Usurpation du califat

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Usurpation du califat (en arabe : غصب الخلافة) est l'une des croyances les plus importantes des chiites. Elle signifie que le califat et le gouvernement de la communauté sont le droit du Commandeur des croyants Ali (a) et des Imams infaillibles (a), mais que d'autres l'usurpèrent injustement. Cette croyance est exprimée dans la parole des Ahl al-Bayt (a) dans le sermon d’ash-Shiqshiqîyya, le sermon d’al-Fadakîyya, la lettre de l'Imam al-Husayn (a) aux gens de Bassora et d'autres hadiths. Les chiites croient que le Prophète Muhammad (s), dans les derniers jours de sa vie, prépara l'atmosphère pour la succession de Ali (a) en annonçant son succession à Ghadîr Khumm, en répétant le hadith d’ath-Thaqalayn et en envoyant certains compagnons avec l'armée d’Usâma hors de Médine. L'usurpation du califat était la cause des déviations ultérieures dans la société islamique, du martyre de Sayyida Fatima, la fille du Prophète (s), et de l'événement de Karbala.

Selon l'analyse des savants chiites, le processus d'usurpation du califat et la succession du Messager de Dieu (s) par un certain nombre de Compagnons du Prophète commença avant le décès du Prophète (s). Les chiites cherchent des preuves de cette analyse dans le refus de participer à l'armée d'Usâma, l'empêchement de l'écriture du testament de l’Envoyé d’Allah (s), le déni initial du décès du Prophète (s) et l'affaire du « pacte maudit » [Note 1]. L'événement de Saqîfa Banî Sâ‘ida, le refus de certains Compagnons de prêter allégeance à Abu Bakr, l'attaque contre la maison de l’Imam Ali (a) et de la Dame Fatima (a) par les agents d'Abu Bakr, et les positions de Ali (a) dans le Conseil des six pour le califat sont d'autres raisons pour les chiites de croire à l'usurpation du droit du califat et la succession de l’Imam Ali (a).

L'usurpation du califat se poursuivit tout au long de la présence des Imams (a), à l'exception d'une courte période pendant le califat du Commandeur des croyants Ali (a) et de l'Imam al-Hasan (a), et les califes omeyyades et abbassides prirent chacun le califat aux Ahl al-Bayt du Prophète (s) à leur manière.

La croyance en l'usurpation du califat coula également dans la pensée politique des juristes chiites, qui considèrent tout dirigeant autre que les Ahl al-Bayt (a), ou quelqu'un mandaté par eux, comme illégitime et tyrannique. Ils interdisent la coopération avec un tel dirigeant ou ne la permettent que dans certaines conditions.

Place de la question de l'usurpation du califat

L'usurpation du califat est l'un des piliers des croyances chiites, en particulier des chiites duodécimains. Les chiites croient que le Prophète Muhammad (s) avait désigné Ali b. Abi Talib (a) comme son successeur sur ordre d’Allah et ne reconnaissent le droit au califat divin qu'à Ali et les onze autre Imams de ses descendants.[1] Le terme « chiite » est défini sur la base de cette caractéristique. Cependant, les sunnites affirment que le Messager de Dieu n'avait désigné personne et que certains de ses Compagnons consultèrent entre eux de leur propre initiative et installèrent Abu Bakr comme calife.[2] ‘Allâma al-‘Askarî, chercheur chiite sur les questions d'Imamat, considère que puisque le califat, comme la prophétie, est une fonction divine, personne ne peut usurper, et il faudrait utiliser le terme « usurpation du gouvernement » plutôt que « usurpation du califat ».[3] De même que si les gens n'acceptent pas la prophétie d'un prophète, étant donné qu'il est l'envoyé de Dieu, il restera en tout cas le prophète et l'envoyé de Dieu sur terre, que quelqu'un l'accepte ou non, cela ne change rien à sa prophétie. Le califat, tout comme la prophétie, est une fonction divine, et celui qu’Allah Tout-Puissant désigna comme Imam, calife et successeur après Son prophète sera en tout cas le calife divin, même si une personne n'accepte pas son califat. La seule chose qui se produira, c'est que son gouvernement sur le peuple sera usurpé et que d'autres personnes gouverneront injustement à sa place. C'est pourquoi il dit que l'expression correcte est de dire qu'après le Prophète Muhammad (s), le gouvernement du Commandeur des croyants Ali (a) fut usurpé.

Dans la croyance Imamite, à l'exception d'une période limitée concernant l'Imam Ali et l'Imam al-Hasan al-Mujtabâ (a), le califat fut usurpé et la légitimité du gouvernement des califes de cette époque ne fut jamais acceptée.[4] Dans la conversation de Muslim b. ‘Aqîl avec Ibn Zîyâd, Muslim déclara que Muawiya avait usurpé le califat par ruse au successeur désigné du Prophète (s).[5]

Il est également rapporté que l'Imam Jafar as-Sâdiq (a) considérait le califat comme son droit que d'autres avaient usurpé.[6] L'usurpation du califat est une déviation de la voie du Prophète (s) et ouverit la voie à des événements ultérieurs, notamment le martyre de Sayyida Fatima (a), la fille du Messager de Dieu (s), et l’événement de Karbala.

Diverses sources mentionnent un certain nombre de Compagnons du Prophète (s) qui, dans un premier temps, ne prêtèrent pas allégeance à Abu Bakr et croyaient que sur ordre de l’Envoyé d’Allah (s), Ali (a) devait être le calife.[7] Ja‘farî, chercheur pakistanais, compila les noms de 13 Compagnons célèbres enregistrés dans la plupart des sources historiques.[8] Selon un rapport d’az-Zuhrî, un spécialiste sunnite de hadith, il est rapporté que Fatima, la fille du Prophète (s), n'accepta pas non plus le califat d'Abu Bakr.[9] La croyance en l'usurpation du califat est également rapportée comme l'une des croyances de Zayd b. Ali, le leader du mouvement zaydite au deuxième siècle de l'Hégire.[10]

Rashîd Ridâ (m. 1354 h / 1935 c), exégète sunnite du Coran, affirme également dans son livre « Tafsîr al-Manâr » que les Ahl al-Bayt se considéraient plus aptes au califat et ne coopérèrent avec les dirigeants au pouvoir que pour préserver les intérêts des musulmans.[11] Cependant, la plupart des savants sunnites n'ont pas une telle analyse.[12] Mahmûd Ismâ’îl, historien égyptien, dans son livre « al-Harakât as-Sirrîyya fi al-Islâm » (les mouvements secrets en islam), présente les mutazilites comme ennemis des Omeyyades car ils les considéraient comme des tyrans qui avaient usurpé le califat et imposé leur gouvernement au peuple par la force de l'épée, tout en présentant leur règne comme le résultat de la volonté et du décret divins.[13]

