Kharidjites

De wikishia

Kharidjites (en arabe : الخوارج) est le titre d’un groupe dans l’armée de l’Imam Ali (a) au cours de la bataille de Siffîn, qui accusa l’Imam (a) à l’impiété et qui se souleva contre lui (a). Du fait qu’ils se révoltèrent contre le calife des musulmans, l’Imam Ali (a), ils furent nommés les Kharidjites.

Ils considéraient tous ceux qui acceptèrent l’Arbitrage (Al-Hakamîyya) et tous ceux qui n’accusaient pas l’Imam Ali (a) à l’impiété, comme païens. Dans la mosquée de Koufa, ils s’écriaient et disaient de mauvaises paroles contre l’Imam Ali (a) et le menaçaient de l’assassiner.

Après l’Arbitrage, leur comportement devint de plus en plus dur à l’égard de l’Imam Ali (a). Ils prêtèrent le serment d’Allégeance avec Abd Allah b. Wahb et en quittant Koufa, pour la destination de Nahrawân, ils tuèrent beaucoup de gens innocents.

Après avoir parlé plusieurs fois avec les Kharidjites, pour les convaincre de suivre le calife des musulmans, enfin, lorsqu’ils commencèrent à attaquer les musulmans, l’Imam Ali (a) prépara son armée pour les combattre. Cette bataille fut nommée la Bataille de Nahrawân et se déroula en l’an 38 H.

Les premiers Kharidjites ne participaient pas beaucoup dans les sujets scientifiques, mais au fur et à mesure, ils écrivirent des livres dans les sciences coraniques, la théologie, le fiqh, l’Unicité divine et l’Imâmat.

Apparition

Articles connexes : Arbitrage, bataille de Siffîn et Imam Ali (a).

D’après les sources historiques, au cours de la bataille de Siffîn, lorsque l’Imam Ali (a) ne se mit pas d’accord avec un groupe de son armée et n’accepta pas l’Arbitrage, ce groupe se distingua par son idée sur l’Arbitrage et essaya de forcer l’Imam Ali (a) à accepter d’après l’Arbitrage.

Lorsque l’Imam Ali (a) accepta l’Arbitrage et pratiqua d’après le résultat de cet événement, les Kharidjites changèrent leur avis, et demandèrent à l’Imam Ali (a) de se repentir.[1] Du fait que l’Imam Ali (a) n’accepta plus de suivre leur avis, ils annotèrent qu’ils considéraient l’Imam (a) comme impie.

A ce moment-là, l’Imam Ali (a) et son armée retourna à Koufa, mais les Kharidjites s’en allèrent à un endroit, nommé Harûrâ’, à la proximité de Koufa.[2]

Les Kharidjites se comparaient avec le Prophète (s) et croyaient que leur révolte ressemblait à celle du Prophète (s) au début de l’apparition de l’islam. Du fait qu’ils trouvaient le califat de l’Imam Ali (a), comme injuste, ils insistaient sur leur révolte et se préparèrent pour combattre l’Imam (a).[3]

Au début, ils se trouvaient à Bassora et à Koufa.[4] A Bassora, ils furent plus nombreux qu’à Koufa, car en entendant les paroles de l’Imam Ali (a), beaucoup de ceux qui se nommaient Kharidjites à Koufa, se séparèrent de la voie des Kharidjites.[5]

A partir de ce moment-là, les Kharidjites se dispersèrent dans plusieurs villes et pays, de l’Iran, le Yémen, jusqu’au Nord de l’Afrique.[6] Pendant des siècles, la plupart des sectes Kharidjites disparurent et il ne resta que l’école Ibadisme qui se trouve en Algérie, en Libye, au Kenya, en Oman et dans les autres pays musulmans.[7]

Noms

A part le nom Kharidjites, cité même dans les paroles de l’Imam Ali (a)[8], on leur attribua des autres noms, dont :

