Ibn Taymîyya al-Harrânî
Ahmad b. Abd al-Halîm connu sous le nom d’Ibn Taymîyya al-Harrânî ad-Daùishqî al-Hanbalî (en arabe : إبن تَيميّة الحرّاني الدمشقي الحنبلي), (661-728 H), fut un érudit hanbalite et un penseur salafiste influent. Ibn Taymîyya étudia aupres des savants comme Majd b. 'Asâkir. Ibn al-Kathîr et Ibn Naqîm al-Jawzîya faisaient également partie de ses étudiants. Plus de 300 oeuvres sont mentionnés pour Ibn Taymîyya. Il eut des opinions particulières dans divers domaines des sciences islamiques tels que la théologie, le commentaire du Coran, la jurisprudence et les hadiths.
Ibn Taymîyya commenta une soixantaine de questions contraires au consensus des savants islamiques, dont certaines sont liées aux principes de la religion (Usûl ad-Dîn) et d'autres aux branches de la religion (Furû' ad-Dîn) ; Pour cette raison, les érudits des quatre religions sunnites et des chiites écrivirent de nombreuses critiques et livres rejetant ses opinions.
Certaines des points des vues de wahhabisme sont enracinés dans les pensées d'Ibn Taymîyya. Ce dernier présenta les chiites comme les sources de toutes les séditions dans le monde islamique et crut que les combattre était plus important que de combattre les Kharijites et les Mongols. En raison de cette croyance, il se porta volontaire pour combattre les chiites druzes dans la région de Kasravan avec les Mongols. Les érudits religieux et les écrivains eurent des opinions très différentes sur Ibn Taymîyya ; certains le louèrent et d'autres le condamnèrent au blasphème.
Biographie
Ahmad b. Abd al-Halîm, connu sous le nom d'Ibn Taymîyya et surnommé Cheikh al-Islam, naquit en l'an 661 H dans la région de Harran (quelque part entre Mossoul et le Levant) dans une famille de cheikhs hanbalits. À l'âge de six ans, il émigra avec sa famille à Damas pour échapper à l'attaque de mongole, où il termina ses études auprès d'Ibn 'Asâkir et d'autres, et à l'âge de 17 ans, il reçut un certificat d'ijtihâd des érudits hanbalits.
Ibn Taymîyya étudia les sciences communes de son temps, telles que la jurisprudence, les principes de la religion, les hadiths, la théologie, l'exégèse du Coran, la philosophie et les mathématiques, et eut des informations sur d'autres religions, en particulier le judaïsme.
Ibn Taymîyya eut célèbre pour son pouvoir d'expression, sa violence dans les débats avec l'opposition, son opposition aux savants de son temps, son indifférence aux gouvrnements, sa participation aux affaires politiques et sociales et aux guerres, et la rigueur en matière de commandement le bien et d'interdire le mal.
Après avoir atteint la position de cheikh al-Hanbalah de Damas, Ibn al-Taymîyya provoqua des protestations parmi les savants et le public en compilant des oeuvres tels que le livre al-‘Aqîdat al-Himawîyyat al-Kubrâ. Ses conflits et ses débats avec diverses sectes se sont poursuivis jusqu'à ce qu'il soit convoqué en Égypte en 705 H et fut emprisonné pour ce qu'on appela la déviance idéologique. Après sa libération, il fut resté en Égypte et publia ses opinions, pour lesquelles il fut emprisonné à plusieurs reprises.
Ibn Taymîyya retourna à Damas en l'an 713 H avec Malik Nâsir, qui fut en route pour la Syrie pour contrer l'attaque de Mongole, et recommenca à prêcher et à enseigner. Au cours de ses années à Damas, il fut emprisonné à plusieurs reprises en raison de différends avec des jurisconsultes d'autres sects, jusqu'à sa mort en l'an 728 H dans la prison du château de Damas.
Mâtres et élèves
Pendant son séjour à Damas, Ibn Taymîyya étudia avec Majd b. 'Asâkir, Ibn 'Abd ad-Dâ'im, Qâsim Irbilî, Sharaf ad-Dîn Ahmad b. Ni'ma al-Maqdisî, etc., et reçut un certificat d'ijtihâd de son professeur Sharaf ad-Dîn.
Ibn al-Kathîr l'auteur du livre al-Bidâya wa an-Nihâya, Abu al-Hajjâj al-Mazzî l'auteur du livre Tahzîb al-Kamâl, et Ibn al-Qayyim al-Jawzîyya firent parties de ses étudiants.