Usurpation du califat dans la parole des chiites

De nombreux historiens chiites prêtèrent attention à l'usurpation du califat de l’Imam Ali (a) et des Ahl al-Bayt (a) dans leurs livres, la rapportant, l'examinant et l'analysant.[14] L'un des plus anciens textes chiites faisant référence à l'événement de l'usurpation du califat est considéré comme étant le sermon de Shiqshiqîyya, dans lequel Ali b. Abi Talib (a) critique les Trois premiers califes et se présente comme le plus digne, affirmant qu'ils pillèrent son héritage que le noble Prophète (s) lui laissa par ordre divin. Avant cela, la Dame Fatima Zahra (a), dans son discours à la mosquée de Médine connu sous le nom de sermon de Fadakîyya, avait fait allusion à l’événement de l'usurpation du califat.[15] La lettre de l'Imam al-Husayn (a) aux gens de Bassora fait également référence à la question de l'usurpation du califat.[16]

Les chiites se réfèrent également au livre de Sulaym b. Qays comme un texte ancien datant du premier siècle de l'hégire.[17] Ce livre rassembla plusieurs rapports sur l'événement de Saqîfa et le destin du califat,[18] considérés comme l'un des plus anciens événements liés à l'usurpation du califat de l’Imam Ali (a).[19] ‘Allâma al-Majlisî, savant chiite du 11e siècle de l’hégire, organisa une partie du livre « Bihâr al-Anwâr » sous le nom de « Kitâb al-Fitan » et y inclut l'usurpation du califat et les événements connexes.[20]

Les chiites font remonter la planification de l'usurpation du califat à avant le décès du Prophète Muhammad (s),[21] se référant à des rapports qui mentionnent un pacte entre un groupe de Compagnons y compris Umar b. al-Khattab et Abu Bakr pour usurper le califat. ‘Allâma al-Majlisî ouverit également un chapitre dans le volume 28 du lirve « Bihâr al-Anwâr » intitulé « chapitre sur la préparation de l'usurpation du califat et le pacte maudit », dans lequel il a rassemblé 7 longs hadiths sur la préparation de l'usurpation du califat et le pacte maudit.[22] À cet égard, même une déclaration de al-Mamun, le calife abbasside, fut rapportée.[23] Des chercheurs non musulmans comme Lammens, et après lui Madelung, firent également référence à ce point.[24] Caetani, orientaliste italien, confirma la théorie de Lammens et crut que Umar pouvait prévoir le décès du Prophète Muhammad (s) et planifier sa succession.[25] Selon Madelung, le principal planificateur de l'usurpation du califat de Ali b. Abi Talib était Umar, mais compte tenu de la position d'Abu Bakr, il le mis en avant pour le califat.[26]

Prophète (s) et la préparation du terrain pour le califat de l’Imam Ali (a)

Le Prophète Muhammad (s) fit de grands efforts dans les derniers jours de sa vie pour préparer le terrain pour le califat et le gouvernement de Ali b. Abi Talib (a).[27] En raison de l'importance cruciale de la question de la succession du Messager d’Allah (s), les événements de la période du décès du Prophète (s) furent décrits comme parmi les plus sensibles et remplis de politique secrète et de complexités,[28] qui se manifestent dans le comportement de l’Envoyé de Dieu (s) d'une part, et dans le comportement de certains compagnons d'autre part.[29]

D’après les sources historiques, le Prophète (s) savait que son décès était proche et avait annoncé l'approche de son décès plusieurs fois lors de son dernier pèlerinage et après son retour à Médine.[30] D'autre part, conformément aux sources chiites, il avait été informé de l'alliance d'un groupe de Compagnons du Prophète pour empêcher le califat du Commandeur des croyants Ali (a)[31] et y avait même fait allusion dans le sermon de Ghadîr Khumm.[32]

Préparation de l'armée d'Usâma

Article connexe : Armée d'Usâma.

La préparation de l'armée d'Usâma est considérée comme l'un des événements importants des derniers jours de la vie du Prophète Muhammad (s). Selon les sources, après son retour du hadj d'adieu à Médine, le Messager de Dieu (s) ordonna la préparation d'une armée sous le commandement d'Usâma b. Zayd pour combattre l'Empire romain[33] et ordonna aux grands Ansar et Muhadjirun d'y participer.[34] D’après cheikh al-Mufîd, l'envoi de cette armée dans les derniers jours de la vie du Prophète (s) pouvait avoir d'autres objectifs, comme vider Médine des Compagnons qui convoitaient le califat.[35] Cependant, certains s'y opposèrent et protestèrent[36] sous prétexte du jeune âge d'Usâma.[37] Cheikh al-Mufîd rapporte la désobéissance de certains comme Abu Bakr b. Abî Quhâfa et Umar b. al-Khattab et leur réprimande par l’Envoyé de Dieu (s).[38] Malgré l'insistance du Prophète (s), cette armée ne se déplaça vers al-Cham qu'après son décès.[39]

Tentative d'écriture du testament

Selon le rapport de « Sahîh al-Bukhârî », l'un des livres les plus importants des sunnites, dans les derniers jours de la vie du Prophète Muhammad (s), alors qu'un groupe de Compagnons lui rendait visite, il dit : Apportez-moi un stylo et du papier pour que je vous écrive quelque chose grâce à quoi vous ne vous égarerez jamais. L'un des présents dit : La maladie a vaincu le Messager d’Allah et il délire, et nous avons le Coran qui nous suffit.[40] Il y eut du tumulte et des désaccords parmi les présents ; certains disaient : Apportez pour qu'il écrive et d'autres disaient le contraire, le Messager de Dieu (s) dit : Levez-vous et partez de chez moi.[41] Dans « Sahîh Muslim », une autre source sunnite de hadith, la personne qui s'opposa aux paroles du Prophète (s) est identifiée comme étant Umar b. al-Khattab.[42] Ces deux livres rapportent qu'Ibn Abbas regrettait constamment cet événement et le considérait comme une grande calamité.[43]

Répétition du hadith d’ath-Thaqalayn

Article connexe : Hadith ath-Thaqalayn.

Cheikh al-Mufîd rapporte dans le livre « al-Amâlî » que le Prophète Muhammad (s), pendant sa maladie, se rendit à la mosquée avec grande difficulté et répéta le hadith d’ath-Thaqalayn dans son dernier sermon avant son décès :

« Je vous laisse deux choses précieuses ... l'une est le Coran et l'autre est mes Ahl al-Bayt. »[44]

Ibn Hajar al-Haytamî, l'un des savants sunnites, rapporta également ce hadith d'une autre manière.[45] Le hadith d’ath-Thaqalayn fut rapporté du Messager d’Allah (s) à différentes occasions.[46] ‘Allâma Sayyid Abd al-Husayn Sharaf ad-Dîn mentionna cinq endroits où ce hadith fut prononcé : le jour de ‘Arafa, à Ghadîr Khumm, lors du retour de Taif, à Médine sur le minbar, et dans la chambre du Prophète (s) pendant sa maladie.[47]

