawâtir sensitif : Mutawâtir littéral est un contenu rapporté avec les mêmes mots et expressions, comme le hadith :

« Quiconque dont je suis le Maître, alors Ali est son Maître. » (من كنت مولاه فهذا علي مولاه)

Ce hadith avec les mêmes mots et expressions fut répété à plusieurs reprises dans diverses sources.
Mutawâtir sensitif est un contenu commun rapporté avec différentes expressions et mot,[54] comme les hadiths sur la Parousie de l’Imam Mahdi (a) dont les expressions diffèrent et leur contenu commun est Mutawâtir.[55]

Authenticité du hadith

La question de l'autenticité des hadiths relève de la science d’Usûl al-Fiqh (les règles du fiqh).[56] Puisque les hadiths Mutawâtir produisent la certitude, les spécialistes de la science d’Usûl al-Fiqh s'accordent sur l’authenticité de ces hadiths.[57] Ils acceptent aussi sans hésiter l’authenticité des hadiths Wâhid accompagnés de preuves certaines.[58] Mais ils divergent beaucoup sur le hadith Wâhid sans preuves certaines[59] :

D’après cheikh al-Ansârî, la grande majorité des juristes chiites considèrent de manière générale le hadith Wâhid comme preuve,[60] mais ils avancent des critères pour l'accepter.[61]

Certains critères mentionnés à cet égard sont les suivants :

  1. Tous les hadiths Wâhid rapportés dans les livres de hadith estimés chiites sont authentiques.[62]
  2. Que le contenu du hadith ne soit pas contraire à l'opinion majoritaire des juristes chiites.[63]
  3. Les hadiths dont les rapporteurs sont juste.[64]
  4. Selon Abd al-Hâdî al-Fadlî, l'opinion de la plupart des savants chiites est qu'un hadith Wâhid est authentique si les rapporteurs dans la chaîne de hadith sont digne de confiance.[65]

Point de vue sunnite

Conformément au dire ash-Shawkânî, le juriste sunnite, les savants sunnites n'ont aucun doute sur l’authenticité du hadith Mutawâtir et le considèrent comme produisant la certitude.[66] Mais ils divergent sur l’authenticité du hadith Wâhid.[67] La plupart, dont Ahmad b. Hanbal,[68] croient qu'il est authentique.[69] D'autres, comme an-Nazzâm, disent qu'il n'est pas authentique, sauf s'il est accompagné d'une preuve extérieure au hadith qui nous fasse acquérir la certitude de sa véracité.[70]

Chaîne de transmission

Chaîne de transmission fait allusion aux personnes qui rapportèrent le hadith. Les chaînes de transmission ont de l'importance, car elles sont l'un des outils de vérification de l'authenticité d'un hadith,[71] et pour cette raison, les Ahl al-Bayt (a) et les savants sunnites ont toujours recommandé d'énoncer les chaînes de transmission des hadiths.[72]

Falsification du hadith

Article connexe : Wad‘ al-Hadîth.

La falsification du hadith signifie inventer un hadith et l'attribuer faussement au Prophète (s) ou à un Imam infaillible (a).[73] La falsification concernait surtout les sujets doctrinaux, moraux, historiques, médicaux, les mérites des personnages et les invocations.[74]

La falsification du hadith prenait différentes formes : tantôt un hadith était complètement fabriqué, tantôt des mots et des expressions étaient ajoutés à un authentique hadith du Prophète ou des Imams (a) et tantôt les mots du hadith étaient modifiés.[75]

Un exemple de falsification de hadith est la manipulation par le calife abbasside, al-Mansur, du hadith où le Messager de Dieu (s) dit :

« Dieu envoya un homme de ma Famille qui portera mon nom. »[76]

Al-Mansur ajouta la phrase « et son père portera le nom de mon père » au hadith pour désigner son fils Muhammad, car le nom d'al-Mansur, comme celui du père du Prophète Muhammad (s), était Abdallah : Muhammad b. Abd Allah al-Mansur connu sous le nom de « al-Mahdi al-Abbasi ».[77]

