Khâji Nasîr ad-dîn at-Tûsî

De wikishia
(Redirigé depuis Khâja Nasîr at-Tûsî)
Al-Khâji Nasîr ad-Dîn at-Tûsî
Description de cette image, également commentée ci-après
Une photo atribuée à Al-Khâji Nasîr ad-Dîn at-Tûsî
Nom de naissance Muhammad b. Muhammad b. al-Hasan al-Jahrûdî at-Tûsî
Naissance H, 11 Jumâdâ al-Âkhira
Tus, Iran
Décès H, 18 Dhu al-Hijja
Bagdad
Sépulture Kazimiyya, Irak
Nationalité Irenien
Pays de résidence Iran, Irak
Religion Musulman Chiite
Profession
Théologien, philosophe, mathématicien
Activité principale
fondateur de l'observatoire de Marâgha, fondateur d'un bibliothèque
Auteur
Langue d’écriture Arabe, perse
Élèves

Œuvres principales

Muhammad b. Muhammad b. al-Hasan al-Jahrûdî at-Tûsî (en arabe : محمد بن الحسن الجهرودي الطوسي) (d. 672 h / 1274 c), connu sous le nom de Al-Khâji Nasîr ad-Dîn at-Tûsî fut le philosophe et le théologien du 7e siècle de l’Hégire.

Il y a des différentes opinions sur sa religion, bien qu'il y a beaucoup de preuves sur qu'il soit un chiite duodécimain.

Il est l’auteur de nombreux livres dans les différents domaines comme l’éthique, la logique, la philosophie, la théologie, la mathématique et l’astronomie. Akhlâqi Nasirî, Awsâf al-ASh'râf, Asâs al-Iqtibâs, Sharh al-Ishârât, Tajrîd al-I’tiqâdât, Jâmi’ al-Hisâb, Zîj IlKhânî et Tadhkirat fi ‘Ilm al-Hay’at sont ses œuvres les plus importants en astronomie.

Il fut également le fondateur de l'observatoire de Marâgha et d’une bibliothèque avec plus de 400 000 livres.

Vie

Muhammad b. Muhammad b. Hasan, connu sous le nom d'Al-Khâji Nasîr ad-Dîn at-Tûsî, naquit au 11 Jumâdâ al-Ûlâ en l’an 597 H, à Tus en Iran. Son titre, at-Tûsî fait allusion au lieu de son naître.

Il étudiait le Coran, as-Sarf (conjugaison de mots arabe), an-Nahw (syntaxe arabe) et les étiquettes, quand il était enfant. Ensuite, sous les instructions de son père, il étudia les mathématiques chez Kamal ad-Dîn Muhammad. Il apprit la jurisprudence et les hadiths de son père. Son autre maître fut son oncle Nur ad-Dîn Ali b.Muhammad ash-Shî'î, qui, selon certains historiens, lui enseigna la logique et la sagesse.

Après le décès de son père, at-Tûsî quitta Tus et alla à Nishapur où les savants se réunissaient. Il apprit le livre d’Ishârât (un livre philosophique) d’Abū ‘Alī al-Ḥusayn ibn Sīnā (Avicenne) chez Farîd ad-Dîn Dâmâd et le livre de Qânûn d’Avicenne (un livre dans la loi de médecine) chez Qutb ad-Dîn al-Misrî. Et il étudia également chez Sirâj ad-Dîn al-Qmarî, Abu as-Sa’âdât Isfahânî, et certains d’autres.

Il étudia aussi chez Kamâl ad-Dîn b. Yûnus al-Mawsûlî, qui fut excellé dans la plupart des sciences, en particulier les mathématiques.

Il apprit un parti du livre al-Ghunya d’Ibn Zuhra (un livre sur Usûl al-Fiqh), chez Sâlim b. Badrân al-Mâzanî al-Misrî, l’un des Jurisconsults chiites imamites.

Présence dans les forts de l'ismaélisme

Article connexe : ismaélisme .

Après l'attaque de mongole à l'Iran et l'apparence des troubles en particulier dans la région de Khorasan, Al-Khâji Nasîr ad-Dîn at-Tûsî errait dans diverses villes depuis un certain temps, jusqu'à ce qu'il se rende à Quhistan à l'invitation de Nâsir ad-Dîn, le chef des châteaux ismaéliens de Khorasan.

