Chiisme

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Chiisme (en arabe : التّشَيّع) est une des deux grandes écoles de l’islam. Ce qui distingue le chiisme des autres écoles musulmanes, c’est la croyance en l’Imâmat et la Justice divine. D’après le chiisme, Allah élut Ali b. Abî Tâlib (a) comme le premier successeur du Prophète (s). Les partisans du Chiisme se divisèrent en plusieurs groupes, dont les plus importants sont : Le Chiisme duodécimain (Îmâmîyya), l’Ismaélisme et le Zaïdisme.
D'après une étude de 2009 du Pew Research Center, 10 ou 13 % des musulmans sont des chiites. Donc, le nombre des chiites en l’an 2009 a été presque de 200 millions. La majorité des chiites habitent en Iran, au Pakistan, en Inde et en Irak.

Appellation

Le mot Shî’a en arabe provient de la racine SH.Y.’A et signifie : partisan et adepte.[1] Donc, les musulmans qui croient que l’Imam Ali (a) est le premier successeur du Prophète (s), s’appellent les Shî’a (chiites), parce qu’ils suivent l’Imam Ali (a) après le Prophète (s).
Pendant le premier siècle de l’Hégire, on donnait le titre du Chiite à tous ceux qui croyaient à la supériorité de l’Imam Ali (a) à Othman. [2] Certains chercheurs croient qu’il y a deux termes :

  • Le chiisme politique : Les ‘Uthmanites donnait le titre du chiite à ceux qui préféraient Ali (a) à Othman.
  • Le chiisme théologique : Ce titre ne concerne que ceux qui croient à la succession de l’Imam Ali (a) après le Prophète (s).

Histoire du Chiisme

Il y a plusieurs opinions sur le temps du début du chiisme, dont :

En tout cas, ce qui est évident, c’est que même à l’époque du Prophète (s) certains de ses compagnons comme : Salmân, Abû Dhar, Miqdâd et Ammâr croyaient que l’Imam Ali (a) fut le premier successeur du Prophète (s) et qu’il fut élu de la part d’Allah. C’est pourquoi ils sont nommés les premiers chiites dans la communauté musulmane.[5]

Branches du Chiisme

Article connexe : Branches du Chiisme.

Il y a une divergence parmi les historiens sur le nombre des branches du Chiisme. Il est rapporté de 3 à 300 sur le nombre des branches du Chiisme.[6]
La croyance en la succession de l’Imam Ali (a) après le Prophète (s) et en l’Imâmat de l’Imam al-Hasan (a) et de l’Imam al-Husayn (a) sont des croyances communes parmi toutes les branches du Chiisme. Mais après la tragédie de Karbala, certains chiites se détournèrent de l’Imam as-Sajjâd (a) et crurent à l’Imâmat de Zayd b. Ali. Après le martyre de Zayd b. Ali, les suivants de ce dernier se nommèrent Zaydîtes et devinrent une secte.[7]
Contrairement aux Zaydîtes, la majorité des chiites crurent à Ali b. al-Husayn (a) comme l’Imam et après lui, à Muhammad b. Ali (a) et à Ja’far b. Muhammad (a).

Après le martyre de l’Imam as-Sâdiq (a), certains chiites crurent à l’Imâmat de son fils aîné, Ismail. Mais du fait que ce dernier avait décédé quand son père, l’Imam as-Sâdiq (a) fut en vie, certains renièrent la mort d’Ismail et d’autres crurent à l’Imâmat de son fils, Muhammad. Les adeptes de ce groupe sont connus sous le nom d’Ismaéliens.[8]

Quand même, la majorité des chiites crurent à l’Imâmat de Mûsâ b. Ja’far (a).[9] Après le martyre de l’Imam al-Kâzim (a), certains ne crurent plus à aucun Imam, et furent appelés, les Wâqifîyya (Waqifites).[10]

A part les Waqifites, la majorité des chiites crurent à l’Imâmat de Imam ar-Ridâ (a) et après lui, ils crurent à l’Imâmat de : l’Imam al-Jawâd (a), l’Imam al-Hâdî (a), l’Imam al-‘Askarî (a) et l’Imam Mahdî (a). Cette majorité est connue sous le nom de : Chiites duodécimains. En tout cas, le terme « Chiite », s’emploie souvent pour les chiites duodécimains.

Croyances

L’Unicité divine, la Justice divine, la Prophétie, l’Imâmat et la Résurrection sont les principes du Chiisme. Le Chiisme se distingue du Sunnisme par deux principe : La Justice divine et l’Imâmat.

Justice divine

Article connexe : Justice divine.

D’après les chiites, la raison humaine, arrive à comprendre certaines règles du mal et du bien qu’il y a dans nos actes sans profiter du Coran et de la sunna. Par exemple : La raison humaine arrive à comprendre bien (sans profiter du Coran et de la Sunna) qu’Allah ne porte pas préjudice à Ses créatures et qu’Il ne manque pas à Sa promesse.[11]

Imâmat

Article connexe : Imâmat.

Les chiites croient que nous avons tout le temps besoin d’un Imam et que l’existence et la présence de l’Imam est indispensable. D’après les chiites, le monde ne peut pas persister sans la présence d’un Imam.
En ce qui concerne les caractéristiques et le nombre des Imams, les branches chiites se diffèrent.

