Fidda an-Nuwbîyya

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Fidda an-Nuwbîyya
La servante de Fatima az-Zahrâ’
Mausolée de Fidda au cimetière Bâb as-Saghîr, Damas
Mausolée de Fidda au cimetière Bâb as-Saghîr, Damas
Présentation
naissance
décès
martyre
Successeurs du Prophète (s)
Imam Ali (a) . Imam Hasan (a) . Imam Husayn (a) . Imam Husayn (a) . Imam Sajjad (a) . Imam Baqir (a) . Imam Sadiq (a) . Imam Kazim (a) . Imam Rida (a) . Imam Jawad (a) . Imam Hadi (a) . Imam Hasan Askarî (a) . Imam Mahdi (a)


Fidda an-Nuwbîyya (en arabe : فضة النوبية) était une servante qui habitait à la maison du Prophète Muhammad (s). Quand sa fille, Sayyida Fatima Zahra (a), avait besoin d’une personne de l’aider dans les affaires de la maison, il la lui offrit.
Jusqu’après l’événement de Karbala, Fidda etait chez Ahl al-Bayt (a), puis immigra à Cham et y décéda. Il y a un mausolée célèbre appartenant à elle à Cham.

Présentation

Il n’y a pas de sources contenant la biographie de Fidda. L’Envoyé de Dieu (s) la nomma « Fidda » et aucun autre nom n’a été mentionné pour elle.
Ibn Athîr dit :

« Fidda an-Nuwbîyya était la servante de Fatima az-Zahrâ’, la fille du Messager d’Allah (s). »[1]

Ibn Hajar mentionne également ce nom en disant qu’il y avait une servante appelée Fidda an-Nuwbîyya et le Prophète (s) l’offrit à sa fille, Fatima. Il raconte un hadith de l’Imam as-Sâdiq (a) de ses pères de l’Imam Ali (a) qu’il avait dit :

« Le Messager de Dieu (s) a donné à Fatima, sa fille, une servante qui s’est appelée Fidda an-Nuwbîyya. »[2]

Dans un autre hadith comme celui-ci, l’Imam as-Sâdiq (a) parle d’une servante appartenant à la Dame Fatima (a) disant que son nom était Fidda.[3]

Généalogie

Dans le livre A‘lâm al-Qur’ân, ash-Shabistarî cite que Fidda était de l’Égypte.[4] Au contraire, al-Hâfidh al-Bursî considère qu’elle était la fille du roi de l’Inde.[5]
À propos d'an-Nuwba, le dictionnaire al-Qâmûs al-Muhît écrit qu’an-Nuwba est une grande région au sud du Soudan. Bilal al-Habashî était aussi de ce terrain.[6] Selon Ibn al-Wirdî, la région an-Nuwba s’est située dans le sud de l’Égypte à l’est du Nil.[7]

Dans la maison de Sayyida Fatima (a)

Article connexe : Tasbîh az-Zahra (a).

La Dame Fatima Zahra (a) faisait les travaux de la maison toute seule. Suite à la mouture de la farine, ses mains étaient couvertes d’ampoules.[8]
Il est rapporté un hadith, dans les deux livres as-Sahîhayn, de l’Imam Ali (a) selon lequel Sayyida az-Zahrâ’ (a) demanda à son père de lui offrir une servante pour l’aider dans la maison. Mais en réponse, le Messager de Dieu (s) lui enseigna les Tasbîh az-Zahrâ’.

Un jour où le Prophète (s) était chez Fatima (a), il voit sa fille qu’elle est en train de moudre et allaite le bébé en même temps. Quand il voit sa fille dans cet état, pleure en lui disant :

« Ô ma fille ! Élance-toi vers l’épreuve de ce monde en échange de la douceur de l’au-delà. »

Elle répondit :

« Ô Messager d’Allah ! Louange à Dieu pour Ses bienfaits et à Lui le remerciement pour Ses faveurs. »

Il dit :

« Par Celui qui m’a envoyé en toute Vérité, il y a dans la mosquée 400 hommes qui n’ont ni vêtement ni nourriture. Si la crainte n’était pas ma nature, je te donne ce que tu as demandé. »

