Evénement de Saqîfa Banî Sâ'ida

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Événement de Saqîfa Banî Sâ‘ida (en arabe : واقعة سقيفة بني ساعدة) fut un événement qui eut lieu après le décès du Prophète Muhammad (s) en 11 h, dans lequel Abû Bakr b. Abî Quhâfa fut choisi par quelques personnes comme calife. Après le décès du Messager de Dieu (s), le Prince des croyants l'Imam Ali (a) et certains autres Sahaba étaient occupés à préparer ses funérailles, lorsqu'un groupe d'Ansar menés par Sa‘d b. ‘Ubâda, le chef de la tribu de Khazraj, se réunirent à un lieu nommé Saqîfa Banî Sâ‘ida pour décider du leadership après le Prophète (s).

Selon certains historiens, cette réunion des Ansar visait seulement à déterminer un dirigeant pour la ville de Médine ; mais avec l'arrivée de certains Muhadjirun à la réunion, les débats glissèrent vers la détermination du successeur du Prophète (s) pour diriger la communauté musulmane, et finalement, avec le serment d'allégeance de quelques personnes présentes à Abû Bakr, se termina.
Selon les sources historiques, à part Abû Bakr qui parlait au nom des Muhadjirun, Umar et Abû ‘Ubaydat b. al-Jarrâh étaient aussi présents à Saqîfa.

Les sunnites invoquèrent al-Ijmâ‘ (l’unanimité) pour légitimer le gouvernement et le califat d'Abû Bakr. Pourtant, selon les historiens, l'élection d'Abû Bakr ne faisait pas l'objet d'un accord unanime. Après cet événement, des personnes comme Ali b. Abî Talib (a), Sayyida Fatima az-Zahrâ (a), les fils de Abbas b. Abd al-Muttalib l'oncle de l’Envoyé de Dieu (s), ainsi que certains compagnons réputés du Prophète (s) tels Salman al-Farisi, Abû Dharr al-Ghifârî, al-Miqdâd b. al-Aswad, az-Zubayr b. al-‘Awwâm, Hudhayfat b. al-Yamân et etc protestèrent contre la réunion de Saqîfa et ses résultats.
Les chiites considèrent l'événement de Saqîfa et ses conséquences comme contraires aux paroles du Prophète (s) concernant la succession immédiatement du Prince des croyants l'Imam Ali (a), notamment à Ghadir Khumm.
D’après les chiites, lors de cet événement, les musulmans désobéirent l’ordre du Prophète (s). Alors que selon les rapports authentiques, l’Envoyé de Dieu (s) avait déjà choisi Ali (a) comme son successeur, et cela lors de son retour du pèlerinage de l’Adieu dans un endroit nommé Ghadîr Khumm.

L'événement de Saqîfa est rapporté dans les sources historiques. Des ouvrages furent également écrits pour l'examiner et l'analyser ; des orientalistes tels Henry Lammens, Caetani et Wilferd Madelung l'étudièrent également dans leurs travaux.

Lieu de l'événement

Article connexe : Saqîfa Banî Sâ’ida.

Saqîfa faisait référence à une lieu en forme d'abri ou d'auvent sous lequel les tribus arabes se réunissaient pour délibérer sur des décisions publiques.[1] Saqîfa où certains Muhadjirun et Ansar se rassemblèrent après le décès du Prophète Muhammad (s) appartenait à la tribu de Banû Sâ‘ida de Khazraj qui vivaient à Médine. Avant l'émigration du Messager d’Allah (s) à Médine, cette tribu y tenait ses réunions. Après l'arrivée du Prophète (s) à Médine, ce lieu resta inutilisé pendant 10 ans jusqu'au décès du Prophète, puis fut à nouveau utilisé pour la réunion après son décès.[2]

Événement de Saqîfa

Ansar à Saqîfa

Sa’d b. ‘Ubâda, le chef des gens de Khazraj qui était malade, alla en compagnie de certains des Ansar à Saqîfa. Là, une personne se tint debout et se mit à parler des mérites des Ansar et de leur priorité aux Muhadjirun et dit qu’ils veulent élire le successeur du Prophète (s).

Le fait que les Ansar commencèrent à choisir le successeur du Prophète (s) aurait été être par leur désir d'être le calife des musulmans. Mais ceci aurait également été peut-être une réaction devant les Muhadjirun qui avaient empêché le Prophète (s) d’écrire son testament à la fin de sa vie[3] et qui avaient désobéi au Prophète (s) lorsqu’il leur ordonna de joindre l’armée d’Usâma b. Zayd.[4] Ils pensaient que les Muhadjirun allaient négliger leur droit, c’est pourquoi ils ont commencé à se défendre avant que les Muhadjirun se reclame de quoique ce soit, contre les intérêts de ceux-ci.

Muhadjirun à Saqîfa

Il y a une question à propos d’Abu Bakr qui concerne : où était-il lors du décès du Prophète (s)?
Les narrations qui parlent de ce sujet sont différentes :

  • Il était allé à la rencontre des gens d’une tribu en dehors de Médine.
  • Il fut chez le Prophète (s)
  • Il ne fut ni chez le Prophète (s) ni à la mosquée, mais l'endroit où il était n’est pas mentionné.[5]
  • (le rapport le plus connu): il fut à Sunh (l'un des quartiers de Médine)[6] et Sâlim b. Ubayd lui informa ce qui se passait à Médine.[7]

Lorsqu’Abu Bakr arriva à la mosquée de Médine, Umar ibn al-Khattab était en train de menacer les gens qui disaient que le Prophète (s) est mort. En le voyant, Abu Bakr vint chez le Prophète (s) et vit le Prophète (s) décédé. Il revint alors à la mosquée et dit à Umar :

« Calme-toi, silence ! ».

