Tabarrî

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Tabarrî (en arabe : التبري), signifie : se dissocier des ennemis d'Allah et de l’islam, ou s’opposer à eux.

Tabarrî fait partie des principes secondaires de l’islam. Le concept de Tabarrî est l’opposé du celui de « Tawallî » qui consiste à s'associer et se lier aux Infaillibles, et à les aimer.

Définition

Tabarrî est l'infinitif de la racine (B . R . ‘ (برأ). Ce terme signifie s’éloigner de ce qui est mauvais ou montrer son désagrément à l’égard de ceux qui sont contre Dieu et contre le chemin qui mène vers Lui.

Preuves sur Tabarrî

Dans le Coran

Une des sourates du Coran s’appelle « Al-Barâ’a »[1] qui parle de la Tabarrî de Dieu à l’égard des polythéistes.

Le terme Tabarrî et les mots dérivés de ce terme sont cités dans 27 versets du Coran. Dans certains versets, Allah déclara Son désagrément à l'égard des polythéistes[2] et de le désagrément du Messager d’Allah de ses ennemis.[3]

Dans certains hadiths, le Prophète (s) déclare l’importance de Tabarrî. Il dit qu’un des piliers les plus solides et les plus fermes de la croyance des musulmans est le désagrément et l’opposition aux ennemis de Dieu. Aussi, il déclara que cette opposition doit être conforme aux ordres divins.[4]

Dans la plupart des hadiths qui parlent de Tabarrî, ce terme est utilisé avec le terme de Tawallî.

Obligation de Tabarrî

Toutes les écoles musulmanes sont unanimes sur la signification de Tabarrî et confirment son importance d’après le Coran et la sunna. Mais la divergence provient de leur désaccord sur les critères qui prouvent qu’une personne est l’ennemi de Dieu. Ce désaccord est tellement important que certaines écoles musulmanes vont jusque considérer d'autres, comme polythéistes. Par exemple il y a des écoles sunnites qui considèrent les chiites duodécimains et les Zaydites, comme polythéistes.[5]

Aussi, les musulmans ne sont pas d’accord sur les cas obligatoires de Tabarrî. Il y a donc deux opinions principales à ce propos :

  • Le Tabarrî est obligatoire à l’égard des ennemis des Ahl al-Bayt (a)[6]
  • Le Tabarrî est obligatoire à l’égard des polythéistes et leurs leaders[7]

D’après les Imams des chiites, il faut manifester le Tabarrî dans les cas suivants:

  1. A l’égard de ceux qui portent préjudice aux Ahl al-Bayt (a) du Prophète (s)
  2. A l’égard de ceux qui tentent de changer la sunna du Prophète (s) et ceux qui inventent des choses et les attribuent à la religion.
  3. A l’égard de ceux qui bannirent certains compagnons du Prophète (s), comme Abû Dhar qui fut déporté de Médine.
  4. A l’égard de ceux qui s’emparent des biens des pauvres.
  5. A l’égard de ceux qui ne respectèrent pas leur serment avec l’Imam Ali (a) et participèrent à la bataille de Jamal (Nâkithîn).
  6. A l’égard de Muawiya et ses partisans qui commencèrent la bataille de Siffîn (Qâsitîn).
  7. A l’égard de ceux qui n’obéirent pas à l’Imam Ali (a) et se révoltèrent contre lui, les Kharidjites (Mâriqîn).
  8. A l’égard de tous ceux qui égarent les gens.
  9. A l’égard des assassins des Imams.[8]

Comment pratiquer le Tabarrî ?

D’après la méthode des Imams, surtout l’Imam Ali (a), le fait de manifester le Tabarrî ne doit pas affaiblir la communauté islamique et l’union des musulmans.

Beaucoup de savants chiites, comme Cheikh al-Mufîd, Cheikh at-Tûsî, Sayyid al-Murtadâ, Mîrzâ Shîrâzî, Mîrzâ Nâ’înî, l’Ayatollah Burûjirdî et l’Imam Khomeini, suivaient la même méthode et essayaient toujours de renforcer l’union de la communauté islamique (entre les chiites et les sunnites).

Voir aussi

Références

  1. Sourate IX
  2. Le Coran, Sourate Al-An’âm, v 19, 78
  3. Le Coran, Sourate Yûnus, v 41 ; Sourate Ash-Shu’arâ’, v 216
  4. Al-‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, v 66 p 242
  5. Baghdâdî, Al-Farq bayn al-Firaq, p 16, 278, 281
  6. Ibn Bâbwayh, Al-I’tiqâdât, p 78 - 81
  7. Le Coran, Sourate al-Mumtahana, v 4
  8. Cheikh as-Sadûq, Al-Khisâl, v 2 p 607 - 608 ; Al-‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, v 10 p 358