Infaillibilité des Imams (a)

De wikishia
(Redirigé depuis Imams impeccables (a))

Infaillibilité des Imams (a) ou la ‘Ismat des Imams (a) (en arabe : عصمة الأئمة) est une idée doctrinale selon laquelle les Imams chiites sont tous purs de tout péché et erreur. L'infaillibilité des Imams (a) fait partie des croyances spécifiques des chiites duodécimaines. D’après les chiites imamites et les ismaéliens, la ‘Ismat ou l'infaillibilité fait partie des conditions de l’Imamat et est considérée comme l’une des caractéristiques des Imams (a). A propos de cela, l’ayatollah Jawâdî Âmulî croit que les Imams (a) sont non seulement immaculés et infaillibles dans leur comportement et leur acte, mais aussi dans leur science qui est vraie et préservée de l’erreur.

Les savants chiites se réfèrent à de nombreux versets pour prouver l’infaillibilité des Imams (a) tels que le verset d’Uli al-Amr, le verset de la purification, le verset de l'épreuve, le verset des Véridiques, le verset de l’affection et le verset d’as-Salwât (le verset de la paix sur le Prophète (s)). Aussi dans les sources de hadith, il existe de nombreux hadiths rapportés au sujet de cette question. Les hadiths : Al-Thaqalayn, Al-Amân et As-Safîna font partie des hadiths qui ont été utilisés pour prouver l’infaillibilité des Imams (a).
Malgré la multiplicité des documents sur l'infaillibilité des Imams (a), les wahhabites inspirés des avis de Ibn Taymiyya nient ce sujet et soulèvent des soupçons. Les érudits chiites répondent régulièrement à toutes ces suspicions.

Statut et l'importance

L'infaillibilité de l'Imam (a) et ses preuves font partie des sujets importants dans les études coraniques et théologiques.[1] Du point de vue des chiites duodécimains, l'infaillibilité des Imams (a) est considérée comme l’une des conditions et des caractéristiques de l'Imamat, et l'infaillibilité des Imams chiites fait partie des croyances fondamentales des chiites.[2]
‘Allâma al-Majlisî déclare que les chiites imamites sont unanimes à considérer les Imams (a) comme infaillibles et immaculés de tout péché, et toutes sortes d'erreurs et de fautes.[3]

Les Ismaéliens considèrent également la ‘Ismat (l’infaillibilité) comme l'une des conditions de l'Imamat.[4] Par contre, les sunnites ne la considèrent pas comme une condition du califat [5](équivalent de l'Imamat pour eux).[6] Les sunnites ont donc substitué la condition de l'infaillibilité pour par la justice disant que le calife doit être juste.[7] Cependant, Sibt b. al-Jawzî, un érudit sunnite du 7e siècle de l'hégire, aborda la question de l'infaillibilité de l'Imam (calife).[8]
Quant aux wahhabites, ils ne posent pas la question de l'infaillibilité de l'Imam (calife) et la considèrent comme exclusive aux prophètes.[9] Ibn Abi al-Hadîd rapporta les propos d'Abû Muhammad b. Mattawayh, un érudit mu’tazilite du 5e siècle de l'hégire, qui considérait que l'infaillibilité n'est pas une condition de l'Imamat, mais il avait admis l'infaillibilité d'Ali (a) et le considérait comme étant l'opinion des Mu’tazilites.[10]

L’ayatollah Ja‘far Subhânî déclare que cette différence d'opinion découle de la différence des croyances des chiites et des sunnites en ce qui concerne l'Imamat et la question de la succession après le Prophète Muhammad (s). Ainsi selon les chiites, l'Imamat tout comme prophétie est un rang céleste et une désignation divine, et celui qui ont ce statut est désigné certainement par Allah Tout-Puissant.[11] Les sunnites, quant à eux, considèrent que l'imamat est une position déterminée par le peuple[12] où l'imam (la calife) est choisi par les gens et il est comme tous les hommes en ce qui concerne la justice et la connaissance et non pas désigné par Dieu.[13]

Les savants chiites déduisirent de plusieurs versets l'infaillibilité des Imams (a), tels que le verset d’Uli al-Amr,[14] le verset de la purification[15] et le verset de l'épreuve.[16] Aussi, de nombreux hadiths rapportés dans les sources de hadith confirment l'infaillibilité des Imams chiites (a).[17]

Sens du concept

La ‘Ismat ou l’infaillibilité des Imams (a) signifie qu’ils sont protégés de tout péché et erreur.[18] Selon les théologiens et les philosophes musulmans, l’infaillibilité est dans les périmètres du sens linguistique qui revient au sens de la préservation et la protection.[19] Cependant, sur le fondement de ce concept, différentes définitions d’infaillibilité ont été développées, dont certaines sont les suivantes :

Les ash‘arites la définirent comme un situation où Dieu ne crée pas la possibilité de commettre une pêché chez Son serviteur.[24] Autrement dit, selon la définition des chiites imamites et des mu’tazilites, même si Allah fait grâce à Son serviteur et ce dernier est infaillible par cette grâce divine, mais il toujours le libre arbitre et peut commettre le péché, mais il ne le commet jamais. Par contre, d’après la définition des ash‘arites, cette personne infaillible n'a pas la capacité de commettre le péché.[25]

  • Définition des philosophes : les philosophes musulmans définirent l'infaillibilité comme une qualité psychologique[Note 1] qui empêche la personne de commettre des péchés.[26]
Le verset de la purification doré réalisé par le maître Abd ar-Rasûl Yâqûtî

Le mot ‘Ismat (l’infaillibilité) en termes de structure grammaticale est un nom dérivé du verbe « ‘Asama » (عَصَمَ)[27] qui signifie en arabe « s'abstenir ». Le mot ‘Ismat n'apparaît pas dans le Coran, mais ses dérivés sont utilisés 13 fois dans le Coran et dans le sens linguistique.[28]

Limites de l’infaillibilité (‘Ismat)