Puis, il confirma le décès du Prophète (s). [8]

Avant l’arrivée d’Abu Bakr, Abbâs b. Abd al-Muttalib, l’oncle du Prophète (s) aussi avait essayé d’arrêter Umar, mais ce dernier n’acceptait pas de se calmer.[9]

À ce moment-là Abu Bakr, Umar et Abû 'Ubayda al-Jarrâh partirent à Saqîfa. D’après certaines narrations, ces trois personnes avaient une réunion avant l’événement de Saqîfa à propos de la succession du Prophète (s). [10]

Lorsqu’ils arrivèrent à Saqîfa, ils se disputèrent longtemps et commencèrent à se battre ; mais Abu Bakr arriva, fit sortir Sa’d b. Ubâda et les calma.[11]

Discussions entre deux groupes

Abu Bakr commença ses paroles par la louange à Allah et dit :

« Allah a envoyé Muhammad, Son Messager afin que les gens n’adorent qu’Allah Unique, à ce moment-là, ils adoraient les idoles … C’était dur pour les Arabes d’abandonner les dieux de leurs ancêtres et adorer Un Dieu Unique ».

Puis il dit :

« Donc, ils les premiers à adorer Allah l’Unique et à croire à Son Messager ; et ils ont la priorité pour être le successeur du Prophète (s). Mais vous, Ansar, vous avez beaucoup de mérites … Donc, les califes seront de nous et les ministres de vous ».[12]

Hubâb b. Mundhar le contredit et commença à provoquer les Ansar de résister devant Al-Muhadjirun. [13]

Umar ibn al-Khattab lui dit :

« Les Arabes n’accepteront jamais que le successeur du Prophète (s) soit un de vous. Car vous ne faites pas partie de la tribu du Prophète (s). Qui peut nous contredire alors que nous sommes de la famille du Prophète (s) ».

Il se mit à se disputer avec Hubâb b. Mundhar et à la fin, ils commencèrent à se menacer et à se maudire l’un l’autre. À ce moment-là, chaque groupe essayait de parler de ses mérites et de convaincre les autres, de sa priorité pour être le successeur du Prophète (s). [14]

Enfin, Abu Bakr et ceux qui étaient avec lui, réussirent à créer une discorde parmi Al-Ansar, parmi deux tribus Al-Aws et Al-Khazraj.

Donc, Abu Bakr se tint debout et dit :

« Voici, 'Umar et Abû Ubayda, allez prêter le serment d’allégeance à qui vous voulez entre ces deux ».

Umar et Abû 'Ubayda lui répondirent :

« Non, par Allah ! Tu as beaucoup de mérites. On ne peut pas être calife tant que tu es là. Tends ta main pour que nous te fassions le serment d’allégeance ».

Parmi les Ansar, lorsque les gens de la tribu Al-Aws virent que s’ils ne prêtent pas le serment d’allégeance à Abu Bakr, la tribu de Khazraj serait gagnante, ils préférèrent alors d’accepter Abu Bakr comme le premier successeur du Prophète (s).[15]

Débats à Saqîfa

De nombreux échanges eurent lieu à Saqîfa entre les Ansar présents et les Muhadjirun qui les rejoignirent plus tard, chacun ayant un impact ; mais les discours d'Abû Bakr et de ses compagnons eurent la plus grande influence. Voici certains des échanges rapportés à cette époque :

  • Sa‘d b. ‘Ubâda : il parla principalement au début de la réunion, avant l'arrivée d'Abû Bakr et de ses compagnons ; et à cause de son incapacité due à la maladie, ses paroles étaient transmises à l'assemblée par son fils. Ses principaux propos étaient : mentionner les mérites et les antécédents des Ansar, leur supériorité sur les autres groupes musulmans, leurs services rendus à l'islam et au Prophète Muhammad (s), et la satisfaction de ce dernier (s) à leur égard lors de son décès.

Avec ces arguments, il déclara les Ansar méritants pour le leadership et les invita à prendre en main les rênes du pouvoir, considérant la proposition de choisir un chef parmi les Ansar et un parmi les Muhadjirun comme une défaite et un recul.[16]

  • Abû Bakr : ses paroles jouèrent le rôle principal dans cette réunion. Il prononça des discours à quelques reprises, dont voici la synthèse : la supériorité des Muhadjirun sur les Ansar, y compris leur antériorité dans l'attestation de la prophétie, dans la foi et l'adoration de Dieu, leurs liens de parenté ou d'amitié avec l’Envoyé de Dieu (s) ; la priorité des Muhadjirun pour la succession du Prophète (s) pour ces raisons ; les mérites et l'historique des Ansar et leur mérite et priorité pour occuper le poste de ministre et non de dirigeant ; l'interdiction de s'opposer à la succession des Muhadjirun.[17]
  • Al-Habâb b. al-Mundhir : il prit la parole à deux ou trois reprises à Saqîfa, et à chaque fois ses propos consistaient à provoquer et menacer les Muhadjirun, surtout Abû Bakr et Umar.[18] Une autre fois, il proposa à nouveau de choisir un chef de chaque peuple.[19]
  • Umar b. al-Khattâb : il confirma et renforça la plupart des paroles d'Abû Bakr. Certains de ces paroles étaient : le caractère certain de l'absence d'opposition des Arabes à la succession des proches du Prophète (s) ; l'impossibilité de choisir deux chefs, l’un des Ansar et l’autre des Muhadjirun.[20]
  • Abû ‘Ubaydat b. al-Jarrâh : dans un discours adressé aux Ansar, il les mit en garde contre la transformation et le changement de la religion et le fondement de l'unité des musulmans.[21]
  • Bashîr b. Sa‘d : bien qu'il étant des Ansar et des Khazraj, à quelques reprises il confirma les mots d'Abû Bakr et de ses compagnons et dissuada les Ansar de s'opposer aux Muhadjirun avec des termes comme la crainte de Dieu.[22]
  • Abd al-Rahmân b. ‘Awf : il rappela la position et la vertu de personnes comme Ali (a), Abû Bakr et Umar, et présenta les Ansar comme dépourvus de telles personnalités.[23]
  • Zayd b. Arqam : bien qu'il était des Ansar, face aux arguments d'Abû Bakr et Abd al-Rahmân b. ‘Awf, il présenta Ali (a) comme une personne possédant toutes ces vertus, et dit que s’il était venu, personne ne s'opposa à lui par allégeance.[24]

