Pierre Noire

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Pierre Noire ou Al-Hajar al-Aswad (arabe : الحجر الأسود), est une ancienne et célèbre pierre sacrée de l'islam qui a une place importante dans la culture et un statut particulier dans le rituel du pèlerinage du Hajj. Elle est située dans l'angle oriental de la Ka'ba (connue sous le nom d'al-Rukn al-Aswad, (l'Angle noir) ou al-Rukn al-Hajari (l'Angle de la pierre), ou al-Rukn al-Hajar al-Aswad, à 1,5 mètre au-dessus de la terre. La Pierre était honorée déjà avant l'Islam. Néanmoins, même à cette époque, alors que l'adoration des pierres était coutumière (à l'âge de l'ignorance ou Jâhiliyya), elle n'était pas adorée en tant que telle[1], mais représentait un symbole du monothéisme en opposition avec le polythéisme. Cette pierre a cassé et brisé de nombreuses fois au cours des siècles et aujourd'hui, ses différents morceaux sont rassemblés et placés dans un mortier.

Nom

La pierre noire a été appelée ainsi en raison de sa couleur. Certains l'ont également appelée al-Hajar al-As'ad, ce qui signifie "la pierre de la fortune"[2]. Selon Ibn Zahira, si aswad est considéré comme un dérivé de sawdad (grandiose), al-Hajar al-Aswad signifie la pierre qui est plus grandiose que les autres[3].

Forme et apparence physique

Aujourd'hui, seules certaines parties de la Pierre Noire sont visibles à travers le mortier qui rassemble et maintient ses morceaux.

La Pierre noire est une pierre lisse, en forme ovale mais irrégulière. Elle est noire avec des teintes rouges et jaunes[4]. On dit que son extrême noirceur est due à deux incendies de la Ka'ba, une avant l'Islam et la seconde à l'époque de Yazid b. Mu'awiya[5].

La Pierre a été attaquée et brisée plusieurs fois par différents groupes. Les morceaux ont ensuite été mis dans un mortier adhésif. Il n'est donc pas facile de donner une description précise et détaillée de la pierre. En raison du mortier adhésif qui entoure la pierre, on ne peut voir que huit morceaux, dont le plus important n'est pas plus grand que la taille d'une datte. On dit qu'il s'agit en fait de quinze pièces, dont sept sont cachées dans le mortier de couleur brune[6]. Il est clair que la pierre est lissée et a changé de couleur après des siècles de contacts de touches.

John Lewis Burckhardt, un voyageur occidental du XIXe siècle à La Mecque, a donné cette description de la Pierre noire :

"[la Pierre] est un ovale irrégulier, d'environ sept pouces de diamètre, avec une surface ondulée, composé d'une douzaine de pierres plus petites de tailles et de formes différentes, bien assemblées avec une petite quantité de ciment, et parfaitement lissées : on dirait que l'ensemble a été brisé en plusieurs morceaux par un coup violent, puis réuni à nouveau"[7].

L'ensemble est placé dans un cadre ovale en argent. Le premier cadre de la Pierre Noire a été réalisé par 'Abd Allah b. al-Zubayr. D'autres califes, princes et riches l'ont suivi dans la fabrication de cadres en argent ou en or. Le dernier cadre en argent avant la domination saoudienne a été fabriqué par le sultan Muhammad Rishad Khân en 1331 h.l. (1912-3 a.c.). En 1336 h.l. (1918 a.c.) le roi 'Abd al-'Aziz a rénové une partie de ce cadre. Et en 1375 h.l. (1956 a.c.), le roi Sa'ud a remplacé ce cadre par un nouveau cadre en argent[8].

Deux des anciens cadres de la Pierre Noire sont dans un musée.

Dans les textes sacrés

La Pierre Noire n'a pas été mentionnée dans le Coran.

Selon l'Imam al-Sadiq (a), la Pierre Noire est l'un "des signes évidents" (âyât bayyinât) qui ont été mentionnés dans le Coran, sourate 3 Âl 'Imrân, le verset 97.

