Irtidâd

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Al-Irtidât (en arabe : الارتداد) ou l’apostasie est l’abandon de l'islam. Un musulman qui quitte l'islam est appelé l’apostat. L'apostasie est obtenue en niant l'existence d'Allah, la vérité de la prophétie du Prophète Muhammad (s), la religion de l'islam et les éléments essentiels de la religion tels que la prière, le jeûne et aussi insulter ouvertement les choses sacrées religieuses comme la Kaaba.

L'apostat est divisé en deux types : d'apostats nationaux (Al-Murtadd al-Millî) et d'apostats naturels (Al-Murtadd al-Fitrî), chacun ayant ses propres règles de la charia.

Selon l'opinion connue parmi les jurisconsultes, la punition de l'apostat naturel d'un homme est la mort ; mais l'apostat national masculin a la possibilité de se repentir et de retourner à la religion, et s'il ne se repent pas, il sera tué. Une femme apostat, qu'elle soit nationale ou naturelle, n'est pas tuée, mais elle est emprisonnée jusqu'à ce qu'elle se repent.

Contrairement aux opinions célèbres, certains jurisconsultes pensent que l'apostat naturel d'un homme ne sera pas tué, s'il se repent. L'impureté d'un apostat et l'interdiction de l'épouser sont d'autres préceptes d'apostasie. Selon certains, la raison de ces punitions pour apostasie est d'empêcher la négligence des musulmans dans la religiosité et ne pas saper les croyances religieuses des musulmans par les opposants à l'islam.

Concept et les types

Al-Irtidâd (apostasie) est un terme de la jurisprudence qui par les jurisconsultes est interprété comme un acte d'abandonner de l'islam. Un musulman qui a abandonné la religion de l'islam est appelé un apostat (al-Murtadd).

Dans les livres jurisprudentiels, l'apostasie est mentionnée dans divers domaines tels que la pureté, la prière, la zakat, le jeûne, le Hajj, le commerce, le mariage et l'héritage. Dans certains livres jurisprudentiels, une section indépendante intitulée "Le Livre de l'Apostat" est consacrée à l'apostasie.

Types de l’apostat

Il existe deux types d'apostats, et chacun a ses propres préceptes :

  • Al-Murtadd al-Fitrî (Un apostat naturel) est quelqu'un qui est né musulman ; autrement dit, ses parents ou l'un d'eux est musulman. Puis il a abandonné l'islam.
  • Al-Murtadd al-Millî (Un apostat national) est quelqu'un qui fut d'abord non musulman, puis se converti à l'islam, puis abandonna l'islam.

Conditions et manières de prouver l'apostasie

L'apostasie est obtenue à la fois avec paroles et à la fois avec les actes :

  • L'apostasie avec la parole, c'est quand quelqu'un dit quelque chose qui indique qu'il a abandonné la religion de l'Islam. Par exemple, dit :
Il n'y a pas de Dieu ou Muhammad (s) n'est pas un prophète ou l'Islam n'est pas la religion de la vérité. Nier un principe ou une croyance fondamentale de religion est également de ce type. La signification de une croyance fondamentale de religion est quelque chose qui est si clair dans l'islam qu'elle n'a besoin d'aucun argument et est acceptée par tous les musulmans ; telles que l'obligation de prière, de jeûne et de Hadj.
  • L'apostasie par l'action, c'est quand quelqu'un fait intentionnellement quelque chose en sachant qu'elle est un acte de mécréant. Par exemple, il se prosterne devant un idole, ou adore la lune ou le soleil, ou insulte de façon flagrante des lieux sacrés tels que la Kaaba.

Selon l'ayatollah Fâdil Lankarânî, le doute dans le monothéisme et la prophétie n'est pas considéré comme de l'apostasie tant qu'il ne conduit pas au déni.

Selon al-'Allâma Sha'rânî :

«Un chercheur qui cherche la preuve et l'argument, s'il rencontre le doute et cherche la religion de la vérité, ce doute ne causera pas son incrédulité et son apostasie pendant la période de recherche ; "Bien sûr, tant qu'il ne le nie pas la religion avec sa langue."