Les savants chiites pensent que les Imams des chiites (a) sont, tout comme les prophètes, immaculés et infaillibles, qu'ils ne commettent pas des péchés majeurs ou mineurs, volontairement ou par inadvertance et qu’ils sont purs de toutes sortes de fautes et d’erreurs.[29] Les Imams sont infaillibles tout au long de leur vie, non seulement après leur Imamat, même avant l’Imamat, ils sont immaculés.[30]
En plus de l'infaillibilité contre le péché et l'erreur, les Imams (a) doivent également être exempts de défauts physiques, psychologiques, intellectuels et généalogiques. Aussi, un Imam ne devrait pas souffrir de maladies physiques chroniques ou répulsives, telles que la lèpre ou la surdité, de défauts psychologiques tels que la cupidité, l'avarice ou la violence, de défauts intellectuels tels que la folie, l'ignorance, l'oubli et les défauts généalogiques. Ces défauts rendraient les gens méprisants envers les Imams (a) et ne seraient pas en harmonie avec l'obligation de leur obéissance.[31]

Le cheikh al-Mufîd mentionne que la raison permet de négliger une action recommandée par omission pour l'Imam (a). Cependant, il croit que les Imams (a) n'ont jamais omis une action recommandée tout au long de leur vie.[32]
L’ayatollah Jawâdî Âmulî divise l'infaillibilité en deux types : pratique et scientifique. Il considère les Imams (a) comme possédant les deux types. Selon lui, tout comme la conduite des Imams (a) qui est en accord avec la vérité, leur connaissance est également vraie et provient d'une source exempte de toute erreur, inadvertance et oubli.[33] Il ajoute, quiconque atteint le niveau de l'infaillibilité scientifique est protégé des insinuations du Diable, et le Diable ne peut pas influencer ses pensées.[34]

Ali Rabbânî Gulpaygânî, un chercheur en théologie, considère que l'infaillibilité pratique est la même que l'infaillibilité contre le péché, et l'infaillibilité scientifique comprend les niveaux suivants :

  1. Infaillibilité dans la connaissance des lois divines
  2. Infaillibilité dans la connaissance des sujets des lois divines
  3. Infaillibilité dans l'identification des intérêts et des méfaits liés à la direction de la société
  4. Infaillibilité dans les affaires liées à la vie quotidienne, plus largement que les questions individuelles et sociales.
  5. Il explique que les Imams chiites (a) possèdent tous ces niveaux.[35]

Preuves rationnelles de l'infaillibilité

Les savants chiites présentèrent de nombreuses preuves rationnelles pour prouver l'infaillibilité des Imams (a), telles que :

  • La preuve de l'impossibilité de régression à l'infini (at-Tasalsul)[Note 2] : la nature humaine est telle que l'homme est toujours sujet à l'erreur et à la faute, c'est pourquoi Dieu doit désigner et nommer un Imam pour les gens afin de les prévenir de commettre des erreurs et des péchés. Maintenant, si l'Imam lui-même n'est pas infaillible et préservé de l'erreur et du péché, alors cet Imam a besoin d'un autre Imam pour le retenir de commettre des erreurs et des péchés, et cet Imam a besoin d'un autre Imam, et ainsi de suite. Cela conduit à une régression à l'infini (at-Tasalsul) qui est logiquement invalide.
  • La preuve de la préservation et de la clarification de la charia par l'Imam (a) : l'Imam est celui qui est responsable de la préservation et de l'explication des lois divines (la charia). Ce rôle nécessite l'infaillibilité de l'Imam afin d'accomplir cette tâche de manière précise et correcte. En tant que guide choisi par Allah, l'Imam doit être préservé de l'erreur et du péché pour garantir la possibilité de transmettre et d'expliquer correctement les enseignements religieux aux hommes.
  • La preuve de l'obligation d'obéir à l'Imam (a) : tous les musulmans sont unanimes à dire que l’obéissance à l’Imam est obligatoire et il est soutenu par la raison et la révélation. La preuve la plus claire dans le Coran se trouve dans le verset 59 de la sourate an-Nisâ’. De nombreux hadiths mentionnent également cette obligation dans les sources chiites et sunnites. Aussi, la raison indique clairement que celui qui est l'Imam des gens doit être obéi pour atteindre l'objectif, sinon aucun progrès ne peut être réalisé.
    Si l'Imam n'est pas infaillible, il pourrait commettre des péchés. Dans ce cas, il est du devoir des musulmans de l'empêcher de commettre ce péché en suivant le commandement de « ordonner le bien et interdire le mal » et de s'opposer à lui. Cette opposition à l'Imam va à l'encontre de l'obligation d'obéissance envers lui.
    De plus, si l'Imam n'est pas infaillible, il pourrait ordonner aux gens de commettre des péchés et les empêcher de faire preuve d'obéissance divine. Dans un tel cas, puisque l'obéissance à l'Imam contredirait le commandement de Dieu, cela ne serait pas permis, et cela serait incompatible avec l'obligation absolue d'obéir à l'Imam.
  • La preuve de l'annulation du but : l'Imam est une personne nommée par Dieu pour guider les gens, et les gens doivent obéir à ses ordres et recommandations. En cas de manquement à l'infaillibilité et de commis de péché de sa part, cet objectif est violé, car il n'est pas nécessaire de suivre quelqu'un qui n'est pas infaillible et qui commet des péchés, et cela va à l'encontre de la sagesse de Dieu et voire impossible.[36]

De même, les preuves rationnelles prouvent le principe de l'infaillibilité de l'Imam (a) sans désigner une personne comme Imam.
L’ayatollah Subhânî mentionne que toutes les preuves rationnelles présentées pour l'infaillibilité des prophètes, telles que l'atteinte des objectifs d’envoie des prophètes (a) et gagner la confiance des gens, sont également présentées pour l'infaillibilité des Imams (a). À son avis, l'infaillibilité de l'Imam est une nécessité de l'école chiite, car la position de l'Imamat est considérée comme une continuation du mission et des devoirs des prophètes (a), et il est nécessaire que l'Imam soit infaillible pour accomplir ces devoirs sans erreur ou péché.[37]

Preuve de l’obligation d’obéir à l’Imam (a)

Sur la base de certaines preuves telles que le verset d'Uli al-Amr, l'obéissance à l'Imam est obligatoire.[38] Certains considèrent donc l'obéissance à l'Imam comme faisant l’objet d'un accord unanime parmi les musulmans.[39]
Par conséquent, si l'Imam n'est pas infaillible vis-à-vis du péché ou de l'erreur, alors son obéissance est interdite et il doit être ordonné à faire le bien conformément aux preuves de l'ordre du bien et de l'interdiction du mal. Dans ce cas, on doit contester l'Imam d'une part, et le suivre d'autre part, ce qui est impossible. Par conséquent, l'Imam qu’on devrait lui obéir, doit être infaillible.[40]

Preuves transmises (Coran et hadiths) de l'infaillibilité de l’Imam (a)

En plus des preuves rationnelles, les savants chiites présentèrent également des preuves scripturaires pour l'infaillibilité de l'Imam (a), se basant principalement sur les versets coraniques et les hadiths.