فِيهِ آيَاتٌ بَيِّنَاتٌ مَّقَامُ إِبْرَاهِيمَ وَمَن دَخَلَهُ كَانَ آمِنًا وَلِلّهِ عَلَى النَّاسِ حِجُّ الْبَيْتِ مَنِ اسْتَطَاعَ إِلَيْهِ سَبِيلاً وَمَن كَفَرَ فَإِنَّ الله غَنِيٌّ عَنِ الْعَالَمِينَ

Traduction : Là sont des signes évidents, parmi lesquels l'endroit où Abraham s'est tenu debout; et quiconque y entre est en sécurité. Et c'est un devoir envers Allah pour les gens qui ont les moyens, d'aller faire le pèlerinage de la Maison. Et quiconque ne croit pas... Allah Se passe largement des mondes.

Dans le corpus de hadiths, en particulier ceux rapportés par les chiites, la Pierre Noire a été fréquemment mentionnée (avec le terme al-hajar= la pierre). Il est par exemple dit que la Pierre Noire était à l'origine, l'un des anges qui avaient conclu l'alliance divine (al-mithâq wa al-'ahd) ; Dieu avait donc fait de cet ange un gardien fidèle des créatures et avait déposé (confié) auprès de lui l'alliance de tous les serviteurs. Dieu a donc appelé toutes les créatures à renouveler leur serment avec cet ange de l'alliance. Dieu a placé cet ange en compagnie d'Adam (a) afin de lui rappeler son serment et son alliance. Mais quand Adam (a) a désobéi à Dieu et est descendu du ciel sur la terre (hubût) et s'est repenti (tawba), Dieu a fait descendre cet ange sous forme d'une pierre précieuse et blanche afin qu'il lui rappelle le serment ( 'ahd) qu'il avait oublié. Adam (a) emporta cette pierre blanche à la Mecque et la plaça à l'endroit où le pacte avait été conclu (تَراءی لَهُمْ), lors de la première construction de la Ka'ba. Au Jour du Jugement, la pierre noire témoignera pour ceux qui auront renouvelé leur alliance [9].

Selon certaines traditions, la couleur de cette pierre était "plus claire que le lait" et elle était même "plus brillante que le soleil", mais le toucher des mauvais [10] et les péchés des hommes, l'ont rendue si noire [11].

Selon un autre hadith encore, la Pierre Noire fut déposée sur le Mont Abu Qubays. Mais quand Abraham (a) et Isma'il (a), dans la construction de la Ka'ba, ont atteint un point où ils devaient installer la Pierre Noire, elle leur a été rendue[12].

Certains hadiths mentionnent que lorsque Abraham (a) construisait la Ka'ba, l'ange Gabriel (Jabra'il) a apporté cette pierre du ciel afin qu'elle soit, dans un coin de la Ka'ba, un axe pour la circumabmulation (tawaf)[13].

Il est rapporté aussi que lors pendant du débat entre Muhammad b. al-Hanfiyya et l'Imam al-Sajjad (a), la Pierre Noire aurait parlé à ce dernier et a témoigné de son imamat après celui de son père, l'Imam al-Husayn (a)[14].

Il est rapporté aussi d'un autre hadith que l'Imam al-Mahdi (a), s'appuierait sur le Pierre Noire, après sa réapparition pour faire le pacte d'allégeance avec les fidèles[15].

Sacralité

L'Imam Ali (a) a une conversation interessante avec le deuxième calife, 'Umar au sujet de la Pierre Noire. La voici :

"Un jour, le deuxième calife passant devant la Pierre Noire, la regarda et lui dit :

Ô Pierre! Nous savons que tu n'est qu'une pierre; que tu n'es ni bénéfique ni maléfique à notre égard; mais nous t'aimons parce que notre Prophète t'a aimé.

L'Imam Ali (a) intervint à ce moment-là et lui dit :

Ô Ibn Khattâb, que dis tu?! Je jure devant Dieu, qu'Il revivifiera cette Pierre lors de la Résurrection, et elle témoignera avec une langue et deux lièvres, pour tous ceux qui ont tenu leur pacte (divin). Cette Pierre est comme la main droite de Dieu par laquelle les hommes font l'allégeance avec Lui".

Il est rapporté alors qu'après cette conversation, 'Umar a dit : Que Dieu ne nous garde pas dans une ville où 'Ali b. Abi Tâlib est absent"[16].

C'est en se basant sur ces idées de la sacralité de la Pierre Noire auprès de tous les musulmans que des savants chiites défendent l'idées de la sacralité des tombes du Prophète (s) et des Imams (a), et pensent que le fait de les embrasser ne pose aucun problème dans l'adoration de Dieu Unique. Par exemple Makârim Shirâzi dit que tous ces gestes sont des gestes respectueux à l'égard du Coran, de la Ka'ba, mais aussi de sanctuaire et des cénotaphes[17].