Abû Hurayra raconte : lorsque le Prophète (s) sortit de la maison de Fatima (a), Allah révéla sur Son Messager ce verset :

وَإِمَّا تُعْرِ‌ضَنَّ عَنْهُمُ ابْتِغَاءَ رَ‌حْمَةٍ مِّن رَّ‌بِّكَ تَرْ‌جُوهَا فَقُل لَّهُمْ قَوْلًا مَّيْسُورً‌ا ﴿٢٨﴾
Si tu t'écartes d'eux [parce que démuni], à la recherche d'une bonté de ton Seigneur, espérée de toi, adresse-leur une parole adoucie ! ﴾28﴿
Coran, s 17, v 28, Traduction de Régis Blachère

Après la descente du verset ci-dessus, l’Envoyé d’Allah offrit une servante à sa fille et la nomma Fidda.[9]

Sayyida Fatima (a) divisa les travaux de la maison entre elle-même et Fidda. Un jour, elle s'est occupée de la maison et un jour, Fidda s'en est occupée.[10]
Dans l’histoire de la maladie d’al-Hasanayn (a), le Commandeur des croyants (a) et la Dame Fatima (a) firent vœu de jeûner. Fidda fit également vœu avec eux et jeûna.
La circonstance de la révélation des versets 7 et 8 de la sourate al-Insân est concernant cette histoire.[11]

Martyre de Sayyida Fatima (a)

Lorsque l’Imam Ali (a) appela ses enfants pour l’adieu au cadavre de leur mère, l’Imam (a) s’adressa aussi Fidda en disant :

« Ô Umm Kulthûm ! Ô Zaynab ! Ô Sukayna ! Ô Fidda ! Ô Hasan ! Ô Husayn ! Venez et faites adieu à votre mère. »

Fidda était une femme pieuse[12] et après le martyre de la Maîtresse des femmes des mondes (a), elle resta avec le Prince des croyants (a).[13]

Caracteristiques

Pendant 20 ans, Fidda ne parla qu’avec des versets du Coran. Quiconque lui posait une question, elle répondait avec le Coran.[14] D’après un long hadith, elle exprima la vie de Sayyida Zahra (a) du décès du Prophète (s) jusqu'au martyre de la Dame Fatima (a) avec les versets coraniques.[15]

Alchimie

Al-Hâfiz Rajab al-Bursî raconte :

« Quand Fidda alla à la maison de Fatima (a), la mère des Imams (a), elle n’y vit qu'une épée, un bouclier et une meule. Elle, qui était la fille du roi de l'Inde, prit un morceau de cuivre et avec un élixir le transforma en or. Lorsque le Prince des croyants (a) vint, elle le lui donna. Quand il le vit, lui dit :
Bravo ô Fidda. Mais si tu le fondes, sa couleur sera meilleure et son prix sera plus cher.
Fidda : mon maître ! Vous connaissez cette science ?
Il répondit :
Oui, cet enfant le connaît aussi et a fait allusion à l’Imam al-Hasan (a). »

Quand l’Imam al-Hasan (a) vint et le vit, il dit la même chose que son père avait dit.
L’Imam Ali (a) lui dit :

« Nous connaissons plus grand que cela. »

Puis l’Imam (a) indiqua de sa main. Soudain, elle vit beaucoup d’or et de trésors. Il lui dit de le mettre à côté des autres ors. Elle le fit et les ors et les trésors disparurent.[16]

Mariage

Après le martyre de Sayyida Fatima (a), en l’honneur de son épouse, l’Imam Ali (a) voulut libérer Fidda. Puisqu’elle était une femme seule, l’Imam (a) décida de la marier.