Versets coraniques

Verset d’épreuve

وَإِذِ ابْتَلَى إِبْرَاهِيمَ رَبُّهُ بِكَلِمَاتٍ فَأَتَمَّهُنَّ قَالَ إِنِّي جَاعِلُكَ لِلنَّاسِ إِمَامًا قَالَ وَمِنْ ذُرِّيَّتِي قَالَ لَا يَنَالُ عَهْدِي الظَّالِمِينَ ﴿۱۲۴﴾
Et [rappelle-toi], quand ton Seigneur eut éprouvé Abraham par certains commandements, et qu’il les eut accomplis, le Seigneur lui dit: “Je vais faire de toi un exemple à suivre pour les gens.”- “Et parmi ma descendance?”, demanda-t-il. - “Mon engagement, dit Allah, ne s’applique pas aux injustes.”
Le Coran, la sourate al-Baqara, le verset 124

Se référant au verset ci-dessus, les savants chiites considèrent l’Imamat comme un pacte divin qui ne vaudra point pour les Injustes.[41]

Le terme « Mon pacte ne vaudra point pour les Injustes » mentionné dans le verset indique que l'Imamat est un pacte de Dieu, et que quiconque qui fut injuste dans sa vie même pour un instant, il ne peut être Imam.
Autrement dit, le verset dit que l’Imamat est le pacte divin et que ce pacte ne concerne pas l’homme injuste. Car Allah dit dans le Coran : « Ceux qui transgressent les lois d'Allah, ceux-là sont les Injustes. » (2 : 229) ; alors d’après ce verset, tout pécheur, même s'il commit un péché, est qualifié d'injuste et donc inapte à être Imam. Le verset prouve donc l'infaillibilité de l’Imam avant et après de son Imamat.[42]

Al-Fâdil al-Miqadâd expliqua que selon le Coran, le pécheur est un injuste, et l'injuste n'est pas apte à l'Imamat, donc le pécheur n'est pas apte à l'Imamat. Par conséquent, l'Imam doit être infaillible.[43]

Verset d’Uli al-Amr

Article connexe : Verset de Uli al-Amr.
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُواْ أَطِيعُواْ اللّهَ وَأَطِيعُواْ الرَّسُولَ وَأُوْلِي الأَمْرِ مِنكُمْ فَإِن تَنَازَعْتُمْ فِي شَيْءٍ فَرُدُّوهُ إِلَى اللّهِ وَالرَّسُولِ إِن كُنتُمْ تُؤْمِنُونَ بِاللّهِ وَالْيَوْمِ الآخِرِ ذَلِكَ خَيْرٌ وَأَحْسَنُ تَأْوِيلاً
« Ô vous qui croyez, obéissez à Allah ! Obéissez à l'Apôtre et à ceux d'entre vous détenant l'autorité ! Si vous vous disputez au sujet de quelque chose, renvoyez cela devant Allah et l'Apôtre, si vous vous trouvez croire en Allah et au Dernier Jour. C'est préférable et meilleur comme interprétation. »[44]
Sourate an-Nisâ', v 59

Les savants chiites se réfèrent au verset d'Uli al-Amr disant que ce verset ordonne d’obéir Uli al-Amr (أُوْلِي الأَمْرِ) sans aucune condition. Cet ordre implique l'infaillibilité d'Uli al-Amr, car s’ils (c’est-à-dire Uli al-Amr) ne sont pas infaillibles et sont coupable de péché ou d'erreur, la Sagesse et la Justice de Dieu exigeraient qu'Il n’ordonne pas à leur obéir d’une façon absolue.[45] Les chiites, selon les hadiths,[46] considèrent qu’Uli al-Amr mentionnés dans le verset sont les Imams chiites (a).[47]

Verset de la purification

Article connexe : Verset d'at-Tat'hîr.

Ce verset est également utilisé pour prouver l'infaillibilité des Imams (a).[48] Certains déduisirent le raisonnement suivant de ce verset :

  1. Le terme « Ahl al-Bayt » mentionné dans ce verset est les cinq membres immaculés de la famille du Prophète qui furent couverts par le manteau (Ashâb al-Kisâ’).[Note 3]
  2. Ce verset nous informe de la volonté de Dieu de purifier « Ahl al-Bayt » de toute souillure.
  3. En plus de la volonté de Dieu Tout-Puissant de purifier les Ahl al-Bayt (a), il y a également sa volonté de réaliser cet acte, car le verset est dans le contexte de l'éloge et de la louange des Ahl al-Bayt (a).
  4. L'éloignement de la souillure des Ahl al-Bayt (a) est une preuve de leur infaillibilité.[49]

Selon de nombreuses hadiths transmises par les chiites[50] et les sunnites,[51] le verset de la purification fut révélé concernant Ashâb al-Kisâ’. Donc, le terme « Ahl al-Bayt » mentionné dans ce verset fait allusion à ces Cinq personnes, c’est-à-dire : le Messager d’Allah (a), le Commandeur des croyants (a), la fille du Prophète Sayyida Fatima (a) et ses deux fils al-Hasan (a) et al-Husayn (a).[52]

Hadiths

De nombreux hadiths furent rapportés par Sahaba et les compagnons des Ahl al-Bayt (a) pour prouver l'infaillibilité des Imams (a), tels que le hadith d’ath-Thaqalayn et le hadith d’as-Safîna.[53] Parmi les hadiths prophétiques auxquels les chiites font référence sont :

Abd Allah b. Abbas rapporta avoir entendu le Messager de Dieu (s) dire :

« Moi, Ali, al-Hasan, al-Husayn et les neuf descendants d’al-Husayn[Note 4] sommes purifiés et infaillibles. »

Hadith d’ath-Thaqalayn

Article connexe : Hadith ath-Thaqalayn.