Nomination d’un successeur

L'une des actions du Prophète Muhammad (s) dans les derniers jours de sa vie fut de désigner l’Imam Ali (a) comme son successeur. Selon le rapport du livre « al-Irshâd », après l'événement de l'encrier et du papier, lorsque les Compagnons quittèrent la maison du Messager d’Allah (s), ce dernier dit à Ali (a) : ô mon frère ! Acceptes-tu mon testament, accompliras-tu mes promesses et rembourseras-tu mes dettes ?
Quand Ali (a) l’accepta, le Prophète (a) l'embrassa et lui donna sa bague, son épée et son armure.[48]
Le lendemain, l’Envoyé de Dieu (s) dit : amenez-moi mon frère et mon compagnon. Aïcha et Hafsa appelèrent leurs pères, mais le Prophète (s) répéta sa demande jusqu'à ce que, sur la suggestion d'Umm Salama, Ali (a) soit appelé. Le Prophète (s) chuchota à Ali (a) pendant un moment, et quand on demanda à lui ce que le Prophète (s) avait dit, il répondit : il m'a enseigné mille portes de la connaissance, dont chacune ouvre mille autres portes, et il m'a confié des choses que j'accomplirai.[49]
Adh-Dhahabî et Ibn al-Kathîr, des historiens sunnites, rapportèrent également le même rapport avec quelques différences.[50]

Interruption de la prière collective d'Abu Bakr

Un jour où le Prophète Muhammad (s) était malade, en raison de la gravité de sa maladie, il n'assista pas à la prière collective et Abu Bakr commença à diriger la prière. Après avoir pris connaissance de cet événement, le Prophète lui-même sortit de sa maison et dirigea la prière. Les historiens décrivent cette prière comme étant sans la permission du Prophète (s).[51] Cependant, certaines sources sunnites, considérèrent cette prière comme recommandée par le Messager de Dieu,[52] et certains d'entre eux la considérèrent comme un signe de l'approbation du Prophète pour la succession d'Abu Bakr.[53] Par contre, les chiites considérèrent l'intervention et l'empêchement du Prophète (s) de cette prière comme un signe clair de sa désapprobation de cette action.

Durant ces mêmes jours, il y a un autre rapport selon lequel Umar b. al-Khattab dirigea également la prière collective à la place du Prophète (s).[54] D’après l'analyse de Madelung, comme la direction de la prière collective n'était pas, du point de vue du Prophète, une raison pour le califat,[55] il n'empêchait personne de diriger la prière collective, mais Aïcha, pensant que diriger la prière à la place du Prophète pourrait être un signe du futur califat, inventa faussement un hadith disant que le Messager d’Allah (s) n'était pas satisfait que Umar dirige la prière.[56]

Processus d'usurpation du califat

Les chiites attribuent la planification de l'usurpation du califat à avant le décès du Prophète Muhammad (s).[57] Ce plan fut réalisé par l'alliance d'un groupe de Compagnons du Messager d’Allah (s) avant et après l’événement de Ghadîr, le refus de participer à l'armée d'Usâma, l'empêchement d'écrire le testament du Prophète (s), le déni initial du décès de l’Envoyé de Dieu (s), la formation de l’événement de Saqîfa et l'allégeance à Abu Bakr,[58] la répression des opposants et l'attaque contre la maison d'e Ali (a) et Fatima (a), et l’usurpation de Fadak.[59]

Des chercheurs non musulmans comme Lammens et après lui Madelung firent également référence à cette planification et conspiration.[60] Caetani, orientaliste italien, confirma la théorie de Lammens sur le triangle du pouvoir (Abu Bakr, Umar, Abû ‘Ubaydat b. al-Jarrâh) et croit que Umar pouvait prévoir le décès du Prophète (s) et planifier sa succession.[61] Selon Madelung, le principal planificateur de l'usurpation du califat était Umar, mais compte tenu de la position d'Abu Bakr, il le mit en avant pour le califat.[62] Abd al-Maqsûd, historien égyptien, croit également qu'avec une étude approfondie de l'histoire, on peut trouver des signes de cette planification.[63]

Pacte maudit

Le pacte maudit est l'alliance d'un groupe de Compagnons du Prophète Muhammad au temps de la vie du Messager de Dieu (s) dans le but de déterminer la succession du Prophète (s) est l'un des événements rapportés dans des sources chiites comme le « livre de Sulaym b. Qays »,[64] « Safînat al-Bihâr »[65] et « Irshâd al-Qulûb ».[66] ‘Allâma al-Majlisî ouvrit également un chapitre dans le volume 28 du livre « Bihâr al-Anwâr » intitulé « chapitre sur la préparation de l'usurpation du califat et le pacte maudit », dans lequel il rassembla sept longs hadiths sur la préparation de l'usurpation du califat et le pacte maudit.[67] À cet égard, même une déclaration d’al-Mamun, le calife abbasside, fut rapportée.[68]

Cette alliance eut lieu une fois avant l'événement de Ghadîr à La Mecque[69] et une fois après à Médine.[70] Les membres de ce pacte maudit firent un pacte près de la Kaaba pour ne pas laisser le califat parvenir aux Ahl al-Bayt du Prophète Muhammad (s) après lui et pour prendre eux-mêmes le califat.[71] Abu Bakr, Umar, Ma‘âdh b. Jabal et Sâlim Mawlâ Abî Hudhayfa,[72] ainsi que Mughîrat b. Shu‘ba et Abd ar-Rahmân b. ‘Awf[73] furent comptés parmi les compagnons du pacte maudit. À Médine également, un groupe de 34 personnes[74] se réunirent dans la maison d'Abu Bakr[75] et, comme indiqué dans certaines sources, ils firent un pacte pour le califat d'Abu Bakr, Umar, Abû ‘Ubayda et Sâlim Mawlâ Abî Hudhayfa après le Messager de Dieu.[76]

Déni de le décès du Prophète (s)

Le déni du décès du Prophète Muhammad (s) par Umar b. al-Khattab est le premier événement notable après le décès du Messager d’Allah (s). D’après les rapports des sources historiques, dans les premiers moments de l'annonce de la nouvelle du décès du Prophète (s), Umar jurait que le Prophète n'était pas mort et qu'il était allé vers son Seigneur, et que tout comme Moïse était revenu du Mont Sinaï, le Prophète reviendrait aussi.[77] Umar menaça même de mort ceux qui s'opposaient à ses paroles.[78]
Conformément au dire d’Ibn al-Kathîr, Ibn Umm Maktûm répondit à Umar en récitant le verset 144 de la sourate Âl ‘Imrân, qui parle explicitement du décès de Prophète. Abbas, l'oncle du Prophète (s), demanda également à Umar s'il avait entendu quelque chose du Messager de Dieu à ce sujet. Il répondit :

« Non ! »

Abbas dit :

« Par Dieu, le Prophète est décédé. »[79]

Cependant, Umar insistait sur son point de vue, jusqu'à ce qu'Abu Bakr - qui était hors de Médine - arriva, invita Umar au silence et récita le même verset de la sourate Âl ‘Imrân. Umar se tut et dit :

« C'est comme si je n'avais jamais entendu ce verset auparavant ! »[80]