Oeuvres
Ibn Taymîyya eut de nombreux oeuvres dans divers domaines des sciences religieuses. Dans le livre Fawât al-Wafîyyât, Ibn Shâkir énuméra les livres et les traités d'Ibn Taymîyya séparément en matière de commentaire, de théologie, de jurisprudence, de principes de la religion et de fatwas. Il est également compilé une collection des livres d'Ibn Taymîyya dans le livre "Asmâ’ Mu’allafât cheikh al-Islam Ibn Taymîyya" écrit par Ibn Naqîm al-Jawzîyya par sujet.
Certaines de ses œuvres importantes sont les suivantes :
- Minhâj as-Sunnat an-Nabawîyya fî Naqd Kalâm ash-Shî’a wa al-Qadarîyya est écrit en l'an 705 H dans la critique du livre Minhâj al-Karâma écrit par al-'Allâma al-Hillî et de nombreux livres sont publiés en le critiquant et le rejetant ou en accord avec lui. Sur la base de ce qu'il déclara dans ce livre, Ibn Taymîyya est accusé d'être an-Nâsibî.
- Al-‘Aqîdat al-Himawîyyat al-Kubrâ, ce livre est écrit en réponse à des questions théologiques sur Dieu et Ses attributs, et provoqua de nombreuses protestations parmi les érudits religieux. Il s'est opposé à la science de la théologie et crut que la théologie, comme la philosophie d'Aristote, mène à la déviation et à la sédition. Dans ce livre, Ibn Taymîyya critiqua également de nombreuses croyances des Ash'arites et les considère comme faibles.
- Al-Hisba fi al-Islâm, ce livre contient certains de réflexions économiques d'Ibn Taymîyya.
- As-Sîyâsat ash-Shar’îyya li Islâh ar-Râ’î wa ar-Ra’ya écrit en Egypte sur la Wilâyat, l'imamat et le gouvernement.
- Al-‘Aqîdat al-Wâsitîyya contenant des questions de principes de croyances. Ce livre a également provoqué de nombreux débats théoriques parmi les savants et les gens et a conduit à l'emprisonnement d'Ibn Taymîyya.
- An-Nusûs ‘Ala al-Fusûs en rejetant les pensées d'Ibn al-‘Arabî dans le livre Fusûs al-Hikâm.
Pensées et opinions
Ibn Taymîyya commenta environ 60 questions contre le consensus des savants islamiques, dont certaines sont liées aux principes de la religion et d'autres aux sous-principes de la religion.
Point de vue théologiques et doctrinales
Ibn Taymîyya eut une vision négative des théologiens. Bien qu'il ait étudié la théologie, il critiqua les théologiens pour avoir apporté des questions contraires au Coran, aux principes de la religion et induire les gens en erreur. Il crut que le Prophète de l'Islam (s) précisa tous les principes de la religion, mais les théologiens, pour des raisons rationnelles, détournent les gens des enseignements du Prophète (s).
Malgré son opposition à la théologie, Ibn Taymîyya présenta certaines questions théologiques sous le titre de vues doctrinales, auxquelles s'opposaient de nombreux érudits des religions islamiques ; Comprenant :
- Il interpréta les attributs de Dieu qui ont besoins de commenter, sur le sens apparent : Ibn Taymîyya dans le livre d'Al-Hamid al-Hamidiyyah, à la suite des Ahl al-Hadith, interpréta les attributs de Dieu qui ont besoins de commenter tels que la présence de Dieu sur le trône ou Sa main et Son visage sur ses significations littérales et apparentes, et ne permettre toute interprétation, changement, conversion, similitude et allégorie. Et il critiqua Mu'awalla (ceux qui croient en l'interprétation des attributs de Dieu).
Cependant, il considère Ces attributs comme inconnus. Certains érudits croient que le point de vue d'Ibn Taymîyya sur l'ignorance des attributs commentés de Dieu était d'éviter l'accusation de similitude et d'incarnation (connaître Dieu comme physique). Les érudits des religions islamiques ont interprété les attributs ci-dessus.
- At-Tawwasul : Ibn Taymîyya mentionna trois significations pour at-Tawssul :
- At-Tawassul à l'obéissance du Prophète (s) qui la considère comme le complément de la foi.
- AT-Tawassul aux prières et à l'intercession du Prophète de l'Islam (s) qui est possible de son vivant et au Jour du Jugement.