« ...إِنِّی تَارِکٌ فِیکمْ أَمْرَینِ إِنْ أَخَذْتُمْ بِهِمَا لَنْ تَضِلُّوا: کِتَابَ اللَّهِ عَزَّ وَ جَلَّ وَ أَهْلَ بَیتِی عِتْرَتِی. أَیُّهَا النَّاسُ اسْمَعُوا وَ قَدْ بَلَّغْتُ إِنَّکُمْ سَتَرِدُونَ عَلَیَّ الْحَوْضَ فَأَسْأَلُکُمْ عَمَّا فَعَلْتُمْ فِی الثَّقَلَیْنِ وَ الثَّقَلَانِ کِتَابُ اللَّهِ جَلَّ ذِکْرُهُ وَ أَهْلُ بَیتِی فَلَا تَسْبِقُوهُمْ فَتَهْلِکُوا وَ لَاتُعَلِّمُوهُمْ فَإِنَّهُمْ أَعْلَمُ مِنْکُم‏‏ »
« Je laisse parmi vous deux choses auxquelles si vous vous accrochez fermement, vous ne vous égarerez jamais : le Livre de Dieu Puissant et Grand et mes Ahl al-Bayt de ma famille. Ô gens ! Écoutez que vous me rejoindrez à côté du Bassin. Je vous demanderai alors ce que vous avez fait envers ces deux trésors ; ils sont : le Livre d’Allah, qu'Il soit glorifié, et mes Ahl al-Bayt. Ne les devancez pas, sinon vous périrez, et n'essayez pas de les instruire, car ils sont plus savants que vous. »[54]

Ce hadith indique que le Coran et les Ahl al-Bayt (a) ne se sépareront jamais, comme mentionné dans cette phrase : « ils ne se sépareront point jusqu’au moment où ils me rejoignent à côté du Bassin », et cela montre l’infaillibilité des Ahl-ul-Bayt (a). Car tout péché ou erreur commis par eux, les sépareraient du Coran.[55]
Le Prophète (s) expliqua dans ce hadith que celui qui s'accroche au Coran et aux Ahl al-Bayt (a) ne se perdra jamais, ce qui montre leur infaillibilité. Parce que s'ils n'étaient pas infaillibles, s'accrocher à eux et les suivre d’une façon absolue, mènerait les gens à l'égarement.[56]
Ainsi, ce hadith indique l'obligation d'obéir aux Ahl-ul-Bayt (a), et l'obligation d'obéir à eux montre leur infaillibilité.[57]

Selon les hadiths chiites, l’expression « Ahl-ul-Bayt » dans le hadith d’ath-Thaqalayn est interprété comme les Imams des chiites (a).[58] Certains sunnites[59] dirent que les Ahl-ul-Bayt signifie les Gens de manteau, tandis que d'autres[60] soutinrent que l’Imam Ali (a) la personne la plus évidente des Ahl al-Bayt.

Certains théologiens chiites considèrent que le hadith d’ath-Thaqalayn est l'un des hadiths Mutawâtir, c'est-à-dire fréquemment rapporté d’une façon qu’il est incontestable quant à sa véracité,[61] et certains d'autres considèrent qu'il est Mutawâtir dans son sens.[62]

Hadith de l'Arche

Article connexe : Hadith as-Safîna.

« إِنَّمَا مَثَلُ أَهْلِ بَیْتِی فِیکُمْ کَمَثَلِ سَفِینَةِ نُوحٍ، مَنْ دَخَلَهَا نَجَی، وَ مَنْ تَخَلَّفَ عَنْهَا غَرِقَ‏‏ »
« Certes, mes Ahl al-Bayt (a) sont semblables à l’Arche de Noé, quiconque embarque à bord de cette Arche, sera sauvé et quiconque s’en détourne, se noiera » [63]

Le hadith de l'Arche est hadith rapporté du Prophète Muhammad (s) et cité dans les sources chiites[64] et sunnites[65]. Avec une légère différence, il est comme suit : « Certes, mes Ahl al-Bayt (a) parmi vous sont semblables à l’Arche de Noé, quiconque embarque à bord de cette Arche, sera sauvé et quiconque s’en détourne, se noiera. »
Certains considèrent ce hadith comme un hadith Mutawâti,[66] et al-Hâkim an-Nayshâbûrî le considéra comme un hadith authentique.[67]

Mîr Hâmid Husayn, le savant chiite, mentionne en s'appuyant sur ce hadith que si monter à bord de l’arche des Ahl al-Bayt (a) provoque la sauvegarde des gens, et les négliger provoque leur égarement et leur noyade, il est d'autant plus approprié que les Ahl al-Bayt (a) soient préservés de l'égarement ; sinon, l'ordre de les suivre et de monter à leur arche sans aucun condition conduirait à l'égarement ; et il est impossible qu'Allah et Son Messager (s) ordonnent ce qui conduit les gens à l'égarement.[68]

Le terme « Ahl al-Bayt » dans le hadith de l’Arche signifie les douze Imams chiites (a).[69] Abd ar-Ra’ûf al-Manâwî, l'un des savants Shâfi‘î des 10e et 11e siècles h, déclare que les Ahl al-Bayt (a) signifient les Imams et Fatima az-Zahra (a).[70]

Origine de la croyance en Imamat

Certains opposants à la croyance de l'Imamat imaginent que cette croyance n'existait pas au début de l'islam et qu'elle est apparue plus tard. Par exemple, Ibn Taymiyya pense que la croyance en Imamat est venue d'Abd Allah b. Saba’ qui l'inventa.[71] Selon l'opinion de Nâsir al-Qafârî, c'était Hicham b. al-Hakam qui fut le premier à inventer cette croyance.[72]

Nâsir al-Qafârî comme un membre des wahhabites, malgré son opposition et son entêtement envers le chiisme, estime que l'attribution de l'idée de l’infaillibilité à Abd Allah b. Saba’ n'est pas historiquement correcte et déclare :

« Je n'ai pas trouvé le terme « al-‘Ismat » (l'infaillibilité) rapporté d'Ibn Saba’ - dans la mesure de ma connaissance. »[73]