  • Muhakkima, tiré de leur slogan :
« Lâ Hukma Illâ li Allah (il n’y a d’ordre sauf celui de Dieu) ». Ils annonçaient ce slogan pour montrer leur désaccord avec l’Arbitrage.[9]
  • Harûrîyya, tiré du nom de l’endroit où ils campèrent après la bataille de Siffîn.[10]
  • Mâriqa, tiré de leur secte. Ce terme signifie : les égarés.[11]
  • Nâsiba ou Nawâsib : du fait qu’ils avaient la haine à l’égard de l’Imam Ali (a), ils furent nommés Nawâsib.[12]
  • Mukaffira (ceux qui accusent les autres à l’impiété) : Du fait que pour la première fois, dans la communauté musulmane, ils accusèrent ceux qui commettaient les péchés majeurs, à l’infidélité, ils furent nommés Mukaffira.[13]
  • Ahl an-Nahr ou Ahl an-Nahrawân[14]
  • Shurât, signifie : ceux qui vendent leurs âmes (se sacrifient dans le chemin sacré, d’après leur foi) pour être dans le Paradis.[15]

Accusation de l’Imam Ali (a) à l’infidélité

Après la bataille de Siffîn, les Kharidjites considérèrent l’Imam Ali (a), comme impie. Aussi, ils annoncèrent que d’après eux, tous ceux qui n’avaient pas le même avis qu’eux sur l’infidélité de l’Imam Ali (a), étaient considérés comme impies.[16]

Ils dénoncèrent tout calife musulman[17] et annonçaient en public leur idée contre l’Arbitrage et essayaient de dissuader l’Imam Ali (a) et de le convaincre à continuer la bataille. Au cours des sermons de l’Imam Ali (a) dans la mosquée de Koufa, ils coupaient sa parole, le menaçaient et l’accusaient à l’impiété. Néanmoins, tant qu’ils ne commentaient pas la guerre, l’Imam Ali (a) ne les empêcha pas et leurs actions contre le califat.[18]

Après l’Arbitrage au mois de Sha’bân ou au mois de Ramadan 37 H, lorsque ‘Amr b. ‘Âs trompa Abû Mûsâ Ash’arî et le trahit, l’Imam Ali (a) considéra le résultat de l’Arbitrage comme illégal et se prépara de nouveau pour combattre Muawiya. Il envoya une lettre à Abd Allah b. Wahb ar-Râsibî et Yazîd b. Husayn, deux chefs des Kharidjites, qui étaient à Nahrawân et leur demanda de rejoindre l’armée de Koufa pour combattre de nouveau, Muawiya. En réponse à l’Imam (a), ils lui demandèrent d’avouer à son impiété et à se repentir auprès d’Allah, sinon ils ne l’auraient pas rejoint.[19]

Au 10 Shawwâl 37 H, les Kharidjites prêtèrent le serment d’allégeance avec Abd Allah b. Wahb, comme leur émir et se mirent d’accord pour se déplacer de Koufa à Nahrawân.[20] En route, vers Nahrawân, les Kharidjites tuèrent beaucoup de gens innocents. L’Imam Ali (a) les invita à nouveau à rejoindre la communauté musulmane, mais ils n’acceptèrent pas. Donc, l’Imam Ali (a) décida des les combattre. Enfin, en l’an 38 H, ils subirent une grande défaite devant l’armée de l’Imam Ali (a).

Avant la bataille avec l’Imam Ali (a), un groupe de Kharidjites, sous le commandement de Farwat b. Nawfil, eut doute pour s’affronter avec l’armée de l’Imam (a). Ce fut pour cette raison qu’il ne participa pas à la bataille de Nahrawân.[21]

Même si les Kharidjites subirent une grande défaite devant l’armée de l’Imam Ali (a), ils restèrent comme une école politique et militaire parmi les musulmans. L’Imam Ali (a) interdit les chiites de les combattre après lui.[22] Après son traité de paix avec Muawiya, l’Imam al-Hasan al-Mujtabâ (a) refusa la demande de Muawiya pour combattre les Kharidjites.[23]

Particularités

Dans les sources islamiques, des particularités sont attribuées aux Kharidjites et parfois, elles sont en contradiction les unes avec les autres.