Parmi les auteurs sunnites, Abd al-Fattâh Abd al-Maqsûd (m. 1993) tenta, dans une longue analyse, de considérer l'ensemble de l'histoire comme une fabrication.[81] Ibn Abi al-Hadîd, théologien mu‘tazilite sunnite, considéra les paroles de Umar comme un mensonge positif visant à éviter les conflits sur la succession et l'apparition de troubles.[82] Dans cette optique, l’Ayatollah Muhammad Bâqir as-Sadr, un penseur chiite, analysa cette action de Umar comme un plan prémédité pour porter Abu Bakr au pouvoir ; car bien que d'autres aient récité à Umar le verset 144 de la sourate Âl ‘Imrân, il ne se tut qu'à l'arrivée d'Abu Bakr et sa récitation de ce verset, se calmant alors et prétendant ignorer ce verset.[83]
De même, ‘Allâma Amînî, l'auteur du livre « al-Ghadîr »,[84] l’Ayatollah Muzaffar dans son livre « Saqîfa »,[85] Ja‘faryân dans « Târîkh Khulafâ » (l’histoire des califes),[86] at-Tâ’î dans « al-Saqîfa Inqilâb Abyad » (Saqîfa, une révolution blanche),[87] et plusieurs autres auteurs chiites firent une analyse similaire.[88] Madelung, islamologue allemand, croit également que si le triangle du pouvoir (Abu Bakr, Umar et Abû ‘Ubayda) avait planifié à l'avance pour le califat, ce mouvement de Umar pourrait être interprété dans le cadre de ce plan.[89]

Réunion de Saqîfa et l'allégeance à Abu Bakr

La réunion d'un certain nombre de Compagnons du Prophète Muhammad (s) à Saqîfa Banî Sâ‘ida, immédiatement après l'annonce du décès du Prophète (s), est un mouvement le plus important dans l'affaire de l'usurpation du califat.[90] Alors que le Commandeur des croyants Ali (a) et les Banû Hashim étaient occupés par les rituels liés aux ablutions majeures et à l’enterrement du Messager d’Allah (s),[91] certains Ansars et trois personnes de Muhadjirun (Abu Bakr, Umar et Abû ‘Ubayda) se rassemblèrent dans un lieu appelé « Saqîfa Banî Sâ‘ida ». Ils débattaient de la désignation du nouveau calife et prêtèrent finalement allégeance à Abu Bakr en tant que successeur du Prophète. Après cela, ils commencèrent à imposer une allégeance forcée au peuple de Médine.[92]

Conflit à Médine et attaque contre la maison de l’Imam Ali (a)

Selon le rapport d’al-Ya‘qûbî, historien du 3e siècle de l’hégire, après l’événement de Saqîfa Banî Sâ‘ida, certains Compagnons du Prophète comme Abbas b. Abd al-Muttalib, Fadl b. Abbas, Salman al-Farisi, Abu Dharr al-Ghifârî, ‘Ammâr b. Yâsir et al-Barâ’ b. ‘Âzib refusèrent de prêter allégeance à Abu Bakr.[93] D’après ‘Allâma ‘Askarî, historien du 15e siècle de l'hégire, ceux qui n'avaient pas prêté allégeance à Abu Bakr se réfugièrent avec l'Imam Ali (a) dans la maison de la fille du Prophète (s), Sayyida Fatima (a).[94] At-Tabarî mentionna également Talha et az-Zubayr parmi les réfugiés.[95]

Selon le livre « al-Imâma wa as-Sîyâsa », d’Ibn Qutayba, Abu Bakr envoyé Umar et Qunfudh à quatre reprises à la maison de la Dame Fatima (a) pour appeler Ali et les réfugiés à prêter allégeance.[96] La quatrième fois, Umar, accompagné d'un groupe, alla à la maison de la fille du Prophète (s), fit sortir l’Imam Ali (a) et l'amena à Abu Bakr par la force.[97] Selon certains chercheurs en histoire islamique, la troisième fois, le calife et ses partisans agirent avec force.[98]

Az-Zubayr, qui était parmi ceux présents dans la maison de Sayyida Fatima Zahra (a), dégaina son épée et attaqua Umar. Cependant, Khâlid b. al-Walîd lui lança une pierre, faisant tomber l'épée de sa main. Umar ramassa l'épée et la frappa contre une pierre, brisant ainsi l'épée.[99]

Selon certaines sources sunnites y compris « al-‘Iqd al-Farîd »,[100] « Târîkh at-Tabarî »,[101] « Ansâb al-Ashrâf », « al-Musannaf » et « al-Imâma wa as-Sîyâsa », Umar b. al-Khattab menaça de brûler la maison avec ses gens. Selon Ibn Abd Rabbih, cela a été fait sur ordre d'Abu Bakr à Umar.[102]

Conformément aux certaines anciennes sources chiites comme le « livre de Sulaym b. Qays », Umar ibn al-Khattab mit sa menace à exécution, brûla la porte de la maison de Fatima Zahra (a), entra dans la maison et frappa la fille du Messager d’Allah (s) au côté avec le fourreau de son épée.[103] D’après le livre « Ithbât al-Wasîyya », ils forcèrent Ali (a) à sortir et poussèrent la Maîtresse des femmes derrière la porte, causant la fausse couche de son fils, Muhsin.[104] Al-‘Ayyâshî, spécialiste chiite de hadith, dit également que Umar brisa la porte d'un coup de pied, entra dans la maison et fit sortir Ali les mains liées.[105]

Situation du califat pendant la période des Ahl al-Bayt (a)

Les années 11 à 260 de l'hégire (632 à 874 c) constituent la période de présence des Imams chiites. Onze Imams (a) vécurent durant cette période, et à partir de l'année 260, le douzième Imam (a) accéda à l'Imamat mais entra en Occultation. De l'an 11 à 35 de l'hégire (632 à 655 c), les trois califes (Abu Bakr, Umar, Uthman) détenaient le pouvoir. Cette période coïncide avec la vie de l'Imam Ali (a), le premier Imam, que les chiites considèrent comme le successeur légitime du califat, celui qui est désigné par le Prophète (s) sur ordre divin au califat. De l'an 35 au début de l'an 41 de l'hégire (655 à 661 c), l'Imam Ali (a) et l'Imam al-Hasan al-Mujtabâ (a) accédèrent au califat. En l'an 41, Muawiya prit le califat à l’Imam al-Hasan (a), et de cette année jusqu'à la fin de cette période de 250 ans, aucun des douze Imams (a) n'accéda au califat.

Opposition de l’Imam Ali (a) et de ses partisans au gouvernement d'Abu Bakr

Après l'événement de Saqîfa Banî Sâ‘ida et l'accession d'Abu Bakr au pouvoir, certains Compagnons du Prophète Muhammad (s) refusèrent de lui prêter allégeance et se réfugièrent avec l'Imam Ali (a) dans la maison de Sayyida Fatima (a).[106] Abu Bakr et ses partisans essayèrent d'obtenir l'allégeance de ce groupe et envoyèrent plusieurs personnes à la maison de la Dame Fatima Zahra (a).[107] Selon ce récit, lors de la première tentative, l'Imam Ali (AS) a dit qu'il avait juré de ne pas quitter la maison avant d'avoir compilé le Coran. Il est également rapporté qu'Ali allait la nuit avec Fatima à la porte des Ansars pour leur demander de l'aide. Après l'incident de l'attaque de la maison de Fatima et sa fausse couche, Fatima est restée alitée chez elle et pendant cette période, elle n'a pas accepté les visites d'Abu Bakr et d'Omar, déclarant qu'elle était mécontente et insatisfaite d'eux. Elle a également demandé à être enterrée la nuit afin que les autres ne soient pas présents à ses funérailles.

