Al-Mukhtar Ibn Abi Ubayd ath-Thaqafi

De wikishia
(Redirigé depuis Al-Mukhtâr)
Al-Mukhtar Ibn Abi Ubayd ath-Thaqafi
Leader de la Révolte de Mukhtâr
La Tombe de Mukhtâr ath-Thaqafî
La Tombe de Mukhtâr ath-Thaqafî
Présentation
naissance
décès
martyre
Famille
parentsAbû ‘Ubayda, Dûmat bt. ‘Amr b. Wahab
enfant
  • Muhammad b. Mukhtâr
  • Is’hâq b. Mukhtâr
  • Umar b. Mukhtâr
  • Abu al-Hakam b. Mukhtâr
  • Jabr b. Mukhtâr
  • Umayyat b. Mukhtâr
  • Balâl b. Mukhtâr
Successeurs du Prophète (s)
Imam Ali (a) . Imam Hasan (a) . Imam Husayn (a) . Imam Husayn (a) . Imam Sajjad (a) . Imam Baqir (a) . Imam Sadiq (a) . Imam Kazim (a) . Imam Rida (a) . Imam Jawad (a) . Imam Hadi (a) . Imam Hasan Askarî (a) . Imam Mahdi (a)


Mukhtâr b. Abî ‘Ubayd ath-Thaqafî (en arabe : مختار بن ابي عبيد الثقفي), de Taïf, fut celui qui, après l’événement de Karbala et la révolte des Tawwâbîn, se souleva contre les assassins de l’Imam al-Husayn (a) pour venger sa mort.

Lorsque l’envoyé de l’Imam al-Husayn (a), Muslim b. ‘Aqîl arriva à Koufa, Mukhtâr fut son hôte et le soutint jusqu’à la fin de sa mission.

Pendant la tragédie de Karbala, Mukhtâr fut en prison à Koufa sous l’ordre de ‘Ubayd Allah b. Zîyâd.

Au cours de la révolte de Mukhtâr, la plupart des assassins de l’Imam al-Husayn (a) furent tués. Certains chercheurs croient qu’il se souleva avec la permission de l’Imam as-Sajjâd (a).

Mukhtâr gouverna 18 mois sur Koufa et fut tué par Mus’ab b. Zubayr. Il y a une tombe, attribuée à Mukhtâr, près de celle de Muslim b. ‘Aqîl, à côté de la mosquée de Koufa.

Généalogie

Mukhtâr b. Abî ‘Ubayd b. Mas’ûd b. ‘Amr b. ‘Umayr b. ‘Awf b. ‘Uqda b. Ghayrat b. ‘Awf b. Thaqîf ath-Thaqafî.

Mukhtâr fut de Taïf et de la tribu Thaqîf. Son ancêtre, Masûd ath-Thaqafî fut un des chefs de Hedjaz et on lui avait donné le titre de « ‘Azîm al-Qaryatayn ».[1]

Famille

Son père, Abû ‘Ubayd fut un des compagnons très connus du Prophète (s).[2]. Il fut tué, après le décès du Prophète (s), au cours de la bataille de Jasr, une des batailles de Qâdisîyya, pendant le califat de Umar.[3]

Sa mère, Dûmat bt. ‘Amr b. Wahab, fut d’après Ibn Tawfûr, une femme éloquente.[4]

Son oncle, Sa’d b. Mas’ûd ath-Thaqafî, fut l’émir d’al-Mada’in pendant le califat de l’Imam Ali (a).[5]

Les frères de Mukhtâr, Wahab, Mâlik et Jabr furent tués avec leur père pendant la bataille de Jasr.[6][7]

Surnom et titre

Le surnom de Mukhtâr fut Abû Ishâq[8] et son titre fut Kaysân.[9]

D’après certains chercheurs, la secte Kaysânîyya lui est attribuée.[10] Kaysân signifie « intelligent ».

D’après Asbagh b. Nubâta, un jour l’Imam Ali (a) mit Mukhtâr sur ses genoux et l’appela Kayyis (intelligent).[11] Du fait que l’Imam Ali (a) l’appela deux fois, Kaysân, on lui donna le titre de Kaysân.

