Karbala

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Karbala
Informations générales
PaysIrak
ProvinceKarbala
Population totale1 000 000 hab.
Nom localNiynawâ
LangueArabe
Race
  • Âl Tu'ma
  • Âl Naqîb
ReligionsIslam
Ecoles religieusesChiite
Population
musulmane
100 %
Population chiite100 %
Informations historiques
Ancien nom
  • Niynawâ
  • Qâdirîyya
  • Taff
  • Nawâniwîs
Année de
fondation
Avant l'islam
Fond islamiqueAn 2 de l'Hégire
Fond chiiteAn 2 de l'Hégire
Événements
importants
Lieux
Lieux à visiter
Hawza
  • Hawza de Karbla
  • Hawza de sayyid Mujâhid
  • Hawza de Sadr A'zam Nûrî
  • Hawza de ayatollah Khû'î
Mosquées
  • Mosquée d'al-'Âmilî
  • Mosquée d'Âsîya Khânum
  • Mosquée de Kabys
  • Mosquée d'at-Turk
  • Mosquée de Ra's al-Husayn (a)
  • Mosquée de 'Umrân b. SHâhîn
  • Mosquée de Sardâ HAsan Khân
Husaynîyya
  • Husaynîyya al-Haydarîyya
  • Husaynîyya Ahâlî al-Musayyib
  • Husaynîyya Tuzkhurmâtu
  • Husaynîyya ad-Dahâlîk
  • Husaynîyya Uskû'î
  • Husaynîyya Hâ'irî
  • Husaynîyya Mâzandarânî


Karbala (en arabe : کربلا) est une ville sainte chiite située en Irak actuel. Cette ville historique est un des lieux les plus importants parmi les chiites, parce que le troisième Imam des chiites, al-Husayn b. Ali (a) et ses compagnons y sont enterrés.

Cette ville est également le lieu historique de grande importance où a eu lieu la bataille célèbre et tragique de Karbala entre l’Imam al-Husayn et ces compagnons et l’armée Omeyyade du calife Yazid, en l’an 61 H. / 680 a. c. De ce fait, les martyrs de cette bataille, partisans de l’Imam al-Husayn (a), dont son demi-frère Abbas (a), surnommé Abu al-fadl (a) et son fils Ali Akbar (a) y sont enterrés.
Deux sanctuaires importants : celui de l’Imam al-Husayn (a) et celui d'al-Abbas (a) constituent les lieux de visite pieuse les plus importants de cette ville.

L'histoire de Karbala retourne avant l'islam, à l'époque de Babylone. Après les conquêtes islamiques, différentes tribus ont résidé autour de la ville de Karbala et à proximité de l'Euphrate. Après le martyre de l'Imam al-Husayn (a) et de ses compagnons le 10 Muharram, lors de la bataille de Karbala, et l'enterrement de leurs corps à Karbala, les chiites, afin d'accomplir les rites de pèlerinage et de visite de la tombe de l'Imam al-Husayn (s) fréquentaient cette ville. Cette importance accordée à la visite de l'Imam al-Husayn (a) et des autres martyrs par les chiites a jeté les bases de cette ville en devenant une zone résidentielle pour les chiites.

À partir des 2ème et 3ème siècles de l'Hégire, les premiers signes de développement et de structure ont été observés à Karbala. Au cours de l'ère Buwayhides, de nombreux efforts ont été déployés pour développer davantage Karbala ; cependant, le développement et l'expansion les plus importants de la ville eurent lieu pendant les dynasties Safavid et Qajar.

Alors que la ville a été agrandie au 3ème siècle, le Séminaire Islamique de Karbala a également été fondé. La popularité du séminaire de Karbala a toujours été accompagnée de hauts et de bas tout au long de l'histoire. Avec la montée en popularité du Séminaire de Karbala, diverses familles chiites, dans le but d’acquérir des connaissances religieuses, ont élu domicile à Karbala. Certaines de ces familles sont Âl Tu'ma, Âl Naqîb, Âl Bihbahânî, Âl Shahristânî et Âl Shîrâzî.

Au cours des deux derniers siècles, la ville de Karbala a connu de nombreux événements et incidents. L'attaque des Wahhabites à Karbala, l'invasion de Najib Pacha, le gouverneur ottoman, le soulèvement de 1920 C et l'Intifada Sha'bânîyya ne sont que quelques-uns des incidents importants qui se sont produits au cours de cette période. Après la chute de l’Empire ottoman au XXe siècle et la colonisation britannique, la ville de Karbala a été témoin de la formation de groupes et de partis politiques, sociaux et culturels, qui n’a augmenté qu’après l’indépendance de l’Iraq.

Le Comité de l’Union et du Progrès, la Société islamique nationale, le Parti islamique Da'wa de Karbala et la branche du Conseil suprême islamique d’Iraq sont les organes politiques chiites les plus importants reconnus à Karbala.

