Hadith ath-Thaqalayn

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Hadith d’ath-Thaqalayn (en arabe : حديث الَثَقلين) ou hadith d’ath-Thiqlayn (en arabe : حديث الِثقلَين) est un hadith très célèbre et Mutawâtir du prophète Muhammad (s) au sujet du rôle guide du Coran et des Ahl al-Bayt (a) et de la nécessité de les suivre. « Ath-Thaqalayn » traduit en français : deux trésors. Selon ce hadith, le Coran et les Ahl al-Bayt (a), en tant que deux trésors et deux choses précieuses, sont toujours ensemble jusqu'à rejoindre le Prophète au Bassin de Kawthar.

Le hadith d’ath-Thaqalayn était toujours invoqué par les théologiens chiites pour prouver la Wilaya et l'Imamat des douze Imams chiites (a). Les savants chiites disent que toute qualité et vertu mentionnée pour le Coran s'applique aussi, d’après le hadith d’ath-Thaqalayn, aux Ahl al-Bayt (a). Parmi les déductions théologiques de ce hadith sont : la preuve de l'Imamat des Imams (a) et la continuité de leur Imamat jusqu'au Jour du Jugement, l'infaillibilité des Ahl al-Bayt (a), la nécessité de les suivre, leur autorité scientifique, leur supériorité et leur leadership et l'absence de divergence entre les Ahl al-Bayt (a) et le Coran.

Selon certains savants sunnites aussi, ce hadith met l'accent sur l'amitié envers les Ahl al-Bayt (a), la bonté et le respect envers eux, leur vénération et l'accomplissement des droits obligatoires et recommandés envers eux. Certains savants sunnites acceptèrent ce hadith comme une preuve sur sur obligation de s'attacher aux Ahl al-Bayt (a).

Conformément au dire des savants chiites et sunnites, le hadith d’ath-Thaqalayb ne fut pas cité une seule fois, et fut rapporté à de nombreuses reprises du Prophète Muhammad (s). La répétition de ce hadith par le Messager d’Allah (s) montre son importance et prestige. Ce hadith fut rapporté dans de nombreuses sources de hadiths chiites et sunnites, et les chiites et sunnites s'accordent unanimement sur sa teneur et son authenticité.

Le hadith d’ath-Thaqalayn fut raconté dans de nombreux livres de hadith chiites et sunnites par plus de vingt Compagnons du Prophète (s). Dans son livre « Ghâyat al-Marâm », Sayyid Hachim al-Bahrânî rapporta 82 versions de ce hadith issus de diverses sources chiites comme al-Kâfî, Kamâl ad-Dîn, ‘Uyûn Akhbâr ar-Ridâ (a), Basâ'ir ad-Darajât, et 39 hadiths issus de sources sunnites comme Sahîh Muslim, Sunan at-Tirmidhi, Sunan an-Nasâ’î, Sunan ad-Dâramî et Musnad Ahmad b. Hanbal.

Concernant la signification du terme « Ahl al-Bayt » dans ce hadith, les savants chiites dirent explicitement que cela désigne les douze Imams chiites (a). Cela fut également précisé dans certains hadiths. Par contre, les savants sunnites ont des avis divergents à ce sujet ; certains dirent que les Ahl al-Bayt sont les Ashâb al-Kisâ’, d'autres présentèrent la famille de l’Imam Ali (a), de ‘Aqîl, de Ja‘far et de Abbas à qui le zakat est interdite comme les Ahl al-Bayt (a).

De nombreux livres furent publiés de manière indépendante sur ce hadith, dont l'encyclopédie de hadith de Thaqalayn en quatre volumes.

Importance

Le hadith d’ath-Thaqalayn est un hadith très connu[1] rapporté du Prophète Muhammad (s). Il est un hadith Mutawâtir[Note 1][2] et accepté par tous les musulmans.[3]

La répétition de ce hadith par le Messager de Dieu (s) en diverses occasions fut vue comme preuve de son importance et prestige.[4] Les théologiens chiites l'invoquèrent pour prouver la Wilâya et l'Imamat des Ahl al-Bayt (a).[5] Ce hadith attira l'attention des sectes et écoles islamiques dans les débats théologiques sur la question du califat et de la succession du Prophète (s), et fut considéré comme inégalé pour son indication de toutes les questions liées à l'Imamat.[6]

L'inscription d'une partie du hadith de Thaqalayn dans le logo de l'Assemblée mondiale des Ahl al-Bayt (a).

Ce hadith, de par l'abondance de ses chaînes de transmission et la force de son texte, attira depuis longtemps l'attention des savants et spécialistes de hadith, dont certains écrivirent des livres et épîtres à son sujet.[7] Il est rapporté dès le premier siècle de l'Hégire dans les recueils de hadiths chiites et sunnites. Par la suite, il est également mentionné dans des sources historiques, biographiques, théologiques, éthiques, juridiques.[8]

Les savants chiites rapportèrent ce hadith depuis les premiers temps dans leurs recueils de hadith. Certains théologiens chiites s'y référèrent néanmoins dans leurs débats théologiques. Ainsi, le cheikh as-Sadûq pour prouver que la terre n'est jamais vide d’un Infaillible (s), et le cheikh at-Tûsî pour démontrer la nécessité de l'existence permanente d'un Imam des Ahl al-Bayt (a), se référèrent à ce hadith. ‘Allâma al-Hillî dans le livre « Nahj al-Haqq » l’invoqua pour prouver le califat du Prince des croyants Ali (a), et Fiyd Kâshânî à propos du statut du Coran.[9]

Selon certains, c'est Mîr Hâmid Husayn (d. 1306 h / 1888 c) qui, en dédiant de longs chapitres à la chaîne de transmission et aux implications de ce hadith dans le livre « Abaqat al-Anwar », contribua grandement à le faire connaître et après lui, on prêta plus d'attention à ce hadith qu'avant, au point que dans l'ère contemporaine, c'est le hadith le plus important qui est utilisé pour prouver la nécessité et l'urgence de s'accrocher aux Ahl al-Bayt (a).[10]

Ce hadith fut invoqué dans des discussions telles que le statut du Coran, l’authenticité des hadiths des Ahl al-Bayt (a), la validité des sens apparents du Coran, la conformité du Coran et des hadiths des Ahl al-Bayt (a).[11]
On dit aussi que ce hadith, en mettant l'accent sur l'autorité scientifique des Ahl al-Bayt (a), ouvrit une nouvelle voie dans les débats entre les écoles islamiques, comme on le voit dans les discussions entre Sayyid Abd al-Husayn Sharaf ad-Dîn et Cheikh Salîm al-Bushrâ.[12]

Texte du hadith

Le hadith de Thaqalayn fut rapporté dans diverses sources chiites[13] et sunnites[14] avec différents termes du prophète Muhammad (s).[15]

Dans l'un des Quatre livres principaux du chiisme, al-Kâfî, ce hadith est ainsi rapporté :

