Tradition divine

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Tradition divine ou la loi divine ou la coutume divine ou la Sunna divine (en arabe : السنة الإلهية) est un terme coranique qui fait référence aux méthodes et lois divines dans la gestion des affaires de l'univers. Selon les penseurs islamiques, les traditions divines ont des caractéristiques telles que l'universalité, la stabilité et la régularité et conformément aux versets du Coran, elles sont immuables et inchangeables.

Selon les penseurs musulmans, les traditions divines sont classées, en fonction de leur domaine de réalisation, en traditions de l'au-delà et traditions de ce bas-monde, et en fonction de l'influence du comportement humain, en traditions absolues et traditions conditionnelles. La tradition du délai progressif, la tradition du secours aux croyants et la tradition de l'argumentation finale sont parmi les traditions et les lois divines mentionnées dans le Coran. Certains considèrent la Parousie de l'Imam Mahdi (a) et le concept de Mahdawîyya comme la manifestation des traditions divines, et affirment que des traditions telles que la gouvernance des vertueux, la victoire finale du vrai sur le faux, et la succession des opprimés se réaliseront au moment de sa Parousie.

D’après les chercheurs, la connaissance des Sunna divines a un impact significatif sur le développement de la connaissance de Dieu et l'émergence du monothéisme dans la société. La conscience des lois immuables de l'existence améliorera la qualité de la gestion des événements individuels et sociaux. Comme exemple, les dirigeants de la République islamique d'Iran ont conçu leur leadership politique et social sur la base des lois divines, et ont considéré l'alignement avec les lois divines comme essentiel pour atteindre la victoire.

Analyse conceptuelle de la Sunnah divine

Les tradition ou les lois divine sont considérées comme les méthodes et règles dans les actes de Dieu selon lesquelles les affaires du monde sont gérées.[1] L’Ayatollah Jawâdî Âmulî, philosophe, juriste et exégète chiite du Coran, considère la tradition divine comme se référant à l'ordre dans les lois de la création et la géométrie de la divinité, qui peut être découverte à l'aide de la raison expérimentale et philosophique.[2]

Selon les chercheurs, le concept de la Sunna et la tradition divine dans le Coran est lié dans un réseau sémantique à des termes tels que « ordre » (الأمر), « volonté » (الإرادة), « parole » (القول), le précepte (الحكم), « établissement » (الجعل), « prescription » (كَتَبَ ; فَرَضَ), « décret et destin » (القضاء و القَدَر). Selon les chercheurs, les traditions et les lois divines sont très étendues de deux façons : premièrement, en termes de diversité des méthodes et des dispositions divines, et deuxièmement, en termes d'inclusion dans l'étendue de l'existence, de sorte qu'aucun être n'est en dehors du rayon des traditions divines et dans chaque situation, une ou quelques traditions s'appliquent à lui.[3]

Importance et position

L’Ayatollah Jawâdî Âmulî, juriste et philosophe chiite du 15e siècle de l’hégire, considère la tradition divine comme méritant un titre scientifique indépendant, capable de se manifester sous diverses formes politiques, sociales, culturelles, économiques, etc. Cependant, la connaissance séculière, en raison de sa déconnexion de l'origine et de la fin, l'a remplacée et agit parfois au détriment de l'humanité.[4] L’Ayatollah Sayyid Muhammad Bâqir as-Sadr, juriste et penseur chiite du 15e siècle de l’hégire, croit que les traditions et les lois divines sont étroitement liées à l'objectif du Coran en tant que livre de salut et de guidance de l'homme vers la lumière ; car l'attention à ces lois a un impact direct et très efficace sur le changement pratique de la société et de l'individu.[5]

Certains croient que puisque les traditions divines concernent la nature de l'acte de Dieu et sa relation avec ses serviteurs, elles constituent la manifestation la plus évidente de la preuve de l'existence de Dieu et du monothéisme. Ainsi, dans la mesure où l'individu et la société sont conscients de ces traditions, la connaissance de Dieu s'enracine en eux ; tout comme, selon le Coran, se détourner des traditions divines entraîne une perte.[6]