D’après certains historiens, le titre Kaysân, vient d’un des commandeurs de l’armée de Mukhtâr qui s’appelait Abû ‘Umra.[12]

Epouses et enfants

Epouses

Première épouse :
Umm Thâbit bt. Thamurat b. Jundab. Mukhtâr eut deux fils d’elle, nommés Muhammad et Is’hâq.[13]
Deuxième épouse :
‘Umra bt. Nu’mân b. Bashîr. Après le martyre de Mukhtâr, elle fut tuée par Mus’ab b. Zubayr.[14]
Troisième épouse :
Umm az-Zayd as-Sughrâ bt. Saïd b. Zayd b. ‘Amr.[15]
Quatrième épouse :
Umm al-Walîd bt. ‘Umayr b. Ribâh. Mukhtâr eut une fille d’elle, nommée Umm Salama. Ce dernier se maria avec 'Abd Allah b. 'Abd Allah b. Umar b. al-Khattab.[16]

Enfants

Fils

  • Muhammad b. Mukhtâr. Sa mère fut Umm Thâbit.[17]
  • Is’hâq b. Mukhtâr. Sa mère fut Umm Thâbit.[18]
  • Umar b. Mukhtâr. Il fut un des chiites à Ray (Téhéran). Il fut un marchand d’étoffes. Lorsqu’Abû Muslim al-Khurâsânî atteignit le pouvoir, il nomma Umar b. Mukhtâr comme l’émir de Ray.[19]
  • Abu al-Hakam b. Mukhtâr.[20]
  • Jabr b. Mukhtâr.[21]
  • Umayyat b. Mukhtâr.[22]
  • Balâl b. Mukhtâr.[23] Il est nommé dans certains sources, Hilâl.[24]

Fille

  • Umm Salama. Sa mère fut Umm al-Walîd.[25]

Biographie

Naissance

Mukhtâr naquit en l’an 1 de l’Hégire.[26][27]

La plupart des informations sur Mukhtâr sont à propos du temps de sa révolte contre les assassins de l’Imam al-Husayn (a), donc, il n’y a pas assez d’informations sur son enfance.

Participation aux batailles

Il est dit qu’à l’âge de 13 ans, Mukhtâr participa à la bataille de Jasr. Dans cette bataille, il perdit son père et ses frères. Bien qu’il fût petit, il essaya plusieurs fois d’aller combattre dans le champ de la bataille, mais son oncle, Sa’d b. Mas’ûd l’interdisait.[28]

Présence à al-Mada’in

Sa’d b. Mas’ûd ath-Thaqafî, l’oncle de Mukhtâr fut à al-Mada’in à l’époque de l’Imam Ali (a). Au cours des combats contre les Kharidjites, Sa’d nomma Mukhtâr comme son représentant à al-Mada’in pour réprimer les Kharidjites.[29][30]

Après le martyre de l’Imam Ali (a) et au cours de la bataille avec l’armée de Muawiya, l’Imam al-Hasan al-Mujtabâ (a) se réfugia à al-Mada’in. L’Imam alla chez Sa’d b. Mas’ûd ath-Thaqafî, l’oncle de Mukhtâr. Sa’d fut l’émir de Koufa même à l’époque de l’Imam al-Hasan (a).

D’après un rapport, Mukhtâr dit à son oncle, Sa’d :

« Si tu veux obtenir de richesse et d’honneur, mets Hassan en prison, confie-le à Muawiya et prends tout ce que tu désires ».

Son oncle lui aurait répondu :

« Que Dieu te maudisse, Quel mauvais homme tu es ! Comment puis-je confier le fils de la fille du Prophète (s) à son ennemi ? »

D’après l’Ayatollah Khû'î, cette narration n’a pas une chaîne de transmission authentique, donc, elle n’est pas fiable.[31]

D’après Sayyid Muhsin al-Amîn, si on accepte cette narration, ceci pourrait être du fait que Mukhtâr voulait éprouver son oncle pour voir s’il était bien un partisan fidèle de l’Imam al-Hasan al-Mujtabâ (a) ou non ?[32]

A l’époque de Muawiya

Dhahabî rapporta des narrations concernant les activités de Mukhtâr pour l’Imam al-Husayn (a) à l’époque de Muawiya.

D’après lui, à l’époque de Muawiya, Mukhtâr alla à Bassora et appela les gens à prêter le serment d’allégeance à l’Imam al-Husayn (a).

‘Ubayd Allah b. Zîyâd qui fut à ce moment-là, l’émir de Bassora, l’arrêta et lui donna 100 coups de fouet. Désormais, Mukhtâr fut déporté à Taïf.[33]

Soulèvement de l’Imam al-Husayn (a)

Article connexe : tragédie de Karbala.