Chaque année de nombreux pèlerins se rendent à cette ville pour les occasions diverses afin d'y effectuer leur visite pieuse. Dans le rythme annuel, les deux mois arabes de Muharram et Safar, sont les mois les plus marqués par les pratiques pèlerines. Et le jour le plus important pour les visites pieuses annuelles dans cette ville, est le jour de Arba’in (l’anniversaire du 40e jour du martyr de l’Imam et ses compagnons), où des centaines de milliers de pèlerins s'y rendent.

Au cours de l'histoire, la ville de Karbala a été appelée par d'autres noms tels que Al-Ghâdirîyya, Naynawâ, Taff, 'Aqar, Al-Hâ'ir et Nawâwîs.

Présantation

La ville sainte de Karbala

Karbala est l’une des villes de la ziyâra et bénies des chiites en Irak[1]. La ville de Karbala à 100 km du sud-ouest de Bagdad, est située dans une région nommée de même nom : La région de Karbala[2]. Cette région est limitée à la région d’al-Anbâr au nord, la région de Nadjaf au sud, la région de Bâbil (Babylone) à l’est ; Damas et l’Arabie Saoudite sont situés à l’ouest de cette région.

Karbala est placé au bord du désert et au sud-ouest de l’Euphrate sur un plateau nommé « Suwâd ».

Le martyre de l'Imam al-Husayn (a) et de ses compagnons, l'existence des mausolées de l'Imam al-Husayn (a) et d'Abbas (a), ainsi que d'autres lieux historiques et religieux importants, ont fait de cette ville l'un des plus a visité des villes chiites, en particulier pendant les périodes de deuil de Muharram et d'Arba'în de l'Imam al-Husayn (a)[3].

Après la chute de l'empire ottoman en 1914 C et après la chute de Saddam et du régime baath en 2003 C, Karbala s'est retrouvée dans une position très particulière du point de vue de la politique irakienne. La fatwâ du djihad par l'ayatollah Muhammad Taqi Shirazi contre les Britanniques et ses dirigeants lors des soulèvements populaires de 1920 en Irak pour protester contre la présence continue des Britanniques dans leur pays est un indicateur clair du rôle politique que Karbala a joué dans l'histoire irakienne contemporaine[4].

Après la chute de Saddam, les positions du marja'iyya iraquien chiite étaient à l'avant-plan des changements politiques et sociaux en cours en Irak et dans le monde musulman en général. Ces positions ont été annoncées lors de la prière du vendredi. L'annonce de la fatwa du jihad de l'ayatollah Sayyid Ali as-Sistani contre Dâ'ish dans les sermons des prières du vendredi de Karbala en est un autre exemple[5].

Selon le recensement de 2015 C, la population de Karbala est d'environ 700 000 personnes[6]. Au cours de l'histoire, la ville a été appelée par d'autres noms tels que al-Ghâzirîyya, Naynawa, at-Taff, al-'Aqar, al-Hâ'ir et an-Nawâwîs[7].

Noms de la ville et les étymologies

Ce lieu a plusieurs nominations qu'on va voir dans ce qui suit:

Karbala

Plusieurs avis existent à propos de la racine du terme Karbala :

  • Certains pensent que Karbala vient de « Karbalah » (کربَلَه) qui signifie la « fébrilité des pas »[8].
  • D’autres pensent que le terme Karbala vient du mot « Karbal » ( Karbâl, gharbâl) signifiant tamiser ou filtrer. Car il parait que la terre de ce lieu était très pure et propre, sans cailloux ni galets, ni herbes … comme si on l’aurait préparé pour l'agriculture[9].
  • Pour certains, ce terme a été pris de deux mots de racine assyrienne à savoir : « karb » (sanctuaire de Dieu) et « aylâ » (maison de Dieu) [10].
  • Il y a aussi des chercheurs qui considèrent que ce mot a des racines persanes et vient de deux mots de : « Kâr » (effort) et « Bâlâ » (haut), le terme signifierait alors "l’effort céleste", et ainsi Karbala serait le lieu de prière et d’invocation [11].
  • un dernier avis consiste à l'idée que ce terme vient de l’origine « Kavar Babel » qui signifie la ville de Babel.
  • indépendamment de ces interprétations, dans la littérature chiite, l’Imam al-Husayn (a), son père l’Imam Ali (a) et son grand père le Prophète (s), auraient interprété se terme comme étant constitué de deux parties : « Karb » et « Balâ’ » signifiant la "douleur" et l’"épreuve".

Il faut préciser également que le texte le plus anciens dans lequel ce terme est mentionné appartient à Ma’n b. Aws et la date de l’époque préislamique. Le voici [12] :

اذا هی حلّت کربلا فلعلعا

فجوز العذیب دوناً فالنوابحا

Hâ’ir

Article connexe : Al-Hâ'ir al-Husaynî.