Selon certains, les origines de la falsification du hadith remontent à l'époque de l’Envoyé de Dieu (s).[78] D'autres croient que la falsification commença après l'époque des Califes, c'est-à-dire après le martyre du Prince des croyants Ali (a). À cette époque, des sectes se formèrent qui falsifiaient des hadiths pour s'accréditer.[79]

A l’époque de Muawiya et sous son ordre, la falsification du hadith se répandit.[80] Dans son livre « Sharh Nahj al-balâgha », Ibn Abi al-Hadîd, l’auteur du septième siècle de l’Hégire, écrit que Muawiya encourageait les rapporteurs de hadith qui fabriquaient faussement des hadiths louant Uthman et d'autres Compagnons du Prophète Muhammad (s) et dénigrant l'imam Ali (a).[81]

Livres et recueils de hadiths importants

Un recueil de hadith est un livre qui contient tous les sujets religieux comme les croyances, les préceptes de la loi islamique, la biographie et l'exégèse du Coran.[82] Dans une autre définition, cela désigne un livre qui contient tous les sujets ou la plupart des sujets dans un domaine particulier.[83]

Le livre « al-Kâfî », écrit par cheikh al-Kulaynî, l'un des Quatre Livres du hadith chiite.

Les recueils de hadiths les plus importants du chiisme imamite sont :

On les appelle Kutub al-Arba‘a (les Quatre Livres).[85]

Les autres recueils de hadiths chiites célèbres sont :

Les recueils de hadiths les plus importants et célèbres des sunnites sont les huit livres :

  • « Al-Muwatta' » de Mâlik
  • « Musnad » d'Ahmad b. Hanbal
  • « Sahîh al-Bukhârî » d’al-Bukhârî
  • « Sahîh Muslim » de Muslim
  • « Jâmi‘ at-Tirmidhî » d’at-Tirmidhî
  • « Sunan Abî Dawûd » d’Abî Dawûd
  • « Sunan an-Nisâ’î » d’an-Nisâ’î
  • « Sunan Ibn Mâja » d’Ibn Mâja.[88]

Les six derniers livres sont appelés as-Sihâh as-Sitta.[89]

Sciences du hadith

Dès les premiers siècles islamiques, diverses sciences concernant le hadith apparurent pour examiner les hadiths du point de vue du texte et de la chaîne de transmission.[90] Quelques-unes de ces sciences sont :

  • Science de Rijâl : elle présente les rapporteurs de hadith et examine les traits comme leur justice et leur foi qui jouent un rôle dans l'acceptation ou le rejet de leurs hadiths.[91]
  • Science de Dirâyat al-hadîth : elle traite des types de hadiths, de la terminologie du hadith concernant la chaîne et le texte, des voies et conditions de réception du hadith et de la manière de rapporter le hadith.[92]
  • Mukhtalif al-hadîth : il étudie les hadiths contradictoires et les moyens de résoudre leurs contradictions.[93]
  • Nâsikh wa Mansûkh : il concerne les hadiths contradictoires pour lesquels aucun moyen de résoudre la contradiction n'a été trouvé. Dans ce cas, le hadith antérieur est dit le hadith abrogé (Mansûkh) et le postérieur abrogeant (Nâsikh).[94]
  • Science de Fiqh al-hadîth : elle discute des principes et règles de compréhension du texte des hadiths.[95]

