Âl Abî Tâlib

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Âl Abî Tâlib (en arabe : آل أبي طالب) fait référence aux personnes dont la lignée remonte à Abû Talib b. Abd al-Muttalib b. Hachim b. Abd Manâf (décédé vers 619). Âl Abû Talib traduis en francais : la famille de Abû Tâlib.
Abû Talib était l'oncle du Prophète Muhammad (s) et le père du Prince des croyants, Ali (a), le premier Imam des chiites, ainsi que de Ja‘far. Ce sont les deux personnalités les plus célèbres de cette lignée.

Informations générales

Article connexe : Abu Talib.

Âl Abî Talib ou la famille de Abî Talib fait référence à la lignée de Abî Talib b. Abd al-Muttalib b. Hachim b. Abd Manâf. Dans les livres de la science d’ar-Rijâl, d'histoire et de généalogie, cette famille est mentionnée sous différents titres tels que :

  • Banû Abî Talib (les enfants de Abî Talib)
  • Talibiyyin (les hommes qui sont attribué à Abî Talib)
  • Banû Hachim Tâlibî (les enfants de Hachim de Abî Talib) : ce titre était par opposition à Banû Hachim ‘Abbâsî (les enfants de Hachim de Abbas).[1]

Cette famille est d'origine mecquoise, mais par la suite, certains de ses membres s’installèrent à Médine, en Syrie, au Liban, en Irak, en Égypte, en Iran et dans d'autres terres.[2]

Enfants de Abî Talib

Abû Talib avait quatre fils nommés Talib, ‘Aqîl, Ja‘far et Ali (a), ainsi que deux filles appelées Umm Hânî (Fâkhita) et Jumâna.[3] Dans certaines sources, il est également mentionné qu'il avait une fille nommée Rayta (Asmâ’). Tous les enfants de Abî Talib naquirent de Fatima bt. Asad.[4]

Les fils de Abî Talib, par ordre de naissance, sont les suivants :

Il était le fils aîné de Abî Talib. Il n'y a pas d'informations précises sur sa vie, et la seule mention de lui dans les livres d'histoire, de généalogie et de biographies se trouve dans sa participation à la bataille de Badr. Les païens le contraignirent à y participer contre son gré, mais il disparut après la défaite des Quraysh, car il ne fut pas retrouvé parmi les prisonniers ou les morts, et il ne fut pas retourné à La Mecque.[5]
Certains affirmèrent qu'il s'était détourné de la guerre et était retourné à La Mecque avec ceux qui l'accompagnaient, puis qu'il était décédé peu de temps après.[6] D'autres mentionnèrent qu'il partit au Yémen ou à al-Cham et qu'il fut décédé en chemin, tandis que d'autres affirmèrent qu'il se noya en mer.[7] Il ne laissa aucun descendant et sa lignée s'éteignit.[8]
Il fut décédé en 60 h. Il était un érudit en généalogie des Quraysh et l'un des quatre juges arabes célèbres, ainsi qu'un rapporteur de hadiths.[9]
Il fut contraint de participer à la bataille de Badr contre les musulmans et fut capturé. Son oncle, Abbas, paya une rançon pour le libérer et selon Ibn Qutayba, il est devenu immédiatement musulman après sa libération par les musulmans.[10] Certains affirmèrent qu'il se convertit à l'islam avant le traité d’al-Hudaybîyya ou lors de la Conquête de La Mecque.[11]
Selon les sources historiques, ‘Aqîl aurait eu plus de 20 enfants.[12] Parmi eux, Muslim b. ‘Aqîl est devenu martyr avant l’événement de Ashoura à Koufa, et quatre autres enfants de ‘Aqîl, à savoir Abd Allah al-Akbar, Abd ar-Rahmân, Ja‘far al-Akbar et Muhammad, furent tombés en martyre à la tragédie de Karbala.[13] Les deux fils de Muslim b. ‘Aqîl nommés Muhammad et Abd Allah, moururent également en martyre à Karbala.[14]
La lignée de ‘Aqîl se poursuivia uniquement à travers Muhammad. Ainsi, les descendants de ‘Aqîl, tels que les Banû Marqû‘ à Tabaristan, les Banû Hammâm et les Banû Ghaliq à Nusaybîn, les enfants d’Ibn Qurashîyya en Égypte, les Banû ‘Aqîl au Yémen, à Qom, à Ispahan, à Fasa et à Koufa, ainsi que les Banû Awqas en Kerman, Tabaristan et Khorasan, sont considérés comme ses survivants.[15]
Il fut décédé à 8 h. Il était connu sous le nom de « Dhu al-Janahayn » (l'homme aux deux ailes),[Note 1] « Dhu al-Hijratayn » (l'homme aux deux migrations),[Note 2] ainsi que « Ja‘far at-Tayyâr » (qui vole beaucoup)[Note 3], était le frère aîné de l’Imam Ali (a) de 10 ans et le frère cadet de ‘Aqîl de 10 ans.
Il se convertit à l'islam avec sa femme, Asmâ’ bt. ‘Umays. Il fut nommé chef des musulmans émigrés en Abyssinie (Habasha) et retourna à Médine le jour de la victoire de Khaybar. Il est considéré comme le 32e converti à l'islam et le premier ou le deuxième commandant de l'armée de l'islam lors de la bataille de Mûta, où il fut tombé en martyre.[18]
Ja‘far b. Abî Talib laissa huit fils, parmi lesquels se trouvaient Muhammad al-Akbar, qui mourut en martyre lors de la bataille de Siffîn aux côtés de son oncle, Ali b. Abî Talib (a), ainsi que ‘Awn et Muhammad al-Asghar, qui furent tombés en martyre à l’événement de Karbala. La lignée de Ja‘far se poursuivit à travers Abd Allah al-Akbar. La génération de Ja‘far b. Abî Talib se divisèra ensuite en plusieurs branches et résida dans les régions du Hidjaz, de l'Irak, de l'Égypte, de Damas, du Maroc, de Herat, de Balkh, de Boukhara, d'Ispahan, d'Ahvaz, d'Azerbaïdjan, de Gorgan, de Tabaristan, de Qazvin, de Kerman et de Shushtar.[19]
Ali b. Abî Talib (a) (23 avant l'Hégire - 40 h) est le premier Imam des chiites, le cousin et le gendre du Prophète Muhammad (s), l’écrivain de la révélation et le premier musulman. Il est l'époux de Sayyida Fatima Zahra (a) et le père des onze Imams chiites.
Lorsque les Qurayshites avaient l'intention de tuer l’Envoyé de Dieu (s), l’Imam Ali (a) dormit dans le lit du Prophète (s) pour que les ennemis soient trompés, ce qui permit au Messager d’Allah (s) de quitter secrètement La Mecque et de migrer vers Médine.[20] Le noble Prophète (s) conclut le pacte de fraternité avec lui.[21] Tous les Sayyids sont les descendants de la Dame Fatima (a) et du Prince des croyants (a).[22]