Hâ’ir est un autre nom de ce lieu sacré qui est connu également sous le nom d'al-Hâ’ir al-Husaynî. Le terme Hâ’ir vient de la racine arabe : Hâr – Yahyar. Il se réfère à un lieu où l’eau s’accumule et reste. Ce terme est le terme le plus utilisé dans les livres juridiques[13] et de hadith[14] pour parler de ce lieu ; et il existe de nombreux préceptes juridiques concernant le Hâ’ir, ses règles et ses limites.

Nawâwis

Le terme Nawawis aurait des racines syriaques et chrétiennes, et autre fois c’était le nom du cimetière des chrétiens situé au nord de cette ville. Ce cimetière est aujourd’hui situé près du lac de Sulaymaniyeh dans un lieu nommé « Burâz Ali » et on l’appelle Husayniyeh. Précisons que l’Imam al-Husayn (a) aurait mentionné ce nom[15].

Taff

Le terme Taff signifie le bord de la mer. On dit qu’on appelle ainsi ce lieu parce que l’Imam al-Husayn (a) a été tué en martyre au bord de l’Euphrate[16].

Ghâdirîyya

Ce lieu a également été appelé Ghadirîyya, puisque Banu Ghâdir, une tribu issue de Banû Asad vivait dans son environ[17].

’Aghr

Le mot « ‘Aghr » signifie le fossé entre deux lieux. Il est rapporté que quand l’Imam al-Husayn (a) arriva à ce lieu, il demanda son nom. Un des noms qui lui a été dits fut ‘Aghr. Il dit ensuite:

« Je cherche refuge auprès de Dieu contre le Aghr » [18].

Naynawâ

Naynawâ est aussi un autre nom donné à ce lieu sacré.

Histoire de la ville de Karbala

Bien qu’avec le martyre de l’Imam al-Husayn (a) au jour de Achoura, et son enterrement à Karbala, ce lieu est devenu un lieu très important de visite pieuse pour les chiites et les adeptes des Imams ; mais il s’est transformé beaucoup plus tardivement en ville et en un lieu de vie.

Nous n’avons pas beaucoup d’information à propos de l’état de ce lieu avant l’Islam. Mais, il parait que l’ancienneté de résidence dans ce lieu remonte à l’époque de Bâbil (Babylone), et il parait aussi que pendant une époque c’étaient surtout les chrétiens qui y habitaient.

Il a également été mentionné dans certains sources qu'avant les conquêtes islamiques, Karbala était un cimetière chrétien, tandis que d'autres signalent qu'il s'agit d'un temple du feu zoroastrien central[19]. Depuis les temps anciens, autour de Karbala et particulièrement près de l'Euphrate, de nombreux petits villages existaient[20]. De plus, la littérature traditionnelle rapporte que certains prophètes tels que Noé (a) et Abraham (a) étaient présents dans un pays connu sous le nom de Karbala[21].

Après la conquête de l'Irak et de la Mésopotamie par les musulmans, très peu de rapports historiques sur cette région existent avant la tragédie de Karbala. Dans un rapport, il est rapporté que Khalid ibn al-Walid en l'12 H après la bataille et la capture d'Al-Hirah (une ville proche de Nadjaf), installe son camp à Karbala[22]. D'autres rapports mentionnent que l'Imam Ali (a) traversa ce pays après la bataille de Siffin. Selon ces récits, l’Imam s’arrêtait à Karbala pour prier et se reposer ; l'Imam a également prédit ce qui allait arriver à son fils, l'Imam al-Husayn (a), à sa famille et à ses compagnons sur cette terre[23].

Mais après l’événement de Karbala, ce lieu devient un lieu de pèlerinage et de visites pieuses pour les adeptes de Ahl al-Bayt (a), et c’est suite à cela que de différents groupes commencent à y habiter. Mais le Mutawakkil al-'Abbâsî, en l’an 236 H, a donné l’ordre de la destruction des tombeaux et des maisons qui ont été construites autour des sanctuaires.

Ensuite, en l’an 247 H, Muntasir, le fils de Mutawakkil, a reconstruit et a réaménagé les sanctuaires et les lieux saints après la mort de son père. Ce qui a attiré à nouveau de nombreuses personnes qui sont venues vivre à Karbala.

Il parait aussi que le premier alawî (adeptes de Ahl al-Bayt (a)) qui s’est installé avec sa famille à Kabala fut Sayyid Ibrâhîm Mujâb, fils de Muhammad ‘Âbid, fils de l’Imam al-Kâzim (a).

