Verset d'al-It‘âm

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Verset 8, sourate 76

Verset d'al-It'âm (en arabe: آية الإطعام) est le huitième verset de la sourate al-Insân (sourate 76), et révélé à propos de l'Imam Ali (a) et sa famille. Selon certains hadtihs et l'avis de certains exégètes chiites - mais aussi certains sunnites - du Coran, ce verset est révélé à propos de l'Imam Ali (a) et de sa famille Fâtima (a), Hasan (a) et Husayn (a) et aussi leur servante, Fidda qui ont jeûné pendant trois jours, et au moments de rupture de jeune, au lieu de manger, ont donné tout leur repas aux pauvres, orphelins et captivés, alors qu'ils avaient eux-mêmes bien faim.

Texte du verset

Le verset 8 de la sourate al-Insân et les versets voisinants sont connu sous le nom de verset de al-It'âm[1]. Le texte de ces verset est ci-dessous:

إِنَّ الْأَبْرَارَ يَشْرَبُونَ مِن كَأْسٍ كَانَ مِزَاجُهَا كَافُورًا ﴿٥﴾ عَيْنًا يَشْرَبُ بِهَا عِبَادُ اللَّـهِ يُفَجِّرُونَهَا تَفْجِيرًا ﴿٦﴾ يُوفُونَ بِالنَّذْرِ وَيَخَافُونَ يَوْمًا كَانَ شَرُّهُ مُسْتَطِيرًا ﴿٧﴾ وَيُطْعِمُونَ الطَّعَامَ عَلَىٰ حُبِّهِ مِسْكِينًا وَيَتِيمًا وَأَسِيرًا ﴿٨﴾ إِنَّمَا نُطْعِمُكُمْ لِوَجْهِ اللَّـهِ لَا نُرِيدُ مِنكُمْ جَزَاءً وَلَا شُكُورًا ﴿٩﴾
Les vertueux boiront d’une coupe dont le mélange sera de camphre (5) d’une source de laquelle boiront les serviteurs d’Allah et ils la feront jaillir en abondance (6) Ils accomplissent leurs vœux et ils redoutent un jour dont le mal s’étendra partout (7) et offrent la nourriture, malgré son amour, au pauvre, à l’orphelin et au prisonnier, (8) (disant): «C’est pour le visage d’Allah que nous vous nourrissons: nous ne voulons de vous ni récompense ni gratitude (9).[2]
Sourate al-Insân, 5-9

Circonstance de la révélation

Selon certains exégètes sunnites du Coran ce verset a été révélé à propos des Ahl al-Bayt (a). Allameh Aminî a mentionné le trente quatre savants sunnites dans son livre al-Ghadîr, qui affirment que ce verset a été révélé à propos de Ahl al-Bayt (a), et fait partie des preuves de la préeminances de l'Imam Ali (a), Fâtima (a), Hasan (a) et Husayn (a). Selon l'avis des savants chiites, 18 versets de cette sourate - voire sa totalité - ont été révélé à propos des Ahl al-Bayt (a)[3].

Ibn Taymiya un des références des wahabites, croit au contraire que cette sourate a été révélée à la Mecque et n'a pas de rapport avec les Ahl al-Bayt (a). Cet avis et contre l'avis de nombreux savants sunnites qui ont essayé de le réfuter[4].

Récit du verset

Zamakhshararî, un des exégètes sunnites écrit :

"Il est rapporté de Abbas que Hasan et Husayn furent souffrants. Le Prophète vint leur rendre visite avec un groupe de ses compagnons. Il dit à Ali: Ô Abu al-Hasan, il est convenable que tu fasses un nazr (voeux pieux) pour la santé de tes enfants. Ali, Fatima et Fidda ont dit qu'ils jeûneront pendant trois jours si les deux enfants retrouvent la santé. Les deux enfants retrouvèrent la santé. Ali emprunta trois kilo d'orge. Fâtima a fait du pain avec un tiers de l'orge (pour leur premier repars de rupture de jeûne). Au moment de l' Iftâr (rupture du jeûne) un mendiant arriva devant la porte de la maison et dit : Ô les gens de la Maison de Muhammad! Je suis un misérable des misérables musulmans; donnez moi à manger; que Dieu vous donne des nourritures célestes. (Les gens de la Maison) l'ont considéré comme prioritaire, lui donnèrent tout leur pain et se contentèrent de l'eau. Le lendemain ils jeûnèrent à nouveau. Le moment de la rupture du jeûne, un orphelin arriva devant la porte de la maison. Ils lui donnèrent encore leur repas. Leur troisième jours de jeûne, lors de l' Iftâr, un captif arriva devant leur porte, et ils lui donnèrent encore leur pain. Le lendemain matin Ali (a) prit la main de Hasan et Husayn et alla chez le Prophète (s). Ce dernier les a vu tremblants de faim et leur dit : en vous voyant dans cet état je me sens mal. Il se leva et les accompagna chez eux, et vit Fâtima en train de prier dans le Mihrâb ayant des cernes sous les yeux. Il devint si triste. Tandis que'à ce moment là, l'ange Gabriel lui apparu et dit : Dieu te félicite pour avoir une telle famille! et lui récita cette sourate (la Sourate al-Insân)"[5].

Certains exégètes du Coran pensent que cette histoire concerne un seul jour, et non pas deux jours; et ont dit que ces versets ont été révélé à propos de la prééminence de Ali (a). Il est dit que Ali a travaillé ce jour là pour un juif contre une somme d'orge. Il apporta l'orge à la maison où Ils préparèrent un repas avec un tiers de cette somme; lorsqu'ils voulaient le manger, un misérable arriva, Ali lui donna tout le repas. Ensuite ils préparèrent un autre repas avec un deuxième tiers de l'orge; lorsqu'ils commentèrent à le manger, un orphelin arriva et ce fut sa part à lui; et enfin lorsque la troisième et la dernière part de l'orge fut prête à manger, un captif des mécréants arriva, et ils lui donnèrent cette dernière part[6].

Voir aussi

Références

  1. Voir : Ruhâni Niyâ, Furûgh ghadîr, 1386 h.s., p 146; Daylamî, Irshâd al-qulûb, vol 2, p 136
  2. Traduction du Coran,
  3. Nâsir Makârim Shîrâzî, Tafsîr nemuneh, vol 5, p 350
  4. Ibn Taymiyya Harranî, Minhâj as-Sunna an-nabawiyya fi naqz kalâm ash-Shi'a al-qadariyya, Riyâd, 1406, vol 7, p 174-186
  5. Zamakhsharî, al-Kashshâf, vol 4, p 670; voir aussi : Le Coran, traduction de Bahâ' ad-Din Khurramshâhî, sourate Insân, p 579
  6. Baghawî, Ma'âlim al-tanzîl, 1420 h.l. vol 5, p 191-192