Groupes présents

Certains rapports existants dans les sources sunnites sur Saqîfat Banî Sâ‘ida évoquent la participation et l'implication politique générale des Muhadjirun et des Ansar dans cet événement.[25] Pourtant, de nombreuses sources évoquent deux étapes de serment d'allégeance à Abû Bakr : le serment du jour de Saqîfa et le serment du reste des habitants de Médine qui eut lieu le lendemain de l'événement de Saqîfa, connu comme le serment général ou public.[26]

Selon Wilferd Madelung, parmi les Muhadjirun, seuls Abû Bakr, Umar et Abû ‘Ubayda étaient présents à la réunion de Saqîfa, et la présence de quelques serviteurs personnels, les membres de la famille et affranchis de ces trois hommes est également possible. De même, certains chercheurs mentionnent la présence de Sâlim, l'esclave libéré d'Abû Hudhayfa, qui fut l'une des premières personnes à prêter allégeance à Abû Bakr à Saqîfa ; bien qu'aucune des premières sources dignes de foi ne mentionne sa présence. Les sources ne mentionnent pas la présence d'autres Muhadjirun, même ceux de rang moyen ou inférieur, en dehors de ces personnes.[27] Certains chercheurs affirment explicitement que le nombre de Muhadjirun présents à Saqîfa était très faible.[28]

Les Ansar les plus connus présents à Saqîfa selon les sources étaient : Sa‘d b. ‘Ubâda, son fils Qays, Bashîr b. Sa‘d son cousin et rival de Sa‘d, Usayd b. Hudayr, Thâbit b. Qays, al-Barâ’ b. ‘Âzib, al-Habâb b. al-Mundhir.[29]

Ibn Qutayba, avec le terme « si Sa‘d avait trouvé des partisans pour combattre contre eux, il les aurait certainement combattus »,[30] fait une allusion au manque d’unanime des Ansar dû au petit nombre de personnes présentes à la réunion de Saqîfa.[31]

Motivation des Ansar pour se réunir à Saqîfa

Certains analystes de l’histoire considèrent que la réunion des Ansar à Saqîfa était motivée par la crainte pour leur avenir et leur sort après le décès du Messager de Dieu (s) ; d'autant plus qu'après la Conquête de La Mecque, ils craignaient la formation d'un front uni parmi les Quraysh contre eux. Les défenseurs de cette théorie n'excluent pas la possibilité que les Ansar aient eu connaissance d'un complot fomenté par un groupe de Muhadjirun pour la succession du Prophète (s).[32]

D'autres auteurs considèrent que la réunion de Saqîfa résulte des éléments suivants :

  • Les Ansar, en raison de leurs sacrifices et de leur donation de leurs vies, de leurs biens et de leurs enfants pour la cause de l'islam, ne voyaient personne de plus digne et attentionné qu'eux-mêmes pour la protéger.
  • La crainte des Ansar de la vengeance de Quraysh, car la majorité des chefs de Quraysh avaient été tués dans les guerres de l'époque du Prophète (s) par l'épée des Ansar. De plus, le Messager de Dieu (s) leur avait promis l'injustice, l'oppression et la tyrannie des dirigeants après lui, et avait invité les Ansar à la patience et à l'endurance dans cette situation.
  • Les Ansar savaient que le Quraysh n'accepteraient pas la parole du Prophète (s) au sujet de la succession de Ali (a).[33]

Selon d'autres, après les nombreuses protestations d'Umar concernant son opposition au décès de l’Envoyé de Dieu (s), Abû Bakr annonça officiellement le décès du Prophète (s) dans la mosquée, et fut entouré par un groupe des habitants de Médine qui lui prêtèrent allégeance. Cet événement sema le doute dans l'esprit du groupe d'Ansar présents à Médine quant à la légitimité de choisir un calife parmi les Ansar, et c'est sur la base de cette réflexion que la réunion de Saqîfa eut lieu.[34]

Position des SAhaba et notables Quraysh

L’Imam Ali (a), Ahl al-Bayt du Prophète (a) ainsi que certains Muhadjirun et Ansar s'opposèrent à la prestation d'allégeance à Abû Bakr, dont, selon les rapports historiques : Abbas b. Abd al-Muttalib, Fadl b. Abbas, az-Zubayr b. al-‘Awwâm, Khâlid b. Sa‘îd, al-Miqdâd b. al-Aswad, Salman al-Farisi, Abû Dharr al-Ghifârî, ‘Ammâr b. Yâsir, al-Barâ’ b. ‘Âzib, Ubay b. Ka‘b etc.[35]

Certains des Compagnons du Prophète (s) et notables qurayshites mentionnèrent également, à différentes occasions, qu'Abû Bakr n'était pas digne pour succéder au Prophète. En voici quelques exemples :

  • Fadl b. Abbas : dans un discours, il accusa le Quraysh d'égarement et de dissimulation, et déclara que les Ahl al-Bayt du Prophète (s), et Ali (a) en particulier, étaient plus méritants pour le califat.[36]
  • Salman al-Farisi : dans ses discussions avec les musulmans, Salman al-Fârisi considérait le serment de Saqîfa comme une erreur et opposition de l’ordre du noble Prophète (s), et que c'était, selon l’ordre du Coran[Note 1] du Messager de Dieu (s),[Note 2] le droit des Ahl al-Bayt (a).[37]
  • Abû Dharr al-Ghifârî : il était absent de Médine le jour de l'événement, et à son retour en ville, il apprit le califat d'Abû Bakr. Selon les sources, dès cette prise de connaissance,[38] ainsi que sous le règne de Uthman b. Affan, il évoqua le droit des Ahl al-Bayt (a) à la succession du Prophète.[39]
  • Al-Miqdâd b. al-Aswad : il trouva étonnant le comportement des musulmans à suivre les décisions de Saqîfa, et affirma le droit de l’Imam Ali (a).[40]
  • Umar : dans un discours public la dernière année de sa vie, Umar b. al-Khattâb dit :