D’après les sources, Mukhtâr ne fut pas présent à la tragédie de Karbala. Au début, il soutint l’envoyé de l’Imam al-Husayn (a), Muslim b. ‘Aqîl à Koufa, mais du fait qu’on l’emprisonna sous l’ordre de ‘Ubayd Allah b. Zîyâd, il ne put pas joindre l’Imam al-Husayn (a) à Karbala.

Voici un résumé de quelques activités de Mukhtâr, avant l’événement de Karbala :

  • Après l’événement d’Achoura, Mukhtâr fut libéré par l’intervention de 'Abd Allah b. Umar. Car ce dernier fut le mari de la sœur de Mukhtâr, Safîyya bt. Abû ‘Ubayd.[42] En libérant Mukhtâr, ‘Ubayd Allah dit à Mukhtâr qu’il ne devait pas rester à Koufa plus de trois jours et qu’après ces trois jours, si on le voyait à Koufa, on considérerait son sang licite.[43]

Allégeance avec 'Abd Allah b. Zubayr

Au début, Mukhtâr prêta le serment d’allégeance avec 'Abd Allah b. Zubayr, à condition qu’il consulte avec lui sur toutes les décisions et qu’il ne fasse rien sans l’accord de Mukhtâr.[44]

Lors de l’attaque de l’armée de Yazid à La Mecque et l’assiégement de 'Abd Allah b. Zubayr, Mukhtâr combattit contre les soldats de Châm à côtés des Zubayrites. Mais lorsque 'Abd Allah b. Zubayr prétendit le califat, Mukhtâr s’éloigna de lui, alla à Koufa et se prépara pour son soulèvement.

Il arriva à Koufa, six mois après la mort de Yazid et au milieu du mois de Ramadan.[45]

Ibn Zubayr nomma 'Abd Allah b. Mutî’ comme émir de Koufa, mais Mukhtâr le combattit et le fit sortir de Koufa.[46]

Révolte des Tawwâbîn

Article connexe : Révolte des Tawwâbîn.

Mukhtâr ne participa pas à la révolte des Tawwâbîn, car il considérait leur soulèvement comme inutile et ne trouvait pas Sulaymân b. Surad al-Khuzâ’î comme un expert dans les sciences militaires et politiques.[47]

Suite à l’absence de Mukhtâr dans l’armée des Tawwâbîn, 4 000 de 16 000 soldats qui avait prêté le serment d’allégeance avec Sulaymân, laissèrent ce dernier et ne l’accompagnèrent pas dans la révolte.[48]

En tout cas, au moment de la révolte des Tawwâbîn, Mukhtâr était en prison et après leur défaite, il leur envoya une lettre et les consola. Les chefs des Tawwâbîn voulait libérer Mukhtâr de la prison, mais ce dernier les empêcha et les rassura qu’il sera bientôt libéré. Cette fois aussi, il fut libéré par l’intervention de 'Abd Allah b. Umar.[49]

Révolte de Mukhtâr

Article connexe : Révolte de Mukhtâr.

Au 14 Rabî’ al-Awwal 66 H, Mukhtâr se souleva pour venger le martyre de l’Imam al-Husayn (a), accompagné des chiites de Koufa.[50] Au cours de son soulèvement, il tua Shimr b. Dhi al-Jawshan, Khûlî b. Yazîd, 'Umar b. Sa’d et ‘Ubayd Allah b. Zîyâd.

Le commandeur de l’armée de Mukhtâr, fut Ibrâhîm b. Mâlik al-Ashtar, et ce dernier tua ‘Ubayd Allah b. Zîyâd à Bassora.[51]

Slogan

Au cours de ce soulèvement, Mukhtâr déclara deux slogans :

  • Yâ lathârât al-Husayn (a) (یا لثارات الحسین) : Vengeance pour al-Husayn (a)
  • Yâ Mansûr Amit (یا منصور أمت) : Ô victorieux ! Tue-nous !

Lorsqu’il porta les vêtements du combat, il annonça le début de sa révolte en déclarant ces deux slogans.[52]

Le premier slogan était utilisé, premièrement, par les Tawwâbîn dans leur révolte et le deuxième, par les compagnons du Prophète (s) au cours de la bataille de Badr.[53]

Mort

Mukhtâr gouverna 18 mois sur Koufa et combattit les Marwânites à Châm, les Zubayrites au Hedjaz et les chefs de Koufa. Enfin, au 14 Ramadan 67 H et à l’âge de 67 ans, il fut tué par Mus’ab b. Zubayr.[54]