- At-Tawassul signifiant jurer à Dieu ou demander à Dieu quelque chose à travers l'essence du Prophète (s). Ibn Taymîyya ne considère pas le troisième type d'at-Tawassul admissible et estime qu'une telle chose n'existait pas dans la Sîra des Compagnons du Prophète (s).
- At-Takfîr : Ibn Taymîyya, en croyant que l'incrédulité se produit en niant l'une des nécessités de la religion ou en niant les preceptes al-Mutawâtir ou les précpeptes sur lesquelles il y a consensus, expulsa de nombreux individus, groupes et sectes de la religion. Les philosophes, al-Jahmîyya, al-Bâtinîyya, Ismailisme, Chiites imamites et al-Qadarîyya font partie des groupes qu'Ibn Taymîyyah les a excommunié.
Aussi, celui qui sert d'intermédiaire entre lui et Dieu, une autre personne (comme l'Imam (a) ou le Prophète (s)), celui qui quitte l'un des piliers de l'Islam, comme la prière, celui qui s'oppose à la cohérence et au consensus des savants de l'islam, celui qui assimile lui-mêm à infidèle. Celui qui n'excommunie pas les Juifs et les Chrétiens, et celui qui cherche l'aide des amis de Dieu (Awlîyâ' Allah), a aussi excommunié.
- La visite des tombes et des sanctuaires : Ibn Taymîyya considèra la visite des tombes, des sanctuaires et les lieux saints et la construction des batîmants comme une hérésie basée sur des hadiths. Dans son livre Minhâj as-Sunna, il condamna les chiites pour avoir construit un sanctuaire sur les tombes des Imams (a).
Opinions jurisprudentielles
Dans la jurisprudence, Ibn Taymîyya fut un adepte de la religion Hanbalite ; Mais à cause de ses études dans d'autres religions, il adopta des opinions indépendantes de toutes les religions islamiques. Il fut connu pour émettre des fatwas rares, et cette caractéristique de son caractère provoqua de nombreuses protestations parmi les savants et les jurisconsultes de son temps qui conduit à son emprisonnement à plusieurs reprises.
Certaines de ses fatwas rares sont les suivantes :
- En abrégeant la prière dans le voyage, il ne fait pas de différence entre les voyages courts et longs. Il cita le verset 43 de la sourate an-Nisâ' et la Sunna du Messager de Dieu (s) comme le source de cette fatwa.
- A propos de divorce, contrairement à d'autres érudits sunnites, il crut que le divorce avec le mot trois fois n'est qu'un divorce et que jurer par le divorce n'entraîne pas le divorce.
- Une eau en petit quantité ne devient pas impure au contact de celle-ci, à moins que sa couleur et son odeur ne changent.
- Si une personne rompt son jeûne pendant le mois de Ramadan alors qu'elle pense que le temps de rompre le jeûne, et qu'ensuite il est prouvé le contraire, elle n'est pas obligée de faire al-Qadâ pour son jeûne.
- Le Tawaf d'une femme menstruée est correct.
- Voyager pour la visite pieuse (az-Zîyârat) est un péché.
Approche narrative
L'approche du narrative d'Ibn Taymîyya est bassé sur l'originalité aux hadiths et de la privilégier sur la raison. Il accorda beaucoup de crédit aux hadiths et ne considéra que les narrateurs comme des savants et critiqua les rationalistes.
A propos de la relation entre la raison et la narration, Ibn Taymîyya accepta une raison qui ne contredit pas les hadiths et le Coran ; Par conséquent, il rejetta les propos des philosphes et des théologiens qui sont en conflit avec les textes religieux. À son avis, la raison n'a aucune valeur ou crédibilité sans s'appuyer sur des textes religieux.
Malgré la grande insistance sur l'authenticité des hadiths, Ibn Taymîyya parfois, si un hadith fut contre sa volonté, le rapporta de manière incomplète ou y interféra.
Approche interprétative
S'appuyer sur les apparences du Coran et exégèse du Coran basée sur les hadiths était la méthode d'Ibn Taymîyya pour interpréter le Coran. Il présenta sa méthode d'interprétation du Coran dans le livre "Muqaddama fî Usîl at-Tafsîr" (Introduction aux principes d'interprétation).
Selon lui, le Prophète de l'Islam (s) interpréta tous les versets du Coran pour ses Compagnons. At-Tâbi'în (Les adeptes des Compagnons) compilèrent ces interprétations. Selon la méthode d'Ibn Taymîyya, d'abord le Coran est interprété avec le Coran et dans l'étape suivante, on se référe à la tradition prophétique. Si rien n'est trouvé dans la tradition prophétique, il faut se référer aux paroles des Compagnons du Prophète (s) et enfin se référer aux interprétations recueillies par les adeptes de Compagnons du Prophte (s).