« Le serment d'allégeance à Abû Bakr fut une erreur et un faux, qui est passé, et c'est ce qui s'est produit, mais Dieu préserva les gens du mal de ce faux pas. Quiconque agit de cette façon pour choisir un calife, tuez-le. »[41]

Ibn Qutayba écrit dans son livre, al-Imâma wa as-Sîyâsa :

« Les omeyyades étaient auprès de Uthman, les Banû Zuhra auprès de Sa‘d et Abd ar-Rahmân b. ‘Awf. Ils étaient tous rassemblés dans la Grande Mosquée, lorsqu'Abû Bakr et Abû ‘Ubayda vinrent vers eux et que les gens prêtèrent allégeance à Abû Bakr. Umar dit alors à ceux qui étaient rassemblés dans la mosquée : que se passe-t-il pour que vous soyez dispersés en groupes ? Levez-vous et prêtez allégeance à Abû Bakr, je lui ai prêté allégeance. Après les paroles d'Umar, Uthman b. Affan et ceux des omeyyades prêtèrent allégeance à Abû Bakr. De même, Sa‘d, Abd ar-Rahmân et ceux qui partageaient leurs opinions, prêtèrent à Abû Bakr ».

  • Abû Sufyân : Abû Sufyân, qui avait été envoyé hors de Médine par le Prophète (s) pour une mission, à son retour à Médine et après avoir appris le décès du Prophète (s) et l’événement de Saqîfa, s'enquit de la réaction d'Ali (as) et d'al-Abbas b. Abd al-Muttalib. Apprenant leur confinement à leurs domiciles, il dit :
« Je le jure par Dieu, si je reste en vie pour eux, je les hisserai au sommet des hauteurs. »

Il ajouta :

« Je vois un nuage de poussière qui ne sera dissipé que par une effusion de sang. ».[42]

Selon les sources, à son arrivée à Médine, Abû Sufyân récita des poèmes soutenant la succession de Ali (a) et dénigrant également Abû Bakr et Umar.[43]

« … Ton père et son ami, Umar, ont été les premiers à usurper le droit de Ali et à s'opposer à lui. Ces deux se sont donné la main, puis ont invité Ali à leur prêter allégeance. Comme Ali s'est abstenu et s'y est refusé, ils ont pris des décisions injustes et ont conçu des pensées dangereuses à son sujet, à tel point que Ali a été obligé de leur prêter allégeance. ».[44]

De même, lors de la prestation de serment à Abû Bakr dans la mosquée, les omeyyades s'étaient regroupés autour de Uthman, et les Banû Zuhra parmi les tribus qurayshites soutenaient également la désignation de Abd ar-Rahmân b. ‘Awf ou Sa‘d. Ils ont accepté de prêter allégeance à Abû Bakr grâce aux efforts d'Umar présent sur place.[45]

Réaction du Prince des croyants Ali (a)

Extrait du sermon de Shiqshiqîyya :

« Par Dieu ! Le fils d'Abû Quhâfa (Abû Bakr) revêtit la fonction du califat, alors qu'il savait que ma position dans le califat est la même que la position de l'axe à l’égard du moulin à bras. C'est de moi que découle le flot de la science, et l'oiseau de la pensée ne peut atteindre le sommet de ma hauteur. Pourtant, j’ai tiré un rideau face à cette affaire et je m’en suis gardé à l’écart.
Puis, j’ai commencé à me demander s’il fallait que je m’en occupe avec une main de fer, ou s’il me fallait endurer avec calme les ténèbres aveuglement des tribulations, à cause desquelles les adultes sont faibles et les jeunes deviennent vieux, et le croyant agit sous pression jusqu’à ce qu’il rencontre son Seigneur. »

L’Imam Ali (a) ne prêta pas allégeance à Abû Bakr le jour de Saqîfa, et après cela, les chercheurs chiites s'accordent pour dire que Ali (a) ne prêta jamais allégeance à Abû Bakr.[46]

Selon certains récits historiques, Ali (a) eut un débat franc avec Abû Bakr, dans lequel il condamna ce dernier pour avoir ignoré à Saqîfa le droit des Ahl al-Bayt (a). Abû Bakr reconnut les arguments du Prince des croyants Ali (a) et faillit lui prêter allégeance en tant que successeur du Prophète (s), mais revint sur sa décision après consultation de certains de ses compagnons.[47]

À diverses occasions, l’Imam Ali (a) protesta contre l'événement de Saqîfa dans de nombreux discours, rappelant son droit à la succession du Prophète Muhammad (s). Le sermon de Shiqshiqîyya est l'un des sermons où il mentionne cet événement. Au début de cette allocution, il dit :

« Par Dieu ! Le fils d'Abû Quhâfa (Abû Bakr) revêtit la fonction du califat, alors qu'il savait que ma position dans le califat est la même que la position de l'axe à l’égard du moulin à bras. C'est de moi que découle le flot de la science, et l'oiseau de la pensée ne peut atteindre le sommet de ma hauteur. »[48]

Selon l'ayatollah Khamenei, le critère de Ali (a) dans toute sa vie, y compris à Saqîfa, était d'obtenir la satisfaction de Dieu. Il choisissait toujours ce qui était bénéfique pour l'islam et les musulmans.[49]