Préceptes concernants

Article principal : Istilam al-Hajar

Sur la base de hadiths, les juristes musulmans pensent que le point de départ et d'arrivée des tours de circumambulation (tawaf) autour de la Ka'ba est la Pierre noire. Il est recommandé de la toucher et de l'embrasser [18].

Dans les hadiths, il est suggéré que les pèlerins effectuent des invocations (du'a) près de la pierre, la touchent et l'embrassent, en renouvelant leur allégeance au sujet l'unicité de Dieu (tawhîd) et la véracité du message du Prophète (s)[19]. Selon un hadith du Prophète (s), la pierre noire représente la main droite de Dieu sur terre, donc le fait de la toucher équivaut à l'acte de toucher la main de Dieu et à lui prêter allégeance[20]

Evénements historiques

Lorsque la Ka'ba était en cours de rénovation, quelque temps avant que le Prophète (s) ne commence sa mission, toutes les branches de la tribu Quraysh voulaient avoir l'honneur de placer la Pierre Noire dans la Ka'ba. Ils étaient sur le point d'avoir une bataille sanglante. Mais le jeune Muhammad a élaboré un plan délicat, afin que tous puissent être honorés de la même manière[21] (voir : dans l'entre Prophète (a) : L'installation de la Pierre Noire).

Lorsque 'Abd Allah b. al-Zubayr et ses disciples se réfugièrent dans la al-Masjid al-Haram en l'an 64 (684 a.c.), la Ka'ba fut attaquée par l'armée de Yazid b. Mu'awiya, et certaines parties de la Ka'ba furent brûlées. En conséquence, la Pierre Noire se brisa en trois parties, finalement assemblées dans un cadre en argent par 'Abd Allah b. al-Zubayr[22]. On dit qu'il fut la première personne à faire cet rassemblement des morceaux de la Pierre Noire[23]..

Il a été ensuite suggéré que la Ka'ba soit reconstruite, mais on ne sait pas clair qui a mis la Pierre Noire à sa place. On rapporte également que le calife Umayyade 'Abd al-Malik b. Marwan (mort en 86/705) a également reconstruit la Ka'ba, et que l'Imam 'Ali b. al-Husayn (a) a mis la Pierre noire à sa place à ce moment[24].

La reliure en argent de la Pierre noire, qui avait été construite par 'Abd Allah b. al-Zubayr, s'était usée avec le temps. Craignant que la Pierre ne soit endommagée, Harun al-Rashid (m. 193 h.l. / 808-9 a.c.) fit percer les pierres de son alentour par un diamant, et fit remplir les trous avec de l'argent[25].

En l'an 317 h.l. (930 a.c.), lors de la rébellion des Qarmates à La Mecque, sous le commandement d'Abu Tahir al-Qarmati, la Ka'ba fut attaquée. La Pierre Noire a été brisée en morceaux. Abu Tahir a emporté les morceaux à son propre pays, Hajar (l'actuelle Ahsâ'). Jusqu'en 339 h.l. (951 a.c.), date à laquelle la Pierre noire fut ramenée à la Ka'ba[26], les gens devaient toucher son emplacement vide[27].

Il existe différents rapports aussi sur le retour de la Pierre noire à la Ka'ba[28]. Il a été dit, par exemple, que le calife abbasside al-Muti' bi-Allah l'avait reprise pour trente mille dinars[29], mais ce rapport est probablement faux[30]. Selon un autre récit, Bajkum le Turc (al-Makânî), qui gouvernait Bagdad à l'époque d'al-Radhi bi-Allah et d'al-Muttaqi bi-Allah, offrit aux Qarmates cinquante mille dinars pour la Pierre Noire, mais ils refusèrent l'offre [31]. Mais certains savants comme al-Kurdi ont rejeté l'opinion selon laquelle les Qarmates auraient échangé la Pierre contre une somme d'argent[32].