« ...إِنِّی تَارِکٌ فِیکمْ أَمْرَینِ إِنْ أَخَذْتُمْ بِهِمَا لَنْ تَضِلُّوا: کِتَابَ اللَّهِ عَزَّ وَ جَلَّ وَ أَهْلَ بَیتِی عِتْرَتِی. أَیُّهَا النَّاسُ اسْمَعُوا وَ قَدْ بَلَّغْتُ إِنَّکُمْ سَتَرِدُونَ عَلَیَّ الْحَوْضَ فَأَسْأَلُکُمْ عَمَّا فَعَلْتُمْ فِی الثَّقَلَیْنِ وَ الثَّقَلَانِ کِتَابُ اللَّهِ جَلَّ ذِکْرُهُ وَ أَهْلُ بَیتِی فَلَا تَسْبِقُوهُمْ فَتَهْلِکُوا وَ لَاتُعَلِّمُوهُمْ فَإِنَّهُمْ أَعْلَمُ مِنْکُم‏‏ » ; « Je laisse parmi vous deux choses auxquelles si vous vous accrochez fermement, vous ne vous égarerez jamais : le Livre de Dieu Puissant et Grand et mes Ahl al-Bayt de ma famille. Ô gens ! Écoutez que vous me rejoindrez à côté du Bassin. Je vous demanderai alors ce que vous avez fait envers ces deux trésors ; ils sont : le Livre d’Allah, qu'Il soit glorifié, et mes Ahl al-Bayt. Ne les devancez pas, sinon vous périrez, et n'essayez pas de les instruire, car ils sont plus savants que vous. »[16]

D'après le livre chiite « al-Basâ'ir ad-Darajât », ce hadith fut rapporté avec une légère différence de l'Imam al-Bâqir (a) ainsi :

«يَا أَيُّهَا النَّاسُ إِنِّی تَارِکٌ فِيكُمُ الثَّقَلَيْنِ أَمَا إِنْ تَمَسَّكْتُمْ بِهِمَا لَنْ تَضِلُّوا: كِتَابَ اللَّهِ وَ عِتْرَتِی أَهْلَ بَيْتِی فَإِنَّهُمَا لَنْ يَفْتَرِقَا حَتَّى يَرِدَا عَلَیَّ الْحَوْض» ; « Ô gens ! Je laisse parmi vous deux trésors auxquelles si vous vous accrochez fermement vous ne vous égarerez jamais : le Livre de Dieu et ma Famille mes Ahl al-Bayt. Certes, ces deux ne se sépareront pas jusqu'à ce qu'ils me rejoignent au Bassin. »[17]

Dans le recueil sunnite « Sahîh Muslim », ce hadith fut rapporté de Zayd b. Arqam ainsi :

«... وَأَنَا تَارِکٌ فِيكُمْ ثَقَلَيْنِ: أَوَّلُهُمَا كِتَابُ اللهِ فِيهِ الْهُدَى وَالنُّورُ فَخُذُوا بِكِتَابِ اللهِ، وَاسْتَمْسِكُوا بِهِ فَحَثَّ عَلَى كِتَابِ اللهِ وَرَغَّبَ فِيهِ، ثُمَّ قَالَ: «وَأَهْلُ بَيْتِی أُذَكِّرُكُمُ اللهَ فِی أَهْلِ بَيْتِی، أُذَكِّرُكُمُ اللهَ فِی أَهْلِ بَيْتِی، أُذَكِّرُكُمُ اللهَ فِی أَهْلِ بَيْتِی.» ; « Je laisse parmi vous deux trésors : le premier en eux est le Livre de Dieu, en lui se trouvent la guidée et la lumière. Agrippez-vous au Livre de Dieu et accrochez-vous y. »
Il a encouragé à suivre le livre de Dieu, puis dit :
« Et mes Ahl al-Bayt ; craignez Allah, je vous rappelle vos devoirs envers mes Ahl al-Bayt, craignez Allah, je vous rappelle vos devoirs envers mes Ahl al-Bayt, craignez Allah, je vous rappelle vos devoirs envers mes Ahl al-Bayt. »[18]

Dans certaines versions, au lieu de « deux trésors » (Thaqalayn), il est dit « deux califes »[19] (Khalîfatayn) ou « deux choses »[20] (Amrayn). Dans d'autres, au lieu de « ma Famille » (‘Itratî), il est dit « ma tradition ».[21]
Il n'y a pas de contradiction entre ces narrations et d'autres narrations ; car le Prophète (s) mit l’accent sur le Coran et la tradition dans un hadith sur le Coran et ses Ahl al-Bayt (a) dans un autre hadith.[22]

Ayatollah Jawâdî Âmulî :

L'homme parfait et infaillible, dont les seules manifestations sont les Quatorze Immaculés, est l'équivalent et le pair du Coran. Sur la base du hadith Mutawâtir de Thaqalayn, ils ne sont en aucun cas séparés l'un de l'autre. Le Coran est la manifestation du Livre rédigé de Dieu, et l'homme parfait et infaillible est la manifestation de Son livre de création. Les hadiths des Imams (a) expliquent également le lien indissoluble entre le Coran et les Ahl al-Bayt (a), et, en accord avec le hadith de Thaqalayn, témoignent de l'inséparabilité de ces deux Vérités et de leurs préceptes l'un de l'autre. On ne peut pas connaître l'un sans l'autre.[23]

Authenticité du hadith

Les savants considèrent le hadith de Thaqalayn comme Mutawâtir (rapporté par un grand nombre de chaînes de transmission différentes à un point tel que cela apporte une certitude quant à l'authenticité de hadith).[24] Les chiites et les sunnites s'accordent sur le sens et l'authenticité de ce hadith.[25] Le théologien chiite, l’ayatollah Ja‘far Subhânî dit qu'aucun savant ne doute de l'authenticité de ce hadith que l’homme ignorant ou adversaire.[26]

Outre le fait qu'il est rapporté dans le recueil de hadith sunnite authentique, Sahîh Muslim,[27] le spécialiste de hadith sunnite al-Hâkim an-Nayshâbûrî le rapporta également de Zayd b. Arqam dans son livre, al-Mustadrak en confirmant sa conformité aux conditions d'authenticité qui sont mentionnés par al-Bukhârî et Muslim.[28]

Aussi, le spécialiste de hadith sunnite, Ibn Hajar al-Haytamî, authentifia ce hadith.[29] Abd ar-Ra’ûf al-Manâwî, dans son livre « al-Fayd al-Qadîr », rapporte d'après al-Haytamî que tous les rapporteurs de ce hadith sont dignes de confiance.[30] Ali b. Abd Allah as-Samhûdî, un savant chaféite, dit que Ahmad b. Hanbal rapporta ce hadith dans son Musnad avec une chaîne de transmission bonne et correcte, et aussi Sulayman b. Ahmad at-Tabarânî le rapporta dans son livre, al-Mu‘jam al-Kabîr, avec une chaîne de transmission dont les rapporteurs sont authentiques et dignes de confiance.[31]

Toutefois, le savant sunnite Ibn al-Jawzî le considéra comme faible en raison de certains rapporteurs dans la chaîne de transmission qu'il cita.[32] Mais d'autres savants sunnites comme as-Samhûdî et Ibn Hajar réfutèrent cette position d'Ibn al-Jawzî, car ce hadith est rapporté par de multiples chaînes dans Sahîh Muslim et ailleurs.[33]

Rapporteurs et sources

D’après des savants chiites comme ‘Allâma Sharaf ad-Dîn[34] et ayatollah Subhânî[35] et sunnites comme as-Samhûdî[36] et Ibn Hajar,[37] le hadith d’ath-Thaqalayn fut rapporté par plus de vingt Compagnons du Prophète (s), voire plus de cinquante selon certains.[38] Mîr Hâmid Husayn, dans son livre ‘Abaqât al-Anwâr, rapporte que plus de trente Sahaba et plus de deux cents grands savants sunnites rapportèrent ce hadith dans leurs livres.[39] Il mentionne les noms des rapporteurs sunnites du 2e au 13e siècle de l'hégire.[40] Aussi d’après certains savants sunnites, les voies de transmission de ce hadith atteignent plus de soixante.[41]