Allégeance à Abu Bakr

Après quatre[108] ou trois attaques contre la maison du Prince des croyants Ali (a) et Sayyida Fatima (a), Abu Bakr et ses partisans durcirent leur position.[109] Ali (a) fut amené à Abu Bakr et menacé d'être décapité s'il ne prêtait pas allégeance.[110] Selon les rapport du livre « Kitâb Sulaym », Ali (a) argumenta dans cette assemblée et rappela aux présents les paroles du Prophète Muhammad (s) le jour de Ghadîr et d'autres occasions concernant sa succession, mais Abu Bakr dit qu'il avait entendu du Prophète que la prophétie et le califat ne seraient pas réunis dans sa famille.[111]

Selon un hadith, lorsque l’Imam Ali (a) fut menacé d'être décapité s'il ne prêtait pas allégeance, Abbas, l'oncle du Messager d’Allah (s), prit sa main pour le sauver et la passa sur celle d'Abu Bakr, et ils relâchèrent Ali (a).[112] Mais d’après le livre «‌ al-Imâma wa as-Sîyâsa », Abu Bakr dit qu'il ne forcerait pas Ali à prêter allégeance tant que Fatima serait à ses côtés.[113] Conformément au dire du cheikh al-Mufîd, il existe différents rapports sur l'allégeance ou non de l’Imam Ali (a) à Abu Bakr ; notamment qu'il prêta allégeance après quarante jours, six mois ou après le martyre de la Dame Fatima (a). Cheikh al-Mufîd croit que Ali (a) ne prêta jamais allégeance.[114]

Ali et Conseil des six pour le califat

Selon les rapports historiques, Umar b. al-Khattab fut assassiné en l'an 23 de l'hégire / 644 c par Abû Lu’lu’.[115] Sur son lit de mort, il disait que s'ils étaient vivants, il aurait confié le califat à Mu‘âdh b. Jabal, Abû ‘Ubayda al-Jarrâh et Sâlim Mawlâ Hudhayfa.[116] Mais comme ces personnes étaient décédées,[117] il désigna un conseil de six personnes pour choisir le calife après lui, composé d'Ali b. Abi Talib (a), Uthman b. Affan, Talhat b. ‘Ubayd Allah, az-Zubayr b. al-‘Awwâm, Sa‘d b. Abî Waqqâs et Abd ar-Rahmân b. ‘Awf.[118] Pour qu'ils choisissent un calife parmi eux avec l'accord de la majorité des membres du conseil, et si deux groupes de 3 personnes avaient un avis différent, l'opinion du groupe dont Abd al-Rahmân faisait partie serait acceptée.[119]

De nombreux chercheurs croient que la composition du conseil était telle qu'elle aboutirait finalement à l'élection d'Uthman, car Sa‘d b. Abâ Waqqâs ne s'opposerait pas à son cousin Abd ar-Rahmân, et ce dernier, qui était le beau-frère d'Uthman, voterait pour lui.[120] Avec le retrait de Sa‘d, az-Zubayr, Abd ar-Rahmân et Talha de la candidature au califat, seuls Ali (a) et Uthman restaient candidats,[121] et c’était à ce moment-là que l'opinion et la décision d'Abd ar-Rahmân déterminaient le calife. Il demanda d'abord à Ali de s'engager, s'il accédait au califat, à suivre également la voie des deux califes précédents. Ali (a) n'accepta que d'agir selon le Livre de Dieu et la Sunna du Prophète (s). Ensuite, Abd ar-Rahmân posa sa condition à Uthman, qui l'accepta immédiatement et fut choisi comme calife.[122]

Certaines sources rapportent que Ali (a) considéra la condition d’Abd ar-Rahmân b. ‘Awf comme une tromperie pour que le califat lui revienne après Uthman, et vit cela comme une usurpation de son droit devenue une tradition contre les Ahl al-Bayt.[123] Lors de l'allégeance du peuple à Uthman, l’Imam Ali (a) dit aussi :

« Vous savez bien que je suis le plus digne du califat, mais par Dieu, tant que les affaires des musulmans seront en ordre et qu'il n'y aura d'injustice qu'envers moi, je resterai silencieux. »[124]

Des années plus tard, dans le sermon d’al-Shiqshiqîyya, il se plaignit de l’événement du Conseil et déclara qu'ils l'avaient mis au même niveau qu'eux, mais qu'il avait encore cédé et s'était conformé à eux.[125]

Usurpation du califat par les Omeyyades

Après le martyre de l'Imam Ali (a) en 40 h / 660 c à Koufa, le peuple prêta allégeance à l'Imam al-Hasan al-Mujtabâ (a),[126] mais en raison du manque de soutien du peuple de Koufa dans la guerre contre l'armée de Muawiya,[127] ce dernier prit le califat de lui par un traité de paix[128] et devint le fondateur du califat omeyyade.[129] Muawiya lui-même déclarait avoir pris le califat non pas avec le consentement du peuple, mais par la force de l'épée.[130]

Selon certains rapports historiques, Muawiya avait accepté qu'après sa mort, le califat revienne à l’Imam al-Hasan (a), et si ce dernier était décédé, à son frère l’Imam al-Husayn (a).[131] Muawiya régna pendant vingt ans jusqu'en 60 h / 680 c.[132] Au milieu de cette période de vingt ans, en 51 h / 671 c, l’Imam al-Hasan b. Ali (a) fut tombé en martyr[133] avec la conspiration et le complot de Muawiya et par de sa propre épouse, Ja‘da, et l’Imamat et califat divin atteignit à son frère, l’Imam al-Husayn (a).[134] Cependant, quelques années avant sa mort, en 56 h / 676 c, Muawiya obtint l'allégeance de certains musulmans éminents pour le règne de son fils, Yazid.[135]

Muawiya mourut en 60 h / 680 c et Yazid se proclama calife.[136] L’Imam al-Husayn (a) et d'autres, comme Abd Allah b. az-Zubayr, n'obéirent pas à cette décision.[137] l’Imam (a) fut forcé de quitter Médine pour La Mecque,[138] puis de là vers l'Irak.[139] Quelques mois après le début du règne de Yazid, des troupes équipées par ‘Ubayd Allah b. Zîyâd, le gouverneur de Koufa, tuèrent l’Imam al-Husayn (a) et ses compagnons à Karbala et capturèrent sa famille.[140]

Après le martyre de l'Imam al-Husayn (a), les chiites subirent des pressions et des restrictions sous le règne des Omeyyades à plusieurs égards.[141] En raison de cette situation et de la répression sévère des opposants par les Omeyyades,[142] l'Imam as-Sajjâd (a)[143] et l'Imam al-Bâqir (a),[144] qui vivaient à cette époque, ne s'engagèrent pas dans une activité politique ouverte.[145] Le sixième Imam, l'Imam as-Sâdiq (a), dont une partie de l'Imamat se déroula sous le règne omeyyade, n'eut pas non plus d'activité politique et s'abstint même de soutenir ouvertement le soulèvement de son neveu Zayd.[146] De même, par la suite, il refusa l'invitation des Abbassides à diriger le soulèvement contre les Omeyyades.[147]

