Ismaïl Haniyeh (1962/1963 - 2024) était le chef du bureau politique du mouvement Hamas qui fut assassiné par Israël à Téhéran.

Haniyeh était l'un des leaders de la résistance islamique contre l'occupation de la Palestine et œuvrait pour sa libération de l'occupation du régime sioniste. Il fut emprisonné plusieurs fois par Israël et fut exilé au sud du Liban en 1992.

L'assassinat de Haniyeh à Téhéran suscita diverses réactions. Des personnalités et des institutions politiques et religieuses dans différents pays le condamnèrent, et des musulmans de divers pays manifestèrent pour protester contre son assassinat. Le corps de Haniyeh fut accompagné par la population lors d'une procession funéraire à Téhéran le 1 août ; l'Ayatollah Sayyid Ali Khamenei, le Guide suprême de la République islamique et l'une des plus hautes autorités religieuses chiites (Marja‘), dirigea la prière funéraire. Le lendemain, une autre cérémonie funéraire eut lieu au Qatar, et il fut enterré dans la ville de Lusail.

Ses responsabilités incluaient : le chef du bureau politique du Hamas (de 2017 à 2024), le Premier ministre de l'Autorité palestinienne (de 2006 à 2007), le président de l'Université islamique de Gaza et le chef de cabinet du cheikh Ahmed Yassine. Il a été surnommé le symbole de la résistance palestinienne et le martyr d’al-Quds.

Présentation

 
Ismaïl Haniyeh et un groupe de responsables du Hamas aux côtés de Sayyid Hasan Nasrallah.

Ismaïl Abd as-Salâm Ahmad Haniyeh, connu sous le nom d'Ismaïl Haniyeh et surnommé Abu al-Abd, est né le 23[1] ou 29[2] janvier 1962[3] ou 1963[4] dans le camp de réfugiés d'ash-Shâtî à Gaza. Il termina ses études primaires dans ce camp avant d'étudier à l'université de Gaza.[5] En 1987, il obtint une licence en littérature arabe.[6] Il occupa divers postes, notamment le secrétaire du conseil d'administration de l'Université islamique de Gaza, le directeur académique de l'Université islamique de Gaza, le membre du conseil d'administration de l'Association islamique de Gaza, le président du club de l'Association islamique de Gaza pendant dix ans,[7] et le président de l'Université islamique de Gaza.[8]

Lutte contre l'occupation israélienne

Ismaïl Haniyeh était l'un des leaders de la résistance islamique palestinienne. Il est considéré comme un symbole de la résistance palestinienne[9] et un martyr d’al-Quds.[10] Ismaïl Haniyeh fut emprisonné plusieurs fois par Israël, notamment en 1989 pour une durée de trois ans.[11] En 1992, il fut également exilé pendant un an à Marj al-Zuhour dans le sud du Liban, avec un certain nombre d'activistes du Hamas et du Jihad islamique.[12] Trois fils et trois petits-enfants de Haniyeh furent également tombés en martyre lors des attaques du régime sioniste sur Gaza le 10 avril 2024.[13]

Leadership politique du mouvement Hamas

Ismaïl Haniyeh prit la direction politique du Hamas le 6 mai 2017, succédant à Khaled Meshaal.[15] Avant cela, après avoir remporté les élections de 2006 en Palestine, il était devenu Premier ministre de l'Autorité palestinienne. Cependant, en juin 2007, il fut écarté par Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne.[16] Il était également pendant un temps le chef de cabinet du cheikh Ahmed Yassine.[17]

En 2018, Haniyeh fut placé sur la liste des terroristes par les États-Unis.[18] Dans les dernières années de sa vie, il vivait au Qatar.[19]

Relations avec l'Axe de la Résistance

Ismaïl Haniyeh eut entretenu des relations et coopéra avec les dirigeants de l'Axe de la Résistance tout au long de ses luttes et de ses activités. Il effectua plusieurs voyages en Iran et rencontra des responsables iraniens, y compris l'Ayatollah Khamenei, le guide suprême de l'Iran.[20] Il assista aux funérailles du général Qassem Soleimani, le commandant de la Force Al-Qods du corps des Gardiens de la Révolution islamique,[21] ainsi qu'aux funérailles d'Ebrahim Raïssi, le huitième président de l'Iran,[22] à Téhéran. Haniyeh rencontra également et collabora avec Sayyed Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah.[23]

L'assassinat de Haniyeh par Israël sur le sol iranien aurait diverses répercussions. Certains analystes estiment que cet assassinat entraînerait une plus grande coordination des groupes de résistance pour affronter le régime sioniste et isoler Israël.[24]

 
Funérailles d'Ismaïl Haniyeh à Téhéran le 1 août 2024.