Dans les sources chiites, il fut rapporté de Compagnons comme le Prince des croyants Ali (a),[42] l’Imam al-Hasan (a),[43] Jâbir b. Abd Allah al-Ansârî,[44] Hudhayfat b. al-Yamân,[45] Hudhayfat b. Usayd,[46] Zayd b. Arqam,[47] Zayd b. Thâbit,[48] Umar b. al-Khattâb[49] et Abû Hurayra.[50]
Il fut également rapporté par l’Imam al-Bâqir (a),[51] l’Imam as-Sâdiq (a)[52] et l’Imam ar-Rida (a).[53]

Dans les sources sunnites, il fut rapporté de Compagnons comme Ali (a),[54] Fatima (a),[55] al-Hasan ibn Ali (a),[56] Zayd b. Arqam,[57] Abû Dharr al-Ghifârî,[58] Salman al-Farisi,[59] Abû Sa‘îd al-Khudrî,[60] Umm Salama,[61] Jâbir b. Abd Allah al-Ansârî,[62] Zayd b. Thâbit,[63] Hudhayfat b. Usayd,[64] Abû Hurayra,[65] Jubayr b. Mut‘im,[66] Abû Râfi‘,[67] Dumayra al-Aslamî,[68] Umm Hânî bt. Abî Talib,[69] ‘Amr b. al-‘Âs.[70]

D'après ‘Allâma Tihrânî, ce hadith fut surtout rapporté par Zayd b. Arqam dans les sources sunnites.[71]

Dans son livre « Ghâyat al-Marâm », Sayyid Hachim al-Bahrânî recensa 82 versions de ce hadith issues de sources chiites[72] comme al-Kâfî, al-Basâ'ir ad-Darajât, Kamâl ad-Dîn, Amâlî as-Sadûq, Amâlî at-Tûsî, ‘Uyûn Akhbâr ar-Ridâ (a) et 39 versions issues de sources sunnites.[73]

Parmi les sources sunnites qui rapportèrent le hadith de Saqalayn figurent :
Sahîh Muslim,[74] Sunan at-Tirmidhî,[75] Sunan an-Nisâ’î,[76] Sunan ad-Dâramî,[77] Musnad Ahmad b. Hanbal,[78] al-Mustadrak ‘ala as-Sahîhayn,[79] as-Sunan al-Kubrâ,[80] Manâqib al-Khârazmî,[81] al-Mu‘jam al-Kabîr,[82] Kitâb as-Sunna,[83] Majma‘ az-Zawâ’id wa Manba‘ al-Fawâ’id,[84] Farâ’id as-Simtayn,[85] Jawâhir al-‘Iqdayn,[86] Jâmi‘ al-Usûl fî Ahâdîth ar-Rasûl (s),[87] Kanz al-‘Ummâl,[88] Hilyat al-Awlîyâ’ wa Tabaqât al-Asfîyâ’,[89] al-Mu’talaf wa al-Mukhtalaf,[90] Istijlâb Irtiqâ’ al-Ghuraf,[91] Ihyâ’ al-Mayyit bi Fadâ’il Ahl al-Bayt (a)[92] et Jâmi‘ al-Asânîd wa as-Sunan.[93]

Date et lieu de prononciation de hadith

Selon les savants chiites tels que le cheikh al-Mufîd[94] et Qâdî Nûr Allah Shûshtarî,[95] le hadith de Thaqalayn fut rapporté à de nombreuses reprises du Prophète Muhammad (s),[96] et il n'est pas comme si le Messager d’Allah (s) ne l'avait dit qu'une fois et que les rapporteurs l'avaient rapporté avec des expressions différentes ; mais les hadiths sont complètement multiples et variés.[97] D’après Qâdî Nûr Allah Shûshtarî dans le livre « Ihqâq al-Haqq », le hadith de Thaqalayn fut rapporté de l’Envoyé de Dieu (s) à quelques reprises : le jour de ‘Arafa sur un chameau, dans la mosquée de Khayf, le sermon de Ghadîr lors du Hadj d’adieu et dans un sermon au-dessus du minbar le jour du décès.[98] ‘Allâma Sharafuddîn nomma aussi des endroits pour ce hadith : le jour de ‘Arafa, Ghadîr Khumm, lors du retour de Tâ’if, à Médine au-dessus du minbar et dans la chambre du Prophète (s) lors de sa maladie.[99]

Ibn Hajar al-Haytamî, l'un des savants sunnites, écrit également que différents moments et lieux furent rapportés pour le hadith de Thaqalayn, à savoir : le Hadj d'adieu, Médine lors de la maladie du Prophète (s), Ghadîr Khumm et dans un sermon après le retour de Tâ’if. Selon lui, il n'y a aucune contradiction entre ces chaînes de transmission, les temps et les lieux différents ; car il se peut que le Messager de Dieu (s), en raison de son insistance sur le statut et la position du Coran et des Ahl al-Bayt (a), ait prononcé ce hadith à différents endroits.[100]

Les différents temps et lieux qui furent mentionnés dans les sources chiites et sunnites pour l'émission de ce hadith par le noble Prophète (s) sont les suivants :

Qui sont les « ‘Itrat » et les « Ahl al-Bayt »

Dans les livres de linguistique, « ‘Itra » signifie descendance et proches parents,[109] enfants et descendants,[110] ou proches spécifiques.[111]

Dans la plupart des versions du hadith de Thaqalayn, les termes « ‘Itrat » (العترة) et « Ahl al-Bayt » (أهل البيت) apparaissent ensemble.[112] Cependant, dans certaines seulement « ‘Itrat »,[113] et dans certaines seulement « Ahl al-Bayt » est mentionné.[114] Dans certaines versions, au lieu du mot « ‘Itrat », il est précisé « Ali ibn Abî Tâlib et sa ‘Itrat ».[115] Dans quelques unes, le terme « Ahl al-Bayt » est répété plusieurs fois.[116]

Lorsque seul le terme « ‘Itra » est mentionné, il est précisé en réponse que ‘Itra désigne les Ahl al-Bayt (a).[117] Dans certaines versions, les douze Imams (a) sont explicitement présentés comme les Ahl al-Bayt (a) dans ce hadith.[118] Parmi les hadiths, le Prophète (s) fut interrogé : qui sont votre Ahl al-Bayt ? Il répondit :

« Ali, mes deux petits-fils et neuf des fils d’al-Husayn qui sont des Imams sûr et infaillibles. Sachez qu'ils sont mes Ahl al-Bayt et ma ‘Itra (ma famille), de ma chair et de mon sang. »[119]

Les savants chiites comme cheikh as-Sadûq[120] et cheikh al-Mufîd[121] affirmèrent que les Ahl al-Bayt et ‘Itra mentionnés dans le hadith de Thaqalayn font allusion aux douze Imams (a).[122] L'ayatollah Burûjirdî écrit dans l'introduction au Livre « Jâmi‘ Ahâdîth Shî‘a » (le recueil des hadiths chiites) que les savants chiites s'accordent unanimement à dire que les Ahl al-Bayt désignent ceux qui possèdent toutes les connaissances religieuses, les secrets de la religion, et sont infaillibles dans leurs paroles et actions. Ce sont les Imams (a).[123]