Et là-bas, à la demande de Nâsir ad-Dîn, il traduit le livre de Tahdhîb al-Akhlâq wa Tathîr al-A’râq écrit par Abu Ali Miskawayh ar-Râzî, en persan et il l’ajouta quelque chose et au nom de Nâsir ad-Dîn, le nomma Akhlâq Nâsirî. La date de rédaction de ce livre fut 630 à 632 H.

Il a également écrit un livre sur la science d’astronomie appelé ar-Risâlat al-Mu'înîyya, au nom de Mu’în ad-Dîn le fils de Nâsir ad-Dîn.

Les châteaux ismaéliens ont été considérés comme la seule force à résister aux attaques mongoles. Alors que les villes de Khorasan et Nishapur ont été complètement prises par les Mongols, ces châteaux ont résisté pendant de nombreuses années et ne se sont pas rendus aux Mongols.

‘Alâ’ ad-Dîn Muhammad (le chef de ismaélisme), après avoir reçu des nouvelles de la présence d'Al-Khâji Nasîr at-Tûsî chez Nâsir ad-Dîn, il invita Al-Khâji Nasîr et Nâsir ad-Dîn chez lui et ils se sont rendus au château de Meymoon Dej.

Al-Khâji Nasîr ad-Dîn at-Tûsî est resté avec lui au château d’Alamut jusqu'à ce que Rukn ad-Dîn, le deuxième fils de ‘Alâ’ ad-Dîn Muhammad, se rende lors de la deuxième invasion mongole.

Certains historiens pensent que la présence d'Al-Khâji Nasîr ad-Dîn et son séjour dans les châteaux ismaéliens n'étaient pas volontaires, mais l'ont forcé à le faire.

Cependant, Âqsarâ’î dans le livre Musâmarat al-Akhbâr pense qu'Al-Khâji at-Tûsî occupait un poste au ministère des affaires absolues chez ismaélien et a atteint un tel statut qu'il a reçu le titre de maître de l'univers.

Ainsi, les personnes qui affirment que Nasîr ad-Dîn a été contraint de rejoindre les ismaélites et emprisonné dans leurs forts font appel à ses plaintes à la fin de son livre Sharh al-Ishârât concernant sa vie et son temps.

Khâji Nasîr ad-Dîn et Hulagu Khan mongol

Al-Khâji Nasîr ad-Dîn, après la deuxième attaque mongole sous le commandement de Hulagu Khan et conquis les châteaux ismaéliens, il s'est rendu à la cour de Hulagu Khan.

Selon Sayyid Muhsin al-Amîn, Al-Khâji Nasîr ad-Dîn a rejoint Hulagu, sans pouvoir de choisir, et dans une situation où la résistance à l'offensive n'a été possible ni par le peuple ni par le gouvernement, il a cherché à protéger l'héritage islamique qui était au bord de la destruction et avec ses actions qui ont finalement conduit les Mongols à se convertir à l'islam. Al-Khâji Nasîr était avec lui lors de l'attaque de Bagdad en l’an 655 H.

Fondation de l'observatoire et la bibliothèque de Maragheh

Après la conquête de Bagdad par Hulagu Khan, Nasîr ad-Dîn at-Tûsiî a suggéré la construction de l'observatoire de Maragheh à Hulagu Khan, avec la justification que, compte tenu de ses connaissances en astronomie, il peut informer le roi des événements futurs, de la durée de sa vie et de sa génération en observant les étoiles. Cette proposition a été bien accueillie par Hulagu, et sa construction a commencé en 657 H.

Selon Sayyid Muhsin al-Amîn, al-Khâji Nasîr a engagé l'Observatoire de Maragheh pour rassembler un grand nombre de scientifiques à l'époque, les libérant ainsi de la mort et essayant également de collecter et de conserver un grand nombre de livres.

La construction de l'observatoire a duré jusqu'à la fin de la vie d'al-Khâji, et s’appelait Ilkhanic Tables.

Al-Khâji Nasîr a également construit une grande bibliothèque sur le site de l'Observatoire de Maragheh et sous le commandement de Hulagu, beaucoup de livres exquis et utiles qui avaient été pillés à Bagdad, Damas, Mossoul et Khorasan y ont été transférés.

