Bi‘tha

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Al-Bi'tha (en arabe : البعثة) se réfère, dans l'islam, à l'événement de l'élection du Muhammad (s) par Dieu, en tant que Son messager et envoyé pour guider les gens. Cette événement à eu lieu quand Muhammad (s) avait quarante ans et au moment où, dans la grotte de Hira sur le mont Nûr (dans les environs de La Mecque) il était en train de faire ses invocations habituelles. C'est à ce moment là que les premiers versets du Coran (Sourate 96) lui ont été révélés. L'événement d'al-Bi'tha, constituant le début de l'islam, a eu lieu, selon le point de vue chiite, le 27 Rajab, 13 ans avant l'Hégire, égal au 28 juin 610 C.

Avant le début de la mission prophétique de Muhammad (s), d'autres religions monothéistes avaient des adeptes dans différents endroits de cette région, et il y a avait aussi des polythéistes (adorateurs d'idoles). Cependant, peu après la mission du Prophète (s), cette nouvelle religion, l'islam, s'est étendue à Hedjaz et a marginalisé considérablement le polythéisme.

L'anniversaire de cet événement de la première révélation du Prophète (s), al-Bi'tha, fait partie des célébrations musulmanes et chiites très connues. Il est connu sous le nom de Aïd al-Mab'ath.

Etimologie

Le mot al-Bi'tha est dérivé de l'arabe "ب ع ث" (Ba', 'Ayn, Thâ') est signifie envoyer, verser ou faire lever. Au sens courant, al-Bi'tha signifie envoyer un humain par Dieu vers les autres humains et les djinns pour les guider vers le droit chemin. Le mot est principalement utilisé en islam pour l'événement de l'élection divine du Prophète (s) Muhammad b. Abd Allah, en tant que Son envoyé et Son messager[1].

De même, le jour de cet événement est connu sous le nom de Mab'ath.

Dans le Coran

Article connexe : Coran.

Le mot al-Bi'tha a été mentionné dans différentes sourates du Coran, indiquant le fait d'envoyer un prophète pour guider les gens[2]. Ce terme signifie aussi dans le Coran, le hashr des morts. Il se réfère ainsi également à la Résurrection[3]. Cependant, la signification dominante est l'élection et l'envoi d'un homme comme prophète, par Dieu.

Dans le Coran, al-Bi'tha est toujours attribué à Dieu, c'est-à-dire c'est Lui qui est Seul être capable de faire la résurrection, et d'envoyer des prophètes.

Bi'tha du Prophète de l'Islam

Article connexe : Prophète .

Selon le chiisme, al-Bi'tha ou la Révélation du Prophète Muhammad (s) eu lieu le 27ème jour du mois arabe de Rajab.[4] Durant les années précédentes la Révélation, Muhammad avait pris l’habitude de se retirer à la montagne ; il se réfugiait dans une grotte nommée Hirâ' où il méditait longuement. Chaque année, pendant un mois, il allait à Hirâ' pour prier et en descendant, avant de rentrer chez lui, il faisait un pèlerinage et des circumambulations (sept fois ou plus) autour de la Ka’ba [5].

Ce fut au 27ème jour du mois arabe de Rajab de l’an 610 (de l’ère chrétienne), que lors que Muhammad (s) était à Hirâ' en train de prier, il reçoit sa première Révélation de la part de Dieu par l’intermédiaire de l’Ange Gabriel. Il s'agissait alors des premiers versets coraniques. Il entend la voix de l'Ange lui révélant que Dieu l'a choisi comme Son Messager.[6].

Plus tard, le Prophète (s) a expliqué ce qui lui était arrivé :

« Gabriel vint vers moi me dit « Iqra ! » (« Lis ! »).

Je répondis :

« je ne peux pas lire ».

Il répéta à nouveau

« Iqra ! » («Lis !»).

Je répondis :

« que je dois lire » ?

Il dit :

اقْرَ‌أْ بِاسْمِ رَ‌بِّكَ الَّذِي خَلَقَ
Prêche (Lis), au nom de ton Seigneur qui créa !
Sourate l’Adhérence Al-‘Alaq verset 1

D’après ce qui est rapporté, il eut quarante ans au moment de la Révélation [7].

C’est avec ces premiers versets coraniques (Sourate l’Adhérence - al-'Alaq) qui lui étaient descendus comme la première Révélation, qu’il quitta son lieu de retraite et rentra à La Mecque.

Ci-dessous les cinq premiers versets constituant la sourate l’Adhérence (al – ‘Alaq):

"Au nom d'Allah, le Bienfaiteur miséricordieux"

  • Prêche, au nom de ton Seigneur qui créa !
  • Qui créa l’Homme d’une adhérence.
  • Prêche ! ton Seigneur étant le Très Généreux
  • qui enseigna par le Calame
  • et enseigna à l’Homme ce qu’il ignorait. [8].

Etant dans un état de très forte impression, il rentre immédiatement chez lui où vivaient avec trois autres personnes, à savoir sa femme Khadidja, son cousin Ali b. Abi Talib (qui était sous sa tutelle), et Zîyd b. al-Hâritha (son enfant adoptif)[9].