Les Îmâmîtes (chiites duodécimains) croient que l’Imam doit avoir une preuve de la part d’Allah sur son Imâmat et sur son infaillibilité.[12] Aussi, ils croient que les Imams sont au nombre de douze, dont le premier est l’Imam Ali (a) et le dernier est l’Imam Mahdi (a) qui est actuellement occulté et apparaîtra un jour pour répandre la justice partout.
D’après les Zaydîtes, un Imam doit obligatoirement se révolter et combattre les ennemis. Aussi, il doit être brave, juste et de la descendance de Fâtima az-Zahrâ (s). Ils croient qu’après l’Imam Ali (a), l’Imam al-Hasan (a) et l’Imam al-Husayn (a), chaque personne brave et Fâtimîte (de la descendance de Fâtima (s) ) qui se révolte contre l’injustice, qui appelle les gens à le joindre et à qui, les gens prêtent le serment d’allégeance, est un Imam. [13]


Contrairement aux chiites duodécimains, les Zaydîtes ne considèrent pas l’infaillibilité, comme une des conditions nécessaires des Imams.

Les Ismaéliens croient que l’Imâmat a des cycles et des niveaux et que Muhammad b. Ismail est le septième Imam du sixième cycle qui est occulté et qui apparaîtra un jour.[14]

Fiqh (jurisprudence)

Le fiqh des chiites s’est basé sur le Coran, la sunna, les hadiths des Imams, Ijmâ’ (unanimité des savants qui découvre l’avis des Imams) et la raison. Contrairement aux sunnites, les chiites ne considèrent pas Qîyâs (قياس), Saddi Dharâ’i’ (سد ذرائع), Istihsân (الإستحسان), les Fatwâ des savants (فتاوي العلماء) et Masâlih Mursala (المصالح المرسلة) comme des sources authentiques pour déduire les préceptes de nos actes religieux.[15]
Il est dit que les Zaydites sont plus proches dans le fiqh aux sunnites qu’aux chiites duodécimains. Ils autorisent le Qîyâs, interdisent le mariage temporaire et ne considèrent pas la Taqîyya comme licite.[16]

Gouvernements

Pendant des siècles, les chiites purent fonder des gouvernements dans certaines régions musulmanes. Les Alaouites, les Bouyides, les Séfévides, les Idrissides et les Qarmates sont des dynasties chiites les plus connues.

Les Bouyides furent une dynastie chiite duodécimain qui régnèrent de 322/933 à 448/1056 sur l’Iran et l’Irak. Ils fondèrent la célébration de certaines cérémonies chiites. [17]
Les Séfévides régnèrent de 907/1501 à 1135/1722 sur l’Iran et considérèrent le chiisme comme le courant officiel de leur gouvernement. [18]
Aussi, la République islamique d’Iran, qui se débuta en 1979 sous l’autorité de l’Imam Khomeyni, est basée sur les enseignements du Chiisme duodécimain.
Les Idrissides, qui régnèrent au Maroc et les Alaouites qui régnèrent au Nord de l’Iran, furent des Zaydites.
Les Ismaéliens fondèrent les dynasties : Fatimites et les Qarmates en Egypte et au Bahreïn.

Chiites d’aujourd’hui

Population chiite

D'après une étude de 2009 du Pew Research Center, 10 ou 13 % des musulmans sont des chiites. Donc, le nombre des chiites en l’an 2009 a été presque de 200 millions. Mais certains croient que ce rapport n’est pas juste et que le nombre mondial des chiites est plus de 300 millions (plus de 18% des musulmans).[19]

Géographie

La majorité des chiites habitent en Iran, au Pakistan, en Inde et en Irak. Plus de 40٪ des chiites (plus de 70 millions) habitent en Iran. Aussi, au Pakistan, en Inde et en Irak, dans chacun de ces pays, il y a plus de 16 millions chiites. Il y a également un grand nombre de chiites en Turquie, au Yémen, en Azerbaïdjan, en Afghanistan, en Syrie, En Arabie Saoudite, au Liban, au Nigeria, en Tanzanie, au Canada.[20]

Voir aussi

Références

  1. Farâhîdî, Al-‘Ayn, v 2 p 191
  2. Ja’fariyan, Târîkh Tashayyu’ dar Iran, p 22-27
  3. Abû Zuhra, Târîkh al-Madhâhib al-Islâmîyya, p 33
  4. Muharramî, Târîkh Tashayyu’, p 43-44
  5. Nawbakhtî, Firaq ash-Shî’a, p 17-18
  6. Kashefi, Kalam Shia, p 85
  7. Kashefi, Kalam Shi’a, p 85
  8. Ash’arî, Al-Maqâlât wa al-Firaq, p 14-213
  9. Nawbakhtî, Firaq ash-Shî’a, p 66-79
  10. Tûsî, Al-Ghayba, p 64-65
  11. Misbah Yazdi, Amouzesh ‘Aqa’éd, p 161; Muzaffar, ‘Aqâ’id al-Imâmîyya, p 41
  12. Mufîd, Awâil al-Maqâlât, p 38
  13. Shahristânî, Al-Milal wa an-Nihal, v 1 p 179-180
  14. Sabéri, Tarikh Firaq Islami, v 2 p 151-152
  15. Jannâtî, Manabi’ Ijtihad az didgah-é Madhahib-é Islami, p 3-5
  16. Halm, Tashayyu’, p 385
  17. Faqihi, Al Buya wa Oza’ Zaman-é Ishan, p 467
  18. Rumlu, Ahsan at-Tawârîkh, p 85-86
  19. Pew Research Center
  20. Pew Research Center