Abbassides et l'usurpation du califat

Du point de vue chiite, les Abbassides, qui prirent le contrôle des territoires islamiques à partir de l'an 132 de l'hégire / 749 c,[148] sont également considérés comme des usurpateurs du califat des Ahl al-Bayt (a).[149] Bien que les Abbassides aient commencé leur mouvement contre les Omeyyades avec des slogans chiites, ils abandonnèrent rapidement la pensée chiite et montrèrent une préférence pour la supériorité des deux premiers califes (Abu Bakr et Umar) sur l’Imam Ali (a).[150] Ils réprimèrent tout mouvement de la part des Alides, qu'il soit zaydite ou imamite, allant jusqu'à ce que Haroun l'Abbasside arrêta et tua quatre chefs alides.[151]

Les Imams (a) à partir de l'Imam as-Sâdiq (a) vécurent tous sous le règne des Abbassides. L'Imam Ja‘far as-Sâdiq (a), qui avait refusé la proposition de s’élever contre les Omeyyades sous son leadership à l'époque omeyyade, ne manifesta pas non plus d'activité politique ouverte pendant la période abbasside.[152] Le septième Imam, Mûsa al-Kâzim (a), que les chiites considéraient comme le révoltant des Ahl al-Bayt (a), passa une longue période en prison, où il fut également décédé en martyr.[153] Les trois autres Imams chiites - le neuvième, le dixième et le onzième - étaient également sous surveillance à la ville de Samarra, le centre du califat abbasside durant cette période.[154]

Le huitième Imam, Ali b. Mûsa ar-Ridâ (a), fut amené de Médine au Khorasan sur ordre d’al-Mamun, le calife abbasside.[155] Al-Mamun proposa d'abord de céder le califat au huitième Imam, mais l'Imam Ridâ (a) refusa cette proposition.[156] Ensuite, al-Mamun le força à accepter le titre de succession désignée.[157] Moins de deux ans plus tard, l'Imam ar-Ridâ (a) décéda à cause du poison que lui avait donné al-Mamoun.[158]

Le douzième Imam, le Mahdi (a), était caché des autres dès sa naissance. À partir du début de son Imamat en 260 de l'hégire, il entra en Occultation et ne communiquait avec les gens que par l'intermédiaire de certaines personnes spécifiques. Après l'an 329 de l'hégire / 941 c, il coupa toutes ses communications apparentes avec les gens et la période de la Grande Occultation commença.[159]

Usurpation du califat et point de vue politique chiite

Les points de vue politiques chiites sont également influencés par le concept du droit au califat des Ahl al-Bayt (a) comme les seuls successions du Prophète Muhammad (s) et la considération des autres comme des usurpateurs de ce poste.

Droit de gouverner pendant la période d'Occultation

Les juristes chiites, sur la base de la théorie du droit au califat des Imams chiites, considèrent tout gouvernement par d'autres comme illégitime et usurpateur.[160] Cette théorie, à l'époque de la présence des Imams infaillibles (a), leur donne le droit de décider de la structure du système politique.[161] Cependant, en ce qui concerne le gouvernement pendant la période d'Occultation de l'Imam infaillible (a), la théorie la plus connue est la croyance au droit de gouverner du juriste avec la permission et la nomination des Imams infaillibles, connue sous le nom de théorie du Velayat-e Faqih.[162]

Interaction avec les gouvernements illégitimes

La question de l'interaction et de la relation avec le gouvernement des non-infaillibles dans la jurisprudence politique chiite a été soulevée depuis l'époque des Ahl al-Bayt (a). Jusqu'à l'époque du cheikh al-Mufîd (décédé en 413 h / 1022 c ; 84 ans après le début de la Grande Occultation), les chiites considéraient généralement la coopération avec les dirigeants injustes comme illicite.[163] Mais à partir de cette période, d'autres théories furent également avancées, considérant dans certains cas la coopération avec les dirigeants injustes comme permise.[164]

Concernant la coopération ou la non-coopération avec les gouvernements usurpateurs, les biens reçus de ces gouvernements par les individus, et l'obéissance ou la désobéissance aux ordres de ces dirigeants, il existe des hadiths des Imams (a).[165] Une catégorie de ces hadiths est générale et interdit la participation à l'oppression des autres,[166] tandis qu'une autre catégorie comprend des hadiths qui interdisent également certains actes spécifiques et particuliers.[167]

Note

  1. un pacte de certains Compagnons du Prophète (s) visant à usurper le califat d’Imam Ali (a) peu avant le décès du Messager d’Allah (s)