Al-Khâji a envoyé des agents dans les villes voisines pour acheter et envoyer des livres scientifiques pour lui.

Partout où il se trouvait des livres utiles et exquis, il les achetait. Selon certains historiens, environ 400 000 livres ont été rassemblés à la bibliothèque de Maragheh.

À la bibliothèque de l'Observatoire de Maragheh, des livres en chinois, mongol, sanskrit, assyrien et arabe ont été traduits en persan et mis à la disposition des scientifiques et des élèves. Cet observatoire était en fait un centre scientifique où diverses sciences, telles que les mathématiques, l'astronomie et les sciences naturelles, étaient recherchées et enseignées.

Réligion

Il y a beaucoup de preuves historiques montrant qu'il était un érudit chiite duodécimain et on le trouve dans la plupart de ses livres théologiques tels que Tajrîd al-I'tiqâd, qu’il a fait allusion aux douze imams et à la nécessité de leur infaillibilité. De même, il a écrit des articles spéciaux sur ce sujet, notamment al-Firqah an-Nâjiya, Risâlatun fî Hasr al-Haqq Bimaqâlaht al-Imâmîyya, Ithnâ Asharîyya et Risâltatun fi al-Imâmîyya.

Cependant, dans les listes des oeuvres d'Al-Khâji Nasîr ad-Dîn, il y a des livres et des articles qui lui sont attribués, mais ceux sont conforment aux enseignements de ismaélisme.

Les érudits chiites refusent cette attribution à Al-Khâji Nasîr, mais certains chercheurs et islamistes occidentaux croient qu'il s'agit d'un développement religieux à Khâja lorsqu'il est présent parmi les ismaéliens.

Sur la base de ces oeuvres, certains croient qu'après se réfugier dans les forteresses ismaéliennes, il s'était temporairement converti en ismaélisme, puis il a retourné au chiite duodécimain.

Certains écrivains pensent également qu'at-Tûsî, en tant qu’un chiite duodécimain, a fait at-Taqîyya et pour sauver sa vie, dans les forteresses ismaéliennes, il s’est occupé à écrire des livres et des articles.

Présence dans la conquête de Bagdad

Ibn Taymiyya (661-728 H), un savant sunnite, a prétendu que le calife de Bagdad a été assassiné par l’ordre de Al-Khâji Nasir ad-Dîn, mais certains, en basant sur les sources avant Ibn Taymiyya et qu’ils ne voient pas cette question, ont considéré cette question comme une inexacte et une accusation contre Al-Khâji et ont dit que des sources après Ibn Taymiyya à la suivre de lui, ont écrit cette question.

Certains chercheurs pensent que la présence de Nasîr adl-Dîn at-Tûsî dans la conquête mongole de Bagdad a contribué à réduire les pillages et les meurtres, et avec son soutien, de nombreux érudits ont été sauvés de la mort.

Position scientifique

La position d'Al-Khâji Nasîr en science est considérée comme la position d’Avicenne; sauf que l’Avicenne est le plus célèbre dans la médecine, mais Al-Khâji Nasîr est le plus célèbre dans les mathématiques.

Certains croient que la défense d’ibn Sīnā contre les critiques de Fakhr ar-Razi par Al-Khâji Nasîr adl-Dîn at-Tûsî dans le livre d'Ishârât a conduit au renouveau de la philosophie à cette époque.

Al-Khâji Nasîr est également considéré comme le fondateur de la philosophie dans la théologie chiite.

Selon Murtadâ Mutahharî, toutes les œuvres théologiques qui écrivirent après Al-Khâji Nasîr ont été influencées par le livre de Tajrîd al-I’tiqâdât.

Élèves

Œuvres

Décès

Nasîr ad-Dîn at-Tûsî s'est rendu à Bagdad pour organiser les affaires des Awqaf et des scientifiques, mais il n'a pas pu terminer cette mission et il est décédé le 18 Dhu al-Hijja en l’an 672 H.

Sur la base du testament qu'il a écrit, il a été enterré dans l’Haram de Kâzimayn à Kadhimiya en Irak et il a également déclaré que sur sa pierre tombale ne mentionnait pas ses caractéristiques scientifiques, et écrit seulement le verset coranique

«و کَلبُهُم باسِطٌ ذِراعَیهِ بِالوَصید»

Voir aussi

Références