D’après l’ordre de Mus’ab, on coupa les mains de Mukhtâr et les attacha au mur de la mosquée de Koufa. Lorsque Hajjâj b. Yûsuf atteignit le pouvoir, il ordonna d’enterrer les mains de Mukhtâr, car il fut de la même tribu que Mukhtâr.[55]

Après le martyre de Mukhtâr, 6 000 de ses partisans furent encerclés dans le palais de Koufa. Mus’ab b. Zubayr ordonna de les décapiter. Cet événement fut tellement terrible que lorsque 'Abd Allah b. Umar vit Mus’ab, il lui dit : 

« Si ces 6 000 personnes furent des moutons de ton père, tu ne devrais pas les décapiter ».[56]

Mort de l’épouse de Mukhtâr

Mus’ab obligea ‘Umra bt. Nu’mân b. Bashîr, l’épouse de Mukhtâr de déclarer sa haine envers Mukhtâr. Mais elle n’accepta pas et Mus’ab la décapita.

Relation avec l’Imam as-Sajjâd (a)

Il y a de différents rapports sur la relation entre l’Imam as-Sajjâd (a) et Mukhtâr. D’après certains rapports, l’Imam as-Sajjâd (a) n’était pas d’accord avec la méthode de Mukhtâr et renvoyait même les cadeaux de ce dernier.[57]

D’après des autres rapports, l’Imam confirmait le soulèvement de Mukhtâr et avait nommé Muhammad b. Hanafîyya comme son représentant pour avoir relation avec Mukhtâr.

D’après les rapports, Mukhtâr envoya 20 000 dinars à l’Imam as-Sajjâd (a) et l’Imam l’accepta et en profita pour reconstruire la maison de ‘Aqîl b. Abî Tâlib et Banu Hachim qui avait été détruites.[58]

Il est rapporté, lorsqu’un groupe de Koufa alla chez l’Imam as-Sajjâd (a) pour demander son avis sur le soulèvement de Mukhtâr, l’Imam les envoya chez Muhammad b. Hanafîyya, leur disant :

« Ô oncle, si un esclave se sacrifie pour nous défendre, les gens doivent lui obéir. Sur ce sujet, fais ce que tu peux faire et tu es mon représentant ».[59]

D’après l’Ayatollah Khû'î[60] et Mâmaqânî[61], le soulèvement de Mukhtâr fut par la permission de l’Imam as-Sajjâd (a).

Relation avec Muhammad b. Hanafîyya

D’après certaines narrations, Mukhtâr nommait Muhammad b. Hanafîyya, Mahdi et appelait les gens à lui obéir. Mais, Irbilî déclara dans son livre, Kashf al-Ghumma que tout était sous l’observation de l’Imam as-Sajjâd (a).[62]

Sauvetage de Muhammad b. Hanafîyya

Lorsque 'Abd Allah b. Zubayr fut informé de la révolte de Mukhtâr, il força Muhammad b. Hanafîyya et ses proches de prêter le serment d’allégeance avec les Zubayrites. Il les menaça même de les brûler. Muhammad b. Hanafîyya envoya une lettre à Mukhtâr, lui demandant de l’aide.

Mukhtâr envoya 4 000 personnes à La Mecque et les sauva.[63]

Opinions sur Mukhtâr

Dans les hadiths

Il est rapporté deux sortes de hadiths sur Mukhtâr. Les hadiths qui le complimentent et confirment sa fidélité et ceux qui le blâment et sont contre lui.

Hadiths qui complimentent Mukhtâr

« Qu’Allah récompense Mukhtâr de la meilleure des façons »
« Que Dieu comble ton père de Sa miséricorde ».[64] D’après Mâmaqânî, la prière de l’Imam sur Mukhtâr, prouve sa fidélité et sa foi ».[65]
« Après la tragédie de Karbala, parmi nos femmes, personne ne se maquilla jusqu’à ce que Mukhtâr a vengé la mort de l’Imam al-Husayn (a) ».[66]

Hadiths contre Mukhtâr

  • D’après l’Imam al-Bâqir (a), son père, l’Imam as-Sajjâd (a) ne permit pas les envoyés de Mukhtâr, d’entrer chez lui, renvoya les cadeaux de Mukhtâr et l’appela « Kadhdhâb (menteur) ». La chaîne de transmission de ce hadith est faible.[67]
  • Au cours de la bataille avec Muawiya, lorsque l’Imam al-Hasan al-Mujtabâ (a) se réfugia à al-Mada’in, Mukhtâr proposa à son oncle, Sa’d b. Mas’ûd de confier l’Imam al-Hasan al-Mujtabâ (a) à Muawiya.[70] D’après l’Ayatollah Khû'î, cette narration n’est pas authentique. Il déclare que même si on accepte l’authenticité de ce rapport, ceci ne prouve pas l’infidélité de Mukhtâr, car il pourrait être du fait que Mukhtâr voulait éprouver la fidélité de son oncle.[71]

Opinions des ulémas chiites

Certains ulémas chiites confirmèrent la fidélité et l’honnêteté de Mukhtâr, certains refusèrent sa fidélité, et d’autres ne dirent rien sur lui et confièrent le jugement sur cette personne à Allah.