Critique des philosophes
Ibn Taymiyyah divisa les philosophes en trois groupes :
- Ad-Dahrîyyûn : Ils sont un groupe qui nie le sage créateur de l'univers et pensent que l'univers lui-même, sans créateur, a toujours existé (comme matérialisme).
- At-Tabî’îyyûn : Ceux qui se concentrent davantage sur le monde naturel et nient la Résurrection.
- Ilâhîyyûn : Les premiers philosophes tels que Platon, Aristote, Farabi et Ibn Sina croyaient en l'antiquité de l'univers.
Ibn Taymiyyah a excommunié des philosophes pour plusieurs raisons :
- Les philosophes prétendent qu'il est impossible de connaître Dieu à cause de la négation des attributs et des noms de Dieu ou de la fermeture des attributs.
- Les philosophes croient que 'Uqûl 'Ashara (les dix intellects) sont éternels et, ce faisant, ils ont commis le polythéisme ;
- Croyance en l'abolition des devoirs divins ;
- Croyance en la fermeture de la prophétie ;
- Le refus de la Résurrection corporelle.
Approche politique
L'approche politique d'Ibn Taymîyya est basée sur ses vues sur le retard et la faiblesse du monde islamique et l'effondrement du califat abbasside en raison de l'invasion des Mongols et des croisés, qui occupaient chacun une partie de la terre islamique.
Ibn Taymîyya considéra le sectarisme comme la cause du problème du monde islamique. Il dit pour que les musulmans sortent de ce retard, ils doivent abandonner le sectarisme et se diriger vers le djihad. À son avis, le jihad est supérieur à tous les actes de culte et règles islamiques, y compris faire la prière, le jeûne et le Hajj, et la véritable caractéristique d'un musulman ne se manifeste pas dans l'austérité et la piété individuelles, mais dans le jihad.
Selon Ibn Taymîyya, ceux qui participent au djihad, même s'ils sont tombés en martyrs, sont victorieux, et si les musulmans ne participent pas au djihad, ils deviendront des infidèles.
Point de vue
Certaines des opinions d'Ibn Taymîyya sont :
A propos des Ahl al-Bayt (a)
Il considéra l'amour des Ahl al-Bayt (a) comme une obligation et considéra que l'Imamat leur appartenait. Il considéra également la malédiction des Ahl al-Bayt (a) comme des exemples d'oppression à leur encontre. Il présenta l'Imam Ali (a) comme le plus grand musulman après les trois califes et estima qu'il fut le plus sage et le meilleur des Ahl al-Bayt (a) après le Prophète de l'Islam (s). Il énuméra de nombreuses qualités morales pour l'Imam Ali (a) y compris la justice, l'ascétisme et la véracité et a dit qu'il était tombé en martyr et qu'il vit au Paradis.
Cependant, il considéra certains des hadiths rapportés sur les vertus des Ahl al-Bayt (a) comme déformés et fabriqués. En conséquence, Ibn Taymîyya pensa que l'Imam Ali (a) a agi contre le texte du Coran dans 17 cas, et que ses guerres n'étaient pas dans le chemin de Dieu, mais pour des raisons de mondanité et de présidence.
Ibn Taymîyya pensa que bien que l'Imam al-Husayn (a) ait été injustement tombé en martyr, mais son soulèvement manquait d'intérêts mondains et d'un autre monde. Il présenta le soulèvement de Achoura comme la cause de nombreuses séditions dans la Oumma musulmane et contraire aux traditions du Prophète de l'Islam (s). D'autre part, il acquitta Yazid bin Muawiya du commandement du martyre de l'Imam al-Husayn (a) et estima que la tête de l'Imam (a) n'a pas été emmenée à Yazid, mais a été porté à Ibn Zîyâd.
Justice des Compagnons du Prophète (s)
Ibn Taymîyya se présenta comme un partisant des compagnons du Prophète (s), adeptes de compagnons (at-Tâbi'în) et grands narrateurs de hadiths. Selon lui, les Compagnons du Prophète (s) comprenaient mieux les textes religieux que les érudits et théologiens ultérieurs parce qu'ils étaient les personnes les plus proches du Prophète de l'Islam (s) et que le Coran et la Sunna étaient révélés dans leur langue et leur compréhension.