Voici un résumé des particularités des Kharidjites, citées dans les sources islamiques :

  • Ils faisaient beaucoup d’actes d’adoration sans avoir une bonne foi[24]
  • Ils se manifestaient comme les ascètes[25]
  • Ils ne savaient pas trop la religion et la sunna du Prophète (s)[26]
  • Ils étaient superficiels et ne comprenaient pas bien les versets coraniques[27]
  • Ils se voyaient au dessus de tous et considéraient les autres, comme infidèles[28]
  • Ils exagéraient sur leurs croyances et insistaient sans aucune preuve sur leurs idées[29]
  • Ils commandaient le bien et interdisaient le mal et considéraient tous ceux qui ne les faisaient pas, comme infidèles[30]
  • Ils considéraient le Djihad contre les musulmans, comme un acte d’adoration, mais devant les polythéistes, ils n’avaient pas cette dureté[31]
  • Ils avaient la haine à l’égard de l’Imam Ali (a) et le détestaient même après son martyre[32]

Rôle des Kharidjites dans l’histoire de l’islam

Les Kharidjites eurent beaucoup d’influences sur l’histoire de l’islam. Ils firent une division dans l’armée de l’Imam Ali (a)[33], ce qui aboutit à la naissance de la première secte islamiques.[34]

Au début, les Kharidjites n’avaient que des actes politiques, mais au fur et à mesure et à l’époque de Abd al-Malik b. Marwân, ils mélangèrent leurs idées avec des sujets théologiques.[35]

D’après certains historiens, comme At-Tabarî et Ibn A’tham, l’assassinat de l’Imam Ali (a) par les Kharidjites, aida les Omeyyades à atteindre le pouvoir.[36] Quand même, pour combattre les Omeyyades, les Kharidjites joignirent l’Imam al-Hasan al-Mujtabâ (a) et après le traité de paix de l’Imam (a) avec Muawiya, ils continuèrent leurs combats.[37]

D’après les Kharidjites, les Omeyyades étaient des infidèles et il était obligatoire de les combattre.[38]

Les Kharidjites participèrent aux révoltes contre les Omeyyades. Ce fut pour cette raison qu’ils aidèrent Abd Allah b. Zubayr, Zayd b. Ali et Abû Muslim al-Khurâsânî.[39] Quand même, parfois, ils négociaient avec les Omeyyades, et pendant certaines périodes, ils eurent le califat de certaines régions par les Omeyyades.[40] Et parfois, quand ils gagnaient dans leurs révoltes et ils prenaient le califat d’une région, ils se nommaient le calife, l’Imam ou le Prince des croyants (Amîr al-Mu’minîn).[41]

Les Omeyyades combattirent par force et violemment pour supprimer les Kharidjites en Iran et en Irak. Ces guerres affaiblirent au fur et à mesure la dynastie des Omeyyades.[42]

Croyances

Une des croyances importantes des Kharidjites est l’impiété de celui qui commet un péché majeur. D’après eux, le fait de commettre un péché majeur est la raison de l’impiété, donc, celui qui le commet n’est plus considéré comme musulman.

Voici, certaines croyances des Kharidjites :

  • L’impiété de celui qui commet un péché majeur :

Ce fut la première croyance, sur laquelle, tous les Kharidjites se mirent d’accord.[43] Une secte des Kharidjites, nommée Azâriqa, croit que celui qui commet un péché majeur est considéré, comme impie, n’a plus le droit de se repentir et il est obligatoire de le tuer avec ses enfants.[44] Les Kharidjites avaient tiré ce précepte du verset 44 de la sourate al-Mâ’ida.[45]

  • L’Imâmat :

D’après les Kharidjites, celui qui commet un péché majeur, n’est plus digne d’être l’Imam de la communauté musulmane, et s’il prend le pouvoir, les musulmans doivent se soulever contre lui.[46] La plupart des Kharidjites n’étaient pas d’accord avec l’idée, disant que c’est le Prophète (s) qui choisit son successeur.