De même, l'infaillibilité des Imams (a) et le terme « al-‘Ismat » ne sont pas non plus inventés par Hicham b. al-Hakam, car l'infaillibilité des Imams (a) est un sujet déclaré dans de nombreux hadiths du Prophète Muhammad (a) et des Ahl al-Bayt (a).[74]
Par exemple, l'Imam Ali (a) mentionne dans un hadith que l'infaillibilité est l'un des signes de l'Imam.[75] De même, dans un autre hadith, le Prophète (s) dit que les Imams sont infaillibles.[76] Dans les sources sunnites également existe des hadiths qui prouvent l'infaillibilité des Imams (a), comme hadith qui est rapporté d'Abd Allah b. Abbas, selon lequel le Prophète dit :

« Moi, Ali, al-Hasan, al-Husayn et les neuf descendants d’al-Husayn[Note 5] sommes purifiés et infaillibles. »[77]

Infaillibilité des Imams (a) et l'exagération (Ghuluw)

Nâsir al-Qafârî, un chercheur wahhabite d'Arabie saoudite et certains d'autres,[78] considèrent que l'affirmation de l'infaillibilité des Ahl al-Bayt (a) est une exagération.[79]
D’après les chiites, ceux qui exagèrent sont ceux qui élèvent les Imams (a) au niveau du Prophète (s) ou de Dieu en leur attribuant des attributs divins spécifiques ; cependant, les chiites n'ont pas une telle croyance envers les Imams (a).[80] Le noble Prophète (s)[81] et les Ahl al-Bayt (a)[82] mirent en garde les gens contre l’exagération (Ghuluw).
Les chiites considèrent l'infaillibilité comme un des attributs qui appartient essentiellement à Dieu, mais Allah plaça cette qualité dans un groupe de Ses serviteurs pour qu'ils soient une cause de guidance des gens. Par conséquent, l'infaillibilité étant spécifique à Dieu, cela n'empêche pas que cette attribut soit dans un groupe de Ses serviteurs, tout comme tous les musulmans considèrent que le Prophète Muhammad (s) est infaillible.[83]

L'infaillibilité, les actions et les paroles des Imams

Certaines paroles des Imams (a) sont considérées comme étant en contradiction avec leur infaillibilité. Parmi celles-ci, la parole de l'Imam Ali (a) à ses compagnons :

« Ne vous privez pas de dire la vérité et de donner des conseils justes. Je ne suis ni supérieur au point d'être à l'abri de l'erreur, ni sûr dans mes affaires d'être préservé de la faute, sauf si Dieu ne me protège. »[84]

Certains savants sunnites considèrent que cette déclaration de l'Imam Ali (a) est en contradiction avec son infaillibilité et celle des autres Imams (a).[85]

‘Allâma al-Majlisî[86] et Mulla Sâlih Mâzandarânî expliquèrent la déclaration du Commandeur des croyants Ali (a) comme étant une manifestation de son humilité, encourageant ses compagnons à accepter la vérité avec souplesse et à reconnaître que l'infaillibilité est une faveur divine. Ils considèrent cette parole similaire à celle du prophète Joseph (a) qui avait dit :

« Je ne m'innocente point. En vérité, l'âme est certes instigatrice du mal ! [Je ne désire] que la miséricorde de mon Seigneur. Mon Seigneur est absoluteur et miséricordieux. »[87]

L’ayatollah Makârim Shîrâzî, Marja‘ chiite, déclare que la phrase « Je ne suis ni supérieur au point d'être à l'abri de l'erreur » qui était un excuse pour les opposants à l'infaillibilité, doit être interprétée en conjonction avec la phrase « sauf si Dieu me protège ». Dans la première phrase, l'Imam (a) dit qu'en tant qu'être humain, il n'est pas à l'abri des erreurs, mais avec la seconde phrase, il fait comprendre qu'il est protégé et préservé par Allah et qu'il n'est pas un simple humain. De plus, l'Imam (a) est dans une position d'éducation de ses compagnons et leur enseigne qu'il y a une possibilité d'erreur à tout moment et qu'il se place dans leur niveau par humilité.[88]

Infaillibilité, l'aveu des Imams (a) du péché et la demande de pardon

Les opposants à l'infaillibilité considèrent que l'aveu des Imams chiites (a) de leurs péchés et leur demande de pardon sont en contradiction avec leur infaillibilité.[89] Comme il est rapporté que le Prophète (s) demandait pardon 70 fois par jour.[90]

Il est également possible que l'aveu de péchés et la demande de pardon soient pour enseigner aux autres et les encourager à suivre leur exemple.[91] Les sunnites déclarèrent aussi cela comme la raison de la demande de pardon faite par le Prophète (s).[92]
Il y a une phrase célèbre « les bonnes œuvres des Purs sont considérées comme les mauvais œuvres des Proches d’Allah. » selon laquelle la demande de pardon par les Imams (a) est pour leur position élevée, et lorsqu'ils descendaient de ces positions pour les besoins des gens et s'occupaient des affaires de ce bas-monde, ils se considéraient eux-mêmes comme pécheurs devant le Seigneur et pour cette raison demandaient pardon.[93]

Ils considèrent également la phrase de l’Envoyé de Dieu (s) « parfois me semble sur mon cœur une couche semblable au brouillard et je demande pardon à Allah 70 fois par jour » comme une référence à cette même signification.[94]
D’après certains chercheurs, la raison la plus importante de la repentance et de la demande de pardon du Prophète (s) et des Imams (a) était leur attention aux autres que Dieu en raison de leur vie dans ce monde.[95] En d'autres termes, la vie dans ce monde a des nécessités, et l'une de ces nécessités est l'interaction avec les gens. Et les Ahl al-Bayt (a), malgré se tourner vers autre que Dieu ne soit pas considéré comme un péché ou une action détestée, en raison de leur position élevée, demandent pardon pour cette quantité d'attention portée aux autres que Dieu.
Au point de vue de ‘Allâma al-Majlisî, étant donné que la connaissance du Prophète (s) et des Imams (a) sur Dieu est à son plus haut niveau et qu'ils sont immergés dans l'Essence divine, lorsqu'ils examinent leurs propres actions, ils les considèrent très petites et pécheresses par rapport à la grandeur divine, et ils donc se repentent et demandent pardon à Allah.[96]