Premier groupe

D’après Ibn Namâ al-Hillî, les Imams des chiites complimentèrent et louèrent Mukhtâr. D’après lui, la prière de l’Imam as-Sajjâd (a) sur Mukhtâr est une preuve pour sa fidélité et que l’Imam le considérait comme vertueux.[72]

D’après Mâmaqânî, Mukhtâr croyait à l’Imamat des Imams et que son gouvernement fut avec l’autorisation de l’Imam as-Sajjâd (a). D’après lui, l’Imam al-Bâqir (a) pria trois fois dans un hadith pour Mukhtâr et ceci suffit pour prouver sa fidélité.[73]

D’après ‘Allâmat al-Hillî, Mukhtâr fut un Imâmite. Car il cita le nom de Mukhtâr dans son livre et puisqu’il ne citait que le nom des chiites fidèles, on comprend qu’il considérait Mukhtâr comme un chiite fidèle.[74]

Sayyid b. Tâwûs préféra les hadiths qui complimentent Mukhtâr à ceux qui le blâment.[75]

Parmi les savants contemporains, l’Ayatollah Khû'î et Al-‘Allâma al-Amînî considéraient Mukhtâr comme un chiite vertueux. Tout comme Sayyid b. Tâwûs, l’Ayatollah Khoi préféra les hadiths qui complimentent Mukhtâr.[76]

D’après lui, la révolte de Mukhtâr fut avec la permission de l’Imam as-Sajjâd (a).[77]

D’après Al-‘Allâma al-Amînî, Mukhtâr fut un des nobles vertueux et que l’Imam as-Sajjâd (a), l’Imam al-Bâqir (a) et l’Imam as-Sâdiq (a) prièrent sur lui.[78]

D’après 'Abd ar-Razzâq al-Muqarram, les mauvaises caractéristiques qu’on lui attribua sont des mensonges.[79]

D’après Bâqir Sharîf Qurashî, le soulèvement sacré de Mukhtâr ne fut pas pour le but d’atteindre le pouvoir, mais ce fut pour venger les assassins de l’Imam al-Husayn (a).[80]

D’après Najm ad-Dîn at-Tabasî, les mauvaises caractéristiques, attribuées à Mukhtâr proviennent de la politique des Omeyyades qui voulait effacer toute trace des partisans des Ahl al-Bayt (a). Aussi, il considère le hadith, dans lequel, l’Imam al-Bâqir (a) loua Mukhtâr comme un hadith authentique.[81]

Deuxième groupe

D’après Mirzâ Muhammad IstarÂbâdî, d’une part, il ne faut pas parler d’une mauvaise façon à propos de Muawiya, d’autre part, les rapports sur lui ne sont pas fiables. Enfin, il n’arriva à aucune conclusion sur Mukhtâr. D’après Al-‘Allâma al-Majlisî, d’une part, Mukhtâr n’avait pas de foi pure et sa révolte ne fut pas avec la permission de l’Imam, d’autre part, il fit de bonnes actions. Enfin, il ne conclut pas sur lui.[82]

Troisième groupe

D’après certains chercheurs, le soulèvement de Mukhtâr ne fut que pour le but d’atteindre le pouvoir et qu’il n’était pas un vrai chiite.