Références

  1. Ayatollah Subhânî, Usûl al-Hadîth wa Ahkâmihî, p 19
  2. Mudîr Shânihtchî, ‘Ilm al-Hadîth, p 20
  3. Mudîr Shânihtchî, ‘Ilm al-Hadîth, p 20 ; Mahdawî Râd, « Tadwîn Hadîth (1) », p 43, 44
  4. Mudîr Shânihtchî, ‘Ilm al-Hadîth, p 20
  5. Mahdawî Râd, « Tadwîn Hadîth (1) », p 43, 44
  6. Fadlî, Usûl al-Hadîth, p 14
  7. Mudîr Shânihtchî, ‘Ilm al-Hadîth, p 1 - 2
  8. Al-Muttaqî al-Hindî, Kanz al-‘Ummâl, vol 10, p 285 ; At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 4, p 204
  9. Bukhârî, Sahîh al-Bukhârî, vol 1, p 33
  10. Al-Muttaqî al-Hindî, Kanz al-‘Ummâl, vol 10, p 291 - 292
  11. Adh-Dhahabî, Tadhkirat al-Huffaz, vol 1, p 9
  12. Ghazâlî, Ihyâ’ al-‘Ulûm, vol 10, p 79, Cité par Dîyârî Bîgdilî, « Naqd wa Barrisî ‘Ilal wa Angîzihâyi Man‘ Nigârish Hadpith », p 44
  13. Shahristânî, Man‘ Tadwîn al-Hadîth, p 67
  14. Husaynî, « Payâmadhâyi Man‘ Naql Hadîth », p 62
  15. Al-Muttaqî al-Hindî, Kanz al-‘Ummâl, vol 10, p 285 ; Ayatollah Subhânî, Farhang ‘Aqâ’id wa Madhâhib Islâmî, vol 1, p 91
  16. Husaynî, « Payâmadhâyi Man‘ Naql Hadîth », p 68
  17. Husaynî, « Payâmadhâyi Man‘ Naql Hadîth », p 67
  18. Fadlî, Usûl al-Hadîth, p 14
  19. Ma‘ârif, « Barrisî Siyr Tarîkhî Kitâbat Hadîth dar Shî‘a », p 74
  20. ‘Itr, Manhaj an-Naqd fî ‘Ulûm al-Hadîth, p 39 - 40
  21. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 1, p 52 ; Ibn Shu‘ba al-Harrânî, Tuhaf al-‘Uqûl, p 36
  22. Al-Amîn, A‘yân ash-Shî‘a, vol 1, p 140
  23. Ash-Shahîd ath-Thânî, Munyat al-Murîd, p 339
  24. Ma‘ârif, Târîkh ‘Umûmî Hadîth, p 202
  25. Ma‘ârif, Târîkh ‘Umûmî Hadîth, p 202
  26. Ma‘ârif, Târîkh ‘Umûmî Hadîth, p 207 - 209
  27. Ma‘ârif, Târîkh ‘Umûmî Hadîth, p 213
  28. Fadlî, Usûl al-Hadîth, p 46
  29. Ma‘ârif, Târîkh ‘Umûmî Hadîth, p 216 - 217
  30. Ma‘ârif, Târîkh ‘Umûmî Hadîth, p 221
  31. Ma‘ârif, Târîkh ‘Umûmî Hadîth, p 227
  32. Ma‘ârif, Târîkh ‘Umûmî Hadîth, p 228 - 234
  33. Ma‘ârif, Târîkh ‘Umûmî Hadîth, p 255
  34. Fadlî, Usûl al-Hadîth, p 47
  35. Ma‘ârif, Târîkh ‘Umûmî Hadîth, p 307
  36. Ma‘ârif, Târîkh ‘Umûmî Hadîth, p 310
  37. Ma‘ârif, Târîkh ‘Umûmî Hadîth, p 348 - 350
  38. Ma‘ârif, Târîkh ‘Umûmî Hadîth, p 355
  39. Ma‘ârif, Târîkh ‘Umûmî Hadîth, p 355
  40. Mu’addab, Târîkh Hadîth, p 86
  41. Ma‘ârif, Târîkh ‘Umûmî Hadîth, p 400 - 402
  42. Ma‘ârif, Târîkh ‘Umûmî Hadîth, p 434 - 439
  43. Fadlî, Usûl al-Hadîth, p 43
  44. Fadlî, Usûl al-Hadîth, p 43
  45. Fadlî, Usûl al-Hadîth, p 43 - 44
  46. Fadlî, Usûl al-Hadîth, p 44
  47. Fadlî, Usûl al-Hadîth, p 44
  48. Fadlî, Usûl al-Hadîth, p 83
  49. Fadlî, Usûl al-Hadîth, p 72 - 73