Martyre

Ismaïl Haniyeh fut assassiné et tomba an martyre 31 juillet / 25 Muharram 1446 h à son lieu de résidence à Téhéran.[25] Il s'était rendu à Téhéran pour assister à la cérémonie d'investiture du neuvième président iranien.[26] Le Hamas[27] et le ministère des Affaires étrangères iranien[28] attribuèrent l'assassinat de Haniyeh au régime sioniste. Le bureau des médias du régime sioniste publia également une déclaration revendiquant la responsabilité de cet assassinat.[29] Israël avait également tenté d'assassiner Haniyeh par des bombardements aériens en 2003 et 2006, mais il avait survécu.[30]

 
Prière mortuaire de l'Ayatollah Khamenei sur le corps de Ismaïl Haniyeh

Funérailles à Téhéran et au Qatar

L'Ayatollah Sayyid Ali Khamenei, le Guide suprême de la République islamique d'Iran, dirigea la prière funéraire pour Haniyeh le 1 août, après quoi le corps de Haniyeh fut porté en procession par le peuple de Téhéran.[31] Le 2 août, le corps de Haniyeh fut transporté à Doha, le capitale du Qatar, où une procession funéraire eut lieu en présence du public et de personnalités politiques et religieuses, dont l'émir du Qatar. Il a été enterré dans la ville de Lusail, près de Doha.[32] Le fait que l'Ayatollah Khamenei, en tant que Guide suprême de la République islamique d'Iran et Marja‘ chiite, ait dirigé la prière pour Ismaïl Haniyeh, un chef sunnite, ainsi que la procession funéraire dans une capitale chiite par des chiites, attira l'attention des médias et des utilisateurs des réseaux sociaux.

Réactions

L'assassinat de Haniyeh suscita de nombreuses réactions de la part de dirigeants politiques et religieux, ainsi que du public. L’Ayatollah Sayyid Ali Khamenei, le Guide suprême de la République islamique d'Iran,[34] l’Ayatollah Nûrî Hamidânî,[35] l’Ayatollah Makârim Shîrâzî[36] et l’Ayatollah Jawâdî Âmulî,[37] les Marja‘ chiites, présentèrent leurs condoléances pour le martyre de Haniyeh. Le président de la Turquie,[38] le Premier ministre du Liban, des groupes de résistance islamique tels que le Hezbollah libanais, le mouvement Ansarullah du Yémen, le Jihad islamique palestinien, les ministres des Affaires étrangères de pays comme la Chine, la Turquie, la Russie, la Syrie, le Qatar, la Jordanie, l'Égypte, l'Irak, le Pakistan et Oman, l'Autorité palestinienne, le mouvement Fatah, le courant de la Sagesse nationale irakienne, et les Frères musulmans en Jordanie condamnèrent l'assassinat de Haniyeh.[39] Les ministres des Affaires étrangères de certains pays comme l'Irak,[40] Oman et la Jordanie qualifièrent l'assassinat de Haniyeh de violation flagrante du droit international et de menace pour la sécurité et la stabilité de la région.[41]

Les citoyens de différents pays comme le Yémen,[42] la Jordanie,[43] la Turquie, le Maroc, la Tunisie et le Liban[44] manifestèrent pour condamner l'assassinat de Haniyeh. Trois jours de deuil national furent déclarés en Iran et au Yémen,[45] et un jour en Palestine.[46] De plus, un drapeau rouge portant l'inscription « Yâ Lathârât al-Husayn » (Pour venger l’Imam al-Husayn (a)) fut hissé sur la mosquée de Jamkaran, un important site religieux chiite à Qom, en signe de vengeance.[47]

Suite à l'assassinat de Haniyeh, le Conseil de sécurité des Nations Unies tint une réunion d'urgence, et certains de ses membres condamnèrent l'acte.[48]

Promesses de vengeance et de représailles

Dans son message de condoléances, l'Ayatollah Khamenei déclara que puisque cet assassinat se produisit en Iran, il incombe à l'Iran de venger Haniyeh, promettant une punition sévère.[49] Sayyid Hasan Nasrallah[50] et les Gardiens de la Révolution[51] condamnèrent également l'assassinat par le régime sioniste et promis une réponse et une vengeance dures. Le Hamas qualifia cet acte de lâche et affirma qu'il ne resterait pas sans réponse.[52] Le 6 août 2024, le Hamas élut Yahya Sinwar comme nouveau leader.[53]