Evénements les plus remarquables dans l’histoire de Karbala

Depuis la règne de Mutawakkil al-Abbâsî, Karbala a vu plusieurs attaques ou développements dans son sein, dont les suivants :

Date Evénements Explication
280 H Un dôme a été construit sur la tombe vénérée, une muraille a été construite autour du sanctuaire ainsi que des lieux pour hébergement des pèlerins de l'Imam al-Husayn (a) Sous l'ordre Muhammad b. Zayd Gurgânî, gouverneur de Gorgan
366 H Une augmentation considérable des migrants chiites qui venaient s'installer dans la ville de Karbala. Cela fut suite au voyage de pèlerinage de 'Iz ad-Dawlah Bouyides
369 H L'attaque de Daba b. Muhammad Asadî, le gouverneur de la ville 'Ayn Tamar, le pillage du sanctuaire et le massacre des habitants de la ville
372 H La construction d'une muraille autour de la ville, sous l'ordre de 'Adhd ad-Dawlah Bouyides, ainsi que la construction des habitations et des commerces dans la ville. Ce fut également durant la même année que la mosquée "Ra's al-Husayn" fut bâtie
407-412 H La construction de la deuxième muraille de la ville, ainsi que la mise en place des portails en fer aux quatre coins de la ville, sous l'ordre de Hasan b. Fadl b. Sahlân Râmhurmuzin, le vizir Bouyides
498 H L'attaque des habitants de la ville Khafaja, et la contre-attaque sous l'ordre de Sayf Ad-Dawlah, le gouverneur de Halab
795 H L'attaque de Tamerlan (Timur le boiteux) et l'occupation de la ville Fondateur de l'Empire timouride
858 H L'attaque de Ali Musha'sha'î, le gouverneur autoproclamé de Bussara; le massacre et l'emprisonnement de nombreux d'habitants de la ville
914 H La rénovation du sanctuaire sous l'ordre de Shâh Isma'îl Séfévide
953 H L'occupation de l'Irak par les Ottomans; la rénovation des deux sanctuaires de Karbala et la construction du canal Sulaymani sous l'ordre de Sulaymân Qânuni, le Sultan Ottoman
1013 H L'attaque de la tribu Âl Mihnâ sous la direction de Nâser b. Mihna, le chef de la tribu
1041 H L'occupation de la ville par le Shâh Abbas Séfévide et l'incorporation de la ville à la Perse (Iran)
1047 H Le réoccupation de la ville par les Ottomans
1216 H L'attaque dramatique des wahhabites sous l'ordre de Su'ûd b. 'Abd al-'Aziz; le massacre d'un grand nombre des habitants; la destruction du dôme du sanctuaire de l'Imam al-Husayn; le pillage de tous les biens, objets et armes existants dans le sanctuaire
1216 H La reconstruction d'une partie des ruines par un des rois de l'Inde
1217 H La construction d'une troisième muraille pour la ville grâce aux efforts de Sayyid Ali Tabâtabâ'i (Sahib al-Riâdh), et la mise en place de six portails pour la ville
1241 H L'attaque des forces ottomanes et le pillage de la ville
1258 H L'attaque de Muhammad Najib Pashâ L'un des gouverneur de l'Empire ottoman
1285 H La rénovation de la muraille de la ville, et la construction du quartier Abbasiya
1332 H Le développement urbain de la ville est la croissance de nouveaux quartiers
1338 H Le début de la révolution irakienne depuis la ville de Karbala, sous la fatwa du Cheikh Muhammad Taqî Hâ'irî Shîrâzî selon laquelle il ordonna le boycottage de l'élection d'un non musulman en tant que gouverneur de l'Irak
1397 H Le massacre des pèlerins du sanctuaire de l'Imam al-Husayn lors du jour de arba'in de cette année, sous l'ordre du régime ba'siste
1411 H L'attaque des forces ba'sistes de Saddam à la ville et au sanctuaire, ainsi que le massacre des habitants; le commencement du mouvement de Intifâdha de Sha'bânîyya

Tombeaux des saints, savants et des hommes politiques à Karbala

Les deux sanctuaires les plus importants de Karbala sont al-Hâ’ir al-Husaynî, et l'Haram de 'Abbas (a). Mais il y a des tombeaux de plusieurs personnalités bien célèbres, à savoir :

Tombeaux des compagnons de l’Imam al-Husayn (a)

Article connexe : Martyrs de Karbala.

Hurr fut un des compagnons de l’Imam al-Husayn (a). Après son martyre, les gens de sa tribu ont sorti son corps du champ de la bataille et l’ont enterré dans un village à 9 km de l’ouest de Karbala. Ce village est aujourd’hui connu sous le nom de Village de Hurr. Un mausolée a été construit en 370 H. en son honneur sous l’ordre de ‘Azd ad-Dawlah Daylamî, puis le Shâh Ismâ’il Safavî, après son pèlerinage en 914 H. a donné l’ordre de réaménagement de son mausolée[24].

