Sayyida Nafîsa

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As-Sayyida Nafîsa (en arabe : السيدة نفيسة) ou Nafîsa Khâtûn (en arabe : نفیسة خاتون) fut l’une descendante de l’Imam al-Hasan al-Mujtabâ (a) et la fille d’al-Hasan b. Zayd b. al-Hasan.

Les sources historiques la considèrent comme une femme pieuse, ascétique, narratrice de Hadiths, bienfaitrice et mémorisatrice du Coran. Elle fut la femme d'Is'hâq Mu'tamin, le fils de l'Imam as-Sâdiq (a). Elle émigra de Médine en Égypte et, selon des sources, elle obtint une position spéciale chez les gens là-bas et y resta jusqu'à la fin de sa vie à leur demande.

Vie

Nafîsa Khâtûn naquit à La Mecque et grandit à Médine. Il est dit que la maison où Nafîsa vécut à Médine se trouve à l'ouest de Médine et en face de la maison qui appartenait à l'Imam as-Sâdiq (a).

Dans le livre ad-Durr al-Manthûr fî Tabaqât Rabât Al-Khudûr, il est cité du livre As’âf ar-Râghibîn que Nafîsa naquit en l’an 145 H. 'Azîz Allah 'Atârudî mentionna la date de sa naissance le 11 Rabî' al-Awwal de la même année.

Sa lignée de la parte de son père, par trois intermédiaires, atteint l'Imam al-Hasan al-Mujtabâ (a). Son père al-Hasan b. Zayd fut nommé comme le dirigeant de Médine pendant 5 ans par al-Mansûr al-Abbasî, mais il le révoqua de sa poste et emprisonna. Al-Miqrîzî rapporta du livre ar-Rawdat al-Insîyya bi Fadl Mashhad as-Sayyida Nafîsa que la mère de Sayyida Nafîsa fut une Umm Walad (Une esclave qui tombe enceinte de son propriétaire.).

Mariage

Nafîsa Khâtîn épousa Is'hâq b. Ja'far, connu sous le nom d'Is'hâq al-Mu'tamin, le fils de l'Imam as-Sâdiq (a). Certaines sources contemporaines déclarent qu'elle eut 15 ans lorsqu'elle se fut mariée.

Is’hâq al-Mu'tamin fut une personne digne de confiance dans la narration des hadiths et l'un des témoins du tesament du septième Imam (a) au sujet de son fils l'Imam ar-Ridâ (a). Nafîsa donna naissance à deux enfants nommés Qâsim et Umm Kulthûm pour Is'haq b. Ja'far (a).

Emigration en Égypte

Dans le livre ad-Durr al-Manthûr Fî Tabaqât Rabât al-Khudûr, il est cité du livre al-Mazârât d’as-Sakhâwî que Nafîsa Khâtûn se rendit à Jérusalem pour visiter la tombe du prophète Ibrâhîm (a) en l'an 193 H, après avoir effectué des rituels du Hadj avec son mari. Puis elle alla en Égypte où le peuple égyptien l'accueillit et d'abord, la logea dans la maison du grand marchand égyptien nommé Jamâl ad-Dîn b. Abd Allah b. Jassâs.

Il est dit qu’à cause de la guérison d'une jeune juive par elle, de nombreuses personnes d'Égypte et de ses environs furent venues pour tirer des bénédictions d'elle. Elle eut l'intention de déménager d'Égypte au Hedjaz, mais le peuple égyptien demanda au dirigeant égyptien de la dissuader d'aller au Hedjaz. Elle dit au dirigeant égyptien :

"Je suis une femme faible et je perdis l'occasion d'adorer Dieu et mon lieu de résidence est si petite ne peut pas accueillir autant de population.

Le gouverneur de l'Égypte la donna la maison qu'il eut à la porte d'as-Sabâ' et la demanda de consacrer deux jours par semaine au peuple et d'adorer le reste. Nafîsa consacra les samedis et mercredis au peuple et se fut installée pour toujours en Égypte.

Statut spirituel et scientifique

Az-Ziriklî déclara Sayyida Nafîsa avec des attributs tels qu’at-Taqîyya (pieuse), Sâliha (vertueuse) et spécialiste des sciences d’exégèse du Coran et des hadiths.