D’après les sources, après l'événement de Saqîfa et durant la vie de SAyyida Fatima (a), l’Imam Ali (a) emmenait la fille du Prophète (s) la nuit sur une monture aux domiciles et aux assemblées des Ansar pour demander leur aide, et recevait pour réponse :

« Ô fille du Prophète, nous avons prêté allégeance à Abû Bakr. Si Ali avait pris les devants, nous ne nous serions pas détournés de lui. »

Et l’Imam (a) répondait :

« Aurais-je dû me disputer le califat sans même avoir enterré le Prophète ? ».[50]
Abd al-Husayn Zarrînkûb :

« Le califat, que de nombreux gens reconnaissaient comme le droit d’Ali ibn Abî Talib aux derniers jours de la vie du Prophète, lui échappa et passa entre d’autres mains, et Ali prêta également allégeance quelques temps plus tard après le décès de Fatima, qu’il le veuille ou non. »

Réaction de Sayyida Fatima (a)

Après l'événement de Saqîfa, la Dame Fatima (a) s'opposa à ce qui s'était passé et à ses conséquences, qu'elle considérait comme une violation de l’ordre du Prophète (a). Il s'agit notamment des paroles prononcées par elle lors des événements liés à la prestation de serment d'allégeance de l’Imam Ali (a) et au siège de sa maison.[51] Ainsi que du célèbre sermon connu comme le Sermon de Fadak, prononcé par la fille du Prophète (s) dans la mosquée de Médine.[52]

Sur son lit de décès dans ses derniers jours, Sayyida Fatima Zahra (a) évoqua également dans ses paroles aux femmes Muhadjirun et Ansar venues lui rendre visite que Saqîfa était une désobéissance aux ordres du Messager de Dieu (s), et mit en garde contre les dommages que cela causerait à l'avenir pour l'islam.[53]

Saqîfa du point de vue des orientalistes

  • Théorie du « triangle du pouvoir » de Henry Lammens : Henry Lammens (1862 - 1937), le théoricien belge, dans son article « Le triangle du pouvoir : Abû Bakr, Umar et Abû ‘Ubayda », écrivit que le but commun et la coopération étroite de ces trois personnes commencèrent du vivant du Prophète (s) et leur donnèrent le pouvoir d'établir les califats d'Abû Bakr et Umar. Selon lui, si Abû ‘Ubayda n'était pas mort du vivant de Umar, il aurait certainement été le calife désigné par Umar. Il ajoute que Aicha et Hafsa, les filles d'Abû Bakr et Umar et les épouses du Prophète, tenaient leurs pères informés des pensées et desseins secrets de leur époux, et que ces deux hommes réussirent à exercer une grande influence sur les actes du Prophète de l'islam et acquirent ainsi le pouvoir dans le but de s'emparer du pouvoir.[54]
  • Théorie de Caetani : l'orientaliste italien Leone Caetani, dans les prolégomènes de son Histoire de l'islam, s'étonne de la profondeur du différend entre Abû Bakr et les Banû Hâshim, et de la revendication du califat par Abû Bakr devant les Ansar à Saqîfat Banî Sâ‘ida quelques heures seulement après le décès du Prophète (s). Caetani dans un des volumes de l'Histoire de l'islam, qualifie la théorie du « triangle du pouvoir : Abû Bakr, Umar et Abû ‘Ubayda » de Lammens comme la théorie la plus plausible sur les racines du califat.[55]
  • Wilferd Madelung : dans son livre « La succession du prophète Muhammad (s) » (The succession to Muhammad:a study of the early caliphate), il discute et examine cette question. Il estime que, contrairement à la croyance de la plupart des historiens, le conseil de Saqîfa n'avait pas été initialement convoqué pour déterminer le calife des musulmans, et que l'idée du califat, en tant que succession du Prophète dans la société islamique, étant sans précédent, il est inconcevable que les Ansar aient eu l'intention de le faire en se réunissant sans consulter les Muhadjirun.[56]

Madelung pense que les Ansar, imaginant qu'avec le décès du Prophète Muhammad (s), le serment d'allégeance à lui avait également pris fin et l'effondrement de la société politique qu'il avait fondée était probable, cherchaient à choisir un dirigeant parmi les Ansar pour gérer les affaires de la ville de Médine. Les Ansar supposaient que les Muhadjirun n'avaient aucune raison valable de rester à Médine et retourneraient dans leur ville de La Mecque, et que ceux qui souhaitaient rester accepteraient probablement le gouvernement des Ansar.[57]

Il avance l'hypothèse sérieuse que seuls Abû Bakr et Umar croyaient que le successeur du Messager d’Allah (s) était le souverain de tous les Arabes, et qu'un tel califat ne convenait qu'aux Quraysh.[58]

Madelung croit qu'avant le décès du Prophète (s), Abû Bakr avait l'intention d'assumer le titre de calife, et pour réaliser cette ambition, il avait l'intention d'écarter ses puissants opposants. À leur tête se trouvait les Ahl al-Bayt (a), à qui une position supérieure à celle des autres musulmans avait été accordée dans le Coran.[59]
L'initiative des Ansar de tenir la réunion de Saqîfa fournit à Abû Bakr une bonne opportunité pour atteindre son objectif. Il présente d'abord Umar et Abû ‘Ubayda, qui n'avaient aucune chance de gagner dans cette assemblée, comme candidats au califat de manière superficielle. Il est évident que cette proposition n'était pas sérieuse et visait seulement à semer la discorde parmi la foule pour que l'affaire se termine finalement en sa faveur.[60]

Selon Madelung, l'argument des sunnites et des savants occidentaux selon lequel Ali (as) n'était pas un candidat sérieux en raison de son jeune âge et de son inexpérience par rapport à d'autres Compagnons comme Abû Bakr et 'Umar est complètement faux, et d'autres raisons avancées par Abû Bakr empêchèrent Ali (as) d'être proposé.[61]

Saqîfa du point de vue de la théologie chiite

Le rassemblement à Saqîfa et ses conséquences constituaient une violation des ordres explicites du Prophète Muhammad (s) concernant la succession du Prince des croyants Ali (a) après lui. Pour réfuter la légitimité de Saqîfa et prouver le droit de l’Imam Ali (a) à la succession du Prophète (a), les savants citent l'interprétation de certains versets coraniques, des événements historiques et des hadiths trouvés également dans les sources sunnites, le plus important étant l'événement de Ghadîr et ses hadiths. Selon les chiites, lors de l'événement de Ghadîr Khumm, le Messager de Dieu (s) sous le l’ordre direccte d’Allah proclama la succession de Ali (a) aux musulmans comme l'achèvement de sa mission.[62]

Article connexe : Verset d’al-Ikmâl.