D’après eux, quiconque pratique d’après le Coran et la sunna, est digne d’être l’Imam. Puis, par l’allégeance de deux personnes, il devient l’Imam des musulmans.[47] Contrairement à la majorité des musulmans, ils croyaient que seuls les Quraychites ne sont pas dignes du califat, et les autres musulmans ont également le droit de devenir le calife des musulmans.[48]

  • Les califes ar-Râshidûn :

Les Kharidjites avaient accepté le califat d’Abu Bakr et d’Umar ibn al-Khattab. Sur le califat d’Othman, ils n’acceptaient que les six premières années et sur le califat de l’Imam Ali (a), ils acceptaient la période avant l’Arbitrage. Donc, ils croyaient qu’après ces périodes, Othman et l’Imam Ali (a) apostasièrent et sortirent de l’islam.[49]

  • Opinions juridiques (dans le fiqh) :

Il est rapporté des opinions dans le fiqh de certaines branches du Kharidjisme. Ils ne croyaient que :

  1. La lapidation de celui ou celle qui commet la fornication est interdit, car ceci n’est pas mentionné dans le Coran.
  2. Il est autorisé de tuer les enfants des musulmans qui sont contre les Kharidjites.
  3. Les enfants des polythéistes, seront, comme leurs parents, à l’Enfer.
  4. La Taqîyya est interdite.[50]
  5. D’après Al-Azâriqa (une branche du Kharidjisme), il est autorisé de tuer les musulmans qui ne sont pas Kharidjites, mais il n’est pas autorisé de tuer les chrétiens, les juifs et les zoroastriens.[51]

Œuvres scientifiques et littéraires

Depuis la deuxième moitié du deuxième siècle de l’Hégire, les Kharidjites commencèrent à écrire des livres dans le fiqh, l’histoire et les autres domaines dans la religion.[52] Ils ne rapportaient pas de hadiths et considéraient le Coran, comme la seule source authentique de l’islam.[53]

Nous n’avons pas accès à une école dans la philosophie et dans le fiqh, provenant de Kharidjites. Parmi eux, seuls les Ibadites écrivirent des livres dans les croyances et le fiqh.[54]

D’après Ibn Nadîm, de peur de la communauté musulmane, les Kharidjites cachaient leurs livres.[55] Quand même, il cita les noms de certains Kharidjites qui avaient écrit des livres dans le fiqh, les sciences du Coran, la théologie et Usûl al-Fiqh.[56]

Aussi, il est rapporté le nom des livres dans l’Unicité divine et l’Imamat et des livres sur la réfutation des Mu’tazilîtes, Murji’a, les chiites et Al-Ghulât, écrits par les Kharidjites.[57]

Parmi les Kharidjites, il y avait des prédicateurs qui faisaient bien les prêches et les poètes.[58] La plupart des leurs poèmes étaient des poèmes qu’on récitait dans les guerres (Ar-Rajaz).[59]

Il est rapporté certaines lettres et sermons des Kharidjites, attribués à 18 chefs Kharidjites qui concernent l’invitation aux rites religieux et politiques des Kharitdjites et l’encouragement pour faire le djihad et pour commander le bien et interdire le mal.[60]

Raisons de l’apparition du Kharidjisme

Plusieurs raisons sont rapportées pour l’apparition du Kharidjisme. D’après les historiens, la plupart des Kharidjites étaient des A’râbites (ceux qui vivaient dans le désert et n’avaient pas assez d’information sur l’islam).

Avant l’islam, ils se révoltaient beaucoup contre leurs chefs et pour obtenir des choses qui n’avaient pas de valeurs, combattaient les gens.[61] La plupart des Kharidjites étaient de ces A’râbites qui n’étaient pas considérés, comme gens d’une tribu arabe.[62] Donc, parmi les compagnons du Prophète (s), les Muhadjirun et les Ansar, personne ne joignit les Kharidjites.[63]

D’après certains chercheurs, les Kharidjites apparurent suite à la révolte contre Othman.[64] D’après eux, le désaccord sur le califat d’Othman et le fait qu’il faisait l’injustice, fut la source de l’apparition d’une question, et c’est :

« est-ce que les musulmans peuvent se révolter contre un calife qui ne fait pas la justice ? ».[65]

D’après certaines sources islamiques, les chefs des rebelles contre Othman qui étaient au nombre de 30 personnes, devinrent tous des commandeurs des Kharidjites.[66]

Aussi, parmi les raisons de l’apparition des Kharidjites, nous pouvons citer les deux guerres qui se déroulèrent entre les musulmans, les batailles Jamal et Siffîn.[67]

Critiques sur les croyances des Kharidjites

Depuis de l’apparition du Kharidjisme, plusieurs œuvres furent écrits sur la réfutation des avis des Kharidjites. Il se trouve même des hadiths du Prophète (s) qui avaient prévenu l’apparition de cette secte. Ces hadiths, conseilleraient la bataille contre les Kharidjites.[68]