Dans un hadith, l’Imam as-Sâdiq (a) dit :

« Ali (a) maria Fidda à un homme nommé Abû Tha‘laba al-Habashî. Ce dernier eut d’elle un fils. Après quelque temps, Abû Tha‘laba mourut et il la maria à Sulayk al-Ghatafânîyy. Après le deuxième mariage, son fils qui était d’Abû Tha‘laba aussi mourut.
Fidda rompit sa relation sexuelle avec son mari. Sulayk se plaignit d’elle chez Umar b. al-Khttab qui était le calife à ce moment-là.
Umar dit à Fidda : pourquoi se plaint-t-il de toi, Sulayk?
Fidda répondit : c’est toi le juge.
Umar dit : à mon avis, tu n’as pas le droit de rompre la relation.
Elle dit : ô Abâ Hafs,[17] ce n’est pas la réponse correcte. Mon fils qui était de mon premier époux est mort. Je voulais m'assurer que je n'avais pas de bébé dans mon ventre. Quand j’ai eu mes règles, j’ai compris que je n'ai pas d'autres enfants et mon fils[18] n’a pas de frère. Si, j'étais enceinte, le nouveau bébé est devenu son frère.[19]
Umar dit : un cheveu de la famille de Abû Talib est plus savant que la tribu ‘Adîyy. »[20]
Mausolée de Fidda au cimetière Bâb as-Saghîr, Damas Syrie.

Décès

Bien que Fidda était toujours avec les Ahl al-Bayt (a), il n’y a pas d’information sur son âge et la date de son décès.[21]
Le mausolée de Fidda se situe dans le cimetière Bâb as-Saghîr à Damas. Sa tombe est près de celle de Abd Allah b. Ja‘far b. Abî Talib, à l'extrémité ouest du cimetière.
Son mausolée comprend un petit dôme bleu et ses murs sont en pierres noires.[22]

Bibliographie

Il fut écrit des livres sur la vie de Fidda dans différentes langues, y compris en persan, en arabe et en urdu. On mentionne quelques ouvrages arabes :

  • Fidda Khâdimat az-zahrâ’ (Fidda, la servante de Zahra) ; Karîm Jahâd al-Hasânî
  • Fidda Khâdima fî Bayt Fâtima (Fidda, une servante dans la maison de Fatima) ; Ahmad b. Husayn al-‘Ubaydân
  • Nafahât min Hayât Fidda Khâdima Fâtima az-Zahrâ’ (des parties de la vie de Fidda, la servante de Fatima Zahra) ; Fawzîya al-Marzûq

Voir aussi

Références

  1. Ibn al-Athîr, Usd al-Ghâba, vol 5, p 530
  2. Ibn Hajar al-‘Asqalânî, Al-Isâba, vol 8, p 281
  3. Al-Maghribî, Sharh al-Akhbâr, vol 2, p 328 ; Ibn Shahrâshûb, Al-Manâqib, vol 3, p 183
  4. Ash-Shabistarî, A‘lâm al-Qur’ân, p 791
  5. Al-Bursî, Mashâriq Anwâr al-Yaqîn, p 121
  6. Al-Fîrûz âbâdî, Al-Qâmûs al-Muhît, vol 1, p 135
  7. Ibn al-Wirdî, Rîyâd as-Sâlikîn, vol 4, p 224
  8. Abû Nu‘aym al-Isfahanî, Hilyat al-Awlîya’, vol 1, p 218
  9. Ibn Shahrâshûb, Al-Manâqib, vol 3, p 119-120
  10. Ansârî Zanjânî, Al-Mawsû‘at al-Kubrâ, vol 17, p 429
  11. Muhammad al-Hassûn, A‘lâm an-Nisâ’ al-Mu’minât, p 699 - 700
  12. Mughnîyya, Al-Husayn wa Batalat Karbalâ, p 287
  13. Muhammad al-Hassûn, A‘lâm an-Nisâ’ al-Mu’minât, p 696
  14. Mahallâtî, Rayâhîn ash-Sharî‘a, vol 2, p 313-326
  15. 'Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 43, p 174-180
  16. Al-Bursî, Mashâriq Anwâr al-Yaqîn, p 121
  17. Le surnom d’Umar
  18. Le fils qui est mort
  19. Elle le fit à cause du problème d'héritage.
  20. Al-Maghribîyy, Sharh al-Akhbâr, vol 2, p 328; Ibn Shahrâshûb, Al-Manâqib, vol 3, p 183
  21. Al-‘Ubaydân, Nuwbîyyât fî Bayt an-Nabuwwa, p 125
  22. Qâ’idân, Amâkin Sîyâhatî wa Zîyâratî Damishq, p 47