D’après eux, le soulèvement de Mukhtâr fut un mouvement politique et sa collaboration avec Muslim b. ‘Aqîl, l’envoyé de l’Imam al-Husayn (a) fut du fait qu’à ce moment-là, ils eurent le même but. Ils déclarent que Mukhtâr ne suivait pas les bases et les croyances du chiisme, donc, nous ne pouvons pas considérer sa révolte comme une révolte chiite.[83]

D’après certains, Mukhtâr ne croyait pas à l’Imamat des Imams et il profita juste du nom des Imams pour réaliser ses projets et atteindre le pouvoir.[84]

Opinions des ulémas sunnites

Ibn Athîr dans son livre, Usd al-Ghâba blâma Mukhtâr et n’accepta pas ses hadiths.[85]

Il y a un hadith inventé dans les sources sunnites, attribué au Prophète (s) qui disait :

« De la tribu de Thaqîf, viendront des menteurs et des criminels ».[86] Asmâ’ bt. Abu Baker est la narratrice de ce rapport. Elle fut la mère d’Abd Allah b. Zubayr.[87] Elle précisa que ce rapport (inventé) parle de Mukhtâr.[88]

Miqrîzî considère Mukhtâr parmi les Kharidjites.[89]

Accusations

Mukhtâr gouvernait à Koufa. Au Nord, précisément à Châm, Âl Marwân (Marwanites) gouvernaient et au Sud, les Zubayrîtes. Tous les deux se nommaient califes et considéraient Mukhtâr comme un rebelle qui avait divisé leur pays. Ce fut pour cette raison que ces deux groupes, firent tout leur possible pour inventer des hadiths et des mensonges sur Mukhtâr. Voici quelques mensonges attribués à Mukhtâr :

Prétention de la prophétie

Ibn Khaldûn déclara que Mukhtâr prétendait la prophétie.[90] Mais d’après les signes dans son gouvernement, et les paroles de trois Imams, ceci semble un mensonge, créé par les ennemis de Mukhtâr.

Fondation des Kaysanites

D’après certains historiens, Mukhtâr fonda la secte des Kaysanites. D’après eux, du fait que Mukhtâr eut le titre de Kaysân, ses partisans s’appelaient Kaysanites.

Mâmaqânî rejette cette idée et déclare que Mukhtâr n’eut rien à voir avec les Kaysanites.[91]

D’après l’Ayatollah Khû'î, ceci est un mensonge, attribué à Mukhtâr par les ulémas sunnites qui écrivirent des livres sur les religions et les sectes. Ils se basèrent sur les rapports faibles. D’après lui, le Kaysanisme apparut après le martyre de Mukhtâr et le décès de Muhammad b. Hanafîyya.[92]

Aussi, Al-‘Allâma al-Mînî ne confirme pas l’idée disant que Mukhtâr fut le fondateur des Kaysanites.[93]

Œuvres sur Mukhtâr

  • Akhdh ath-Thâr fi al-Mukhtâr, Abû Mikhnaf (M 157 H)[94]
  • Akhbâr al-Mukhtâr, Nasr b. Muzâhim (M 212 H)
  • Akhbâr al-Mukhtâr, Abu al-Hasan al-Madâ’inî (M 225 H)
  • Akhbâr al-Mukhtâr, Thaqafî al-Kûfî (M 283 H)
  • Akhbâr al-Mukhtâr, Abû Ahmad Abd al-‘Azîz b. Yahyâ Jalûdî
  • Kitâb fi al-Mukhtâr, Cheikh as-Sadûq
  • Mukhtasar Akhbâr al-Mukhtâr, Cheikh at-Tûsî
  • Akhbâr al-Mukhtâr, Muhammad b. Hasan b. Hamza Ja’farî at-Tâlibî, le beau fils de Cheikh al-Mufîd
  • Sharh ath-Thâr fî Akhbâr al-Mukhtâr, Ibn Namâ al-Hillî. Al-‘Allâma al-Majlisî rapporta ce livre entièrement dans le volume 45 de son livre Bihâr al-Anwâr.[95]
  • Kitâb al-Mukhtâr, Abû Saïd ‘Ubayd b. Kathîr al-‘Âmirî[96]
  • Qurrat al-‘Ayn fî Sharh Thârât al-Husayn, Ali b. Hasan al-‘Âmilî Al-Marwzî
  • Qurrat al-‘Ayn fî Sharh Thâr al-Husayn, Abû Abd Allah Abd b. Muhammad
  • Nûr al-Absâr fî Akhdh ath-Thâr, Sayyid Ibrâhîm b. Muhammad Taqî
  • Rawdat al-Mujâhidîn, Mawlâ ‘Atâ’ Allah b. Hisâm Hirawî
  • Asdaq al-Akhbâr fî Qissat al-Akhdh bi ath-Thâr, Sayyid Muhsin al-Amîn
  • Tanzîh al-Mukhtâr, Sayyid Abd ar-Razzâq al-Muqarram
  • Tuhfat al-Akhyâr fî Ithbât Najât al-Mukhtâr, Sayyid Muhammad Husayn Hindî
  • Sabîk an-Nadâr ou Sharh Cheikh ath-Thâr, Mîrzâ Muhammad Ali Urdûbâdî
  • Mâhîyyat Qîyâm Mukhtâr (en persan), Abû Fâdil Radawî al-Ardakânî
  • Mukhtâr Nâmé ou Rawdat al-Mujâhidîn, Wâ’iz Hirawî