Lire aussi

De nombreux livres et articles ont été publiés sur l'Imamat et l'infaillibilité des Imams (a) y compris :

Note

  1. C’est une qualité profondément ancrée dans l'esprit
  2. C’est un enchaînement de causes en nombre indéfini
  3. C’est-à-dire : le Prophète Muhammad (s), l’Imam Ali (a), Sayyida Fatima Zahra (a), l’Imam al-Hasan (a) et l’Imam al-Husayn (a)
  4. Cela mentionne les neuf Imams après l’Imam al-Husayn (a), de l’Imam as-Sajjâd (a) jusqu’à le dernier Imam c’est-à-dire l’Imam al-Mahdi (a)
  5. Cela mentionne les neuf Imams après l’Imam al-Husayn (a), de l’Imam as-Sajjâd (a) jusqu’à le dernier Imam c’est-à-dire l’Imam al-Mahdi (a)

Références

  1. Ayatollah Subhânî, Manshûr Jâwîd, vol 4, p 239
  2. Voir px : Cheikh at-Tûsî, Al-Iqtisâd fî mâ Yata‘allaq bi al-I‘tiqâd, p 305 ; ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 184 ; Fayyâd Lâhîjî, Sarmâyiyi Îmân, p 114 ; Ayatollah Subhânî, Al-Ilâhîyyât, vol 4, p 116
  3. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 25, p 209, 350 et 351
  4. ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 184 ; Al-Jurjânî, Sharh al-Mawâqif, vol 8, p 351
  5. Al-Jurjânî, Sharh al-Mawâqif, vol 8, p 351 ; Qâdî ‘Abd al-Jabbâr, Al-Mughnî, vol 15, p 251, 255, 256 et vol 20, p 26, 84, 95, 98, 215, 323 ; At-Taftâzânî, Sharh al-Maqâsid, vol 5, p 249
  6. Al-Jurjânî, Sharh al-Mawâqif, vol 8, p 351 ; At-Taftâzânî, Sharh al-Maqâsid, vol 5, p 249
  7. Al-Jurjânî, Sharh al-Mawâqif, vol 8, p 350 ; Qâdî ‘Abd al-Jabbâr, Al-Mughnî, vol 20, p 201 ; At-Taftâzânî, Sharh al-Maqâsid, vol 5, p 243 - 246
  8. Ibn al-Jawzî, Tadhkirat al-Khawâss, vol 2, p 519
  9. Ibn Taymîyya, Minhâj as-Sunnat an-Nabawîyya, vol 2, p 429 ; vol 3, p 381 ; Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhâb, Risâlat fî ar-Radd ‘Alâ ar-Râfida, p 28 ; Al-Qafârî, Usûl Madhhab ash-Shî‘at al-Imâmîyya, vol 2, p 775
  10. Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol 6, p 376 et 377
  11. Ayatollah Subhânî, Manshûr Jâwîd, vol 4, p 244 - 245 ; Bâdhilî, « Ilâhî Bûdan Mansab Imâmt », p 9 - 45
  12. Ayatollah Subhânî, Manshûr Jâwîd, vol 4, p 239
  13. Ayatollah Subhânî, Manshûr Jâwîd, vol 4, p 239 - 242
  14. Cheikh at-Tûsî, At-Tibyân fî Tafsîr al-Qur’ân, vol 3, p 236 ; Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 3, p 100 ; Al-Bahrânî, Manâr al-Hudâ, p 113 et 114 ; ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 4, p 391
  15. Ayatollah Subhânî, Al-Ilâhîyyât, vol 4, p 125 ; Al-Bahrânî, Manâr al-Hudâ, p 646 ; Sayyid al-Murtadâ, Ash-Shâfî fî al-Imâma, vol 3, p 134 ; Ayatollah Subhânî, Al-Ilâhîyyât, vol 4, p 125
  16. Cheikh at-Tûsî, At-Tibyân fî Tafsîr al-Qur’ân, vol 1, p 449 ; Sayyid al-Murtadâ, Ash-Shâfî fî al-Imâma, vol 3, p 139 ; Fâdil al-Miqdâd, Al-Lawâmi‘ al-Ilâhîyya, p 332 - 333 ; Ayatollah Muzaffar, Dalâ’il as-Sidq li Nahj al-Haqq, vol 4, p 220
  17. Al-Bahrânî, Manâr al-Hudâ, p 665 - 675 ; Cheikh as-Sadûq, Ma‘ânî al-Akhbâr, p 132 et 133 ; Al-Khazzâz al-Qummî, Kifâyat al-Athar, p 16 - 19, 29, 36 - 38, 45, 76, 99, 100 - 104 ; Ibn ‘Uqdat al-Kûfî, Fadâ’il Amîr al-Mu’minîn (a), p 154 et 155
  18. Ayatollah Subhânî, Manshûr Jâwîd, vol 4, p 249
  19. Rabbânî Gulpâyigânî, Imâmat dar Bînish Islâmî, p 214
  20. Cheikh al-Mufîd, Tashîh I‘tiqâdât al-Imâmîyya, p 128 ; Sayyid al-Murtadâ, Rasâ’il ash-Sharîf, vol 3, p 326 ; ‘Allâma al-Hillî, Bâb al-Hâdî ‘Ashar, p 9
  21. Qâdî ‘Abd al-Jabbâr, Sharh al-Usûl al-Khamsa, p 529 ; At-Taftâzânî, Sharh al-Maqâsid, vol 4, p 312 - 313
  22. Fâdil al-Miqdâd, Al-Lawâmi‘ al-Ilâhîyya, p 242 ; Rabbânî Gulpâyigânî, Imâmat dar Bînish Islâmî, p 215
  23. Fâdil al-Miqdâd, Al-Lawâmi‘ al-Ilâhîyya, p 243 ; Sayyid al-Murtadâ, Rasâ’il ash-Sharîf, vol 1, p 326 ; ‘Allâma al-Hillî, Bâb al-Hâdî ‘Ashar, p 9
  24. Al-Jurjânî, Sharh al-Mawâqif, vol 8, p 280 ; At-Taftâzânî, Sharh al-Maqâsid, vol 4, p 312 - 313