« ‘Itra » au point de vue des sunnites

Abd ar-Ra’ûf al-Manâwî dans son livre « Fayd al-Qadir » dit que le mot « Ahl al-Bayt » a le même sens du mot « ‘Itra ». Il considère les Ahl al-Bayt comme ceux qui sont les Gens du manteau (Ashâb al-Kisâ’).[124] Ibn Abi al-Hadîd, un théologien mu'tazilite, écrit dans son livre « Sharh Nahj al-Balâgha » que dans le hadith d’ath-Thaqalayn, le Prophète (s) exprima que ‘Itra est même Ahl al-Bayt. Et ailleurs, il présenta Ashâb al-Kisâ’ comme ses Ahl al-Bayt en disant :

« O Allah, ceux-ci sont mes Ahl al-Bayt ».[125]

Al-Hâkim al-Haskânî rapporta de Barâ’ b. ‘Âzib al-Ansârî que le Messager d’Allah (s) présenta Ali, Fatima, al-Hasan et al-Husayn comme sa « ‘Itra ».[126] As-Samhûdî déclara que Ali ibn Abî Talib est le guide et savant parmi les Ahl al-Bayt, et la personne la plus digne de suivre.[127]

Nomination « ath-Thaqalayn »

Ce hadith est connu sous le nom de « hadith d’ath-Thaqalayn » en raison de l'utilisation du terme « ath-Thaqalayn ».[128] Ce terme a deux lectures possibles, « ath-Thaqalayn » et « ath-Tthiqlayn », le premier désignant deux trésors ou deux choses précieuses, le second deux choses lourdes ou bien les deux poids.
En ce qui concerne la raison de nommer le Coran et les Ahl al-Bayt (a) comme Thaqalayn, quelques opinions furent exprimées, dont certains sont :

  • Abu al-Abbas Tha‘lab, l’éminent homme de lettres et linguiste du 3e siècle de l'hégire, déclara concernant la raison de nommer Thiqlayn, que c'est parce que s'accrocher et suivre au Coran et aux Ahl al-Bayt est un acte lourd au Jour du Jugement, donc ils sont appelés les Deux choses lourdes[129] ; car ils commandent l'adoration, la sincérité, la justice et la bonté, et interdisent l'obscénité, le mal et de suivre les passions de l'âme et du Satan.[130]
  • Selon certains, la raison de nommer le Coran et les Ahl al-Bayt (a) comme les Deux choses lourdes est que remplir les droits du Coran et des Ahl al-Bayt (a) et respecter leur sacralité est considéré comme un acte lourd.[131]
  • Selon un groupe de savants sunnites, ils sont appelés les Deux trésors et les Deux choses précieuses en raison de la grande valeur et position du Coran et des Ahl al-Bayt.[132]
  • D’après certains comme as-Samhûdî, le Coran et les Ahl al-Bayt sont nommés les Deux trésors, car ils sont la source des connaissances et des secrets et préceptes de la loi islamique. C'est pourquoi le Prophète Muhammad (s) exhorta à suivre et à s'accrocher aux Ahl al-Bayt et à apprendre d'eux.[133]

Grand et Petit poids

Articles connexes : Thiql al-Akbar et Thiql al-Asghar.

Dans certaines versions de hadith de Thaqalayn, le Coran est appelé le Grand Poids et les Ahl al-Bayt (a) le Petit Poids.[134]

Concernant la raison de la description comme le Grand Poids et le Petit Poids, diverses opinions furent présentées :

Ibn Maytham al-Bahrânî : il dit que le Coran est appelé le Grand Poids, car il est la source originale qui doit être suivie.[135]

Mîrza Habîb Allah Khû’î : D’après lui, les Ahl al-Bayt doivent aussi être suivis tout comme le Coran. Il pense qu'il est possible que le Coran soit considéré comme le Grand Poids, car il est le miracle de la prophétie et le fondement de la religion. Il est également possible que, comme le Coran est la preuve pour toutes les gens, y compris le Prophète (s) et les Imams (a), tandis que les Ahl al-Bayt (a) sont la preuve pour la communauté, le Coran soit appelé le Grand Poids et les Ahl al-Bayt le Petit Poids.[136]

Ayatollah Jawâdî Âmulî : il croit que les Ahl al-Bayt (a) sont le Petit Poids en termes d'enseignement religieux, mais ils ne sont pas inférieurs au Coran en termes de stations spirituelles.[137]

L'imam Khomeiny : dans son testament politico-divin, il qualifia les Ahl al-Bayt (a) de Grand Poids qui est supérieur à toute chose, sauf le Poids le plus grand (le Coran) qui est le Grand Poids absolu.[138]

Hadith d’ath-Thaqalayn, une preuve pour prouver les croyances chiites sur l’Imamat

En général, toute qualité ou caractéristique de perfection mentionnée pour le Coran s'applique aussi qux Ahl al-Bayt (a), selon le hadith d’ath-Thaqalayn. Certaines de ces caractéristiques sont : être clair, être le discernement, être la lumière, être la Corde divine et être le droit chemin.[139] Les savants chiites citent le hadith de Thaqalayn pour prouver certaines croyances chiites, dont :

Imamat des douze Imams (a)

Le hadith de Thaqalayn est considéré comme une preuve de l'Imamat des douze Imams infaillibles (a).[140] Les arguments avancés pour que ce hadith indique l'Imamat du Commandeur des croyants l'Imam Ali (a) et des autres Imams (a) incluent :

  • L'insistance sur l'inseparabilité du Coran et des Ahl al-Bayt (a) dans le hadith indique que les Ahl al-Bayt (a) ont la connaissance du Coran et ne le contredisent pas en paroles et actions. Cela prouve leur supériorité et mérite, et les plus méritants sont les plus dignes de l'Imamat.
  • Les Ahl al-Bayt (a) sont décrits dans le hadith comme étant équivalents et égaux au Coran. Donc, suivre à eux est obligatoire comme pour le Coran. Suivre quelqu'un sans conditions n'est obligatoire que pour le Prophète (s) et les Imams infaillibles (a).
  • Dans certaines versions, les termes « Khalîfatayn » (les deux califes) sont utilisés à la place de « Thaqalayn » (les deux trésors). Et le califat d'une personne signifie son Imamat et sa capacité à gérer les besoins de la communauté.
  • Le hadith dit que quiconque suit Thaqalayn (les deux trésors : le Coran et les Ahl al-Bayt) ne sera jamais égaré. Le Messager d’Allah (s) rendit la protection de sa communauté contre l'égarement dépendante de manière permanente du suivi de ces deux trésors.[141]

Conformément au dire de certains ulémas, si les chiites n'avaient pas d'autre preuve que ce hadith pour la succession et le califat de l'Imam Ali (a), cela suffirait pour défendre leur position face aux opposants.[142]

Continuation de l'Imamat

Des passages du hadith indiquent que jusqu'au Jour du Jugement, il devrait toujours exister quelqu'un des Ahl al-Bayt du Prophète (s). Ces passages sont :

  • Si vous vous accrochez fermement (à ces deux), vous ne vous égarerez jamais : ne jamais s'égarer est basé sur le fait que celui à qui on s'accroche existe toujours.
  • Ces deux ne se sépareront pas jusqu'à ce qu'ils me rejoignent au Bassin : s'il n'y avait personne des Ahl al-Bayt (a) à un moment, une séparation entre le Coran et les Ahl al-Bayt (a) se produisit. Ainsi il devait toujours y avoir quelqu'un des Ahl al-Bayt (a).[143]

Ayatollah Makârim Shîrâzî explique que cette expression que « ces deux ne se sépareront pas jusqu'à ce qu'ils me rejoignent au Bassin » indique bien qu'à travers toute l'histoire, il devait y avoir un membre des Ahl al-Bayt (a) en tant que guide infaillible. Tout comme le Coran est toujours la lumière de guidance, ils sont aussi toujours la lumière de guidance.[144]