Références

  1. Muzaffar, Târîkh Shî‘i, p 22
  2. Wilferd Ferdinand Madelung, Succession du Prophète Muhammad (s), p 13
  3. ‘Askarî, Naqsh A’immi dar IHyâ’ Dîn, vol 2, p 459
  4. Pâkattchî, « Andîshiyi Sîyâsî dar Ta‘âlîm Imâm Ridâ (a) », p 143
  5. Ibn ’A‘tham, Al-Futûh, vol 5, p 56
  6. Ja‘farîyân, Hayât Fikrî wa Sîyâsî Imâmân Shî‘a, p 367
  7. Ja‘farî, Tashayyu‘ dar Masîr Târîkh, p 68
  8. Ja‘farî, Tashayyu‘ dar Masîr Târîkh, p 68 - 70
  9. Ja‘farîyân, Târîkh Khulafâ’, p 23
  10. Al-Laythî, Jahâd ash-Shî‘a fi al-‘Asr al-‘Abbâsî al-Awwal, p 120
  11. Rashîd Ridâ, Al-Manâr, vol 8, p 224
  12. Ja‘farîyân, Hayât Fikrî wa Sîyâsî Imâmân Shî‘a, p 60
  13. Ismâ‘îl, Al-Harakât as-Sirrîyya fi al-Islâm, p 103
  14. Imâmîfar, Târîkh Nigârân Shî‘i, p 56
  15. Tunkâbunî, Dîyâ’ al-Qulûb, vol 1, p 338
  16. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 5, p 357
  17. Jalâlî, « Pazhûhishî darbpariyi Sulaym ibn Qiys Hilâlî », p 90
  18. Sultânî et Fallâhzâdih, « Barrisî Guzârishât Tchâlish bar Angîz Kitâb Sulaym ibn Qiys Pîrâmûn Hadrat Mahdî », p 370
  19. Ja‘farî, Tashayyu‘ dar Masîr Târîkh, p 41
  20. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 1, p 79
  21. Ghulâmî, Pas az Ghurûb, p 139
  22. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 28, p 85 - 174
  23. Mishkât, Târîkh Tashayyu‘ dar Irân, p 806
  24. Wilferd Ferdinand Madelung, Succession du Prophète Muhammad (s), p 15
  25. Wilferd Ferdinand Madelung, Succession du Prophète Muhammad (s), p 18
  26. Wilferd Ferdinand Madelung, Succession du Prophète Muhammad (s), p 18
  27. Muzaffar, As-Saqîfa, p 75 - 93 ; Pûr Siyyid Âqâ’î, Tchishmi dar Bastar, p 59 - 61
  28. Ghulâmî, Pas az Ghurûb, p 21
  29. Ghulâmî, Pas az Ghurûb, p 21 - 22
  30. Ghulâmî, Pas az Ghurûb, p 58 ; At-Tâ’î, As-Saqîfa Inqilâb Abyad, p 183 - 186
  31. Ansârî, Ghadîr dar Qur’ân, vol 1, p 239
  32. Cheikh at-Tabrisî, Al-Ihtijâj ‘alâ Ahl al-Lijâj, vol 1, p 62
  33. Voir px : Al-Wâqidî, Al-Maghâzî, vol 3, p 1117 ; Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 113 ; Cheikh al-Mufîd, Al-Irshâd, vol 1, p 180
  34. Al-Wâqidî, Al-Maghâzî, vol 3, p 1117
  35. Cheikh al-Mufîd, Al-Irshâd, vol 1, p 180
  36. Ibn Hishâm, As-Sîrat an-Nabawîyya, vol 2, p 650
  37. Al-Wâqidî, Al-Maghâzî, vol 3, p 1118 ; Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 1, p 474 ; At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, vol 3, p 186
  38. Cheikh al-Mufîd, Al-Irshâd, vol 1, p 183
  39. Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 1, p 474
  40. Bukhârî, Sahîh al-Bukhârî, vol 6, p 9
  41. Bukhârî, Sahîh al-Bukhârî, vol 6, p 9
  42. Muslim ibn al-Hajjâj, Sahîh Muslim, vol 3, p 1259
  43. Bukhârî, Sahîh al-Bukhârî, vol 6, p 9 ; Muslim ibn al-Hajjâj, Sahîh Muslim, vol 3, p 1259
  44. Cheikh al-Mufîd, Al-Amâlî, p 135
  45. Al-Haytamî, As-Sawâ‘iq al-Muhriqa, vol 2, p 438 et 440
  46. Ayatullâh Makârim Shîrâzî, Payâm Qur’ân, vol 9, p 62, 77 ; Sharaf ad-Dîn, Al-Murâ‘ijât, p 70
  47. Sharaf ad-Dîn, Al-Murâ‘ijât, p 70
  48. Cheikh al-Mufîd, Al-Irshâd, vol 1, p 185
  49. Cheikh al-Mufîd, Al-Irshâd, vol 1, p 185
  50. Adh-Dhahabî, Târîkh al-Islâm, vol 11, p 224 ; Ibn Kathîr, Al-bidâya wa an-Nihâya, vol 7, p 359
  51. Ja‘farîyân, Sîriyi Rasûl Khudâ, p 679
  52. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 3, p 196 - 197 ; Ibn Sa‘d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 2, p 214 - 216
  53. Wilferd Ferdinand Madelung, Succession du Prophète Muhammad (s), p 38
  54. Ibn Hanbal, Musnad, vol 31, p 203
  55. Wilferd Ferdinand Madelung, Succession du Prophète Muhammad (s), p 44
  56. Wilferd Ferdinand Madelung, Succession du Prophète Muhammad (s), p 45
  57. Ghulâmî, Pas az Ghurûb, p 139
  58. At-Tâ’î, As-Saqîfa Inqilâb Abyad, p 180
  59. At-Tâ’î, As-Saqîfa Inqilâb Abyad, p 180 - 187
  60. Wilferd Ferdinand Madelung, Succession du Prophète Muhammad (s), p 15
  61. Wilferd Ferdinand Madelung, Succession du Prophète Muhammad (s), p 18
  62. Wilferd Ferdinand Madelung, Succession du Prophète Muhammad (s), p 18
  63. ‘Abd al-Maqsûd, As-Saqîfa wa al-Khilâfa, p 246
  64. Sulaym b. Qays, Asrâr Âl Muhammad (s), p 232
  65. Muhaddith al-Qummî, Safînat al-Bihâr, vol 5, p 56
  66. Sayyid ibn Tâwûs, Turafun min al-Anbâ’ wa al-Manâqib, p 564
  67. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 28, p 85 - 174
  68. Mishkât, Târîkh Tashayyu‘ dar Irân, p 806
  69. Sayyid ibn Tâwûs, Turafun min al-Anbâ’ wa al-Manâqib, p 564
  70. Amînî Gulistânî, Âyâ wa Tchirâ , p 91
  71. ‘Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 28, p 86
  72. Sulaym b. Qays, Asrâr Âl Muhammad (s), p 232
  73. Amînî Gulistânî, Âyâ wa Tchirâ , p 91
  74. Sulaym b. Qays, Asrâr Âl Muhammad (s), p 232
  75. Sulaym b. Qays, Asrâr Âl Muhammad (s), p 232
  76. Daylamî, Irshâd al-Qulûb, vol 2, p 333
  77. Ibn Hishâm, As-Sîrat an-Nabawîyya, vol 2, p 655 ; Ibn Sa‘d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 2, p 205
  78. At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, vol 3, p 201 ; Ibn Kathîr, Al-bidâya wa an-Nihâya, vol 5, p 242
  79. Ibn Kathîr, Al-bidâya wa an-Nihâya, vol 5, p 243
  80. Ibn Hishâm, As-Sîrat an-Nabawîyya, vol 2, p 656 ; At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, vol 3, p 200
  81. ‘Abd al-Maqsûd, As-Saqîfa wa al-Khilâfa, p 81
  82. Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol 2, p 42 - 43
  83. Sadr, Fadak dar Târîkh, p 62 - 63
  84. Al-‘Allâmat al-Amînî, Al-Ghadîr fî al-Kitâb wa as-Sunna wa al-Adab, vol 7, p 250
  85. Muzaffar, As-Saqîfa, p 117
  86. Ja‘farîyân, Târîkh Khulafâ, p 22
  87. At-Tâ’î, As-Saqîfa Inqilâb Abyad, p 185 - 192
  88. Ghulâmî, Pas az Ghurûb, p 63 - 66 ; Pûr Siyyid Âqâ’î, Tchishmi dar Bastar, p 57 - 58
  89. Wilferd Ferdinand Madelung, Succession du Prophète Muhammad (s), p 61