D'autres considèrent la découverte des traditions et les lois divines dans la vie humaine comme essentielle pour donner du sens aux événements de la vie et affirment que la conscience des traditions divines en tant que lois constantes donne à l'homme le pouvoir de prédire et de gérer les événements individuels et sociaux, et a de nombreux effets éducatifs.[7]

Gouvernance alignée sur les Traditions divines

Les traditions et les lois divines occupent une place particulière dans les stratégies politiques et sociales des dirigeants de la République islamique d'Iran. Certains croient que la logique de résistance de l'imam Khomeini, fondateur du système de la République islamique d'Iran, était alignée sur les traditions présentées dans le Coran, et que ses discours percutants contre l'Amérique, même avant le début de sa lutte contre le régime impérial, résultaient d'une perspicacité issue de la confiance dans les traditions divines.[8]

L’Ayatollah Sayyid Ali Khamenei, le deuxième Guide suprême de la République islamique d'Iran, considère dans ses paroles que des questions telles que la préservation des valeurs, la réalisation de la dignité, du pouvoir et de la résistance, la spiritualité, la rationalité, la justice, la perspicacité, la reconnaissance de l'ennemi et la réalisation du progrès dans la société dépendent de l'alignement avec les traditions divines.[9] Il attribue les échecs successifs des ennemis de l'islam dans leurs calculs et leurs plans à leur incompréhension des lois divines, et croit que partout où les musulmans ont remporté des victoires dans les domaines politiques et militaires, c'était grâce à l'alignement avec l'une des traditions divines de la victoire, et partout où ils ont échoué, la tradition divine de la défaite s'est imposée à eux en raison de certains comportements.[10]

L’Ayatollah Jawâdî Âmulî croit également que, selon la tradition et la loi immuable d’Allah d'humilier ceux qui, comme les pharaons, ont dépassé les limites de la rébellion et de l'insoumission, les États-Unis d'Amérique se rapprochent chaque jour de l'heure de la fin de leur pouvoir.[11]

Canal des traditions divines

Les chercheurs croient que dans le Coran, l'exécution des traditions divines est parfois attribuée à Allah lui-même, comme dans le verset 23 de la sourate al-Fath, parfois aux prophètes (a), comme dans le verset 77 de la sourate al-Isrâ’, et parfois au peuple, comme dans le verset 13 de la sourate al-Hijr.[12]

Certains considèrent que l'étendue des canaux de la traditions divines comprend toutes les causes naturelles et surnaturelles à travers lesquelles la volonté de Dieu s'écoule directement ou indirectement.[13]

L’Ayatollah Misbâh Yazdî, philosophe et exégète chiite du Coran, croit que Dieu s'est attribué les traditions qui s'écoulent à travers d'autres canaux dans l'univers afin de familiariser davantage les humains avec l'Unicité d’Allah dans Ses actes.[14]

Caractéristiques des traditions divines

Les penseurs musulmans, en se basant sur les versets du Coran, ont énuméré certaines caractéristiques des traditions divines, parmi lesquelles on peut citer :

  • Universalité et exhaustivité : Selon le verset 38 de la sourate al-Ahzâb, les traditions divines ne font exception pour aucun temps, lieu ou condition et s'appliquent à tous de la même manière.
  • Immuabilité et constance : Selon le verset 43 de la sourate Fâtir, les traditions divines ne changent pas et rien ne peut les remplacer.
  • Punition collective (relative à la tradition du châtiment divin) : En considérant le verset 25 de la sourate al-Anfâl, le cours de la tradition divine ne touche pas seulement l'individu fautif, mais affecte également la société qui y reste indifférente et garde le silence.
  • Impartialité et régularité : D’après le verset 140 de la sourate Âl ‘Imrân, toute société qui prend conscience des traditions divines peut les utiliser pour atteindre ses objectifs, et quiconque les transgresse échouera ; comme la défaite des musulmans lors de la bataille d'Uhud, qui s'est produite en raison du non-respect du commandement et du manque de persévérance.[15]