Références

  1. «إسماعيل هنية.. لاجئ من مخيم الشاطئ قاد حركة حماس»، الجزیرة نت.
  2. «اسماعیل هنیه ملقب به ابوالعبد که بود؟»، Agence de presse Mehr؛ «اسماعیل هنیه که بود؟»، Agence de presse Al-Alam.
  3. «اسماعیل هنیه که بود؟»، Agence de presse ISNA.
  4. «اسماعیل هنیه ملقب به ابوالعبد که بود؟»، Agence de presse Mehr؛ «اسماعیل هنیه که بود؟»، Agence de presse Al-Alam.
  5. «اسماعیل هنیه که بود؟»، Agence de presse Al-Alam.
  6. «اسماعیل هنیه که بود؟»، Agence de presse ISNA.
  7. «اسماعیل هنیه ملقب به ابوالعبد که بود؟»، Agence de presse Mehr.
  8. «اسماعیل هنیه که بود؟»، Agence de presse ISNA.
  9. Par exemple, voir : «فیدان: هنیه نماد مقاومت فلسطین بود»، Agence de presse d'Anatolie؛ «اسماعیل هنیه؛ رهبری که نماد مقاومت سیاسی و نظامی فلسطین بود»، Agence de presse Tasnim.
  10. Par exemple, voir : «مراسم گرامیداشت شهید القدس اسماعیل هنیه»، Agence de presse de la République islamique؛ «پیمان جبهه مقاومت از تهران تا غزه: انتقام خون شهید القدس قطعی است»، Agence de presse Mehr؛ «پیکر شهید القدس در خانه ابدی آرام گرفت»،‌ Agence de presse du Mashregh.
  11. «گزارش‌ها از ترور اسماعیل هنیه رهبر سیاسی حماس در تهران»، Site Web de la BBC en farsi؛ «إسماعيل هنية.. لاجئ من مخيم الشاطئ قاد حركة حماس»، الجزیرة نت.
  12. «اسماعیل هنیه ملقب به ابوالعبد که بود؟»، Agence de presse Mehr؛ «اسماعیل هنیه که بود؟»، Agence de presse ISNA.
  13. «اسماعیل هنیه که بود؟»، Agence de presse ISNA.
  14. «اسماعیل هنیه که بود؟»، Agence de presse Al-Alam.
  15. «اسماعیل هنیه ملقب به ابوالعبد که بود؟»، Agence de presse Mehr؛ «گروه اسلامگرای حماس چیست؟»، Site Web de la BBC en farsi؛ «إسماعيل هنية.. لاجئ من مخيم الشاطئ قاد حركة حماس»، الجزیرة نت.
  16. «إسماعيل هنية.. لاجئ من مخيم الشاطئ قاد حركة حماس»، الجزیرة نت؛ «نگاهی به زندگی و اقدامات شهید اسماعیل هنیه»، Agence de presse Tasnim.
  17. «اسماعیل هنیه ملقب به ابوالعبد که بود؟»، Agence de presse Mehr.
  18. «گزارش‌ها از ترور اسماعیل هنیه رهبر سیاسی حماس در تهران»، Site Web de la BBC en farsi؛ «إسماعيل هنية.. لاجئ من مخيم الشاطئ قاد حركة حماس»، الجزیرة نت.
  19. «گزارش‌ها از ترور اسماعیل هنیه رهبر سیاسی حماس در تهران»، Site Web de la BBC en farsi.
  20. Par exemple, voir : «دیدار اسماعیل هنیه رئیس دفتر سیاسی حماس با رهبر انقلاب»، Office de préservation et de publication des œuvres de l'Ayatollah Khamenei؛ «دیدار نخست وزیر فلسطین و هیأت همراه با رهبر انقلاب»، Office de préservation et de publication des œuvres de l'Ayatollah Khamenei.
  21. «إسماعيل هنية: قاسم سليماني “شهيد القدس»، الجزیره مباشر.
  22. «حضور اسماعیل هنیه در مراسم تشییع پیکر رئیس جمهور»، Agence de presse Tasnim.
  23. Par exemple, voir : «سید حسن نصرالله با هنیه در بیروت دیدار کرد»، Agence de presse Mehr؛ «سید حسن نصرالله و اسماعیل هنیه دیدار کردند»، Agence de presse Tasnim.
  24. «پس از ترور شهید «هنیه»، جبهه مقاومت وارد مرحله تعیین‌کننده‌ای شد»، Agence de presse Mehr.
  25. «اسماعیل هنیه در تهران کشته شد»، Agence de presse d'Anatolie.