  25. Al-Jurjânî, Sharh al-Mawâqif, vol 8, p 280 ; At-Taftâzânî, Sharh al-Maqâsid, vol 4, p 312 - 313
  26. Al-Jurjânî, Sharh al-Mawâqif, vol 8, p 281 ; ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 11, p 162 ; Khâji Nasîr ad-Dîn at-Tûsî, Talkhîs al-Muhassal, p 369 ; Ayatollah Jawâdî Âmulî, Wahy wa Nabuwwat dar Qur’ân, p 197 ; ‘Allâmi Misbâh Yazdî, Râh wa Râhnamâ Shinâsî, p 285 et 286
  27. Mustafawî, At-Tahqîq fî Kalamât al-Qur’ân al-Karîm, vol 8, p 154
  28. Ayatollah Subhânî, Manshûr Jâwîd, vol 4, p 3
  29. Voir px : Fayyâd Lâhîjî, Sarmâyiyi Îmân, p 115 ; ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 25, p 209, 350, 351 ; Cheikh al-Mufîd, Tashîh I‘tiqâdât al-Imâmîyya, p 129 ; ‘Allâma al-Hillî, Nahj al-Haqq wa Kashf as-Sidq, p 164
  30. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 25, p 209, 350, 351 ; ‘Allâma al-Hillî, Nahj al-Haqq wa Kashf as-Sidq, p 164
  31. Fayyâd Lâhîjî, Gawhar Murâd, p 468 - 469 ; Fayyâd Lâhîjî, Sarmâyiyi Îmân, p 115
  32. Cheikh al-Mufîd, Tashîh I‘tiqâdât al-Imâmîyya, p 129 et 130
  33. Ayatollah Jawâdî Âmulî, Wahy wa Nabuwwat dar Qur’ân, p 198 et 199
  34. Ayatollah Jawâdî Âmulî, Wahy wa Nabuwwat dar Qur’ân, p 200
  35. Rabbânî Gulpâyigânî, Imâmat dar Bînish Islâmî, p 220
  36. Rabbânî Gulpâyigânî, « ‘Ismat Imâm az Nigâh Khurd », p 45 - 64
  37. Ayatollah Subhânî, Manshûr Jâwîd, vol 4, p 251
  38. Voir : ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 4, p 391
  39. Rabbânî Gulpâyigânî, « ‘Ismat Imâm az Nigâh Khurd », p 58
  40. ‘Allâma al-Hillî, Kashf al-Murâd, p 185 ; Ayatollah Muzaffar, Dalâ’il as-Sidq li Nahj al-Haqq, vol 4, p 219
  41. Voir px : Cheikh at-Tûsî, At-Tibyân fî Tafsîr al-Qur’ân, vol 1, p 449 ; Sayyid al-Murtadâ, Ash-Shâfî fî al-Imâma, vol 3, p 139 ; Fâdil al-Miqdâd, Al-Lawâmi‘ al-Ilâhîyya, p 332 ; Ayatollah Muzaffar, Dalâ’il as-Sidq li Nahj al-Haqq, vol 4, p 220
  42. Ayatollah Muzaffar, Dalâ’il as-Sidq li Nahj al-Haqq, vol 4, p 220
  43. Fâdil al-Miqdâd, Al-Lawâmi‘ al-Ilâhîyya, p 332
  44. Traduction du Coran, Régis Blachère
  45. Cheikh at-Tûsî, At-Tibyân fî Tafsîr al-Qur’ân, vol 3, p 236 ; Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 3, p 100 ; Al-Bahrânî, Manâr al-Hudâ, p 113 et 114 ; Ayatollah Muzaffar, Dalâ’il as-Sidq li Nahj al-Haqq, vol 4, p 221
  46. Voir px : Al-Khazzâz al-Qummî, Kifâyat al-Athar, p 53 et 54 ; Cheikh as-Sadûq, Kamâl ad-Dîn, vol 1, p 253 ; Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 1, p 276 ; Al-Bahrânî, Ghâyat al-Marâm, vol 3, p 109 - 115
  47. Voir px : Cheikh at-Tûsî, At-Tibyân fî Tafsîr al-Qur’ân, vol 3, p 236 ; Cheikh at-Tabrisî, Majma‘ al-Bayân, vol 3, p 100 ; Al-Bahrânî, Ghâyat al-Marâm, vol 3, p 109
  48. Hammûd, Al-Fawâ’id al-Bahîyya, vol 2, p 92 et 93 ; Sayyid al-Murtadâ, Ash-Shâfî fî al-Imâma, vol 3, p 134 et 135 ; Ayatollah Subhânî, Al-Ilâhîyyât, vol 4, p 125 ; Al-Bahrânî, Manâr al-Hudâ, p 646 et 647
  49. Fâryâb, ‘Ismat Imâm dar Târîkh Tafakkur Imâmîyyi, p 335 et 336
  50. Al-Bahrânî, Ghâyat al-Marâm, vol 3, p 193 - 211
  51. Voir px : Al-Bahrânî, Ghâyat al-Marâm, vol 3, p 173 - 192 ; Muslim ibn al-Hajjâj, Sahîh Muslim, vol 4, p 1883 ; At-Tirmidhî, Sunan at-Tirmidhî, vol 5, p 351, 352 et 663
  52. Ayatollah Subhânî, Manshûr Jâwîd, vol 4, p 387 - 392 ; ‘Allâma Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, vol 16, p 311 et 312 ; Al-Bahrânî, Ghâyat al-Marâm, vol 3, p 193
  53. Al-Bahrânî, Manâr al-Hudâ, p 665 - 673 ; Al-Khazzâz al-Qummî, Kifâyat al-Athar, p 16 - 19, 29, 36 - 38, 45, 76, 99, 100 - 104 ; Ibn ‘Uqdat al-Kûfî, Fadâ’il Amîr al-Mu’minîn (a), p 154 et 155
  54. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 1, p 294
  55. Voir : Al-Bahrânî, Manâr al-Hudâ, p 671 ; Cheikh al-Mufîd, Al-Masâ’il al-Jârûdîyya, p 42 ; Ibn ‘Atîyya, Abha al-Midâd, vol 1, p 131 ; Hammûd, Al-Fawâ’id al-Bahîyya, vol 2, p 95