Après la mort d'Abu Tahir al-Qarmati, les Qarmates étaient déçus d'avoir atteint leurs objectifs. Par conséquent, le jour de l'Aïd al-Adha de l'année 339 h.l. (951 a.c.), Sanbar b. al-Hasan al-Qarmati sortit la Pierre noire, qui était jusqu'alors conservée dans un couvercle d'argent, la découvrit en présence du gouverneur de la Mecque et la remit à sa place dans le couvercle d'argent [33]. Quelques mois plus tard, les gardiens de la Ka'ba sortirent la Pierre de son emplacement et la fixèrent avec un nouveau cadre d'argent. Ce cadre fut retiré en l'an 585 h.l. (1190 a.c.) par le gouverneur de la Mecque, Dawud b. 'Isa al-Hasani[34].

En core un autre récit : en l'an 363 h.l. (974 a.c.), un Romain fut chargé de voler la Pierre Noire. Il était déguisé en un homme pauvre. Alors que seules deux personnes se trouvaient autour de la Ka'ba, il s'approcha de la Pierre Noire et l'endommagea avec sa hachette. Alors qu'il s'apprêtait à faire un autre dégât, un Yéménite, qui faisait la circumambulation, le poignarda. Puis les gens des alentours se sont rassemblés et l'ont sorti de la Masjid al-Haram et l'ont brûlé sur un bûcher[35].

Et un autre : en l'an 413 h.l. (1023 a.c.), un autre homme a endommagé la Pierre noire avec une masse. Elle fut écrasée et ses morceaux tombèrent sur le sol[36]. Selon Ibn al-Athir, cet homme était un païen égyptien qui fut ensuite mis sur le bûcher avec certains de ses amis[37]. Ensuite, Banu Shayba ramassa les petits morceaux de la Pierre et les rassembla[38]. Al-Kurdi fait référence à Al-Rihla al-Hijaziya selon lequel cet événement s'est produit en 411 h.l. (1021 a.c.), lorsqu'un gouverneur fatimide a envoyé cet homme dans le but de détourner l'attention des gens de la Ka'ba vers sa propre mosquée au Caire[39]. En 990 h.l. (1583 a.c.), un autre homme, non-Arabe a endommagé la Pierre avec une masse et a été tué sur place[40].

Lorsque la Ka'ba fut reconstruite par le calife ottoman Sultan Murad en 1040 h.l. (1631 a.c.), la Pierre noire fut écrasée en quatre morceaux. Puis, après plusieurs expériences, certains matériaux ont été mélangés pour fabriquer une colle permettant de maintenir les morceaux ensemble et de la remettre [41].