A propos de cette question, ‘Allâma Samhûdî, le savant sunnite, dit :

« On comprend de ce hadith qu’il y a jusqu’au jour du Jugement Dernier un membre de ‘Itrat (les Ahl al-Bayt du Prophète (s)) qui mérite d’être recouru, afin que le hadith reste valable, car le hadith introduit les Ahl al-Bayt à côté du Coran jusqu'au Jour du Jugement ; c’est pourquoi les Ahl al-Bayt sont les protecteurs des habitants de la terre et comme ils la quittent, la terre sera vide de ses habitants. »[145]

Nécessité de suivre les Ahl al-Bayt (a)

Les savants chiites disent que dans le hadith de Thaqalayn, les Ahl al-Bayt (a) sont placés à côté du Coran et considérés inséparables. Ainsi de la même manière que suivre le Coran est obligatoire pour les musulmans, suivre les Ahl al-Bayt (a) est aussi obligatoire. Également, puisque le noble Prophète (s) ne mentionna aucune condition ou restriction dans le fait de les suivre, les suivre de manière absolue dans toutes leurs paroles et actions est obligatoire.[146]

Infaillibilité des Ahl al-Bayt (a)

Selon les savants chiites, le hadith de Thaqalayn, en affirmant explicitement l'inséparabilité du Coran et des Ahl al-Bayt (a), indique leur infaillibilité ; car commettre quelque péché ou erreur causerait leur séparation d'avec le Coran.[147]

Également, dans ce hadith le Prophète (s) affirma explicitement que quiconque s'accroche au Coran et aux Ahl al-Bayt (a) ne s'égarerait jamais. Si les Ahl al-Bayt (a) n'étaient pas infaillibles, les suivre sans conditions mène à l'égarement.[148] Alors, l'obligation absolue d'obéir aux Ahl al-Bayt (a) est une preuve de leur infaillibilité.[149]
La preuve de l'infaillibilité des Ahl al-Bayt (a) à partir du hadith de Thaqalayn est présentée ainsi :

  • Si quelqu'un est toujours avec le Coran, il est préservé du péché et de l'erreur ; car le Coran est préservé de toute erreur.
  • Selon le hadith de Thaqalayn, les Ahl al-Bayt (a) sont toujours avec le Coran et ne s'en séparera pas jusqu'au Jour du Jugement.
  • Ainsi, les Ahl al-Bayt (a) sont infaillibles comme le Coran.

Certains chercheurs sunnites comme Ibn Hajar al-Haytamî acceptèrent aussi que le hadith de Thaqalayn indique la pureté et l'infaillibilité des Ahl al-Bayt (a).[150]

Autorité scientifique des Ahl al-Bayt (a)

Les savants chiites considérèrent le hadith de Thaqalayn comme indiquant l'autorité scientifique des Ahl al-Bayt (a).[151] Car, l'appel du Prophète (s) à s'accrocher au Livre et aux Ahl al-Bayt (a), affirme clairement que l'autorité scientifique était exclusive aux Ahl al-Bayt (a) et que les musulmans devaient se référer à eux pour les différents événements et questions.[152] Ainsi, les paroles, les opinions et les actions des Ahl al-Bayt (a) sont, tout comme le Coran, une preuve pour les musulmans.[153]

Ce hadith indiquait également que le Coran et les Ahl al-Bayt (a) sont chacun une preuve et une source indépendante et authentique. Ainsi, si une ordre vient de l'un ou de l'autre, quel que soit le domaine comme les croyances, les lois islamiques ou l'éthique, elle constitue une preuve et une référence fiable.[154]

Dans certaines versions du hadith de Thaqalayn, la fin de hadith dit :

« Ne les (le Coran et les Ahl al-Bayt) devancez pas, sinon vous périrez, et n'essayez pas de les instruire, car ils sont plus savants que vous. »[155]

Dans l'introduction du livre « Jâmi‘ Ahâdîth as-Shî‘a », en se basant sur cette phrase, sept points sont déduits concernant l'autorité et la connaissance des Ahl al-Bayt (a) :

  1. L'obligation d'apprendre des Ahl al-bayt (a) pour éviter l'égarement,
  2. L'environnement scientifique des Ahl al-bayt (a) des commandements divins du fait de l'ordre du Prophète (s) de les apprendre les questions,
  3. L'ignorance des non-Ahl al-Bayt de tous les devoirs religieux et le risque de s'égarer en ne les demandant pas,
  4. L'inaptitude des non-Ahl al-Bayt à maîtriser le Coran et à en déduire les lois divines,
  5. L'incompétence des non-Ahl al-Bayt à enseigner les enseignements divins,
  6. L'interdiction de rejeter les paroles des Ahl al-Bayt (a) du fait de leur plus grande connaissance,
  7. La plus grande connaissance des Ahl al-Bayt (a) dans toutes les sciences religieuses et non-religieuses.[156]

Ayatollah Haydarî, un théologien chiite, expliqua en s'appuyant sur le hadith de Thaqalayn que la connaissance des Imams était illimitée.[157]

Supériorité des Ahl al-Bayt (a)

D’après les savants, du hadith de Thaqalayn, la supériorité des Ahl al-Bayt (a) sur les autres ressort clairement ; car l’Envoyé de Dieu (s) les avait placés uniquement à côté et au même rang que le Coran. Ainsi, de la même manière que le noble Coran est supérieur aux musulmans, les Ahl al-Bayt (a) sont aussi supérieures aux autres.[158]

Wilâya et le leadership des Ahl al-Bayt (a)

L'appel du Prophète Muhammad (s) à s'attacher et suivre au Livre et aux Ahl al-Bayt (a) dans le hadith de Thaqalayn indiquait que le leadership politique est exclusif aux Ahl al-Bayt (a).[159] Dans certaines versions du hadith, le Coran et les Ahl al-Bayt (a) sont décrits comme « deux califes » (les deux successeurs).[160] Selon cette version, les Ahl al-Bayt (a) sont les califes et vrais successeurs du Prophète Muhammad (s) et leur califat est global, incluant les affaires politiques et le leadership.[161]
L'obligation inconditionnelle de suivre les Ahl al-Bayt (a) est également considérée comme une preuve de leur leadership politique ; car l'obligation de suivre couvre tous les devoirs et interdits relatifs à la vie des musulmans incluant les questions cultuelles, économiques, politiques et culturelles. Ainsi, dans les affaires politiques et relatives à la société et au gouvernement, suivre les Ahl al-Bayt (a) est aussi obligatoire.[162]

Absence de divergence entre le Coran et les Ahl al-Bayt (a)

Une autre interprétation théologique du hadith de Thaqalayn est que, selon la phrase « ces deux ne se sépareront pas jusqu'à ce qu'ils me rejoignent au Bassin », il n'y a pas de divergence entre le Coran et les Ahl al-Bayt (a).[163] La raison de la concordance et de l'harmonie entre le Coran et les Ahl al-Bayt (a) est que la connaissance de l'Imam (a) remonte à la connaissance du Prophète (s) et ultimement à la révélation divine. Pour cette raison, il n'y a jamais de divergence entre eux et ils sont toujours en accord et en harmonie.[164]

Hadith de Thaqalayn et l’intégrité du Coran

Le hadith de Thaqalayn indique l’intégrité du Coran ; car le Messager de Dieu (s) y affirma explicitement que le Coran et les Ahl al-Bayt (a) resteront jusqu'au Jour de la Résurrection et que quiconque s'y attache ne s'égarera jamais. Si le Coran n'était pas protégé contre toute altération, s'y attacher et le suivre mènerait à l'égarement.[165]