Série de Mukhtâr Nâmé (en persan)

Mukhtâr Nâmi est le nom d’une série de télévision sur la biographie et la révolte de Mukhtâr b. Abî ‘Ubayd ath-Thaqafî, réalisée par Dawûd Mîrbâqirî. Cette série a été diffusée sur la télévision d'Etat de la République islamique d'Iran en quarante épisodes de soixante minutes.

Dans cette série, Farîburz ArabNîyâ, acteur iranien, a joué le rôle de Mukhtâr.

Galerie

Voir aussi

Références

  1. Ibn Qutayba, Al-Ma’ârif, p 400
  2. Ibn Athîr, Usd al-Ghâba, v 4 p 347
  3. Ibn Khaldûn, Târîkh, Traduction persane, v 1 p 356
  4. Zabîh Allah Mahallâtî, Rayâhîn ash-Sharî’a, v 4 p 245
  5. Ibn Hajar, Al-Isâba fi Tamyîz as-Sahâba, v 1 p 561
  6. Ibn A’tham, Al-Futûh, v 1 p 134
  7. Ibn Hajar, Al-Isâba fi Tamyîz as-Sahâba, v 1 p 561
  8. Ibn Athîr, Usd al-Ghâba, v 4 p 346
  9. Tabarî, Târîkh at-Tabarî, v 6 p 7
  10. Ibn Khallakân, Wafayât al-A’yân, v 4 p 172
  11. Khoi, Mu’jam ar-Rijâl, v 18 p 102
  12. Kashshî, Rijâl al-Kashshî, p 128
  13. Ibn Qutayba, Al-Ma’ârif, p 402
  14. Mas’ûdî, Murûj adh-Dhahab, v 3 p 99
  15. Ibn Habîb, Al-Muhabbar, p 70
  16. Ibn Sa’d, At-Tabaqât al-Kubrâ, v 8 p 346
  17. Ibn Qutayba, Al-Ma’ârif, p 402
  18. Ibn Qutayba, Al-Ma’ârif, p 402
  19. L’auteur inconnu du troisième siècle de l’Hégire, Akhbâr ad-Dawlat al-‘Abbâsîyya, p 262
  20. Dhahabî, Târîkh al-Islâm, v 17 p 105
  21. Ibn Hazm, Jamharat Ansâb al-‘Arab, p 268
  22. Ibn Hazm, Jamharat Ansâb al-‘Arab, p 268
  23. Cheikh at-Tûsî. Rijâl Cheikh at-Tûsî, p 568
  24. Cheikh at-Tûsî. Rijâl Cheikh at-Tûsî, p 437
  25. Ibn Sa’d, At-Tabaqât al-Kubrâ, v 8 p 346
  26. Ibn Athîr, Usd al-Ghâba, v 4 p 347
  27. Ibn Athîr, Al-Kâmil, v 2 p 111
  28. Al-‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, v 45 p 350
  29. Dinwarî, Akhbâr at-Tiwâl, Traduction persane, p 250
  30. Ibn Khaldûn, Târîkh Ibn Khaldûn, Traduction persane, v 1 p 629
  31. Khoi, Mu’jam ar-Rijâl, v 18 p 97
  32. Sayyid Muhsin al-Amîn, A’yân ash-Shî’a, v 7 p 230
  33. Dhahabî, Sîyar A’lâm an-Nubalâ, v 3 p 544
  34. Ibn Athîr, Al-Kâmil fi at-Târîkh, v 4 p 360
  35. Dinwarî, Al-Akhbâr at-Tiwâl, p 231
  36. Dinwarî, Al-Akhbâr at-Tiwâl, p 233
  37. Mas’ûdî, Murûj adh-Dhahab, v 3 p 252
  38. Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, v 6 p 376
  39. Tabarî, Târîkh at-Tabarî, v 5 p 569
  40. Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, v 6 p 377
  41. Abd al-Husayn Bînésh, v 5 p 140
  42. Ibn Jawzî, Al-Muntazam, v 6 p 29
  43. Ibn Jawzî, Al-Muntazam, v 6 p 29
  44. Ibn Khaldûn, Târîkh Ibn Khaldûn, Traduction persane, v 2 p 37
  45. Ibn Khaldûn, Târîkh Ibn Khaldûn, Traduction persane, v 2 p 42
  46. Ibn Khaldûn, Târîkh Ibn Khaldûn, Traduction persane, v 2 p 44