Voir aussi

Références

  1. Kurdî, al-Tāârîkh al-qawîm, vul. 2, part 3, p. 241; Murwârîd, Qawâmîs al-Hajj, p. 846
  2. Dihkhudâ, Lughatnâma, entrée: "al-Hajar"; Murwârîd, Qawâmîs al-Hajj, p. 846.
  3. Ibn Zahîra, al-Jîmiʿ al-latîf, p. 41.
  4. Kharbûṭalî, Târîkh al-kaʿba, p. 21.
  5. Azraqî, Akhbâr Makka, p. 32
  6. Kurdî, Makka wa Madîna: taswîrî az tuwsi'a wa nawsâzî, p. 101.
  7. John Lewis Burckhardt, Travels in Arabia, London, 1829.
  8. Kurdî, Makka wa Madîna: taswîrî az tuwsiʿa wa nawsâzî, p. 101.
  9. Kulaynî, al-Kâfî, vol. 4, p. 185-186.
  10. Hurr al-'Âmilî, Wasâʾil al-Shîʿa, vol. 13, p. 318.
  11. Kulaynî, al-Kâfî, vol. 4, p. 191; Ahmad b. Hanbal, Musnad al-Imâm Ahmad b. Hanbal, vol. 1, p. 307-329.
  12. Kulaynî, al-Kâfî, vol. 4, p. 205.; voir aussi la sourate al-Baqara, verset 127 : "Et quand Abraham et Ismaël élevaient les assises de la Ka'ba (ils priaient ainsi) : “O notre Seigneur, accepte (ceci) de notre part. Certes c’est Toi, Toi, l’Audient, l’Omniscient"
  13. Azraqî, Akhbâr Makka, p. 31-32; Tabarî, Târîkh al-Tabarî, vol. 1, p. 251.
  14. Kulaynî, al-Kâfî, vol. 1, p. 348.
  15. Kulayni, al-Kâfî, 1407 h.l. vo. 4, p. 185
  16. Hurr Âmilî, Wasâ'il al-Shi'a, 1409 h.l., v. 13, p. 321-320
  17. Makârim, Dastân Yârân, p. 68
  18. Shahâd al-Thânî, al-Rawda al-bahiyya, vol. 2, p. 262; Muqaddas Ardibîlî, Majma' al-fâʾida wa al-burhân, vol. 7, p. 166; Jazîrî, al-Fiqh 'alâ al-madhâhib al-arba'a, vol. 1, p. 655-658; Mughnîya, al-Fiqh 'alâ madhâhib al-khamsa, p. 236.
  19. Kulaynî, al-Kâfî, vol. 4, p. 402-404; Sadûq, Man lâ yahduruh al-faqîh, vol. 2, p. 531; Majlisî, Bihâr al-anwâr, vol. 96, p. 216-228.
  20. Kulaynî, al-Kâfî, vol. 4, p. 406; Hurr al-'Âmilî, Wasâ'il al-Shâ'a, vol. 13, p. 324.
  21. Ibn Hishâm, al-Sârat al-Nabî, vol. 1, p. 127.
  22. Azraqî, Akhbâr Makka, p. 138-140; Maṭar, Târîkh 'imârat al-haram al-Makkî, p. 101-102.
  23. Kurdi, al-Târîkh al-qawîm, vol. 2, partie 3, p. 261; Abd Allâh Bâslâmih, Târîkh al-ka'ba al-mu'azzama, p. 114.
  24. Râwandî, al-Kharâʾij wa l-jarâʾiḥ, vol. 1, p. 268.
  25. Fâsâ al-Makkâ, Shifâʾ al-gharâm, vol. 1, p. 193; Kurdî, al-Târîkh al-qawîm, vol. 2, partie 3, p. 263; Matar, Târîkh 'imârat al-haram al-Makkî, p. 109.
  26. Kurdî, al-Târîkh al-qawîm, vol. 2, partie 3, p. 262.
  27. Fâsî al-Makkî, Shifâ' al-gharâm, vol. 1, p. 193.
  28. Fâsî al-Makkî, Shifâ' al-gharâm, vol. 1, p. 193; Kurdî, al-Târîkh al-qawîm, vul. 2, part 3, p. 262-264.
  29. Fâsî al-Makkî, Shifâ' al-gharâm, vol. 1, p. 193; Kurdî, al-Tārīkh al-qawîm, vol. 2, partie 3, p. 262.
  30. Fâsî al-Makkî, Shifâ' al-gharâm, vol. 1, p. 193.
  31. Fâsî al-Makki, Shifaʾ al-gharam, vol. 1, p. 193; Kurdi, al-Tarikh al-qawim, vol. 2, partie 3, p. 262
  32. Kurdi, al-Tarikh al-qawim, vol. 2, partie 3, p. 263.
  33. Fasi al-Makka, Shifaʾ al-gharam, vol. 1, p. 193; Kurdi, al-Tarikh al-qawim, vol. 2, partie 3, p. 263-264; ʿAbd Allah Baslamih, Tarikh al-kaʿba al-muʿazzama, p. 115-118.
  34. Fasi al-Makki, Shifaʾ al-gharam, vol. 1, p. 193-194; Kurdi, al-Tārīkh al-qawim, vol. 2, partie 3, p. 264.
  35. Kurdi, al-Tarikh al-qawim, vul. 2, part 3, p. 264; ʿAbd Allah Baslamih, Tarikh al-kaʿba al-muʿazzama, p. 119.
  36. Kurdî, al-Tarakh al-qawim, vol. 2, partie 3, p. 264; Fasi al-Makki, Shifa' al-gharam, vol. 1, p. 193-194.
  37. Ibn Athîr, al-Kamil fpi l-târikh, vol. 9, p. 332.
  38. Ibn Athir, al-Kamil fi l-târikh, vol. 9, p. 332; Fasi al-Makki, Shifaʾ al-gharām, vol. 1, p. 193-194; Kurdi, al-Tarikh al-qawîm, vul. 2, part 3, p. 264; ʿAbd Allah Baslamih, Tarikh al-kaʿba al-muʿazzama, p. 119-120.
  39. Kurdi, al-Târîkh al-qawîm, vul. 2, part 3, p. 265.
  40. Kurdi, al-Târîkh al-qawîm, vol. 2, partie 3, p. 265; Abd Allâh Bâslâmih, Târîkh al-ka'ba al-mu'azzama, p. 120.
  41. Kurdi, al-Târîkh al-qawîm, vol. 2, partie 3, p. 265.