  90. Muzaffar, As-Saqîfa, p 24 ; ‘Abd al-Maqsûd, As-Saqîfa wa al-Khilâfa, p 27
  91. Voir : Shahîdî, Târîkh Tahlîlî Islâm, p 106 - 107
  92. Voir : Shahîdî, Târîkh Tahlîlî Islâm, p 106 - 107
  93. Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 124
  94. ‘Askarî, Saqîfi, p 99
  95. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 3, p 202
  96. Ibn Qutayba ad-Diynawarî, Al-Imâma wa as-Sîyâsa, vol 1, p 30 - 31
  97. Ibn Qutayba ad-Diynawarî, Al-Imâma wa as-Sîyâsa, vol 1, p 30 - 31
  98. Yûsufî Gharawî, « Târîkh Hujûm bi Khâni Hadrat Zahrâ », p 14
  99. Shiykh Mufîd, Al-Ikhtisâs, p 186
  100. Ibn ‘Abd Rabbih, Al-‘Iqd al-Farîd, vol 5, p 13
  101. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 3, p 202
  102. Ibn ‘Abd Rabbih, Al-‘Iqd al-Farîd, vol 5, p 13
  103. Sulaym b. Qays, Kitab Sulaym b. Qays, vol 1, p 150
  104. Al-Mas‘ûdî, Ithbât al-Wasîyya, p 146
  105. Al-‘Ayyâshî, Tafsîr al-‘Ayyâshî, vol 2, p 67
  106. ‘Askarî, Saqîfa : Barrisî Nahwiyi Shiklgîrîyi Hukûmat pas az Payâmbar, p 99 ; Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 124 ; At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 3, p 202
  107. Yûsufî Gharawî, « Târîkh Hujûm bi Khâni Hadrat Zahrâ », p 14
  108. Ibn Qutayba ad-Diynawarî, Al-Imâma wa as-Sîyâsa, vol 1, p 30 - 31
  109. Yûsufî Gharawî, « Târîkh Hujûm bi Khâni Hadrat Zahrâ », p 14
  110. Ibn Qutayba ad-Diynawarî, Al-Imâma wa as-Sîyâsa, vol 1, p 30 - 31
  111. Sulaym b. Qays, Kitab Sulaym b. Qays, vol 1, p 153 - 155
  112. Al-‘Ayyâshî, Tafsîr al-‘Ayyâshî, vol 2, p 68
  113. Ibn Qutayba ad-Diynawarî, Al-Imâma wa as-Sîyâsa, vol 1, p 30 - 31
  114. Cheikh al-Mufîd, Al-Fusûl al-Mukhtâra, p 56 - 57
  115. Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 159 - 160 ; Ibn ‘Abd al-Barr, Al-Istî‘âb, vol 3, p 1155 - 1156 ; Al-Mas‘ûdî, Murûj adh-Dhahab, vol 2, p 320 - 321
  116. Ibn Qutayba ad-Diynawarî, Al-Imâma wa as-Sîyâsa, vol 1, p 42
  117. Ibn Sa‘d, At-Tabaqât al-Kubrâ, vol 3, p 344
  118. As-Suyûtî, Târîkh al-Khulafâ, p 129
  119. Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 160
  120. Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol 1, p 188
  121. At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, vol 3, p 296 ; Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol 1, p 188
  122. Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 162 ; Ibn al-Athîr al-Jazarî, Al-Kâmil fi at-Târîkh, vol 3, p 66 ; At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, vol 4, p 230 - 233
  123. Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 162 ; At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, vol 3, p 296 - 302 ; Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol 1, p 194
  124. Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol 6, p 168
  125. Makârim Shîrâzî, Nahj al-Balâgha, vol 1, p 39
  126. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 5, p 158
  127. Ja‘farîyân, Târîkh Khulafâ, p 369 ; Âl Yâsîn, Sulh al-Hasan, p 244 - 246
  128. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 5, p 162
  129. Ja‘farîyân, Târîkh Khulafâ, p 393
  130. Ja‘farîyân, Târîkh Khulafâ, p 396
  131. Âl Yâsîn, Sulh al-Hasan, p 259 - 260
  132. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 5, p 338
  133. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 11, p 514
  134. Ja‘farîyân, Târîkh Khulafâ, p 378 - 436
  135. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 5, p 301
  136. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 5, p 338
  137. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 5, p 338 - 343
  138. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 5, p 343
  139. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 5, p 382
  140. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 5, p 389
  141. Ja‘farîyân, Târîkh Khulafâ, p 544 - 545
  142. Ja‘farîyân, Hayât Fikrî wa Sîyâsî Imâmân Shî‘a, p 316
  143. Ja‘farîyân, Hayât Fikrî wa Sîyâsî Imâmân Shî‘a, p 226
  144. Ja‘farîyân, Hayât Fikrî wa Sîyâsî Imâmân Shî‘a, p 316
  145. Al-Laythî, Jahâd ash-Shî‘a fi al-‘Asr al-‘Abbâsî al-Awwal, p 244
  146. Ja‘farîyân, Hayât Fikrî wa Sîyâsî Imâmân Shî‘a, p 362 - 364
  147. Ja‘farîyân, Hayât Fikrî wa Sîyâsî Imâmân Shî‘a, p 367
  148. Taqqûsh, Târîkh ad-Dawlat al-‘Abbâsîyya, p 22
  149. Al-Laythî, Jahâd ash-Shî‘a fi al-‘Asr al-‘Abbâsî al-Awwal, p 408 - 495
  150. Al-Khidrî, Ad-Dawlat al-‘Abbâsîyya, p 470
  151. Al-Laythî, Jahâd ash-Shî‘a fi al-‘Asr al-‘Abbâsî al-Awwal, p 397
  152. Al-Laythî, Jahâd ash-Shî‘a fi al-‘Asr al-‘Abbâsî al-Awwal, p 247
  153. Al-Laythî, Jahâd ash-Shî‘a fi al-‘Asr al-‘Abbâsî al-Awwal, p 400 - 405
  154. Al-Khidrî, Ad-Dawlat al-‘Abbâsîyya, p 472 ; Muharramî, Târîkh Tashayyu‘, p 132
  155. Ja‘farîyân, Hayât Fikrî wa Sîyâsî Imâmân Shî‘a, p 436
  156. Cheikh as-Sadûq, Al-Amâlî, p 68 - 69 ; Al-‘Âmilî, Al-Hayât as-Sîyâsîyya li al-Imâm ar-Ridâ, p 277
  157. Al-‘Âmilî, Al-Hayât as-Sîyâsîyya li al-Imâm ar-Ridâ, p 280
  158. Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 453 ; Al-‘Âmilî, Al-Hayât as-Sîyâsîyya li al-Imâm ar-Ridâ, p 422 ; Ja‘farîyân, Hayât Fikrî wa Sîyâsî Imâmân Shî‘a, p 446
  159. Muzaffar, Târîkh Shî‘i, p 71 - 74
  160. Mustafawî, Darâmadî bar Ti’urîhâyi Hâkimîyyat wa Dawlat az Manzar Islâm, p 173
  161. Fiyrahî, Fiqh wa Sîyâsat dar Îrân Mu‘âsir, p 93
  162. Mustafawî, Darâmadî bar Ti’urîhâyi Hâkimîyyat wa Dawlat az Manzar Islâm, p 174 - 177
  163. Hasanî Nasab et les autres, « Ta‘âmul bâ Sultân Jawr dar Andîshiyi Shiykh Mufîd », p 104
  164. Hasanî Nasab et les autres, « Ta‘âmul bâ Sultân Jawr dar Andîshiyi Shiykh Mufîd », p 112 - 114
  165. Mîr Alî, « Mashrû‘îyat Hamkârî bâ Hâkim Sitamgar dar Fiqh Sîyâsî Shî‘i », p 126 - 134
  166. Mîr Alî, « Mashrû‘îyat Hamkârî bâ Hâkim Sitamgar dar Fiqh Sîyâsî Shî‘i », p 126
  167. Mîr Alî, « Mashrû‘îyat Hamkârî bâ Hâkim Sitamgar dar Fiqh Sîyâsî Shî‘i », p 129