Note

  1. A la place de deux mains perdus de Ja'far dans la bataille, le Messager d'Allah (s) pria en sa faveur, demandant à Dieu de lui accorder deux ailes pour voler avec les anges au Paradis.[16]
  2. Il eut deux migration : l'un vers Abyssinie et l'autre vers Médine.[17]
  3. Lors de la bataille de Mûta, ses deux mains furent coupées par les polythéistes, mais il continua à brandir l'étendard de l'armée de l'islam avec ses deux bras. Le Prophète (a) déclara : certes, Allah a remplacé ses mains par deux ailes pour qu'il puisse voler avec elles au Paradis.

Références

  1. Ibn Sa‘d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 1, p 94 ; Cheikh at-Tûsî, al-Fihrist, p 191 - 192 ; Nakhjawânî, Tajârib as-Salaf, p 108 ; al-Baghdâdî, Sabâ’ik ad-Dahab, p 315, 323 et 324
  2. Ibn ‘Anba, ‘Umdat at-Tâlib, p 32 - 35
  3. Ibn al-Jawzî, Tadhkirat al-Khawâss, vol 1, p 158 - 167
  4. Ibn Sa‘d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 1, p 121 et 122
  5. Ibn Sa‘d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 1, p 121
  6. Ibn Hishâm, As-Sîrat an-Nabawîyya, vol 2, p 271 ; Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 2, p 42
  7. Ibn ‘Anba, ‘Umdat at-Tâlib, p 30
  8. Ibn al-Kalbî, Jamharat an-Nasab, vol 1, p 128 ; Ibn Qutayba ad-Diynawarî, Al-Ma‘ârif, p 120
  9. Ibn al-Athîr al-Jazarî, Usd al-Ghâba, vol 3, p 423 - 424
  10. Ibn Qutayba ad-Diynawarî, Al-Ma‘ârif, p 156
  11. Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 2, p 69
  12. Ibn Sa‘d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 4, p 42 ; Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 2, p 69 et 71 ; az-Zubayrî, Nasab Quraysh, vol 3, p 85
  13. Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 2, p 70 et 77
  14. az-Zubayrî, Nasab Quraysh, vol 3, p 84
  15. Ibn ‘Anba, ‘Umdat at-Tâlib, p 32 - 35
  16. Cheikh as-Sadûq, ‘Ilal ash-Sharâyi‘, vol 2, p 558
  17. Ibn ‘Anba, ‘Umdat at-Tâlib, p 35
  18. Ibn Hishâm, As-Sîrat an-Nabawîyya, vol 1, p 275 ; Ibn al-Kalbî, Jamharat an-Nasab, p 129 - 130 ; Ibn Sa‘d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 1, p 121 ; Ibn Qutayba ad-Diynawarî, Al-Ma‘ârif, p 205
  19. Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 2, p 43 ; Ibn ‘Anba, ‘Umdat at-Tâlib, p 36 - 57 ; al-Baghdâdî, Sabâ’ik ad-Dahab, p 324 ; Ibn Qutayba ad-Diynawarî, Al-Ma‘ârif, p 207 - 208 ; Ibn al-Athîr al-Jazarî, Usd al-Ghâba, vol 2, p 287 ; az-Zubayrî, Nasab Quraysh, vol 3, p 80 - 83
  20. 'Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 19, p 59
  21. ‘Allâma Amînî, Al-Ghadîr, vol 3, p 162
  22. منشاءسیادت سادات پرسمان دانشگاهیان.