Aussi, d’après les hadiths, rapportés dans les sources chiites, ceux qui combattirent contre l’Imam Ali (a) n’étaient pas musulmans et d’après les Imams (a), ils furent considérés, comme impies. D’après ces hadiths, celui qui combat contre l’Imam Ali (a) est comme celui qui combat le Prophète (s).[69]

Les sources de l’interprétation du Coran (At-Tafâsîr) critiquèrent bien les arguments des Kharidjites. D’après les exégètes du Coran, celui qui commet un péché majeur, n’est pas considéré, comme impie. Donc, le péché majeur ne sort pas l’homme de l’islam, il rabaisse juste le niveau de la foi de l’homme.[70]

Voir aussi

Références

  1. Ibn Muzâhim, Waq’at Siffîn, p 513 - 514 ; Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, v 3 p 114 - 122
  2. Ibn Muzâhim, Waq’at Siffîn, p 513 - 514 ; Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, v 3 p 114 - 122
  3. San’ânî, Al-Musannaf, v 10 p 152 ; Ibn Qutayba, Al-Imâma wa as-Sîyâsa, v 1 p 121
  4. At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, v 5 p 76
  5. Al-‘Âmilî, Ali (a) wa al-Khawârij, v 2 p 104
  6. Mas’ûdî, Murûj adh-Dhahab, v 4 p 27 ; Maqdisî, Ahsan at-Taqâsim, p 323
  7. Amîn, Dhuha al-Islam, v 3 p 336
  8. L’Imam Ali (a), Nahj al-Balâgha, Sermont 62
  9. Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, v 3 p 110 - 112
  10. Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, v 3 p 114 - 122 ; Yâqût Hamawî, Mu’jam al-Buldân, sous la racine Harûrâ’
  11. Cheikh as-Sadûq, Al-Amâlî, p 464 ; Maqdisî, Al-Bad’ wa at-Târîkh, v 5 p 135 - 224
  12. Miqrîzî, Al-Mawâ’iz wa al-I’tibâr, v 4 p 428
  13. Ibn Taymîyya, Majmû’ al-Fatâwâ, v 4 p 261et v 7 p 208 - 209
  14. Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, v 3 p 115 et 247
  15. Balâdhurî, Jumal min Ansâb al-Ashrâf, v 9 p 272
  16. Mas’ûdî, Murûj adh-Dhahab, v 3 p 34
  17. Nasr b. Muzâhim, Waq’at Siffîn, p 489, 517
  18. At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, v 5 p 72 - 74 ; Mas’ûdî, Murûj adh-Dhahab, v 3 p 144
  19. Nahj al-Balâgha, sermon 35 ; Dinwarî, Akhbâr at-Tiwâl, p 206 ; At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, v 5 p 77 - 78
  20. At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, v 5 p 74 - 75
  21. Balâdhurî, Jumal min Ansâb al-Ashrâf, v 5 p 169 ; At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, v 5 p 80 - 92
  22. Nahj al-Balâgha, Sermon 60
  23. Balâdhurî, Jumal min Ansâb al-Ashrâf, v 5 p 78 - 79
  24. Nasr b. Muzâhim, Waq’at Siffîn, p 491 ; Balâdhurî, Jumal min Ansâb al-Ashrâf, v 5 p 212, 417 - 418
  25. Nasr b. Muzâhim, Waq’at Siffîn, p 491
  26. Nahj al-Balâgha, Sermon 36
  27. Bukhârî, Sahîh al-Bukhârî, v 8 p 51
  28. Ibn Taymîyya, Majmû’ al-Fatâwâ, v 16 p 221
  29. Balâdhurî, Jumal min Ansâb al-Ashrâf, v 3 p 145