Tradition divine, non modifiable et immuable

Le Coran, dans le verset 43 de la sourate Fâtir, considère les traditions divines comme non modifiable et immuable. Selon l’Ayatollah Mutahharî, penseur et clerc chiite, non modifiable signifie qu'elle n'est pas abrogée et qu'aucune autre tradition ne la remplace, tandis que immuable signifie qu'aucun changement n'est apporté à ses composantes.[16]

‘Allâma Tabâtabâ’î, exégète coranique et philosophe chiite du 14e siècle de l’hégire, croit le fait qu’une tradition soit modifiable consiste à remplacer le châtiment par le bien-être et la grâce, le fait qu’une tradition soit changeable signifie que le châtiment est transféré d'un peuple à un autre.[17]

Certains chercheurs pensent que l'association fréquente du mot « tradition » avec les mots « avant » et « anciens » dans le Coran[Note 1] indique que ce qui s'est appliqué aux anciens est immuable et s'appliquera également aux générations futures. Par conséquent, selon le verset 137 de la sourate Âl ‘Imrân, le Coran demande des gens qu'ils parcourent la terre et découvrent les traditions divines en observant le sort des peuples précédents.[18]

Types de traditions divines

Certains penseurs musulmans ont classé les traditions divines en deux catégories selon leur domaine de réalisation : les traditions de l'au-delà et les traditions mondaines. Ils ont également divisé les traditions mondaines en deux catégories : les traditions absolues et les traditions conditionnelles. Par traditions absolues, ils entendent celles qui ne sont pas influencées ou déterminées par le comportement humain ; comme la tradition de la guidance générale (conformément au verset 36 de la sourate an-Nahl et au verset 208 de la sourate ash-Shu‘arâ’) et la tradition de l'épreuve des gens (conformément au verset 155 de la sourate al-Baqara et au verset 85 de la sourate Tâ-Hâ), qui s'appliquent à tous.

Les traditions conditionnelles sont celles qui se manifestent en réponse aux actions humaines ; comme la tradition du soutien aux croyants (conformément au verset 47 de la sourate ar-Rûm) et la tradition de la succession[Note 2] (conformément au verset 54 de la sourate al-Mâ’ida et au verset 38 de la sourate Muhammad).[19]

Certains chercheurs musulmans, en se basant sur les versets du Saint Coran, ont classé les traditions divines en trois catégories générales, citant des versets pour chaque catégorie :

  1. La tradition de Dieu dans la guidance vers les traditions correctes (comme le verset 26 de la sourate an-Nisâ’),
  2. La tradition de Dieu dans la rupture des traditions fausses (comme les versets 37 et 38 de la sourate al-Ahzâb),
  3. La tradition de Dieu dans le châtiment des peuples anciens (comme le verset 137 de la sourate Âl ‘Imrân, le verset 55 de la sourate al-Kahf, les versets 60 - 62 de la sourate al-Ahzâb).[20]

Dans une autre classification, certains chercheurs ont d'abord divisé les traditions divines en traditions existentielles et traditions législatives. Les traditions législatives, qui concernent le système humain, ont été regroupées en deux catégories : les traditions individuelles et les traditions sociales.[21]

Exemples de traditions divines dans le Coran

Selon les écrits des exégètes du Coran et des chercheurs, certaines des traditions divines mentionnées dans le Coran sont les suivantes :

D'autres traditions divines incluent : la tradition divine dans les causes et les effets, la tradition du plan, la tradition divine concernant la subsistance des serviteurs, la tradition divine sur la foi, la piété et les bonnes actions, et la tradition de l'opulence et des opulents.[26]

Al-Mahdawîyya, manifestation et émergence des traditions divines

Certains chercheurs croient que la question d’al-Mahdawîyya et la Parousie de l’Imam al-Mahdi (a) dans les croyances musulmanes est étroitement liée au sujet des traditions divines, et que l'idée d’al-Mahdawîyya est en soi une combinaison de la réalisation de plusieurs traditions divines, qui sont :

Certains ont également considéré les traditions de succession, d'épreuve, de purification, de délai et de gradation comme étroitement liées à la question d’al-Mahdawîyya, de l'occultation de l'Imam du Temps (a) et de l'attente de sa Parousie, en se basant sur les versets du Coran et les traditions.