Près l’autoroute reliant Karbala à Baghdad, il y a un magnifique sanctuaire attribué à ‘Awn b. 'Abd Allah. D’après une narration, ce dernier est la même personne que ‘Awn b. 'Abd Allah b. Ja’far Tayyâr, le fils de Zaynab (a), tombé en martyre à Karbala. D’autres narrations admettent plutôt qu'il s’agit du tombeau d’un des proches de l’Imam al-Hasan al-Mujtaba (a). Ce deuxième avis paraît plus raisonnable, surtout que s’il était un des martyrs de Karbala, il aurait été enterré avec les autres martyrs.

Ce sanctuaire est situé près de l’autoroute de Karbala à Baghdad, à 30 km de Karbala, près d’un village nommé Masib.

Tombeaux des savants et des Sâdât

Karbala, grâce à sa sacralité et depuis très longtemps, est un lieu important d’enterrement de nombreux savants, clercs, et Sâdât (descendants des Imams). Parmi ces gens on peut citer par exemple : Muhammad b. Nabî b. Kâzim (a) et Akhras b. Kâzim.

Parmi les descendants des Imams, enterrés à Karbala, on peut citer Ahmad Abû Hâshim (un des descendants de l’Imam Musâ al-Kâzim (a).

Les savants comme Sayyid al-Murtadâ, Sayyid ar-Radî, Ibn Fahd al-Hillî, Cheikh Yûsuf al-Bahrânî, Wahîd Bihbahânî, Sayyid Kâzim Rashtî Sharîf al-‘Ulamâ’ et Muhammad Taqî Shîrâzî y sont aussi enterrés.

Ces gens sont enterrés dans cette ville soit à l’intérieur ou à l’extérieur des sanctuaires.

Tombeaux des vizirs bouyides

Quelques vizirs bouyides sont enterrés dans le sanctuaire de l’Imam al-Husayn (a) à Karbala. Il y a eu, au départ, des sortes de dômes sur les tombeaux de ces personnes, mais ils ont été détruits en 1268 H.

Tombeaux des rois et des hommes politiques qâdjârs

  • Mudaffar ad-Dîn Shâh : un des rois Qâjâr mort en 1324 H . l ; il fut enterré d’après son testament à Karbala. Son tombeau se trouve dans la porche des rois dans le sanctuaire.
  • Muhammad-Ali Shâh : Il est le fils de Mudaffar ad-Dîn Shâh. Il est mort en 1341 H . l, et est enterré à côté de son père à Karbala.
  • Ahmad Shâh : Il est le fils de Muhammad-Ali Shâh et le dernier Shâh des Qâdjârs. Il est mort en 1348 H. l, et est enterré à côté de son père et son grand-père à Karbala.
  • Amîr Kabîr : Mîrzâ Taghî Khân Amâr-Nezam Farahânî, a été le chancelier de l’Iran sous la règne de Nasseredin Shah Qâjâr. Après son assassinat sous l’ordre de Nâsir ad-Dân shâh, il a été enterré d’abord à Kashan, mais après quelques mois, sous l’insistance de sa femme, ‘Izzat ad-Dawlah (sœur de Nasir ad-Dân Shâh), son corps a été rapatrié à Karbala et enterré dans la porche des rois dans le sanctuaire de l’Imam al-Husayn[25]. Son fils Sâ’id al-Mulk et son frère Mîrzâ Hasan Khân, sont également enterrés à côté de lui.
  • Mu’îr al-Mamâlik : Dûst-Ali Khân Mu’ir al-Mamâlik fut le responsable des affaires économiques et financières de Nasseredin Shah. Il est enterré dans la même porche.
  • Hâji Mirzâ Aghasî : fut un des ministres de Muhammad-Ali Shah. Il est enterré dans même lieu à Karbala.
  • Zal al-Sultân : c’est le fils de Nasser ad-Din Shan et fut le gouverneur d'Ispahan sous les règnes de Nasser ad-Din et de Muzafar ad-Din Shah. Lui aussi est enterré dans la même porche.
  • Outre que les shahs qâdjârs, il y a aussi quelques rois et princes indiens qui sont enterrés dans le sanctuaire de l’Imam al-Husayn (a) à Karbala, à savoir Zâhid ad-Din Shah et Sultân Burhân Nizâm Shah, le fils de Ahmad Shah de l’Inde.