Ayatollah Muzaffar cite 17 hadiths Mutawâtir et illustres relatifs à divers événements historiques où l’Envoyé de Dieu (s) mentionna explicitement ou implicitement la succession de Ali (a) après lui. L’événement où le Prophète invita ses proches parents à l’islam, l’événement de Ghadîr Khumm, le Pacte de Fraternité, Sadd al-Abwâb, les batailles de Khandaq et Khaybar, et des hadiths tels que Khâsif an-Na‘l, le hadîth de la ville de la science, le hadith de la succession et le hadith « Ali est de moi et je suis de Ali, et il est le Maître de tout croyant après moi » en font partie.[63] Les versets de Wilâya, Tathîr et Mubâhala sont également cités par les théologiens pour prouver la succession de Ali (a) après le Prophète Muhammad (s).[64]

Conséquences

Les chercheurs considèrent de nombreux événements historiques après le décès du Messager de Dieu (s) comme étant une conséquence de l'événement de Saqîfa, dont :

  • L'attaque contre la maison de la fille du Prophète, Fatima (a) : selon les rapports, les partisans du califat d'Abû Bakr, après l'événement de Saqîfa et le refus de certains Compagnons dont l'Imam Ali (a) de lui prêter allégeance, attaquèrent la maison de Sayyida Fatima (a) pour obtenir le serment d'allégeance de l’Imam Ali (a).[65] La DAme Fatima fut tombé en martyre des suites des blessures qu'elle subit lors de cette attaque.[66]
  • L’usurpation de Fadak : les analystes historiques pensent que la prise de Fadak à la fille du prophète, Fatima (a) après Saqîfa visait à mener une lutte économique contre les Ahl al-Bayt (a). Cette mesure consolidait les bases du gouvernement d'Abû Bakr tout en empêchant les Ahl al-Bayt (a) de lutter et de s'opposer.[67]
  • La coopération des hypocrites avec Saqîfa : tant que le Prophète (s) était vivant, il y avait des gens qui agissaient hypocritement contre le Prophète (s) et ses Ahl al-Bayt (a) pour renverser l'islam. Après le décès du Messager d’Allah (s), ils écartèrent les véritables successeurs de l’Envoyé de Dieu (s), c'est-à-dire les Ahl al-Bayt (a), et s'emparèrent eux-mêmes du pouvoir. Ainsi, après l'événement de Saqîfa et al califat d’Abû Bakr, il ne resta plus d'hypocrites à Médine, car ils avaient réussi à mener à bien leurs activités et à usurper le gouvernement divin.[68]
  • L'événement de Karbala : le détournement de la succession du Prophète Muhammad (s) à Saqîfa eut pour conséquence que la sélection du calife ne suivit plus aucune loi. Ainsi, le calife des musulmans fut choisi tantôt lors d'une querelle entre Ansar et quelques hommes de Quraysh, tantôt par le testament du premier calife, tantôt par un Conseil de six personnes, et tantôt Muawiya obtint le serment d'allégeance pour Yazid. Ce dernier devint ensuite la cause de l'événement de Karbala.[69]

‘Allâma Tihrânî (d. 1416 h / 1996 c) rapporte, après avoir cité les poèmes d’al-Qâdî Abû Bakr b. Abî Quray‘a au sujet de Ali (a), qu'en expliquant le vers « et je vous montre qu’al-Husayn a été tué le jour de Saqîfa », il dit que si on n'avait pas usurpé le califat divin de Ali (a), la flèche de Harmala n'aurait pas atteint la gorge de Ali al-Asghar.[Note 3][70] Ayatollah Gharawî Isfahânî (1296 - 1361 h / 1879 - 1942 c), le savant chiite, exprima également cette idée dans un poème :

La flèche ne fut pas tirée par Harmala quand il la tira***mais par celui qui prépara le terrain pour lui.
Une flèche vint du côté de Saqîfa***dont l'arc était dans la main du calife.
Et sa flèche ne frappa pas la gorge de l'enfant***mais frappa le cœur de la religion et l'esprit du Prophète.

Nayyir Tibrîzî fait également allusion à ce point dans un de ses poèmes :

Celui qui trama le serment d'allégeance du Conseil (de Saqîfa)***trama en fait (l’événement de) Karbala.
La destinée décocha à Yathrib (Médine) une flèche de son arc***dont la pointe atteignit sa cible à Karbala.

Saqîfa et al-Ijma‘

Article connexe : Ijmâ’.

L'une des sources de la déduction des lois pour les sunnites est al-Ijma‘ (l’unanime), qui est également invoqué comme l'une des raisons de la légitimité de l'élection d'Abû Bakr dans l'événement de Saqîfa.[71]

Les chercheurs chiites estiment que les sunnites invoquèrent l’unanimité de la communauté pour légitimer le gouvernement et le califat d'Abû Bakr.