Il faut savoir que l'événement de révélation suscite un immense bouleversement dans la vie de Muhammad (s), en même temps qu'il déclenche une crise sans précédent dans la société arabe [10].

A ce moment là les arabes n'avaient pas d'horizon eschatologique. En fait de religion, ils vouaient un culte sommaire aux idoles protégeant leur famille, leur clan, leur ville. Ils avaient pour repère existentiels la généalogie de leur tribu et le code d'honneur en vigueur dans la Péninsule Arabe. Dans ce cadre, la solidarité du groupe l'emportait largement sur l'autonomie de l'individu.[11].

C'est dans ce contexte que le Prophète (s) commence son invitation à l’Unicité Divine. Il commence son invitation d'abord par sa famille. Les premières personnes qui l’ont cru et admis fussent sa femme Khadidja et Ali b. Abi Talib [12]. Différentes sources mentionnent également Zîyd b. al-Hâritha et Abu Bakr parmi les premiers musulmans [13].

Dans son invitation à l'Unicité Divine, et dans son enseignement, il commence à apprendre aux arabes que les choses ont un sens caché, qu'elles participent à un destin unifié, mystérieusement cohérent, voulu, conçu et commandé par Dieu unique et tout puissant, Maître non seulement de leur brève existence, mais aussi d'une vie éternelle dans l'au-delà" [14].

Ils essayent de leur apprendre que les hommes ayant été individuellement dotés de conscience, de raison et de volonté, ils sont personnellement responsable de leur acte devant Dieu, et vont Lui en rendre compte au Jour du Jugement Dernier, où ils mériteront pour l'éternité les bonheur du Paradis et les souffrance de l'Enfer [15].

Cette religion heurtait de front les croyances de peuple arabe traditionnel. Muhammad (s) se contentait alors d'abord de prêcher discrètement dans un cercle étroite de fidèles. Bien que cette invitation initiale fût assez limitée, le nombre des musulmans commençait à accroitre, et assez rapidement ils commencèrent d’aller avec le Prophète à l’extérieur de la Mecque afin de faire la prière [16].

Place d'al-Bi'tha dans la culture musulmane

Al-Bi'tha, comme le point de départ de l'islam, a un statut très remarquable parmi les musulmans. Il est considéré comme le début des changements cruciaux créant l'islam.

Selon les historiens, ce grand événement s'est produit durant la quatrième année après le 'Âm al-Fîl et 13 ans avant lHégire, à l'an 610 chrétien, et égal au 20ème anniversaire du gouvernement de Khusraw Parwiz en Iran.

Selon certains historien il a eu lieu le 27 Rajab, d'autres pensent qui a eu lieu le 17 ou le 18 du mois de Ramadan. Il y en a aussi ceux qui le considèrent lors d'un jour du mois de Rabî' at-Thânî. Pour les chiites la première idée est considérée comme authentique.

Cet événement est l'occasion de grandes célébrations dans tous les pays islamiques et parmi toutes les confessions musulmans. Que ce soit le jour de cet événement, tous les musulmans à travers le monde, le célèbrent en effectuant des rituels et cultes parituliers.

Pratiques du jour de Mab'ath

Selon les traditions sacrées, il existent différentes pratiquent conseillées pour la veille et le jour de cet événement.

Pour la veille de la fête de Mab'ath (la veille de 27 rajab) il est conseillé de faire :

لا اله الا الله والله اکبر الحمد لله وسبحان الله ولا حول ولا قوه الا بالله العلی العظیم

Précisons que cette nuit est appelée aussi : «لیلة المحیا» c'est à dire la nuit de veillé.


Pour la jour de la fête, il est conseillé de faire :

لا اله الا الله والله اکبر والحمد لله وسبحان الله ولا حول ولا قوه الا بالله العلی العظیم

et quatre fois la formule : الله ربی لا اشرک به شیئا

Voir aussi

Prophète (s)

Références

  1. Tahnâwî, Mu'asisa Kashâf Istilâhât al-Funûn wa al-Ûlûm, vol 1, p 340, 1996 C
  2. Sourate al-Baqara, verset 213 ; sourate an-Nahl, verset 36 ; sourate Isrâ', verset 17
  3. Sourate Yâsîn, verset 52 ; sourate al-Baqara, verset 56 ; Sourate al-Hajj, verset 7
  4. Âyatî, Târîkh-e payâmbar-e Islam, p. 57
  5. Shahîdî, Târîkh e Islam, p. 41
  6. Mahmûd Husayn, Al-Sîra, Tome 2, p.10
  7. Shahîdî, Târîkh e Islam, p. 41
  8. Coran, Sourate L’adhérence / Al-‘Alaq, 1-5, traduction R. Blachère
  9. Shahîdî, Târîkh e Eslam, p. 41
  10. Mahmûd Husayn, Al-Sîra, Tome 2, p.10
  11. Mahmûd Husayn, Al-Sîra, Tome 2, p.1
  12. Ibn Hishâm, v. 1, p. 262
  13. Ibn Hishâm, v. 1, p. 264-266
  14. Mahmûd Husayn, Al-Sîra, Tome 2, p.10
  15. Mahmûd Husayn, Al-Sîra, Tome 2, p.10
  16. Ibn Hishâm, v. 1, p. 281-282