Point de vue des sunnites

Les savants sunnites ont aussi fait des interprétations du hadith de Thaqalayn, dont certaines sont :

Selon Ibn Hajar al-Haytami et Shams ad-Dîn as-Sakhâwî, un spécialiste de hadith et exégète du Coran shaféite du 9e siècle de l'Hégire, le hadith de Thaqalayn insiste sur l'amitié et l’affection pour les Ahl al-Bayt (a), la bonté et le respect envers eux, leur vénération et l'accomplissement des devoirs obligatoires et recommandés envers eux ; car les Ahl al-Bayt (a) sont les plus nobles des gens par leur lignage et leur descendant du Prophète.[166]

Ali b. Abd Allah as-Samhûdî dit que ce hadith indique qu'il y aura toujours jusqu'au Jour du Jugement un membre des Ahl al-Bayt qui mérite qu'on s'attache à lui pour que l'encouragement mentionné dans ce hadith s'applique à lui ; tout comme c'est le cas pour le Coran. Ainsi, ils (les Ahl al-Bayt) sont la sauvegarde des gens de la terre et s'ils disparaissent, les gens de la terre seront anéantis.[167]

D’après Abd ar-Ra’ûf al-Manâwî, un savant shaféite des 10e et 11e siècles de l'Hégire, le hadith de Thaqalayn affirme explicitement que le Prophète (s) exhorta sa communauté à bien traiter le Coran et les Ahl al-Bayt (a), à les mettre avant soi-même et à s'y attacher en religion. Il ajoute, ce hadith indique qu'il doit toujours y avoir à chaque époque quelqu'un des Ahl al-Bayt qui mérite qu'on s'attache et suive.[168]

Sa‘d ad-Dîn at-Taftâzânî, un théologien asharite du 8e siècle de l'Hégire, pense que le hadith de Thaqalayn fait allusion à la supériorité des Ahl al-Bayt sur les autres, et que le critère de leur supériorité est leur savoir, leur piété et leur noble lignage. Cela se déduit de leur association avec le Coran et l'obligation d’y suivre ; car suivre le Coran n'est rien d'autre que d'appliquer le savoir et la guidée du Coran et des Ahl al-Bayt.[169]

Fadl b. Rûzbahân, un savant sunnite des 9e et 10e siècles de l'Hégire, pense aussi que le hadith de Thaqalayn indiquent l'obligation de s'attacher et de suivre les Ahl al-Bayt dans les paroles et les actes, de les vénérer et de les respecter..[170]

Lire aussi

Les savants, en plus de rapporter le hadith de Thaqalayn, écrivirent également de façon indépendante des livres à ce sujet. Certains de ces livres sont les suivants :

  • Hadith ath-Thaqalayn, écrit par Qawâm ad-Dîn Muhammad Wishnawî Qummî : dans cet écrit, les différentes chaînes de transmission de ce hadith furent étudiées et une attention particulière est portée aux différences de versions entre les différents rapports.[171]
  • Hadith ath-Thaqalayn, écrit par Najm ad-Dîn ‘Askarî : ce livre fut écrit en un volume et en arabe et son écriture fut achevée en 1365 h.
  • Hadith ath-Thaqalayn, écrit par Sayyid Ali Mâlânî : ce livre fut écrit en arabe en réponse aux doutes soulevés par Ali Ahmad as-Sâlûs au sujet du hadith Thaqalayn.[172]
  • Hadith ath-Thaqalayn wa Maqâmât Ahl al-Bayt (hadîth ath-Thaqalayn et le statut des Ahl al-Bayt (a)) : ce livre, qui fut compilé et écrit par un groupe d'étudiants bahreïniens, est tiré de diverses conférences d'Ahmad al-Mâhûzî, un érudit chiite bahreïni, sur le hadith Thaqalayn.[173]
  • Hadith ath-Thaqalayn ; Sanadan wa Dalâlatan (hadith de Thaqalayn, du point de vue de la chaîne de transmission et de l'implication) : une collection des conférences de Sayyid Kamâl Haydarî compliée par As‘ad Husayn Ali ash-Shamrî.[174]
  • Mawsû‘a Hadith ath-Thaqalayn (l'encyclopédie du hadith de Thaqalayn) : cette œuvre en quatre volumes examine dans les deux premiers volumes les œuvres des chiites imamites des premier au 10e siècles de l'hégire et dans les troisième et quatrième volumes, les œuvres des chiites zaydites et ismaéliens jusqu'au 10e siècle de l'hégire sur le hadith de Thaqalayn.

Voir aussi

Note

  1. Mutawâtir est une caractéristique des hadiths rapportés par de nombreuses chaînes de transmission et individus différents, à un point tel que cela apporte une certitude quant à l'authenticité de hadith.

