‘Ammâr b. Yâsir

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‘Ammâr b. Yâsir
Compagnon du Prophète (s) et de l'Imam ALi (a)
Mausolée de ‘Ammâr b. Yâsir avant la destruction
Mausolée de ‘Ammâr b. Yâsir avant la destruction
Présentation
naissance
décès
martyre
Famille
parentsYâsir, Sumayya
Successeurs du Prophète (s)
Imam Ali (a) . Imam Hasan (a) . Imam Husayn (a) . Imam Husayn (a) . Imam Sajjad (a) . Imam Baqir (a) . Imam Sadiq (a) . Imam Kazim (a) . Imam Rida (a) . Imam Jawad (a) . Imam Hadi (a) . Imam Hasan Askarî (a) . Imam Mahdi (a)


‘Ammâr b. Yâsir (en arabe : عَمَّار بن يَاسِر), fut un compagnon proche du Prophète (s), un des disciples de l’Imam Ali (a) et une des premières personnes qui se convertirent à l’islam. Après le décès du Prophète (s), il suivit l’Imam Ali (a) et évita de prêter le serment d’allégeance à Abû Bakr. Pendant le califat de ‘Uthmân, il faisait partie de ses opposants et participait aux assemblées qui le critiquaient.
Pendant le califat de l’Imam Ali (a), il participa aux batailles de Siffîn et de Jamal et fut assassiné par l’armée de Mu’âwîya. Le Prophète (s) avait prévenu sa mort tragique et avait dit que ‘Ammâr sera tué par un groupe tyran.

Généalogie

‘Ammâr b. Yâsir b. ‘Âmir, sous le surnom de Abû Yaqzân et allié de Banî Makhzûm,[1] fut de la famille de ‘Anas b. Mâlik de la tribu de Qahtân qui vivait au Yémen. Son père, Yâsir, était venu à La Mecque pendant sa jeunesse et y habitait.[2]

Sa mère, Sumayya bt. Khabbât,[3] fut la première femme en islam qui tomba en martyre.[4] Son père, Yâsir, Sa mère, Sumayya et son frère, Abd Allah, à cause de se convertir à l'islam, furent torturés beaucoup par Quraysh. Summaya et Yâsir moururent en martyre sous la torture.[5]

Mérites

Le Prophète (s) dit :

« Le Paradis désire rencontrer Ali (a), Ammâr, Salmân et Bilâl ».[6]

Il dit aussi :

« ‘Ammâr est avec la vérité et la vérité est avec lui. ‘Ammâr tourne autour de la vérité où qu’elle soit. Son assassin sera en Enfer ».[7]

À l’époque du Prophète (s)

‘Ammâr et ses parents firent partie des premières personnes qui se convertirent à l’islam. D’après un rapport, il fit partie de sept premières personnes qui embrassèrent l’islam.[8]

Son père, Yâsir, son frère, Abd Allah et sa mère, Sumayya b. Khabbât, furent torturés d’une façon violente par les mécréants de La Mecque. Suite aux persécutions des mécréants, il perdit ses parents, Yâsir et Sumayya. Ces deux derniers, furent les premiers martyrs de l'islam.[9]
Les mécréants forçaient ‘Ammâr d’insulter le Prophète (s). À cause de cela, le Prophète (s) lui permit de le refaire si les mécréants continuèrent à le forcer. Suite à cet événement, le verset ci-dessous fut révélé[10] :

مَن كَفَرَ‌ بِاللَّـهِ مِن بَعْدِ إِيمَانِهِ إِلَّا مَنْ أُكْرِ‌هَ وَقَلْبُهُ مُطْمَئِنٌّ بِالْإِيمَانِ ... ﴿١٠٦﴾
Celui qui renie Allah après avoir eu foi en Lui, excepté celui qui a subi la contrainte et dont le cœur reste paisible en sa foi.