Lieux historiques au sein de la ville

Comme nous l’avons vu, Karbala est une ville ancienne et historique qui contient dans son sein de nombreux vestiges importants. Beaucoup d’entre eux ont été détruits, mais il en reste encore de très nombreux dont les suivants :

Forteresses, les palais et les tours

  • La forteresse de Akhidhar : Cette forteresse est située dans un lieu nommé de même, à 20 km de l’ouest Karbala. Nous n’avons pas beaucoup d’information à propos de ce lieu ancien. Il y a une petite mosquée au sein de cette forteresse dont les murs sont construits en forme de tour.
  • La forteresse indienne : Aqâ Muhammad Khân Qâdjâr a construit une muraille autour de la ville de Karbala afin de la protéger. Les vestiges de cette forteresse sont aujourd’hui à 4 km de Karbala. Elle a été restée inachevée à cause de la mort de Aqâ Muhammad Khân, et donc ce fut Sayyid Ali Tabâtabâ’i qui l’a achevé avec le financement des chiites indiens. Ensuite Asif ad-Dawleh de l’Inde, y a rajouté (début du treizième siècle de l’hégire) des chambres et des lieux d’hébergement pour les pèlerins. C’est pour cette raison qu’on l’appelle la forteresse indienne. La surface de ce lieu est à peu près égale à 3000 m3. Ce lieu constituait pendant longtemps un abri important pour les pèlerins de Karbala.
  • Le palais ‘Atshân : Ce palais datant l’époque abbasside, est situé à 30 km du sud-ouest de la ville. Aujourd’hui il ne reste plus grand-chose de palais : quelques murs et toits en brique. Ce fut un des lieux d’hébergement pour les pèlerins et on y gardait également des armes.
  • Il y a eu dans le temps d’autres lieux importants au sein de la ville de Karbala, comme le palais d’Ibn Muqâtil, ainsi que l’ancienne muraille de la ville, mais qui sont tous détruits aujourd’hui.

Maqâm (mausolées)

Au sein de la ville existe également de nombreux maqâm et mausolées, dont les suivants :

En alentour du sanctuaire de l’Imam al-Husayn (a), dans des lieux nommés Ja’fariyyât, existe un mausolée avec un dôme en céramique. On dit que ce fut le lieu où l’Imam as-Sâdiq (a) faisait ses ablutions avec l’eau de l’Euphrate lorsqu’il venait faire ses visites pieuses sur la tombe de l’Imam al-Husayn (a). Ce lieu est situé sur la rive ouest du fleuve de ‘Alqama.

A l’entrée de la ville, en direction du maqâm de l’Imam as-Sâdiq (a), en rive gauche du Huseyniyeh actuel, il existe un mausolée avec un dôme assez haut. Ce mausolée a été construit en hommage à l’Imam al-Mahdi (a).

  • Le maqâm de Zayn al-‘Âbidin (a) : A l’intérieur de la ville, à côté de l’actuel hôpital de l'Imam al-Husayn (a) existe un mausolée, connu sous le nom de « campement de Zayn al-‘Âbidin », ou le maqâm de Zayn al-Âbidin (a). Certains pensent que ce lieu, est le principal lieu des campements de l’Imam al-Husayn (a) et ses compagnons lors de l’événement de Karbala.
  • Rajoutons également d’autres lieux importants de Karbala comme : Khaymeh-Gah (Les campements) et Tall Zaynabîyyah (les buttes de Zaynab).

Mosquées de Karbala

Karbala contient dans son sein plus d’une centaine de mosquées, dont les plus célèbres sont : Ra’s al-Husayn (a), ‘Imrân b. Shâhin, Shahid Thâni, Sardâr Hasan Khân, Nâserani, Shahrestani, Hamidiyeh, Sayyid Ali Naqi Tabâtabâ’i, Kabis, Cheikh Yusef Bahrâni, Cheikh Khalaf, Ardibîlî, Hâj Nasr-Allah et Khaymeh-Gâh.

Husaynîyyah de Karbala

Husaynîyyah est un lieu, construit en hommage de l’Imam al-Husayn (a), et pour rassembler chaque année à l’anniversaire de son martyre, ses fidèles pour effectuer les cérémonies de deuil et pour célébrer la mémoire de Ashura.

Au sein de la ville de Karbala existe une centaine de Husaynîyyah, dont les plus importants appartiennent aux iraniens de régions et d’ethnies différentes (par exemple les Husaynîyyah des Téhéranais, des Mâzandarâni, des Qummi, des Âzeri, etc.). Ces Husaynîyyah ont été construits au cours du temps par des différents groupes et communautés de pèlerins qui s’y rendaient de manière régulière.

Durant les dernières années, à cause des tensions existantes entre les chiites et les sunnites salafistes ou wahhabites, un nombre important de ces lieux a été détruit.

Ecoles religieuses de Karbala

Le centre d’enseignement religieux chiite de Karbala est un des plus importants et se situe en deuxième lieu après le centre de Nadjaf. Il contient de nombreuses écoles religieuses dont les suivantes :