Ils développèrent la discussion d’al-Ijmâ‘, tant au niveau de l'imamat général que de l'imamat spécifique et des questions juridiques, dans le but de s'opposer à la doctrine chiite et de nier le besoin d'un Imam infaillible (a), afin de valider cette croyance.[72] Ces chercheurs croient que l'idée d’al-Ijmâ‘ est une réaction à l'histoire de Saqîfa et au califat d'Abû Bakr, et une justification pour ceux-ci. Son extension à d'autres domaines comme l'imamat général, les questions juridiques et dérivées, est une tentative de valider cette croyance.[73]

Lire aussi

L'événement de Saqîfa est mentionné dans les sources historiques islamiques, des livres comme l'Histoire d’at-Tabarî et l'Histoire d’al-Ya‘qûbî en font mention et en rapportent les détails. Purtant, des monographies lui furent également consacrées spécifiquement, avec un examen et une analyse de cet événement. En voici quelques-unes :

  • As-Saqîfa : écrit par Abû Sâlih as-Sulayl (vécut vers le 3e siècle de l'Hégire)
  • As-Saqîfa wa bay‘at Abî Bakr (Saqîfa et le serment d’allégeance d’Abû Bakr) : écrit par Muhammad b. Umar al-Wâqidî (130 - 207 h / 748 - 823 c)
  • As-Saqîfa : écrit par Abû Mikhnaf (m. 157 h / 774 c)
  • As-Saqîfa : écrit par Abû ‘Îsâ al-Warrâq.[74]
  • Al-Saqîfa : écrit par Muhammad Ridâ al-Muzaffar
  • Mu'tamar as-Saqîfa, Dirâsa Mawdhû‘îyya li Akhtar Hâdith fî Târîkh al-Islâm as-Siyâsî (la réunion de la Saqîfa, l’étude objective pour plus dangereux sujet dans l’histoire de l'islam politique) : écrit par Bâqir Sharîf al-Qarashî
  • Mu'tamar as-Saqîfa Nazara Jadîda fî at-Târîkh al-Islâmî (la réunion de la Saqîfa, regard nouveau dans l'histoire islamique) : écrit par Sayyid Muhammad at-Tijânî as-Samâwî

Dans le miroir de la poésie

La protestation contre le choix d'Abû Bakr comme successeur du Prophète (s) et le déni des droits des Ahl al-Bayt (a) en la matière devint un thème dans la poésie des poètes.[75] Certains de ces poèmes font directement référence à l'événement de Saqîfa, comme ces quelques vers d'un poème composé par al-Qâdî Abû Bakr b. Abî Quray‘a :

Ô toi qui demandes toujours de chaque problème futile***ne découvre pas ce qui est caché, car tu découvres peut-être un cadavre.
Beaucoup de choses cachées semblent comme un tambour sous le voile***la réponse est évidente, mais je la cache par peur.
S'il n'y avait pas la peur de l'injustice et de l'oppression du calife qui a négligé les droits des gens***et si les épées des ennemis qui arrachaient la cervelle de nos têtes, n'existaient pas.
Je répandrais des secrets de la famille***de Muhammad des phrases charmantes.
Qui vous dispenseraient de ce que***Malik et Abou Hanifa ont rapporté.
Je vous montrerais qu’l-Husayn***a été tué le jour de Saqîfa.
et pour quelle raison fut enterrée la nuit Fatima la noble.
Et pour cette raison, a été enterrée***la nuit la noblesse Fatima.

Voir aussi

Note

  1. Comme exemple, on peut mentionner les versets 3, 5 et 67 de la sourate al-Mâ’ida
  2. Comme le discours de Ghadîr
  3. Le jour de Achoura, Ali al-Asghar, le fils de six mois de l'Imam al-Husayn (a), fut tombé en martyre d'une flèche par Harmala.