D’après un rapport, ‘Ammâr fit partie des immigrants à Abyssinie, mais il y a une divergence sur ce sujet.[11]
Lors d’immigration du Prophète (s) à Médine, ‘Ammâr fut à ses côtés et aida le Prophète (s) à construire la mosquée de Qubâ.[12] Il fut un des compagnons très proches du Prophète (s) et participa à toutes les batailles.[13]

À l’époque de trois califes

À l’époque du Prophète (s), ‘Ammâr, Salmân, al-Miqdâd et Abû Dharr furent connus sous le nom de chiite (les partisans de l’Imam Ali (a)).[14]
En suivant l’Imam Ali (a), 'Ammâr évita de prêter le serment d’allégeance à Abû Bakr.[15] Pendant le califat d’Abû Bakr, il participa à la bataille de Yamâma et son oreille fut coupée.[16]
Au cours du califat de ‘Umar, il fut nommé comme l’émir de Kûfa et le commandeur de l’armée de cette ville.[17] À ce moment-là, certaines parties de la Perse (Iran) furent conquises.[18] Après peu de temps, ‘Umar le déposa. Les sources historiques n’ont pas rapporté la raison pour laquelle ‘Umar déposa ‘Ammâr, mais d’après certains rapports, ce fut suite aux lettres des gens de Kûfa adressées à ‘Umar, disant que ‘Ammâr ne savait pas la politique.[19]

Pendant le califat de ‘Uthmân, lui et ‘Ammâr se disputèrent beaucoup. Après la déportation d’Abû Dharr à Rabadha, ‘Ammâr disputa beaucoup avec ‘Uthmân. Enfin, ‘Ammâr fut frappé violemment par les soldats de ‘Uthmân. Ce dernier voulait le bannir, mais l’Imam Ali (a) et les gens de la tribu de Banî Makhzûm le dissuadèrent.[20]
D’après certains rapports, la dispute et la frappe de ‘Ammâr furent suite à ses critiques contre al-Walîd b. ‘Uqba, l’émir de Koufa sur sa perversité.[21] D’après un autre rapport, ‘Ammâr n’était pas d’accord sur la façon de partager le trésor public parmi les musulmans, il critiquait ‘Uthmân devant tout le monde, c’est pourquoi il fut frappé.[22]
Il joignit les opposants de ‘Uthmân en Egypte et vint à Médine. Il fit partie des gens qui avaient encerclé la maison de ‘Uthmân.[23]

À l’époque de l’Imam Ali (a)

‘Ammâr fut un des disciples de l’Imam Ali (a). Après la mort de ‘Umar, il conseilla Abd ar-Rahmân b. ‘Awf de choisir l’Imam Ali (a) comme calife, pour empêcher la discorde.[24] Après l’assassinat de ‘Uthmân, il fut une des personnes qui encourageaient les gens à prêter allégeance à l’Imam Ali (a).[25]
Pendant le califat de l’Imam Ali (a), il participa aux batailles de Jamal et de Siffîn. Dans la bataille de Jamal, il fut le commandeur de la gauche de l’armée de l’Imam (a).[26] Aussi, le troisième jour de la bataille de Siffîn, il fut le commandeur de l’armée de l’Imam Ali (a).[27]

Martyre

‘Ammâr est mort en martyre le mois de Safar[28] ou de Rabî’ ath-Thânî en l’an 37 H[29] au cours de la bataille de Siffîn et l’Imam Ali (a) fit sa prière funéraire.[30] À ce moment-là, il était âgé de plus de 90 ans.[31] Son martyre fut un moyen pour blâmer Muawiya et fut une preuve pour légalité du califat de l’Imam Ali (a), car, d’après un hadith très connu, rapporté par le Prophète (s), un groupe tyran serait l’assassin de ‘Ammâr.[32] D’après Ibn Abd al-Birr, ce hadith est Mutawâtir (un hadith qui a plusieurs narrateurs pendant chaque époque) et est considéré comme un des hadiths les plus authentiques.[33]
Il est narré que Khuzaymat b. Thâbit participa aux batailles de Siffîn et de Jamal, mais il ne fit rien. Pourtant, au cours de la bataille de Siffîn, lorsqu’il vit que ‘Ammâr fut mort en martyre, il dit :

« Maintenant, je connais le groupe égaré ».

