Mus'haf Fatima (a)
Mus'haf Fatima (a) (en arabe : مصحف فاطمة ), d'après les croyances chiites, est un livre que l'Ange a dit à Fatima (a), la fille du Prophète, et que l'Imam Ali (a) a ensuite écrit.
Le contenu de ce livre porte sur la position du Prophète (s) au Paradis ainsi que sur les événements de l'avenir. Ce livre était préservé chez les Imams des chiites et se transmettait entre eux de main en main. Ainsi, personne d'autre n'avait et n'a accès à ce livre. Il se trouve à présent, d'après cette croyance, auprès de l'Imam caché (a).
Certains sunnites ont dit à de nombreuses reprises que les chiites croyaient à un deuxième Coran appelé Mushaf Fatima, mais les Imams des chiites ont toujours insisté sur le fait que le Mushaf Fatima livre diffère du Coran et que le Coran des chiites n'est autre que le Coran des sunnites.
Rédacteur
Selon les hadiths, après le décès du Prophète (s), un Ange est descendu sur Fatima (a) et lui a dit certains propos. Cet Ange est appelé d'après certains hadiths "l'Envoyé de Dieu", et d'après d'autres l'Ange Gabriel.
D'après al-'Allâma al-Majlisî, ces deux noms sont un seul et même individu, à savoir l'Ange Gabriel, et par "l'Envoyé de Dieu" on n'entend pas le Prophète Muhammad (s).
D'ailleurs, tous les savants chiites qui ont travaillé sur ce livre sont d'accord sur le fait que celui qui l'a rédigé était l'Imam Ali (a).
Possibilité de la descente de l'Ange sur Fatima (a)
La descente de l'Ange de Dieu sur une autre personne que le Prophète (s), et le fait que Dieu communique avec une autre personne que Son Envoyé, sont bien attestés. C'est ce que nous confirment les versets coraniques au sujet de la communication de Dieu avec la Vierge Marie (a)[1]. Il existe aussi des récits saints à propos de la descente de l'Ange sur Fatima (a), comparable à la descente de l'Ange sur Marie (a)[2].
Dans un hadith attribué à l'Imam as-Sâdiq (a), les anges de Dieu ont exprimé la pureté de Fatima (a) et sa prééminence sur toutes les autres femmes du monde, et lui ont demandé de se prosterner face à Dieu.
Il dit également que des discussions entre elle et les anges ont eu lieu. A Fatima (a) leur demandant si Marie (a) n'avait pas la prééminence sur toutes les femmes du monde, les Anges lui auraient donné raison, disant qu'elle était, elle, la maîtresse des femmes de son temps, et auraient rajouté :
Contenu
Selon ce qui est indiqué dans les hadiths, le contenu de ce livre ne concerne ni le Coran, ni les préceptes religieux, mais seulement des propos sur l'avenir. D'après ces hadiths, lorsque le Prophète (s) est décédé, sa fille Fatima (a) était très triste, alors l'Ange Gabriel venait chez elle pour la consoler et l'informer de la place de son père au Paradis ; il l'avertissait aussi des événements de l'avenir de sa communauté après le Prophète (s)[4].
Il est dit que le propos de ce livre portait sur les thématiques suivantes :
- La condoléance à Fatima (a) pour le décès de son père.
- La nouvelle à propos du Prophète (s) et sa position dans le Paradis.
- Des informations sur les événements de l'avenir.
- Des informations à propos des dirigeants de la communauté sous leur propre nom ou le nom de leurs pères.
- Des informations à propos des prophètes, des croyants (mu'minun), des impies du passé et de l'avenir et leur sort.
Signe de l'Imamat
D'après les hadiths rapportés, le Mus'haf Fatima était comme un héritage auprès des Imams des chiites. D'après certains de ces hadiths, il était même considéré comme un des signes de l'Imamat d'un Imam.
Il est rapporté que lors d'une réunions en présence de l'Imam as-Sâdiq (a) et un groupe de Muhaddithûn (rapporteurs de Hadith), un des Muhaddith parla de Abd Allah b. al-Hasan al-Muthannâ qui proclamait l'Imamat de Banî al-Hasan! (enfants de l'Imam al-Hasan al-Mujtabâ (a))
Imam as-Sâdiq (a) en réponse dit :
- « ... Je jure devant Dieu (alors qu'il mettait sa main sur sa poitrine) que les secrets de la prophétie, ainsi que l'Arme et l'Armure du Prophète (s) sont chez nous. Je jure devant Dieu que le Mus'haf Fatima est chez nous »[5].
Problèmes posés par les sunnites à propos de ce livre
Certains savants sunnites ont accusé les chiites de croire en un autre Coran nommé Mus'haf Fatima. Il pensent que les chiites croient qu'il existe des passages supprimés du Coran qui se trouvent dans ce Mushaf. De ce fait, ils ont strictement nié l'existence de tout verset coranique dans ce Mushaf.
Al-'Allâma 'Askarî écrit à ce propos :
- « Certains auteurs sunnites font une calomnie a propos des adeptes des Ahl al-Bayt (a) en disant que ceux-ci croient en un autre livre à la place du Coran, nommé Mus'haf Fatima. Mais en réalité c'est parce que le nom du livre de Fatima (a) est Mus'haf et qu'au début de l'Islam on appelait le Coran également Mus'haf »[6].
Cette accusation existait même à l'époque des Imams (a), d'où ce hadith attribué à l'Imam as-Sâdiq (a) : « Je jusre devant Dieu que le Mus'haf Fâtima est chez nous, et qu'il n'y a même pas un seul verset coranique dedans »[7].
Dans un autre hadith, l'Imam as-Sâdiq (a) dit :
En plus de tous les Imams des chiites, les savants chiites ont annoncé à l'unanimité que ce Livre est différent du Livre de Coran, et n'est pas comme une deuxième Coran en parallèle avec ceci[9].
A propos du deuxième problème, les chiites pensent que la révélation que les Imams impeccables ont reçue, et différente de la révélation reçue par le Prophète (s) pour le Coran. Et donc la reptation de la révélation de leur part, ne signifie pas leur prophétie. Pour nommer ce fair, les chiites utilise le terme Muhaddath pour les Imams (a), et le terme Muhaddatha pour le fille du Prophète (s).
Voir également
Références
- ↑ Coran sourate 4, versets 42, 43, 45
- ↑ Cheikh as-Sadûq, 'Ilal ash-Sharâ'i', vol 1 p 182
- ↑ Cheikh as-Sadûq, 'Ilal ash-Sharâ'i', vol 1 p 182
- ↑ Saffâr Qummî, Basâ'ir ad-Darajât, p 154 ; Kulayni, al-Kâfî, vol 1, p 186-187
- ↑ Basâ'ir ad-Darajât, p 153 ; Bihar al-anwar, vol 26, p 40
- ↑ Sayyid Murtadâ 'Askari, Ma'alim al-Madrasatayn, vol 2, p 32
- ↑ Cheikh al-Kulaynî, al-Kâfî, vol 1, p 238
- ↑ Sayyid Muhammad Bâqir al-Mûsawî, 1420 h.l. al-Kawthar fî ahwâl Fatima, vol 4, p 320
- ↑ Sayyid Muhsin Fadlallah, Fatima az-Zahrâ, p 163