Références

  1. Nafîsî, Dânishnâmiyi Jahân Islâm, « Thaqalayn, Hadîth », vol 9, p 103
  2. Al-Bahrânî, Manâr al-Hudâ, p 670 ; Muzaffar, Dalâ’il as-Sidq, vol 6, p 240 ; Mîr hâmid Husayn, ‘Abaqât al-Anwâr, vol 18, p 7
  3. Mîr hâmid Husayn, ‘Abaqât al-Anwâr, vol 18, p 7 ; Al-Kharrâzî, Bidâyat al-Ma‘ârif, vol 2, p 19 ; Mâzandarânî, Sharh al-Kâfî, vol 6, p 124 , vol 10, p 118
  4. Wâ‘iz Zâdiyi Khurâsânî, dans l'introduction du livre Hadîth ath-Thaqalayn, p 17 et 18
  5. Nafîsî, Dânishnâmiyi Jahân Islâm, « Thaqalayn, Hadîth », vol 9, p 102
  6. Nafîsî, Dânishnâmiyi Jahân Islâm, « Thaqalayn, Hadîth », vol 9, p 102
  7. Mîr hâmid Husayn, ‘Abaqât al-Anwâr, vol 23, p 1245
  8. Hâjj Manûtchihrî, Dâ’irat al-Ma‘ârif Buzurgi Islâmî, « Thaqalayn, Hadîth », vol 73 et 74
  9. Nafîsî, Dânishnâmiyi Jahân Islâm, « Thaqalayn, Hadîth », vol 9, p 102 et 103
  10. Nafîsî, Dânishnâmiyi Jahân Islâm, « Thaqalayn, Hadîth », vol 9, p 103
  11. Nafîsî, Dânishnâmiyi Jahân Islâm, « Thaqalayn, Hadîth », vol 9, p 105
  12. Nafîsî, Dânishnâmiyi Jahân Islâm, « Thaqalayn, Hadîth », vol 9, p 103
  13. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 1, p 294, vol 2, p 415 ; As-Saffâr al-Qummî, Basâ’ir ad-Darajât, p 413 ; Al-Khazzâz al-Qummî, Kifâyat al-Athar, p 87, 137, 163 et 265 ; Al-Qummî, Tafsîr al-Qummî, vol 1, p 172, 173, vol 2, p 345, 447 ; Cheikh as-Sadûq, ‘Uyûn Akhbâr ar-Rizâ, vol 1, p 229, vol 2, p 30, 31, 62
  14. Muslim Nayshâbûrî, Sahîh Muslim, vol 4, p 1873 ; An-Nasâ’î, As-Sunan al-Kubrâ, vol 7, p 310 et 437 ; At-Tirmidhî, Sunan at-Tirmidhî, vol 5, p 662 et 663 ; Ibn Hanbal, Musnad, vol 17, p 169, 170, 211, 308, 309, vol 18, p 114 ; Al-Hâkim an-Niysâbûrî, Al-Mustadrak ‘ala as-Sahîhayn, vol 3, p 118 et 160
  15. Mîr hâmid Husayn, ‘Abaqât al-Anwâr, vol 18 et 19, les deux tomes entiers ; Al-Bahrânî, Ghâyat al-Marâm, vol 2, p 304 - 367 ; Qâdî Nûr Allah ash-Shûshtarî, Ihqâq al-Haqq, vol 9, p 309 - 375, vol 18, p 261 - 289
  16. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 1, p 294
  17. As-Saffâr al-Qummî, Basâ’ir ad-Darajât, p 413
  18. Muslim Nayshâbûrî, Sahîh Muslim, vol 4, p 1873
  19. Ibn Hanbal, Musnad, vol 35, p 456, 512 ; Qâdî Nûr Allah ash-Shûshtarî, Ihqâq al-Haqq, vol 9, p 375, vol 18, p 279 - 281 ; Cheikh as-Sadûq, Kamâl ad-Dîn, vol 1, p 240 ; Al-Haythamî, Majm‘ Az-Zawâ’id, vol 9, p 163 ; Al-Muttaqî al-Hindî, Kanz al-‘Ummâl, vol 1, p 186
  20. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 1, p 294
  21. Cheikh as-Sadûq, Kamâl ad-Dîn, vol 1, p 235 ; Al-Muttaqî al-Hindî, Kanz al-‘Ummâl, vol 1, p 173, 187
  22. Makârim Shîrâzî, Payâm Qur’ân, vol 9, p 76, 77
  23. «فضیلت نیمه شعبان و همتایی آن با شب قدر از منظر آیت‌الله جوادی آملی»، وبگاه دفتر مرجعیت.
  24. Al-Bahrânî, Manâr al-Hudâ, p 670 ; Muzaffar, Dalâ’il as-Sidq, vol 6, p240 ; Mîr hâmid Husayn, ‘Abaqât al-Anwâr, vol 18, p 7 ; Ibn ‘Atîyya, Abhâ al-Midâd, vol 1, p 130 ; Subhânî, Al-Ilâhîyyât ‘alâ al-Kitâb wa as-Sunnat wa al-‘Aql, vol 4, p 106 ; Sharaf ad-Dîn, Al-Murâji‘ât, p 70 ; Al-Bahrânî, Al-Haqâ’iq an-Nâdira, vol 9, p 360
  25. Mîr hâmid Husayn, ‘Abaqât al-Anwâr, vol 18, p 7 ; Al-Kharrâzî, Bidâyat al-Ma‘ârif, vol 2, p 19 ; Mâzandarânî, Sharh al-Kâfî, vol 6, p 124 , vol 10, p 118
  26. Subhânî, Al-Ilâhîyyât ‘alâ al-Kitâb wa as-Sunnat wa al-‘Aql, vol 4, p 105 ; Subhânî, Sîmâyi ‘Aqâ’id ash-Shî‘a, p 232
  27. Muslim Nayshâbûrî, Sahîh Muslim, vol 4, p 1873
  28. Al-Hâkim an-Niysâbûrî, Al-Mustadrak ‘ala as-Sahîhayn, vol 3, p 160
  29. Al-Haytamî, As-Sawâ‘iq al-Muhriqa, vol 2, p 439 et 653
  30. Al-Manâwî, Fayd al-Qadîr, vol 3, p 15
  31. As-Samhûdî, Jawâhir al-‘Iqdayn, vol 2, chapitre 1, p 82
  32. Ibn al-Jawzî, Al-‘Ilal al-Mutanâhîyya fî al-Ahâdîth al-Wâhîyya, vol 1, p 268
  33. Al-Haytamî, As-Sawâ‘iq al-Muhriqa, vol 2, p 652 ; As-Samhûdî, Jawâhir al-‘Iqdayn, vol 2, chapitre 1, p 73
  34. Sharaf ad-Dîn, Al-Murâji‘ât, p 70
  35. Subhânî, Al-Ilâhîyyât ‘alâ al-Kitâb wa as-Sunnat wa al-‘Aql, vol 4, p 105 ; Subhânî, Sîmâyi ‘Aqâ’id ash-Shî‘a, p 232
  36. Al-Manâwî, Fayd al-Qadîr, vol 3, p 14
  37. Al-Haytamî, As-Sawâ‘iq al-Muhriqa, vol 2, p 440 et 653
  38. Collectif d'auteurs, Hadîth ath-Thaqalayn wa Maqâmât Ahl al-Bayt (a), p 5
  39. Mîr hâmid Husayn, ‘Abaqât al-Anwâr, vol 18, p 2
  40. Mîr hâmid Husayn, ‘Abaqât al-Anwâr, vol 18, p 9 - 15
  41. Wishnawî, Hadîth ath-Thaqalayn, p 41
  42. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 2, p 415 ; Cheikh as-Sadûq, Kamâl ad-Dîn, vol 1, p 236, 237 et 239
  43. Al-Khazzâz al-Qummî, Kifâyat al-Athar, p 163
  44. As-Saffâr al-Qummî, Basâ’ir ad-Darajât, p 414
  45. Al-Khazzâz al-Qummî, Kifâyat al-Athar, p 136 et 137
  46. Al-Khazzâz al-Qummî, Kifâyat al-Athar, p 128
  47. Cheikh as-Sadûq, Kamâl ad-Dîn, vol 1, p 234, 237
  48. Cheikh as-Sadûq, Kamâl ad-Dîn, vol 1, p 236 ; Cheikh as-Sadûq, Al-Amâlî, p 415
  49. Al-Khazzâz al-Qummî, Kifâyat al-Athar, p 91 et 92
  50. Al-Khazzâz al-Qummî, Kifâyat al-Athar, p 87
  51. As-Saffâr al-Qummî, Basâ’ir ad-Darajât, p 413
  52. Cheikh al-Kulaynî, Al-Kâfî, vol 1, p 294 ; Al-‘Ayyâshî, Tafsîr al-‘Ayyâshî, vol 1, p 5
  53. Cheikh as-Sadûq, ‘Uyûn Akhbâr ar-Ridâ, vol 1, p 229