Nafîsat ad-Dârayn, Nafîsat at-Tâhira, Nafîsa al-’Âbida, Nafîsa al-Misrîyya et Nafîsa al-Misrîyayn sont ses titres.

Position spirituelle

Certains rapports parlèrent du culte, de l'ascèse et de la générosité de Sayyida Nafîsa et il est dit qu'elle eut beaucoup de richesse et aida les gens, en particulier les impuissants et les malades. Elle alla à La Mecque 30 fois pour effectuer les rites du Hadj.

Selon des sources, elle fait toujours la prière de la nuit et le jeûna beaucoup. Il est également rapporté qu'elle creusa une tombe pour elle-même, dans laquelle elle alla dedans chaque jour pour faire la prière et réciter le Coran.

Selon le livre de Nâsikh at-Tawârîkh, Sayyida Nafîsa atteignit une position élevée parmi les Egyptiens. Abu Nasr al-Bukhârî déclara que le peuple égyptien jure par le nom de Nafâsa Khâtûn de prouver ses affirmations.

Certains chercheurs égyptiens considèrent que les Égyptiens s'intéressent à elle, en raison de sa vie ascétique. Elle aima le Coran et fut la mémorisatrice du Coran. Elle fut décédée en récitant le verset :

قُلْ لِمَنْ مَا فِي السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ قُلْ لِلَّهِ كَتَبَ عَلَى نَفْسِهِ الرَّحْمَةَ..... ﴿۱۲﴾
Demande[leur] : ( A qui est ce qui est dans les cieux et sur la terre ? ) Réponds[-leur] : ( [C’est] à Allah. Celui-ci s’est prescrit la Miséricorde.
Le Coran, la sourate al-An'âm, le verset 12, tréduction de Régis Blachère

ou le verset :

لَهُمْ دَارُ السَّلَامِ عِنْدَ رَبِّهِمْ وَهُوَ وَلِيُّهُمْ بِمَا كَانُوا يَعْمَلُونَ ﴿۱۲۷﴾
Pour [ces gens], est la demeure de Salut, auprès de leur Seigneur. Il est leur patron en paix de ce qu’ils faisaient [sur terre].
Le Coran, la sourate al-An'âm, le verset 127, tréduction de Régis Blachère

Position scientifique

Sayyida Nafîsa connaissait bien l'interprétation du Coran et les hadiths. Certains savants rapportèrent les hadiths d'elle. Muhammad b. Idrîs ash-Shâfi'î (l'un des quatre imams sunnites) eut l'habitude de recevoir des hadiths d'elle, et Ahmad b. Hanbal (le chef des Hanbalites) assista à ses réunions de narration de hadith. Lorsque Muhammad b. Idrîs ash-Shâfi'î est décédé, son corps fut emmené à la maison de Sayyida Nafîsa, et elle assista à la prière funéraire.

Karâmât

Dans certaines sources, des Karâmât (faire une chose extraordinaire vient d'une personne qui ne prétend pas être un prophète.) telles que la guérison des malades et le sauvetage de l'Égypte et du Nil de la sécheresse furent attribuées à Sayyida Nafîsa.

Jamâl ad-Dîn b Taghrî Burdî déclara que ses Karâmât sont connues partout. Ahmad Abu Kaf dit, car le peuple égyptien vit les Karâmât de Nafîsa dans sa vie et après son décès, l'attribua comme Karîm ad-Dârayn. Certaines sources contiennent également quelques Karâmat après son décès.

Dhabîh Allah Mahallâtî dans le livre Rayâhîn ash-Sharî'a, après avoir mentionné des Karâmât pour Nafîsa Khâtûn, considère que la source de ce qu'il mentionne dans la biographie de Nafîsa est des livres sunnites qui sont faibles.

Décès et Tombe

Nafîsa Khâtûn est décédée au mois de Ramadan en l'an 208 H. Is'hâq al-Mu'tamin voulu emmener le corps de sa femme à Médine, mais à la demande des Égyptiens, il l'enterra là-bas.