Références

  1. Yâqût al-Hamawî, Mu‘jam al-Buldân, vol 3, p 228 - 229
  2. Rajabî Dawânî, Tahlîl Wâqi‘iyi Saqîfiyi Banî Sâ‘idi bâ Rûykard bi Nahj al-Balâgha, p 80
  3. Sahîh Al-Bukhârî, v 8 p 86; Al-Irshâd, Shaykh Al-Mufîd, p 96
  4. Sharh Ibn Abî Al-Hadîd, v 1 p 159
  5. At-Tabaqât Al-Kubrâ, Ibn Sa'd, v 2 p 265
  6. At-Tabaqât Al-Kubrâ, Ibn Sa'd, v 2 p 265
  7. Al-Bidâya wa An-Nihâya, Ibn Kathîr, v 5 p 244
  8. As-Sîra An-Nabawîyya, Ibn Hishâm, v 4 p 305
  9. At-Tabaqât Al-Kubrâ, Ibn Sa'd, v 2 p 267
  10. Tashayyu' dar masîr-i Târîkh, p 61
  11. Târîkh At-Tabarî, v 3 p 220
  12. Târîkh At-Tabarî, v 2 p 455-459
  13. Târîkh At-Tabarî, v 2 p 455-459
  14. Târîkh At-Tabarî, v 2 p 455-459
  15. Târîkh At-Tabarî, v 2 p 455-459
  16. Ibn Qutayba ad-Diynawarî, Al-Imâma wa as-Sîyâsa, vol 1, p 22
  17. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 3, p 202
  18. Ibn Qutayba ad-Diynawarî, Al-Imâma wa as-Sîyâsa, vol 1, p 25
  19. Az-Zamakhsharî, Al-Fâ’iq fî Gharîb al-Hadîth, vol 3, p 73
  20. Ibn Qutayba ad-Diynawarî, Al-Imâma wa as-Sîyâsa, vol 1, p 25
  21. Wilferd Madelung, La succession du prophète Muhammad (s), Traduit par Ahmad Namâ’î et les autres, p 52 - 53
  22. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 3, p 202
  23. Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 123
  24. Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol 6, p 19 - 20 ; Az-Zubayr ibn Bakkâr, Al-Akhbâr al-Muwaffaqîyyât, p 579
  25. Wilferd Madelung, La succession du prophète Muhammad (s), Traduit par Ahmad Namâ’î et les autres, p 52 - 53
  26. Ibn Hishâm, As-Sîrat an-Nabawîyya, vol 2, p 660 ; Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 1, p 567
  27. Wilferd Madelung, La succession du prophète Muhammad (s), Traduit par Ahmad Namâ’î et les autres, p 52 - 53
  28. ‘Abd al-Maqsûd, As-Saqîfa wa al-Khilâfa, p 317
  29. Ibn Qutayba ad-Diynawarî, Al-Imâma wa as-Sîyâsa, vol 1, p 21 - 26
  30. Ibn Qutayba ad-Diynawarî, Al-Imâma wa as-Sîyâsa, vol 1, p 27
  31. Mu‘ayyir et les autres, Barrisî Ta’thîr I‘zâm Lashkar Usâma bar Tchigûnigî Mushârikat Sîyâsî Nukhbigân Muhâjir wa Ansâr dar Saqîfi, p 155
  32. Baydûn, Raftâr Shinâsî Imâm Alî (a), p 29 - 30
  33. ‘Allâma al-Muzaffar, As-Saqîfa, p 95 - 97
  34. Ibn Kathîr, Al-bidâya wa an-Nihâya, vol 5, p 265
  35. Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 124
  36. Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 124
  37. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 3, p 205 ; Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 1, p 581 ; Al-Maqdisîyy, Al-Bad’ wa at-Târîkh, vol 5, p 190
  38. Al-Jawharî al-Basrî, As-Saqîfa wa Fadak, p 62
  39. Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 171
  40. ‘Askarî, Saqîfa : Barrisî Nahwiyi Shikl Gîrî Hukûmat pas az Rihlat Payâmbar, p 76
  41. At-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 3, p 205 ; Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 1, p 581 ; Al-Maqdisîyy, Al-Bad’ wa at-Târîkh, vol 5, p 190
  42. Al-Jawharî al-Basrî, As-Saqîfa wa Fadak, p 37
  43. Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol 6, p 17
  44. Nasr b. Muzâḥim, Waq‘at Siffîn, p 119 - 120
  45. Ibn Qutayba ad-Diynawarî, Al-Imâma wa as-Sîyâsa, vol 1, p 28
  46. Cheikh al-Mufîd, Al-Fusûl al-Mukhtâra, p 56
  47. At-Tabrisî, Al-Ihtijâj, vol 1, p 115 - 130
  48. Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol 1, p 151
  49. «بیانات در خطبه‌های نمازجمعه»، دفتر حفظ و نشر حضرت آیت‌الله خامنه‌ای.
  50. Ibn Qutayba ad-Diynawarî, Al-Imâma wa as-Sîyâsa, vol 1, p 29 - 30 ; Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol 6, p 13
  51. Ibn Qutayba ad-Diynawarî, Al-Imâma wa as-Sîyâsa, vol 1, p 30 - 31
  52. At-Tîjânî, Mu‘tamar as-Saqîfa, vol 1, p 75
  53. Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol 16, p 233 - 234 ; Al-Irbilî, Kashf al-Ghumma, vol 1, p 492
  54. Lammens, Le triangle du pouvoir : Abû Bakr, Umar et Abû ‘Ubayda, p 126 cité de Wilferd Madelung, La succession du prophète Muhammad (s), Traduit par Ahmad Namâ’î et les autres, p 15
  55. Wilferd Madelung, La succession du prophète Muhammad (s), Traduit par Ahmad Namâ’î et les autres, p 17 - 18
  56. Wilferd Madelung, La succession du prophète Muhammad (s), Traduit par Ahmad Namâ’î et les autres, p 51
  57. Wilferd Madelung, La succession du prophète Muhammad (s), Traduit par Ahmad Namâ’î et les autres, p 51
  58. Wilferd Madelung, La succession du prophète Muhammad (s), Traduit par Ahmad Namâ’î et les autres, p 51 - 52
  59. Wilferd Madelung, La succession du prophète Muhammad (s), Traduit par Ahmad Namâ’î et les autres, p 62
  60. Wilferd Madelung, La succession du prophète Muhammad (s), Traduit par Ahmad Namâ’î et les autres, p 62
  61. ‘Allâma al-Muzaffar, As-Saqîfa, p 60 - 66
  62. ‘Allâma al-Muzaffar, As-Saqîfa, p 60 - 65
  63. ‘Allâma al-Muzaffar, As-Saqîfa, p 60 - 66
  64. ‘Allâma al-Muzaffar, As-Saqîfa, p 66
  65. Ibn ‘Abd Rabbih, Al-‘Aqd al-Farîd, vol 5, p 13
  66. At-Tabarî, Dalâ’il al-Imâmat, p 134
  67. ‘Askarî, Saqîfa : Barrisî Nahwiyi Shikl Gîrî Hukûmat pas az Rihlat Payâmbar, p 115
  68. «تفسیر-سوره-منافقون-جلسه-1-1397/01/29»، سایت اسرا.
  69. Dâwûdî et Rustam Nizhâd, ‘Âshûrâ, Rîshihâ, Angîzihâ, Rûydâdhâ, Payâmadhâ, p 115 - 126
  70. Tihrânî, Imâm Shinâsî, vol 8, p 67
  71. Husaynî Khurâsânî, Bâzkâwî Dalîl Ijmâ‘, p 19 - 57
  72. Husaynî Khurâsânî, Bâzkâwî Dalîl Ijmâ‘, p 19 - 57
  73. Husaynî Khurâsânî, Bâzkâwî Dalîl Ijmâ‘, p 19 - 57
  74. Cheikh qâ Buzurg at-Tihrânî, Adh-Dharî‘a, vol 12, p 205 - 206
  75. ‘Askarî, Saqîfa : Barrisî Nahwiyi Shikl Gîrî Hukûmat pas az Rihlat Payâmbar, p 73 et 76 ; Ya‘qûbî, Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 126