  26. «اسماعیل هنیه در تهران کشته شد»، Agence de presse d'Anatolie.
  27. «بیانیه حماس در پی شهادت اسماعیل هنیه»، Agence de presse Al-Alam.
  28. «بیانیه وزرات امور خارجه جمهوری اسلامی ایران در خصوص شهادت رییس دفتر سیاسی جنبش مقاوت اسلامی فلسطین»، Site Internet du ministère des Affaires étrangères de la République islamique d'Iran.
  29. «در پی شهادت اسماعیل هنیه، ۳ روز عزای عمومی در کشور اعلام شد»، Agence de presse Mehr.
  30. «إسماعيل هنية.. لاجئ من مخيم الشاطئ قاد حركة حماس»، الجزیرة نت؛ «اسماعیل هنیه که بود؟»، Agence de presse ISNA.
  31. «مراسم تشییع جنازه اسماعیل هنیه رئیس دفتر سیاسی حماس در تهران برگزار شد»، Agence de presse d'Anatolie؛ «گزارش ایسنا از تشییع پیکر اسماعیل شهید در تهران»، Agence de presse ISNA.
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  33. «پیام رهبر انقلاب اسلامی در پی شهادت مجاهد بزرگ آقای اسماعیل هنیه»، Office de préservation et de publication des œuvres de l'Ayatollah Khamenei.
  34. «پیام رهبر انقلاب اسلامی در پی شهادت مجاهد بزرگ آقای اسماعیل هنیه»، Office de préservation et de publication des œuvres de l'Ayatollah Khamenei.
  35. «آیت‌الله نوری همدانی: شهادت هنیه راه محو رژیم صهیونیستی را هموار خواهد کرد»، Agence de presse de la République islamique.
  36. «واکنش آیت‌الله مکارم شیرازی به ترور هنیه؛ دشمن کینه‌توز را به اشد مجازات برسانید»،‌ Agence de presse de la République islamique.
  37. «پیام یک مرجع تقلید در واکنش به ترور شهید هنیه در تهران»، Agence de presse de Hamshahri Online.
  38. «اردوغان ترور اسماعیل هنیه در تهران را به شدت محکوم کرد»، Agence de presse d'Anatolie.
  39. «واکنش‌ها به شهادت اسماعیل هنیه»، Agence de presse ISNA؛ «در پی شهادت اسماعیل هنیه، ۳ روز عزای عمومی در کشور اعلام شد»، Agence de presse Mehr.
  40. «العراق: اغتیال هنیة فی ایران عملیة عدوانیة و تهدید لاستقرار المنطقة»، Alforat News.
  41. «واکنش‌های بین‌المللی به ترور شهید هنیه در تهران»، Agence de presse Fars.
  42. «اجتماع مردم یمن در محکومیت ترور اسماعیل هنیه»، Agence de presse Al-Alam.
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  44. «اغتيال هنية.. غضب ومظاهرات بعدة دول ودعوة لطرد السفير الأميركي»، الجزیره نت.
  45. «در پی شهادت اسماعیل هنیه، ۳ روز عزای عمومی در کشور اعلام شد»، Agence de presse Mehr.
  46. «محمود عباس یک روز عزای عمومی اعلام کرد»، Agence de presse Tasnim.
  47. «اهتزاز پرچم سرخ انتقام برفراز گنبد فیروزه ای جمکران»، Agence de presse Mehr.
  48. «برخی از اعضای شورای امنیت ترور هنیه را محکوم کردند»، Agence de presse d'Anatolie.
  49. «پیام رهبر انقلاب اسلامی در پی شهادت مجاهد بزرگ آقای اسماعیل هنیه»، Office de préservation et de publication des œuvres de l'Ayatollah Khamenei.
  50. «سید حسن نصرالله: ایران ترور هنیه را خدشه به امنیت و حاکمیت خود می‌داند»، Agence de presse Al-Alam.
  51. «اطلاعیه جدید سپاه: پاسخ سخت و دردناک مقاومت در راه است»، خبرگزاری فارس.
  52. «واکنش‌ها به شهادت اسماعیل هنیه»، Agence de presse ISNA.
  53. «السنوار رئيسا لحماس خلفا لهنية»، الجزیره.