Miqrîzî déclara que le peuple égyptien eut demandé à Is'hâq de l'enterrer en Égypte pour obtenir des bénédictions. Mais selon certaines sources, Is’hâq n'accepta pas. Les Égyptiens furent allés voir le gouverneur de l'Égypte et lui demandèrent d'empêcher Is'hâq de transporter le corps de sa femme à Médine. L'intercession du gouverneur ne fut pas efficace, ils fournirent des biens à Is'hâq et lui demandèrent d'accepter leur demande, mais Is'hâq refusa. Mais à la fin, il accepta d'enterrer sa femme en Égypte, disant qu'Is'hâq céda aux souhaits du peuple égyptien à cause d'un rêve qu'il avait vu. Selon ce rêve, le Prophète (s) lui dit d'enterrer sa femme ici.

Sayyida Nafîsa fut enterrée dans sa maison dans un endroit connu sous le nom de Darb as-Sabâ’ et Darb Yazrib. Miqrîzî considéra la tombe de sayyida Nafîsa comme l'un des quatre endroits connus en Égypte pour exaucer des supplications.

Il est également raconté que la première personne qui construit un bâtiment sur sa tombe fut ʿUbayd Allah b. Sarî b. Hakam, un gouverneur égyptien et que sur la plaque d'inscription au-dessus de l'entrée du Darîh est spécifié Rabî ath-Thânî en l'an 482 H comme la date de construction. Et en l'an 532 H, Hâfiz Khalîfa le reconstruisit et construisit un sanctuaire et un dôme sur la tombe. Yâqût al-Himawî (géographe du septième siècle de l'hégire lunaire), déclara que la tombe de sayyida Nafîsa a un dôme, à cette époque.

Le sanctuaire de Sayyida Nafîsa est l'un des célèbres lieux de pèlerinage en Égypte. Ibn Kathîr, qui considéra la Visite des tombes comme du polythéisme, dit :

les Égyptiens utilisent des mots à son sujet qui conduisent à l'incrédulité et au polythéisme. Il est déclaré de ses paroles, les chiites et les sunnites d'Égypte à cette époque eurent un respect particulier pour Nafîsa Khâtûn et furent allés visiter sa tombe.

Les Égyptiens célèbrent l'anniversaire de la naissance de Sayyida Nafīsa, depuis l'an 889 H, à l'époque de Malik Asraf Qâyit-Bey (règne : 872 - 901 H), de la dynastie des mamelouks circassiens.

La nuit de sa naissance, un grand nombre de chiites et de sunnites passent leur temps avec des chants religieux dans son sanctuair jusque tard dans la nuit. Il est également de tradition d'organiser des mariages à proximité de sa tombe et de conduire la mariée à travers le sanctuaire.

Certains chiites iraniens, à l'époque Qadjar, se furent rendus non seulement au Hadj, mais aussi en Égypte pour faire un pèlerinage au tombeau de Sayyida Nafîsa, qui est écrit dans certains livres de voyage iraniens du hadj avec des informations sur sa tombe et les idées des Égyptiens à propos d'elle.

Texte de la Zîyârat

Les livres biographiques contiennent des textes de la Zîyârat pour Sayyida Nafîsa. Dans ces textes de la zîyârat, les positions spirituelles et son honneur généalogie sont loués et elle fut saluée comme une dame de la famille du Prophète (s). Le texte de la zîyârat est mentionné dans le livre "Ad-Durr Al-Manthûr".

Les Egyptiens considèrent mercredi comme le jour de la zîyârat ge Sayyida Nafîsa.

Monographie

Des livres sont écrits sur Sayyida Nafîsa Khâtûn en arabe et en persan. Le livre de at-Tuhfat al-Insîyya min Ma’âthir an-Nafîsa sur les Karâmât de sayyida Nafîsa et le livre de as-Sayyida Nafîsa écrivirent par Tawfîq Abu A’lam en arabe, et aussi le livre de Gawhar Khândân Imâmat ou Zindiginâmi Sayyida an-Nafîsa écrit par Azîz Allah ‘Atârudî et le livre de Bânûyi Karâmat écrit par Ghulâm Ridâ Gulî Zawâri écrivirent en persan sur Sayyida Nafîsa.

Voir aussi

Références


Bibliographie