  47. Ibn al-Jawzî, Al-Muntazam, v 6 p 29
  48. Ibn Khaldûn, Târîkh Ibn Khaldûn, Traduction persane, v 2 p 43
  49. Ibn Khaldûn, Târîkh Ibn Khaldûn, Traduction persane, v 2 p 44
  50. Ibn Khaldûn, Târîkh Ibn Khaldûn, Traduction persane, v 2 p 44
  51. Ibn Athîr, Usd al-Ghâba, v 4 p 347
  52. Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, v 6 p 390 ; Tabarî, Târîkh at-Tabarî, v 6 p 20
  53. Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, v 6 p 370
  54. Ibn Athîr, Usd al-Ghâba, v 4 p 347
  55. Ibn Athîr, Al-Kâmil, v 4 p 275
  56. Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, v 6 p 445
  57. Al-‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, v 45 p 344
  58. Khoi, Mu’jam ar-Rijâl, v 18 p 96
  59. Al-‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, v 45 p 365
  60. Khoi, Mu’jam ar-Rijâl, v 18 p 100
  61. Mâmaqânî, Tanqîh al-Maqâl, v 3 p 206
  62. Irbilî, Kashf al-Ghumma, p 254
  63. Maqdisî, Al-Bad’ wa at-Târîkh, traduction persane, v 2 p 911
  64. Mâmaqânî, Tanqîh al-Maqâl, v 3 p 205
  65. Mâmaqânî, Tanqîh al-Maqâl, v 3 p 205
  66. Kashshî, Rijâl al-Kashshî, p 127
  67. Khoi, Mu’jam ar-Rijâl, v 18 p 96
  68. Kashshî, Rijâl al-Kashshî, p 125
  69. Khoi, Mu’jam ar-Rijâl, v 18 p 96
  70. Cheikh as-Sadûq, ‘Ilal ash-Sharâ’i’, v 1 p 221
  71. Khoi, Mu’jam ar-Rijâl, v 18 p 98
  72. Al-‘Allâma al-Majlissî, Bihâr al-Anwâr, v 45 p 346
  73. Mâmaqânî, Tanqîh al-Maqâl, v 3 p 206
  74. Mâmaqânî, Tanqîh al-Maqâl, v 3 p 206
  75. Mâmaqânî, Tanqîh al-Maqâl, v 3 p 206
  76. Khoi, Mu’jam ar-Rijâl, v 18 p 94
  77. Khoi, Mu’jam ar-Rijâl, v 18 p 100
  78. Al-‘Allâma al-Amînî, Al-Ghadîr, v 2 p 343
  79. Payâmad Hâyé Achoura, p 135
  80. Payâmad Hâyé Achoura, p 133
  81. http://velaseddighah.com/fa/?p=2977#more-2977%7C
  82. Al-‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, v 45 p 339
  83. Kamâl ad-Dîn Nusratî, Didgâhé Muwarrikhîné Mu’âsir-é chî’î Darbâréyé Mukhtâr, Didgâhé Musin Alwîrî
  84. Kamâl ad-Dîn Nusratî, Didgâhé Muwarrikhîné Mu’âsir-é chî’î Darbâréyé Mukhtâr, Didgâhé Musin Alwîrî
  85. Ibn Athîr, Usd al-Ghâba, v 4 p 347
  86. Sam’ânî, Al-ansâb, v 3 p 140
  87. Ibn Athîr, Usd al-Ghâba, v 3 p 141
  88. Ibn Sa’d, At-Tabaqât al-Kubrâ, v 8 p 200
  89. Miqrîzî, Imtâ’ al-Asmâ’, v 14 p 157
  90. Ibn Khaldûn, Târîkh Ibn Khaldûn, Traduction persane, v 1 p 356
  91. Mâmaqânî, Tanqîh al-Maqâl, v 3 p 205 - 206
  92. Khoi, Mu’jam ar-Rijâl, v 18 p 102 - 103
  93. Al-‘Allâma al-Amînî, Al-Ghadîr, v 1 p 343
  94. Ziriklî, Al-A’lâm, v 5 p 245
  95. Al-‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, v 45 p 346
  96. Ibn Shahr Âshûb, Ma’âlim al-‘Ulamâ, p 117