Les jurisconsultes considèrent l'intellect, être adulte, l'intention et la volonté comme les conditions de la réalisation de l'apostasie. Selon ces conditions, prononcer des paroles blasphématoires par un fou ou une personne qui n'a pas atteint être adulte ne le fera pas apostasier. De plus, une personne qui n'a pas d'intention de dire des paroles blasphématoires ou qui est forcée de dire un blasphème n'est pas considérée comme un apostat.

Selon la fatwa des jurisconsultes, l'apostasie est prouvée de deux manières :

  1. L'une est la confession de l'apostat à son apostasie
  2. Et l'autre est les témoins ; autrement dit, deux hommes justes témoignent de l'apostasie d'une personne. Selon la fatwa de Shahîd al-Awwal, si quelqu'un qui les deux témoins ont témoigné de son apostasie, dit qu'il a eu tort, sa déclaration sera acceptée, aussi, s'il dit qu'il fut forcé de le faire et il y a un indice avec ses propos.

Exemples d'apostasie dans le monde islamique

Dans des livres exégétiques et historiques, il y a des exemples d'apostasie à l'époque du Prophète de l'Islam (s). Parmi eux se trouvent deux fils d'Abu al-Husayn, qui fut l'un des Ansar. Ces deux fils à l'invitation d'un groupe de chrétiens, ont quitté l'islam et se sont convertis au christianisme. Le Prophète (s) les maudit et les appela les premiers apostats. Aussi, 'Uqbat Abî Mu'ayt, qui fut l'un des anciens de Quraych, se convertit à l'islam et dire ash-Shahâdatayn, pour que le Prophète (s) mangeait de sa nourriture ; mais après quelques temps, à la demande de son ami, il cracha au visage du Prophète (a) et devint apostat.

Umm al-Hakam, la fille d'Abu Sufyan, et Fatima, la sœur d'Umm Salama, l'épouse du Prophète (s), faisaient également partie des femmes apostates au temps du Prophète (a). Quand le Prophète (s) conquit La Mecque, Umm al-Hakam est redevenu musulmane.

Sayyid Abd al-Karîm Mûsavî Ardibîlî, dans son livre jurisprudentiel, Fiqh al-Hudûd va at-Ta'zîrât, donna des exemples d'apostasie à l'époque du Prophète (s) et des Imams (a).

Ces dernières années, des gens furent tués ou condamnés pour apostasie ; y compris : Ahmad Kasravî fut tué par deux personnes d'un groupe nommé (Fadâ'îyân Islam = fidèles de l'islam) en 1324 HS, pour apostasie pour avoir insulté la religion de l'islam et du chiisme dans le magazine ash-Shî'a.

Salman Rushdie fut condamné à mort par la fatwa du dirigeant de l'époque de la République islamique d'Iran, l'imam Khomeini, pour avoir écrit le livre "Versets sataniques" en septembre 1988 C. La raison de cette fatwa est considérée comme l'apostasie de Salman Rushdie.

Préceptes sur l'apostasie

Certaines des préceptes de l'apostasie sont :

Punition de l’apostat

Le châtiment d'un apostat national (al-Murtadd al-Millî) d'un homme, s'il ne se repent pas, ainsi que l'apostat naturel (al-Murtadd al-Fitrî) d'un homme, est la mort ; mais la femme apostate est emprisonnée pour se repentir ou mourir. Bien sûr, une femme apostat naturel et un apostat national, qu'il soit féminin ou masculin, s'il se repent, sa repentance sera acceptée.

Certains jurisconsultes ont exprimé d'autres points de vues au contre des fatwa-s célèbrees sur les préceptes de l'apostasie ; Parmi eux, Sayyid Abd al-Karîm Mûsavî Ardibîlî et Muhammad Is'hâq Fayyâz, des Marja', ont considéré la punition d'un apostat naturel, (al-Murtadd al-Fitrî) d'un homme comme la punition d'un autre type d'apostat (c'est-à-dire al-Murtadd al-Millî); autrement dit, ils ont donné une fatwa déclarant que même si l'apostat naturel d'un homme se repent, il ne sera pas tué.