Note

  1. Comme le Coran 33 : 62 « Selon la tradition d'Allah à l'égard de ceux qui furent antérieurement » et le Coran 3 : 38 « le sort traditionnel (sunna) des Anciens ».
  2. À signifier le remplacement d'un peuple par un autre dans la jouissance des bienfaits et des faveurs divines.

Références

  1. ‘Allâmi Misbâh Yazdî, Jâmi‘i wa Târîkh az Dîdgâh Qur’ân, p 425 ; Sadr, Sunnathâyi Târîkh dar Qur’ân, p 162
  2. Ayatollah Jawâdî Âmulî, Tafsîr Tasnîm, vol 15, p 587
  3. Âqâjânî, Wîzhigîhâ wa Anwâ‘ Sunnathâyi Ilâhî dar Tadbîr Jawâmi‘, p 34
  4. Ayatollah Jawâdî Âmulî, Tafsîr Tasnîm, vol 15, p 586
  5. Sadr, Sunnathâyi Ijtimâ‘î wa Falsafiyi Târîkh dar Maktab Qur’ân, p 82
  6. Voir au verset 85 de la sourate Ghâfir
  7. Nîkzâd al-Husiynî, Shabakiyi Ma‘nâ’î Sunan Ilâhî dar Qur’ân Karîm, p 1
  8. Imâm Khâmini’î، بیانات در مراسم دانش‌آموختگی دانشجویان دانشگاه امام‌حسین(ع)
  9. Khiyrî، کارکردهای اجتماعی سنن الهی از دیدگاه مقام معظم رهبری سیدعلی خامنه‌ای دام عزه، p 9.
  10. Imâm Khâmini’î، بیانات در دیدار رئیس و مسئولان قوه قضائیه.
  11. Ayatollah Jawâdî Âmulî، نگاهی «قرآنی» به تبعات هجوم آمریکا به عراق.
  12. Wafâ, Târîkh az Dîdgâh Qur’ân wa Nahj al-Balâghi, p 121
  13. Khurramshâhî, Dânishnâmi Qur’ân wa Qur’ân Pazhûhî, vol 2, p 1221
  14. ‘Allâmi Misbâh Yazdî, Jâmi‘i wa Târîkh az Dîdgâh Qur’ân, p 426
  15. Wafâ, Târîkh az Dîdgâh Qur’ân wa Nahj al-Balâghi, p 121 - 125
  16. ‘Allâma Mutaharî, Majmû‘i thâr, vol 1, p 135
  17. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 17, p 58
  18. Nîkzâd al-Husiynî, Shabakiyi Ma‘nâ’î Sunan Ilâhî dar Qur’ân Karîm, p 139
  19. Wafâ, Târîkh az Dîdgâh Qur’ân wa Nahj al-Balâghi, p 128 - 134
  20. Nîkzâd al-Husiynî, Shabakiyi Ma‘nâ’î Sunan Ilâhî dar Qur’ân Karîm, p 134
  21. Muhassis، سنت الهی و قلمرو کیفر گروهی، p 249.
  22. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 7, p 355
  23. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 16, p 99
  24. ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 18, p 56
  25. Wafâ, Târîkh az Dîdgâh Qur’ân wa Nahj al-Balâghi, p 130
  26. Khurramshâhî, Dânishnâmi Qur’ân wa Qur’ân Pazhûhî, vol 2, p 1221 - 1231