  54. Al-Haythamî, Majm‘ Az-Zawâ’id, vol 9, p 163 ; Al-Muttaqî al-Hindî, Kanz al-‘Ummâl, vol 1, p 379 ; As-Samhûdî, Jawâhir al-‘Iqdayn, vol 2, chapitre 1, p 81, 85, 86 ; Al-Juwaynî, Farâ’id as-Simtayn, vol 2, p 147 ; As-Suyûtî, Ihyâ’ al-Mayyit bi Fadâ’il Ahl al-Bayt (a), p 23
  55. Al-Qundûzî, Yanâbî‘ al-Mawaddat, vol 1, p 124
  56. Al-Qundûzî, Yanâbî‘ al-Mawaddat, vol 1, p 73, 74
  57. Muslim Nayshâbûrî, Sahîh Muslim, vol 4, p 1873 ; At-Tirmidhî, Sunan at-Tirmidhî, vol 5, p 478 et 479 ; Ibn Hanbal, Musnad, vol 32, p 10 et 11 ; Al-Hâkim an-Niysâbûrî, Al-Mustadrak ‘ala as-Sahîhayn, vol 3, p 118 et 160 ; Ad-Dâramî, Sunan ad-Dâramî, vol 4, p 2090 ; Al-Bayhaqî, As-Sunan al-Kubrâ, vol 2, p 212 ; An-Nasâ’î, As-Sunan al-Kubrâ, vol 7, p 310 et 437
  58. At-Tirmidhî, Sunan at-Tirmidhî, vol 5, p 478 ; As-Samhûdî, Jawâhir al-‘Iqdayn, vol 2, chapitre 1, p 86 ; Ad-Dâr Qutnî, Al-Mu’talaf wa al-Mukhtalaf, vol 2, p 1046 ; As-Sakhâwî, Istijlâb Irtiqâ’ al-Ghuraf, vol 1, p 359
  59. Al-Qundûzî, Yanâbî‘ al-Mawaddat, vol 1, p 114
  60. Ibn Hanbal, Musnad, vol 17, p 211, 309, vol 18, p 114 ; Al-Haythamî, Majm‘ Az-Zawâ’id, vol 9, p 163 ; Al-Juwaynî, Farâ’id as-Simtayn, vol 2, p 146 ; Ibn Abî ‘ sim, Kitâb as-Sunna, p 629, 630
  61. As-Samhûdî, Jawâhir al-‘Iqdayn, vol 2, chapitre 1, p 88 ; Al-Qundûzî, Yanâbî‘ al-Mawaddat, vol 1, p 123, 124 ; As-Sakhâwî, Istijlâb Irtiqâ’ al-Ghuraf, vol 1, p 363
  62. At-Tirmidhî, Sunan at-Tirmidhî, vol 5, p 478 ; Al-Muttaqî al-Hindî, Kanz al-‘Ummâl, vol 1, p 172 ; Ibn Athîr, Jâmi‘ al-Usûl fî Ahâdîth ar-Rasûl (s), vol 1, p 277 ; At-Tabarânî, Al-Mu‘jam al-Kabîr, vol 3, p 66 ; At-Tabarânî, Al-Mu‘jam al-Awsat, vol 5, p 89
  63. Ibn Hanbal, Musnad, vol 35, p 456 ; Al-Muttaqî al-Hindî, Kanz al-‘Ummâl, vol 1, p 172, 186 ; As-Suyûtî, Ihyâ’ al-Mayyit bi Fadâ’il Ahl al-Bayt (a), p 9, 10, 42 ; Ibn Abî ‘ sim, Kitâb as-Sunna, p 629 ; At-Tabarânî, Al-Mu‘jam al-Kabîr, vol 5, p 154 ; Ibn Kathîr, Jâmi‘ al-Asânîd wa as-Sunan, vol 3, p 156
  64. At-Tirmidhî, Sunan at-Tirmidhî, vol 5, p 478 ; As-Samhûdî, Jawâhir al-‘Iqdayn, vol 2, chapitre 1, p 78, 79, 83 ; At-Tabarânî, Al-Mu‘jam al-Kabîr, vol 3, p 67, 180 ; Abû Nu‘aym al-Isfahanî, Hilyat al-Awlîyâ’ wa Tabaqât al-Asfîyâ’, vol 1, p 355
  65. Al-Haythamî, Majm‘ Az-Zawâ’id, vol 9, p 163 ; As-Samhûdî, Jawâhir al-‘Iqdayn, vol 2, chapitre 1, p 87 ; As-Sakhâwî, Istijlâb Irtiqâ’ al-Ghuraf, vol 1, p 362
  66. Al-Qundûzî, Yanâbî‘ al-Mawaddat, vol 1, p 102
  67. As-Samhûdî, Jawâhir al-‘Iqdayn, vol 2, chapitre 1, p 87 ; As-Sakhâwî, Istijlâb Irtiqâ’ al-Ghuraf, vol 1, p 360, 361
  68. As-Sakhâwî, Istijlâb Irtiqâ’ al-Ghuraf, vol 1, p 351, 352
  69. Qâdî Nûr Allah ash-Shûshtarî, Ihqâq al-Haqq, vol 9, p 309 - 367 ; As-Samhûdî, Jawâhir al-‘Iqdayn, vol 2, chapitre 1, p 88 ; Al-Qundûzî, Yanâbî‘ al-Mawaddat, vol 1, p 123 ; As-Sakhâwî, Istijlâb Irtiqâ’ al-Ghuraf, vol 1, p 363, 364
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  73. Al-Bahrânî, Ghâyat al-Marâm, vol 2, p 304 - 320
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  83. Ibn Abî ‘ sim, Kitâb as-Sunna, p 629, 630
  84. Al-Haythamî, Majm‘ az-Zawâ’id, vol 9, p 163
  85. Al-Juwaynî, Farâ’id as-Simtayn, vol 2, p 146
  86. As-Samhûdî, Jawâhir al-‘Iqdayn, vol 2, chapitre 1, p 78, 79, 83, 86 - 88
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  91. As-Sakhâwî, Istijlâb Irtiqâ’ al-Ghuraf, vol 1, p 351, 352, 359, 362, 363
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  94. Cheikh al-Mufîd, Al-Irshâd, vol 1, p 179, 180
  95. Qâdî Nûr Allah ash-Shûshtarî, Ihqâq al-Haqq, vol 9, p 309
  96. Makârim Shîrâzî, Payâm Qur’ân, vol 9, p 62, 77; Subhânî, Sîmâyi ‘Aqâ’id ash-Shî‘a, p 232 ; Sharaf ad-Dîn, Al-Murâji‘ât, p 70
  97. Makârim Shîrâzî, Payâm Qur’ân, vol 9, p 62
  98. Qâdî Nûr Allah ash-Shûshtarî, Ihqâq al-Haqq, vol 9, p 309
  99. Sharaf ad-Dîn, Al-Murâji‘ât, p 70
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  149. Al-Halabî, Al-Kâfî fi al-Fiqh, p 97
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  152. Subhânî, Sîmâyi ‘Aqâ’id ash-Shî‘a, p 231 et 232
  153. Al-Kharrâzî, Bidâyat al-Ma‘ârif, vol 2, p 20
  154. Wâ‘iz Zâdiyi Khurâsânî, dans l'introduction du livre Hadîth ath-Thaqalayn, p 20 et 21
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  159. Subhânî, Sîmâyi ‘Aqâ’id ash-Shî‘a, p 231 et 232
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  161. Rabbânî Gulpâyigânî, « Ahl Bayt », p 562
  162. Rabbânî Gulpâyigânî, « Ahl Bayt », p 561
  163. Wâ‘iz Zâdiyi Khurâsânî, dans l'introduction du livre Hadîth ath-Thaqalayn, p 22
  164. Wâ‘iz Zâdiyi Khurâsânî, dans l'introduction du livre Hadîth ath-Thaqalayn, p 22
  165. Al-Kharrâzî, Bidâyat al-Ma‘ârif, vol 1, p 294
  166. Al-Haytamî, As-Sawâ‘iq al-Muhriqa, vol 2, p 653 ; As-Sakhâwî, Istijlâb Irtiqâ’ al-Ghuraf, vol 1, p 367
  167. As-Samhûdî, Jawâhir al-‘Iqdayn, vol 2, chapitre 1, p 94
  168. Al-Manâwî, Fayd al-Qadîr, vol 3, p 15
  169. At-Taftâzânî, Sharh al-Maqâsid, vol 5, p 302, 303
  170. Muzaffar, Dalâ’il as-Sidq, vol 6, p 238 - 239
  171. صداقت ثمر حسینی، «حدیث ثقلین و پژوهش قوام الدین محمد وشنوی درباره آن»، کتابخانه الکترونیک شیعه.
  172. «حدیث الثقلین»، وبگاه لوح دانا.
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