Il considéra aussi la justice des Compagnons comme une nécessité religieuse, et celui qui la nie est un infidèle. Selon Ibn Taymîyya, le critère pour dire à quelqu'un d'être un compagnon est qu'il accompagna le Prophète (s) et peu importe que cette compagnie soit plus ou moins.
Bien qu'il croie en la justice des Compagnons, mais dans certains cas, il critiqua les califes ar-Râshidûn. Cependant, dans son livre Al-'Aqîdat Al-Wasitîyya, faisant référence aux actions de Talha et az-Zubayr en opposition à l'Imam Ali (a).
Il considéra que ceux qui critiquent les califats ar-Râshidûn étaient pires que les ânes. Selon Ibn Taymîyya, les premier et deuxième califes violèrent les paroles du Prophète (s) et pratiquèrent selon al-Ijtihad bi an-Nass (C'est-à-dire la préférence l'opinion personnelle aux paroles explicites du Coran ou des Infaillibles (a)), et le troisième calife était une personne qui aimait beaucoup la richesse.
À propos des chiites
Ibn Taymîyya présenta les chiites comme la source de toutes les séditions dans le monde islamique. Il dit, le combat contre les chiites est plus important de celle contre les Kharijites et les Mongols. En raison de cette croyance, il s'est porté volontaire pour combattre les chiites druzes dans la région de Kasravan avec les Mongols.
Il divisa les chiites en trois groupes :
- Ghulât : Des groupes tels que les Nusayrîyya, les Ismailites, les Qarmates et les Druzes, selon Ibn Taymîyya, sont des infidèles et il est obligatoire de les combattre.
- Chiites duodécimains : Ibn Taymîyya considéra les chiites duodécimains comme des infidèles en raison de leur croyance en des choses telles que le défaut du Coran et l'apostasie de certains des Compagnons après le décès du Prophète (s).
- Zaïdisme : Ibn Taymîyya les Zaïdismes comme un groupe chiite le plus proche des sunnites.
Dans une comparaison entre chiites et juifs, Ibn Taymîyya énuméra quelques similitudes entre eux ; Ceux-ci incluent : s'écarter de la Qibla, ne pas croire à al-'Idda pour une femme qui divorce ou que son mari meurt, croire que Dieu a rendu cinquante prières obligatoires, dire « As-Sâm al-Alaykum », et l'inimitié avec Gabriel.
Impact sur les groupes salafistes, takfiriste
Ibn Taymîyya fut considéré comme le leader et le fondateur du salafisme et ses fatwas furent considérées comme la base des mouvements fondamentalistes salafistes et des forces djihadistes émergentes dans la société islamique.
Il fut présenté comme le père spirituel de l'extrémisme islamique sunnite et fut connu sous le nom de Cheikh al-Mujahidîn (cheikh des combattants) parmi les salafistes.
Le wahhabisme, les Frères musulmans et le salafisme djihadiste font partie des groupes qui suivent la jurisprudence salafiste contre les quatre autres religions sunnites. La reproduction des idées fondamentalistes d'Ibn Taymîyya émerga également sous la forme de groupes tels que les Talibans, al-Qaïda et Dâ'ish qui sont connus sous le nom de Takfiri Salafis en excommuniant un grand nombre de musulmans.
L'extrémisme et le salafisme utilisèrent les enseignements d'Ibn Taymîyya. Les élèves de son école tels que Muhammad b. Abd al-Wahhâb, Abul 'Alâ Maudûdî et Sayyid al-Qutb. Quand ils atteignirent le pouvoir, en s'appuyant sur les enseignements d'Ibn Taymîyya, ils tuèrent beaucoups de musulmans et détruirent les sanctuaires des Ahl al-Bayt (a) et des compagnons du Prophète (s).
L'intégrisme religieux face aux crises du Nouveau Monde, s'appuyant sur les fatwas d'Ibn Taymîyya et avec des interprétations spécifiques des textes religieux, appellent les musulmans à l'extrémisme.
Domaines de formation de la pensée
Certains chercheurs pensent que certains des facteurs influençant la formation des idées déviantes d'Ibn Taymîyya sont : divers événements et problèmes sociaux et politiques, notamment l'affaiblissement des musulmans lors des croisades, l'invasion mongole et le renversement du califat abbasside qui était un gouvernement idéal pour les sunnites et formation des courants déviants ont fourni le terrain pour la confrontation et l'émergence des idées d'Ibn Taymîyya.