  56. Ibn ‘Atîyya, Abha al-Midâd, vol 1, p 131 ; Al-Bahrânî, Manâr al-Hudâ, p 671 ; Hammûd, Al-Fawâ’id al-Bahîyya, vol 2, p 95
  57. Al-Halabî, Al-Kâfî fi al-Fiqh, p 97
  58. Al-Khazzâz al-Qummî, Kifâyat al-Athar, p 87, 92, 129 et 137 ; Cheikh as-Sadûq, ‘Uyûn Akhbâr ar-Rizâ, vol 1, p 57
  59. Al-Manâwîy, Fayd al-Qadîr, vol 3, p 14
  60. Al-Haytamî, As-Sawâ‘iq al-Muhriqa, vol 2, p 442 et 443
  61. Ibn ‘Atîyya, Abha al-Midâd, vol 1, p 130 ; Al-Bahrânî, Manâr al-Hudâ, p 670
  62. Al-Bahrânî, al-Haqâ’iq an-Nâdira, vol 9, p 360 ; Mâzandarânî, Sharh Kâfî, vol 6, p 124
  63. Wasâ’il ash-Shîa, Hurr ‘Âmilî, v 27 p 35, hadith 33145; Al-Amâlî, Shaykh Tûsî, p 633; Daylamî, Irshâd al-Qulûb, v 2 p 306
  64. Al-Khazzâz al-Qummî, Kifâyat al-Athar, p 34 ; Al-Bahrânî, Ghâyat al-Marâm, vol 3, p 13 - 24 ; Cheikh as-Sadûq, ‘Uyûn Akhbâr ar-Rizâ, vol 2, p 27 ; As-Saffâr al-Qummî, Basâ’ir ad-Darajât, p 297 ; Cheikh at-Tûsî, Al-Amâlî, p 60, 249, 459, 482, 513 et 733
  65. Voir px : Al-Manâwîy, Fayd al-Qadîr, vol 2, p 519 et vol 5, p 517 ; Ahmad ibn Hanbal, Fadâ’il as-Sahâba, vol 2, p 785 ; Al-Hâkim an-Niysâbûrî, Al-Mustadrak ‘ala as-Sahîhayn, vol 2, p 373 et vol 3, p 163 ; At-Tabarânî, Al-Mu‘jam al-Kabîr, vol 3, p 45
  66. Mûsawî Shaftî, Al-Imâma, p 209
  67. Al-Hâkim an-Niysâbûrî, Al-Mustadrak ‘ala as-Sahîhayn, vol 3, p 163
  68. Mîr hâmid Husayn, ‘Abaqât al-Anwâr, vol 23, p 655 et 656
  69. Al-Khazzâz al-Qummî, Kifâyat al-Athar, p 34, 210, 211 ; Al-Halabî, Al-Kâfî fi al-Fiqh, p 97
  70. Al-Manâwîy, Fayd al-Qadîr, vol 2, p 519
  71. Ibn Taymîyya, Minhâj as-Sunnat an-Nabawîyya, vol 7, p 220
  72. Al-Qafârî, Usûl Madhhab ash-Shî‘at al-Imâmîyya, vol 2, p 777 - 779
  73. Al-Qafârî, Usûl Madhhab ash-Shî‘at al-Imâmîyya, vol 2, p 777
  74. Qurbânî Mubîn et Muhammad Rizâ’î, « Pazhûhishî dar ‘Ismat Imâmân », p 158
  75. Voir : ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 25, p 164 ; Cheikh as-Sadûq, Al-Khisâl, p 129
  76. Al-Khazzâz al-Qummî, Kifâyat al-Athar, p 302 et 303 ; Ibn ‘Uqdat al-Kûfî, Fadâ’il Amîr al-Mu’minîn (a), p 154
  77. Al-Hamû’î, Farâ’id as-Simtayn, vol 2, p 133 et 313
  78. Amîn, Duhâ al-Islâm, vol 3, p 864
  79. Al-Qafârî, Usûl Madhhab ash-Shî‘at al-Imâmîyya, vol 2, p 776
  80. Cheikh al-Mufîd, Tashîh I‘tiqâdât al-Imâmîyya, p 131 ; Ayatollah Subhânî, Râhnamâyi Haqîqat, p 114
  81. Ibn Hanbal, Musnad, vol 1, p 215
  82. Sagesse 109 de Nahj al-Balâgha
  83. Ayatollah Subhânî, Râhnamâyi Haqîqat, p 365
  84. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 8, p 356 ; Subhî as-Sâlih, Nahj al-Balâgha, p 335, sermon 216
  85. Al-Qafârî, Usûl Madhhab ash-Shî‘at al-Imâmîyya, vol 2, p 793 ; Amîn, Duhâ al-Islâm, vol 3, p 861 ; Âlûsî, Rûh al-Ma‘ânî fî Tafsîr al-Qur’ân al-‘Azîm, vol 11, p 198 ; Dahlawî, Tuhfat Ithnâ ‘Asharîyya, p 373, 463
  86. Al-Majlisî, Mir’ât al-‘Uqûl, vol 26, p 527 et 528
  87. Sourate Yûsuf, v 53
  88. Ayatollah Makârim Shîrâzî, Payâm Imâm Amîr al-Mu’minîn (a), vol 8, p 269
  89. Al-Qafârî, Usûl Madhhab ash-Shî‘at al-Imâmîyya, vol 2, p 794 - 796 ; Dahlawî, Tuhfat Ithnâ ‘Asharîyya, p 463
  90. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 2, p 438, 450 et 505
  91. Al-Majlisî, Lawâmi‘ Sâhibqarânî, vol 4, p 185
  92. Âlûsî, Rûh al-Ma‘ânî fî Tafsîr al-Qur’ân al-‘Azîm, vol 11, p 198
  93. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 25, p 204, 210 ; Al-Majlisî, Lawâmi‘ Sâhibqarânî, vol 4, p 185 ; Al-Irbilî, Kashf al-Ghumma, vol 2, p 253 et 254
  94. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 25, p 204, 210
  95. «فصل هشتم مراتب توبه/ مرتبه سوّم: توبة اخصّ‌ الخواص»، Base d'information de l'Ayatollah Mazâhirî.
  96. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 25, p 210
  97. Hiydarî Fitrat, « KitâbShinâsî Tawsîfî Tanzîh al-Anbîyâ’ wa A’immi (a) », p 103, 104