  • Sardâr Hasan Khân (1180 h.). Cette école a été détruite en 1991 par le régime ba'siste de Saddam
  • Sâlimiyah (1250 h.). Le régime ba'siste a occupé cette école en 1991.
  • Sadr A'zam Nûrî (1268 h.). Cette école a été construite grâce aux efforts de Cheikh Abd al-Husayn Tihrânî et l'investissement de 2/3 des biens de Amir-Kabir. Mais elle a été détruite en 1368 h. l.
  • Sayyid Mujâhid (1270 h.). Cette école a été détruite par le régime ba'siste en 1980.
  • Bâdkubeh/Turque(1270 h.). Cette école aussi a été détruite en 1980.
  • Zaynabîyya (1276 h.). Cette école a été construite sous l'ordre de Naser ad-Din Shah Qajar et grâces aux efforts de Cheikh Abd al-Husayn Tihrânî. Mais elle a été détruite en 1368 h. l.
  • Hindîya Kubrâ
  • Mahdîya (1284 h.). Cette école était fréquentée notamment par les étudiants non irakiens, mais a été occupée par le régime ba'asiste a partir de 1991.
  • Mîrzâ Karîm Shîrâzî (1287 h.). Le régime ba'siste a occupé cette école en 1974.
  • Buqa' (1289 h.). Cette école aussi a été détruite en 1980.
  • Hindîya Sughrâ (1300 h.). Cette école est fréquentée par les chiites indiens et afghans.
  • Ibn Fahad al-Hillî. Cette école a été réaménagée deux fois et elle est active actuellement.
  • Khatîb (1375 h.)
  • Burîjirdî (1380 h.). Cette école a été mise en place par l'ayatollah Burûjirdî. Mais le régime ba'siste l'a occupée en 1975.
  • Sharîf al-'Ulamâ'. Le régime ba'siste a occupé cette école en 1983.
  • Imam al-Bâqir (a) (1381 h.). Le régime ba'siste a occupé cette école en 1975.
  • Husaynîyya (1388 h.). Cette école a été détruite en 1411. h. l.
  • Mâzandarânî. Cette école a été construite par Cheikh Muhammad Mahdi Mâzandarânî, mais elle a été occupée à partir de 1380 h. l. par le régime ba'siste.
  • Khu'î (1395 h.). L'ayatollah Khu'î a construit cette école, mais elle a été occupée par le régime ba'siste en 1413 h. l.

Outre ces écoles, la ville de Karbala contient d'autres écoles comme : Ahmadiyah, al-Kitâb wa al-'Itra, l'école des pakistanais, J'afariyah, Faysaliyah, et Razawiyah.

Bibliothèques de Karbala

Bibliothèques publiques

Les bibliothèques publiques de la ville sont les suivantes :

  • Ja’farîyya,
  • Sayyid ash-Shuhadâ (a),
  • Abu al-Fadl al-Abbas (a),
  • Rawzah al-Husaynîyya,
  • Sayyid Ali Akbar Hâ’irî,
  • Mawlâ Abd al-Hâmid Farahâni,
  • Rasûl A’zam,
  • Nihzât Islâmî,
  • Zaynab Kubrâ (a),

ainsi que la bibliothèque de Qu’rân Karim et la bibliothèque publique centrale de la ville.

Bibliothèques privées

Les bibliothèques privées de la ville sont les suivantes :

  • La bibliothèque de Sayyid Nasr,
  • Sayyid Nasr Allah Hâ’irî,
  • Cheikh Abd al-Husayn Klidar Âl Tu’ma,
  • Sayyid Husayn Qazvînî,
  • Sayyid Muhammad Bâqir Hajja Tabâtabâ’i,
  • Cheikh Ahmad b. Zayn ad-Din Hâ’iri,
  • Cheikh Muhsin Abu al-Hub,
  • Cheikh Muhammad b. Davûd Khatib,
  • Sayyid Mahdi Hakim Shahrestani,
  • Sayyid Muhsin Jalâli Kashmiri
  • et la bibliothèque du sanctuaire vénéré de l’Imam al-Husayn (a).

Centre d’enseignement supérieur

Les centres d’enseignement supérieur de la ville de Karbala sont les suivant :

  • L’université de Karbala[26].
  • L’université de Ahl al-Bayt[27].
  • L’université d’ingénierie de Karbala

Portraits célèbres de la ville

  • Nuri al-Maliki, l’ancien premier ministre de l’Irak
  • Ibrâhim al-Ja’fari, le ministre irakien des affaires étrangères.