De ce fait, il joignit l’armée de l’Imam Ali (a) et combattit jusqu’à ce qu’il mourût en martyre.[34]

Sanctuaire

Destruction du mausolée de 'Ammâr b. Yâsir par les takfiristes

Le sanctuaire de 'Ammâr se situe dans la ville de Raqqa en Syrie.[35] Précisons également que Uways al-Qaranî et Ibn Abî Qays sont enterrés à côté de la tombe de ‘Ammâr.[36] Après le Révolution islamique d'Iran, sur la recommandation de l'imam Khomeyni et avec la consentement de Hafiz Asad,le président de la Syrie, la terre autour de la tombe de ‘Ammâr et en l’an 2004, les Iraniens ont fini la construction d'un mausolée sur sa tombe.[37]

Destruction de son sanctuaire

Le 21 du mois de Ramadan en l’an 1434 H/2013, pendant les nuits du destin (Al-Qadr), les takfiri qui avaient conquis la ville de Raqqa, ont détruit le dôme et les murs du mausolée de ‘Ammâr et de Uways al-Qaranî par des attaques au mortier.

En l’an 1435 H/2014, le groupe takfiriste de Daesh a détruit les minarets de ce mausolée et après quelques mois, il a détruit complètement le mausolée de ‘Ammâr et de Uways al-Qaranî.

Références

  1. Ibn Athîr, Usd al-Ghâba, vol 4, p 43
  2. Usd al-Ghâba, Ibn Athîr, v 3 p 308
  3. Ibn Athîr, Usd al-Ghâba, vol 4, p 43
  4. Ibn Athîr, Al-Kâmil, p 885
  5. Al-Amîn, A‘yân ash-Shî‘a, vol 13, p 28
  6. Al-Istî’âb fî Ma’rifat al-Ashâb, Ibn Abd al-Birr, v 3 p 229
  7. Al-Ghadîr, Amînî, v 9 p 25
  8. Usd al-Ghâba, Ibn Athîr, v 4 p 309
  9. A’yân ash-Shîa, ‘Amîn, v 13 p 28
  10. A’yân ash-Shîa, ‘Amîn, v 13 p 28
  11. As-Sîrat an-Nabawîyya, Ibn Hishâm, v 1 p 220
  12. Usd al-Ghâba, Ibn Athîr, v 4 p 46
  13. Tabaqât al-Kubrâ, Ibn Sa’d, v 3 p 109
  14. Firaq ash-Shî’a, Nawbakhtî, p 188
  15. Târîkh Ya’qûbî, Tarjuma Âyatî, v 1 p 524
  16. Al-Istî’âb, Ibn Abd al-Birr, v 3 p 228
  17. Târîkh Tabarî, v 4 p 144
  18. Akhbâr at-Tiwâl, Ibn Qutayba, p 128
  19. Ansâb al-Ashrâf, Baladhurî, p 274
  20. Târîkh Ya’qûbî, Traduction Âyatî, v 2 p 173
  21. Akhbâr at-Tiwâl, Ibn Qutayba, v 1 p 51
  22. Al-Bida’ wa at-Târîkh, Maqdisî, v 5 p 202
  23. Ansâb al-Ashrâf, Baladhurî, v 5 p 549
  24. Al-Bida’ wa at-Târîkh, Maqdisî, v 5 p 191
  25. Al-Amâlî, Shaykh At-Tûsî, p 728
  26. Al-Jamal, Shaykh Al-Mufîd, p 179
  27. Ansâb al-Ashrâf, Baladhurî, v 2 p 303
  28. At-Tabarî, Târikh al-Umam, vol 11, p 511
  29. Ibn 'Abd al-Birr, Al-Istî‘âb, vol 3, p 1138
  30. Tabaqât al-Kubrâ, Ibn Sa’d, v 3 p 262
  31. Al-Istî’âb fî Ma’rifat al-Ashâb, Ibn Abd al-Bir, v 3 p 231
  32. Tabaqât al-Kubrâ, Ibn Sa’d, v 3 p 251-253
  33. Al-Istî’âb fî Ma’rifat al-Ashâb, Ibn Abd al-Bir, v 3 p 231
  34. Tabaqât al-Kubrâ, Ibn Sa’d, v 3 p 259
  35. Marâqid al-Ma’ârif, Hirz ad-Dîn, v 2 p 100
  36. Zîyârat-Gâh-hây-e Ahl Bayt wa Ashâb dar Sûrîyé, p 40
  37. Khâmi Yâr, Zîyâratgâh hâyi Ahli Bayt wa As'hâb dar Sûrîyi, p 40