  30. Ibn Athîr, Al-Kâmil fi at-Târîkh, v 4 p 167
  31. Fadl b. Shâdhân, Al-Îdâh, p 48
  32. Balâdhurî, Jumal min Ansâb al-Ashrâf, v 3 p 128 - 129
  33. Balâdhurî, Jumal min Ansâb al-Ashrâf, v 3 p 113
  34. Najjâr, Al-Khawârij ‘Aqîdatan wa Fikran wa Falsafatan, p 144
  35. Abu an-Nasr, Al-Khawârij fi al-Islâm, p 41, 101 - 102
  36. At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, v 5 p 78
  37. Balâdhurî, Jumal min Ansâb al-Ashrâf, v 5 p 169 ; At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, v 5 p 165 - 166
  38. Subhânî, Buhûth fi al-Milal wa an-Nihal, v 5 p 158 - 174
  39. Bukhârî, At-Târîkh as-Saghîr, v 1 p 192 - 193
  40. Ibn A’tham, Al-Futûh, v 47 p 274
  41. Mas’ûdî, Murûj adh-Dhahab, v 4 p 26 - 27
  42. Balâdhurî, Jumal min Ansâb al-Ashrâf, v 6 p 30 ; Ma’ûdî, Murûj adh-Dhahab, v 4 p 79 - 80
  43. Baghdâdî, Usûl ad-Dîn, p 332 ; Ibn Hazm, Al-Fasl fi al-Milal wa al-Ahwâ’ wa an-Nihal, v 2 p 113
  44. Ash’arî, Al-Maqâlât wa al-Firaq, p 85 - 86 ; Baghdâdî, Al-Farq bayn al-Firaq, p 82 - 83
  45. Jurjânî, Sharh al-Mawâqif, v 8 p 334
  46. Baghdâdî, Al-Farq bayn al-Firaq, p 73 ; Ibn Hazm, Al-Fasl fi al-Milal wa al-Ahwâ’ wa an-Nihal, v 2 p 113
  47. Ash’arî, Al-Maqâlât wa al-Firaq, p 8
  48. Nawbakhtî, Firaq ash-Shî’a, p 10 ; Ibn Hazm, Al-Fasl fi al-Milal wa al-Ahwâ’ wa an-Nihal, v 2 p 113
  49. Abû Hâtam ar-Râzî, Az-Zînat fi al-Kalimât al-Islâmîyya al-‘Arabîyya, p 282
  50. Shahristânî, Al-Milal wa an-Nihal, v 1 p 140 - 141
  51. Ibn Hazm, Al-Fasl fi al-Milal wa al-Ahwâ’ wa an-Nihal, v 4 p 189
  52. Ma’rûf, Al-Khawârij fi al-‘Asr al-Amawî, p 60 ; Kashshî, Ikhtîyâr Ma’rifat ar-Rijâl, p 229
  53. Cheikh al-Mufîd, Al-Jamal, p 85
  54. Amîn, Duha al-Islam, v 3 p 334 - 337
  55. Ibn Nadîm, Al-Fihrist, p 295
  56. Ibn Nadîm, Al-Fihrist, p 295
  57. Ibn Nadîm, Al-Fihrist, p 233 - 234 ; Sâbi’î, Al-Khawârij, p 28 - 39
  58. Tanûkhî, Nashwâr al-Muhâdara, v 3 p 291
  59. Ma’rûf, Al-Khawârij fi al-‘Asr al-Amawî, p 250 - 252 et 256 - 258
  60. Khalîfat b. Khayyât, Târîkh Khalîfat b. Khayyât, p 251 - 252
  61. Ibn ‘Abd Rabbih, Al-‘Aqd al-Farîd, v 1 p 186
  62. Abu an-Nasr, Al-Khawârij fi al-Islam, p 14 et 21
  63. Jâhiz, Kitâb al-Hayawân, v 6 p 455 ; At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, v 7 p 396
  64. Ma’rûf, Al-Khawârij fi al-‘Asr al-Amawî, p 55
  65. Abu an-Nasr, Al-Khawârij fi al-Islâm, p 21 - 23
  66. At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, v 5 p 49
  67. Balâdhurî, Jumal min Ansâb al-Ashrâf, v 3 p 35 - 36, 56 - 57, 134 - 135
  68. Abû Hâtam ar-Râzî, Az-Zînat fi al-Kalimât al-Islâmîyya al-‘Arabîyya, p 276
  69. Cheikh at-Tûsî, Jajrîd al-I’tiqâdât, p 295 ; Al-‘Allâmat al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 540
  70. Jurjânî, Sharh al-Mawâqif, v 8p 335