Références

  1. https://www.yjc.ir/fa/news/5058757/%D8%B1%D8%A7%D9%87%D9%86%D9%85%D8%A7%DB%8C-%D8%B3%D9%81%D8%B1-%D8%A8%D9%87-%DA%A9%D8%B1%D8%A8%D9%84%D8%A7%DB%8C-%D9%85%D8%B9%D9%84%DB%8C-%D8%AF%D8%A7%D9%86%D9%84%D9%88%D8%AF-%D9%86%D9%82%D8%B4%D9%87
  2. https://www.aljazeera.net/encyclopedia/citiesandregions/2015/12/15/%D9%83%D8%B1%D8%A8%D9%84%D8%A7%D8%A1
  3. https://www.aljazeera.net/encyclopedia/citiesandregions/2015/12/15/%D9%83%D8%B1%D8%A8%D9%84%D8%A7%D8%A1
  4. Âl Tu'ma, Mîrâth Karbala, p 84 et 186, 1373 HS
  5. https://www.tasnimnews.com/fa/news/1393/03/24/400198
  6. http://www.citypopulation.de/Iraq-Cities.html
  7. Âl Tu'ma, Turâth Karbala, p 31-36, 1435 H
  8. Kitâb al-Ayn, vol. 5, p. 431
  9. Musu’a al-‘Atibbât al-Muqadassa, vol. 8, chapitre Karbala, p. 9
  10. Madinat al-Husayn, p. 1
  11. Nahdhat al-Husayn, p. 66
  12. al-Ghânî, vol. 12, p. 309
  13. al-Istibsâr …, vol. 2, p.334
  14. eg. Kâmil al-Ziyarârt, p. 271
  15. Ibn Tawus, al-Luhuf…, p. 53
  16. Lisân al-Arabe, vol. 9, p. 221
  17. Mu’jam al-Buldân, vol. 4, p. 183
  18. Kitâb al–Ayn, vol. 1, p. 151
  19. Âl Tu'ma, Turâth Karbala, p 36, 1435 H
  20. Âl Tu'ma, Turâth Karbala, p 20-21, 1435 H
  21. Al-'Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 44, p 301, 1403 H
  22. Khalîlî, Mawsû'at al-'Atabât al-Muqaddasa, vol 8, p 197, 1407 H
  23. Ad-Daynawarî, al-Akhbâr at-Tiwâl, p 298, 1371 HS
  24. L'encyclopédie du chiisme (en persan) vol. 1, p. 73
  25. F. Adamiyat, Amir-Kabir, 1384
  26. Jâmi’a de Karbala
  27. Jâmi’a de Ahl al-Bayt

Bibliographie

  • Tûsî, Abu-Ja'far. Muhammad b. Hasan., al-Istibsâr fîmâ akhtalafa min al-akhbâr, Téhéran, Dâr al-Kitâb Islâmiya, 1390 h. l.
  • Isfahâni, Abu al-Faraj., al-Aghânî, Beyrouth, Dâr al-Ihyâ al-Tirâth al-'Arabi, 1514 h. l.
  • al-Dameshqî, Ibn Kathîr., al-Bidâya wa al-Nihâya, Beyrouth, Dâr al-fikr, 1407 h. l.
  • Farâhîdî, Khalil b. Ahmad., al-'Ayn, Qom, Nashr Hejrat, 1410 h. l.
  • Ibn Athîr, al-Kâmil fî târikh, Beyrouth, Dâr Sâdir, 1385, h. l.
  • Ibn Tâwus, Ali b. Musâ., al-Luhûf 'alâ qatla at-tufûf, Mashhad, Astân Qods Razawî, 1390 h. s.
  • Âl Tu'ma, Salmân Hâdi., Târikh marqad al-Husayn wa al-'Abbas, Beyrouth, (?), 1416 h. l.
  • Âl Tu'ma, Salmân Hâdi., Tirâth Karbala, Beyrouth, Mu'asisa al-'Ilmi lil-Matbû'ât, 1403 h. l.
  • Sadr Hâj Seyyed Jawâdî, Ahmad., Dâ'irat al-Ma'arif tashayu' , Tehrân, Mu'asisa Tahqiqât wa nashr Ma'ârif Ahl al-Bayt (a), 1375 h. s.
  • Adîb al-Mulk Muqadam Marâghi'î, 'Abdul-'Ali., Safar Nâmeh Adîb al-Mulk be 'Atibât, Tehrân, Dâdjû, 1379 h. s.
  • Ja'fariyân, Rasûl., Safawiya dar 'arse-ye dîn, farhang wa siy'âsat, Tehrân, Pajuheshkadeh Hawzeh wa Dâneshgah, 1379 h. s.
  • al-Ansâri, Ra'ûf Muhammad Jamîl., 'Amara Karbala'; Dirâsa 'Umraniya wa takhtitiya, Dameshq, Mu'asisa al-Sâlihânî, 2005 a. c.
  • Qummi, Ibn Quluyah Abu al-Qâsim Ja'far b. Muhammad., Kâmil al-zyârât, Najaf, Dâr al-Murtazawiya, 1398 h. l.
  • Ibn Manzûr, Abul-Fadl Jamâl ad-Din Muhammad b. Mukrim., Lisân al-'Arab, Beyrouth, Dâr al-Fikr lil-tabâ'a wa al-nashr wa al-tawzi', 1414 h. l.
  • Hamawî, Yâqût., Mu'jam al-buldân, Beyrouth, Dâr Sâdir, 1995 a. c.
  • Khalili, Ja'far., Muasisa al-'atibât al-muqadasa, Beyrouth, Mu'asisa al-'Ilmî lil-Matbû'ât, (?)