Ibn Taymîyya du point de vue des autres
De nombreux érudits et écrivains sunnites ont parlé d'Ibn Taymîyya et ont donné des opinions différentes à son sujet. Certains lui ont donné la supériorité sur les imams des quatre religions sunnites, lui donnant des titres tels que cheikh al-Islam, Unique dans son temps, al-'Allâma, al-Faqîh, le commentateur du Coran, la personne la plus savante de son temps dans les sciences de la religion, et les plus grands érudits.
Ibn al-Kathîr ad-Dimashqî, qui est l'un des élèves d'Ibn Taymîyya, le considéra comme l'un des plus grands savants. Dans le livre d'al-Bidâya wa an-Nihâya, au début de chaque année, il expliqua les actes d'Ibn Taymîyya depuis le début de sa naissance jusqu'à la fin de son mort.
Ibn Baz dit aussi à son sujet :
- Et à cause de ce qui a été dit, les anciens de l'époque l'ont unanimement appelé cheikh al-Islam et l'ont loué avec des titres tels que "Bahr al-'Ulûm", "Traducteur du Coran" et "Les seuls Mujtahids".
D'un autre côté, de nombreux jurisconsultes et juges des quatre religions sunnites ont explicitement attribué l'infidélité, l'égarement et l'hérésie à Ibn Taymîyya en raison de ses croyances, fatwas et pensées ; parmi eux, 18 juges sunnites dirent qu'il devint un infidèle parce qu'Ibn Taymîyya dénigra les prophètes (a).
Ash-Shawkânî dans le livre "al-Badr at-Tâli'" a dit :
- Muhammad al-Bukhârî (mort en l'an 841 H), l'un des érudits Hanafites, en plus de donner la décision sur l'excommunication d'Ibn Taymîyya, crut que quiconque considérait Ibn Taymîyya comme cheikh al-Islam fut aussi un infidèle. Certains érudits sunnites le qualifia également comme de personne stupide et capricieuse.
Les auteurs considérèrnet l'extrémisme, la violence, l'insulte à l'auditoire, non-respect de l'étiquette de discution et du débat et l'attribution d'erreurs aux Uléma précedants par Ibn Taymîyya comme inefficaces dans ces jugements. Ils dirent que ces traits de personnalité d'Ibn Taymîyya suscitaient la haine des autres adeptes d'autres religions pour ses pensées et sa personnalité. Ces facteurs conduisirent à l'emprisonnement d'Ibn Taymîyya par des juges des quatre religions sunnites et l'empêchrent d'émettre les fatwas.
Livres critiquant d'Ibn Taymîyya
Ibn Taymîyya est critiqué par de nombreux érudits des quatre religions sunnites et des érudits chiites pour avoir publié des fatwas et des opinions rares, et des livres sont compilés dans sa critique. Certains des livres les plus importants critiquant ses pensées sont :
- Ad-Durrat al-Mudî’a fi ar-Radd ‘Alâ Ibn Taymîyya écrit par Taqî ad-Dîn Ali b. Abd al-Kâfî mort en l’an 756 H.
- Shifâ’ as-Siqâm fi Zîyârat Khyr al-Anâm écrit par Taqî ad-Dîn Ali b. Abd al-Kâfî mort en l’an 756 H.
- Minhâj ash-Sharî’a fi ar-Radd ‘Alâ Ibn Taymîyya écrit par Muhammad Mahdi Kâzimî Qazvînî.
- I’tirâdât ‘Alâ Ibn Taymîyya fî ‘Ilm al-Kalâm écrit par Qâdî al-Qudât d’égipte Ahmad b. Ibrâhîm al-Hanafî.
- Nasîhat adh-Dhahabî Ilâ Ibn Taymîyya écrit par Muhammad b. adh-Dhahabî.
- Nadaratun fî Kitâb Minhâj as-Sunnat an-Nabawîyya. Ce livre est trois volumes du livre d'Al-Ghadir écrit par al-'Allâma al-Amînî qui traite des doutes d'Ibn Taymîyya à Minhâj as-Sunna et a été publié indépendamment sous ce titre.
Congrès et réunions scientifiques
En 1408 H, un congrès a eu lieu en l'honneur d'Ibn Taymîyya à l'Université Salafi de Varanasi, en Inde, dans lequel environ 50 articles ont été présentés pour présenter et louer Ibn Taymîyya et publiés dans une collection intitulée "Buhûth an-Nadwa al-‘Âlîyya ‘An cheikh al-Islâm Ibn Taymîyya wa I’mâlihi al-Khâlida".
Diverses réunions et chaires scientifiques ont été organisées pour rejeter les différents points de vue d'Ibn Taymîyya.