Abd Allah Javâdî Âmulî soutient également que quiconque à la suite de ses efforts pour étudier et chercher l'islam, affronte la doute et il apostasie, alors il ne sera pas tué, car sur la base des hadiths, la punition concernant al-Hadd (al-Hadd est la punition non financière spécifiée dans la charia pour certains péchés.) ne s'applique pas en cas de suspicion.

Certains érudits en sont également venus à croire que la punition d'un apostat est l'une des punitions changeantes et le précepte al-Wilâ'î (les préceptes qui sont à la main de dirigeant d'Umma musulmans et il peut les changer), qui a été déterminée par le Prophète (s) dans les premiers jours de l'islam pour contrer la sédition et la tromperie d'un groupe d'infidèles et d'hypocrites. La détermination de la punition d'un apostat et de son montant et de son exécution est basée sur les intérêts de la société islamique et dépend des conditions environnementales et dépend de la décision du dirigeant.

Raison de la punition des apostats

En expliquant la raison de la punition de l'apostat, diverses raisons sont mentionnées :

  • Parce que l'Islam est la fondation du système politique, et l'apostasie et sa révélation affaiblissent cette fondation du système politique et l’effondrement. Par conséquent, le gouvernement islamique est obligé de s'opposer à la révélation de l'apostasie et de terminer la punition pour l'apostat. Du fait que l'islam est le lien entre la société, l'apostasie et son expression provoquent la rupture des gens.
  • Mahdi Bâzargân cita le professeur Marcel Boisard, professeur de droit à l'Université de Genève disant :
La raison de la rigueur de l'Islam à propos des apostats peut être c'est que dans le système de gouvernement et le système administratif des sociétés islamiques, la croyance en Dieu n'est pas un aspect purement doctrinal et personnel, mais est l'un des liens de la Umma et des fondements du gouvernement, de sorte que sans lui, la stabilité de la société est détruite. Et c'est comme le suicide ou la sédition et la corruption qui ne peuvent être tolérés.
  • Accepter l'Islam signifie adhérer à un certain ordre et accepter une identité particulière ; et l'apostasie est donc une sorte de rébellion contre l'identité publique de la société, qui perturbe la paix de la société.
  • La raison de la sévérité de la punition pour l'apostasie est que nous ne considérons pas la religion comme une question simple et nous devrions être plus prudents en la choisissant.
  • Le châtiment d'un apostat empêche les opposants à l'islam de se convertir à l'islam avec l'intention d'affaiblir la foi du peuple et de quitter ensuite l'islam ; comme le plan des ennemis de l'islam fut au début de se convertir à l'islam, et apsè ça pour affaiblir l'islam, ils abandonnèrent l'islam et pour cette raison, le châtiment de l'apostat fut prescrit.

Autres préceptes

Selon des sources jurisprudentielles, certaines des préceptes de l'apostasie sont les suivantes :

  • Impureté : L'apostasie provoque l'impureté de l'apostat. L'apostat naturel (al-Murtadd al-Fitrî) d'une femme et un apostat national (al-Murtadd al-Millî), qu'il soit homme ou femme, seront purifiés s'ils se repentent.
  • Fin du mariage : Si un homme et une femme apostasient après le mariage et avant les rapports sexuels, le mariage sera nul. Si, après la relation sexuelle, un homme devient un apostat naturel, le mariage est nul ; mais si la femme devient apostate naturelle ou nationale, si elle ne se repent qu'à la fin de la période divorce, le contrat de mariage est nul ; sinon, cela reste correct.
  • L'apostasie empêche un (e) musulman (e) d'épouser un (e) apostat (e).
  • Héritage: L'apostasie empêche un (e) apostat (e) d'hériter d'un musulman.

Apostasie en droit iranien

Dans le Code pénal islamique d'Iran, l'apostasie n'est pas mentionnée comme un crime et aucune punition n'est prescrite pour cela ; mais certains la considèrent comme un crime, citant l'article 167 de la Constitution. Selon cet article :

"Le juge est obligé d'essayer de se trouver le verdict de tout procès dans les lois, et s'il ne le trouve pas, de rendre le verdict basé sur des sources islamiques valides ou des fatwas valides."

Voir aussi

Références

Bibliographie