  50. Ash-Shahîd ath-Thânî, Al-Bidâya fî ‘Ilm ad-Dirâya, p 23 à 39
  51. Ash-Shahîd ath-Thânî, Al-Bidâya fî ‘Ilm ad-Dirâya, p 23 et 24
  52. Fadlî, Usûl al-Hadîth, p 84 - 85
  53. Fadlî, Usûl al-Hadîth, p 84 - 85
  54. Ayatollah Subhânî, Usûl al-Hadîth wa Ahkâmihî, p 35
  55. Fadlî, Usûl al-Hadîth, p 80
  56. Fadlî, Usûl al-Hadîth, p 81
  57. Fadlî, Usûl al-Hadîth, p 81 - 82 ; Cheikh al-Ansârî, Farâ’id al-Usûl, vol 1, p 238 ; khûnd Khurâsânî, Kifâyat al-Usûl, vol 2, p 311
  58. Cheikh al-Ansârî, Farâ’id al-Usûl, vol 1, p 238 ; khûnd Khurâsânî, Kifâyat al-Usûl, vol 2, p 311 ; Ayatollah Muzaffar, Usûl al-Muzaffar, vol 3, p 72
  59. Ayatollah Muzaffar, Usûl al-Muzaffar, vol 3, p 72 ; Fadlî, Usûl al-Hadîth, p 88
  60. Cheikh al-Ansârî, Farâ’id al-Usûl, vol 1, p 237
  61. Cheikh al-Ansârî, Farâ’id al-Usûl, vol 1, p 240 - 241
  62. Cheikh al-Ansârî, Farâ’id al-Usûl, vol 1, p 240 - 241
  63. Cheikh al-Ansârî, Farâ’id al-Usûl, vol 1, p 241
  64. Cheikh al-Ansârî, Farâ’id al-Usûl, vol 1, p 241
  65. Fadlî, Usûl al-Hadîth, p 89 - 90
  66. Ash-Shawkânî, Irshâd al-Fuhûl, vol 1, p 128
  67. Ash-Shawkânî, Irshâd al-Fuhûl, vol 1, p 137
  68. Ash-Shawkânî, Irshâd al-Fuhûl, vol 1, p 133
  69. Ash-Shawkânî, Irshâd al-Fuhûl, vol 1, p 134
  70. Ash-Shawkânî, Irshâd al-Fuhûl, vol 1, p 134 - 135
  71. Tabâtabâ’î, Musnad Niwîsî dar Târîkh Hadîth, p 31
  72. Tabâtabâ’î, Musnad Niwîsî dar Târîkh Hadîth, p 31 - 32
  73. Mâmaqânî, Miqbâs al-Hidâya, vol 1, p 292 ; Ash-Shahîd ath-Thânî, Sharh al-Bidâya fî ‘Ilm ad-Dirâya, vol 1, p 155
  74. Rafî‘î, Darsnâmiyi Wad‘ Hadîth, p 163
  75. Rafî‘î, Darsnâmiyi Wad‘ Hadîth, p 162 - 166
  76. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 51, p 82
  77. Rafî‘î, Darsnâmiyi Wad‘ Hadîth, p 165 ; Shûshtarî, Al-Akhbâr ad-Dakhîla, p 229
  78. Ahmad Amîn, Fajr al-Islâm, p 231
  79. Ma‘rûf Hasanî, Al-Mawdû‘ât fî al- thâr wa al-Akhbâr, p 90 - 91
  80. Rafî‘î, Darsnâmiyi Wad‘ Hadîth, p 60
  81. Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol 11, p 45
  82. Al-Ghawrî, Mu‘jam al-Mustalahât al-Hadîthîyya, p 274
  83. Tabâtabâ’î, Musnad Niwîsî dar Târîkh Hadîth, p 45
  84. Mu’addab, Târîkh Hadîth, p 86
  85. Mu’addab, Târîkh Hadîth, p 86
  86. Mu’addab, Târîkh Hadîth, p 129
  87. Mu’addab, Târîkh Hadîth, p 148 - 152
  88. Fadlî, Usûl al-Hadîth, p 44
  89. Al-Ghawrî, Mu‘jam al-Mustalahât al-Hadîthîyya, p 435 - 436
  90. Ma‘ârif, Târîkh ‘Umûmî Hadîth, p 184 - 185
  91. Nasîrî, Hadîth Shinâsî, vol 2, p 111
  92. Nasîrî, Hadîth Shinâsî, vol 2, p 18
  93. Ma‘ârif, Târîkh ‘Umûmî Hadîth, p 190
  94. Ma‘ârif, Târîkh ‘Umûmî Hadîth, p 191
  95. Nasîrî, Hadîth Shinâsî, vol 2, p 214