Prophète Muhammad (s)

De wikishia
(Redirigé depuis Prophète de l’islam)
Prophète Muhammad (s)
Le mausolée du Prophète Muhammad (s)
Le mausolée du Prophète Muhammad (s)
résidencePéninsule Arabique
âge63 ans
Famille
généalogieIbn 'Abd Allah b. Abd al-Muttalib, b. Hashim b. Abd Manâf b. Qusâyy
père'Abd Allah
mèreAmina
Imamat
durée de la prophétie23 ans
début de la prophétieLe 27 Rajab
Successeurs du Prophète (s)
Imam Ali (a) . Imam Hasan (a) . Imam Husayn (a) . Imam Husayn (a) . Imam Sajjad (a) . Imam Baqir (a) . Imam Sadiq (a) . Imam Kazim (a) . Imam Rida (a) . Imam Jawad (a) . Imam Hadi (a) . Imam Hasan Askarî (a) . Imam Mahdi (a)


Prophète Muhammad (s) (en arabe : النبي الاكرم محمد صلى الله عليه و آله وسلم) ; (A-nabî al-Akram Muhammad sal-allahu 'alayhi va âlihî va sallam). Muhammad b. Abd Allah b. Abd al-Muttalib b. Hachim (محمد بن‌عبداللّه بن‌عبدالمطّلب بن‌هاشم), le Prophète de l’islam naquit en l'al 570 (« l’année de l’Eléphant » 'Âm al-Fîl) à La Mecque et décéda en l'an 632 (11ème année de l’hégire) à Médine. Il est le dernier des prophètes dits Ulu al-'Azm (dotés de résolution ferme) au sein de la lignée prophétique. Le Coran fut son miracle principal, son message fut une invitation à l’unicité divine (at-Tawhîd). En plus de son rôle de guidance, durant sa vieil fut gouverneur, législateur et réformateur social ainsi que commandant de guerre.

Bien qu’il soit né dans la société polythéiste de l’Arabie préislamique, il n’adora jamais des idoles et évita les manières inappropriées des cultes idolâtres de cette société. Il fut choisi par Dieu pour devenir Son messager à l’âge de quarante ans. Son message le plus important fut l’invitation au monothéisme (at-Tawhîd) et le but de sa mission, comme il le dit lui-même, fut la perfection des vertus morales de l’humain. Bien que les polythéistes de La Mecque aient persécuté lui et ses partisans pendant de longues années, ni lui, ni ses compagnons, ne renoncèrent jamais à leurs conviction et activités pour la diffusion de l’islam.

Après treize ans d’activités à La Mecque, il fut obligé d’émigrer à Médine. Cette émigration (hijra) marque le début du calendrier musulman. Grâce aux efforts du Prophète (s), la société de l’Arabie (péninsule arabique) s’est transformée, pendant la vie de ce dernier, en une société majoritairement musulmane. Puis, peu à peu, cette religion s'est étendue à l'échelle mondiale. Le Prophète (s) ordonna les musulmans de se baser sur deux choses précieuses : le Coran et le 'Itrat (les membres immaculés de sa Maison Sacrale, à savoir proche famille, connue sous le nom de Ahl al-Bayt (a)), et de ne jamais les abandonner (selon le hadith nommé al-Thaqalayn). A diverses occasions durant sa vie, notamment lors de l'événement de Ghadîr Khumm, il présenta Ali b. Abi Talib (a) (son gendre, cousin et proche compagnon) comme son successeur. Le Prophète (s) épousa Khadija à l'âge de 25 an. Il épousa certaines autres femmes après le décès de celle-ci. Il eut des enfants de Khadija et de Mariya (Mârîya al-Qibtîyya), mais ils furent tous morts avant lui, sauf Fatima az-Zahra (a).

Biographie

Il existe de nombreux rapports sur les faits historiques de la vie du Prophète (s) ; ces rapports sont si nombreux que l’on peut penser que la vie de Muhammad (s) est plus documentée que la vie des autres prophètes. Cependant, comme toutes les figures historiques, tous les aspects de sa vie ne sont pas connus, il y a bien des ambiguïtés et il existe des désaccords entre différents historiens au sujet de divers événements de sa vie.

Malgré la différence des opinions on peut extraire certains faits historiques comme suit.

Lignée, Noms généalogiques et Surnoms honorifiques

La lignée du Prophète (s) est ainsi : Muhammad b. Abd Allah b. Abd al-Muttalib (Shaybat al-Hamd, 'Âmir) b. Hachim ('Amru al-'Ula) b. Abd Manâf (Mughayrah) b. Qusayy (Zayd) b. Kilab (Hakîm) b. Murra b. Ka'b b. Lu'yy b. Ghâlib b. Fihr (Quraych) b. Malik b. Nadr (Qays) b. Kan'âna b. Khuzayma b. Mudrika (Amru) b. Ilyâs b. Mudr b. Nizar (Khuldân) b. Ma'add b. 'Adnân.

Sa mère fut Amina bint Wahb b. Abd Manâf b. Zuhra b. Kilâb. Il perdit sa mère lors d’un voyage à Yathrib (ancien nom de Médine), où ils rendaient visite à leurs parents du côté de sa grand-mère paternelle (la mère de Abd al-Muttalib, c’est-à-dire Bani 'Adîyy b. Najjâr). Âmina décéda et fut enterrée à al-Abwâ' sur le chemin de retour à La Mecque, à l’âge de trente ans. Lors du décès de sa mère, Muhammad (s) eut six ans ou quatre ans, d’après des sources différentes.

À propos de la lignée de Muhammad, al-'Allâma al-Majlisî écrit :

« le chiisme imamite admet la piété/foi d'Abu Talib, d'Amina bint Wahb, de Abd Allah b. Abd al-Muttalib et de tous les ancêtres du Prophète (s), jusqu’au Prophète Adam (a) ».

Titres et surnoms

Ses noms les plus importantes sont : Abu al-Qâsim et Abû Ibrâhîm.

Quelques uns de ses surnoms honorifiques sont :

  • Mustâfâ (« le préféré » ou « l'élu » )
  • Habîb Allah (« l’aimé de Dieu »)
  • Safî Allah (« le pur en Dieu »)
  • Ni'mat Allah (« la grâce de Dieu »)
  • Khîyarât Khalq Allah (« le bienfait de la création de Dieu »)
  • Sayyid al-Mursalîn (« le seigneur des envoyés »)
  • Khâtam an-Nabîyîn (« le sceau des Prophètes »)
  • Rahmatun li al-'Âlamîn (« Miséricorde des deux mondes »)
  • An-Nabî al-Ummî (« le Prophète illettré »)

Naissance

Muhammad (s) naquit à La Mecque, un lieu important de pèlerinage et le carrefour commercial du centre de l'Arabie. Il appartenait au clan prestigieux mais déclinant des gardiens du sanctuaire de la Ka'ba, nommé Banu Hachim.[1].

L’année exacte de la naissance du Prophète (s) n’est pas connue. Ibn Hishâm et certains autres historiens ont écrit que sa naissance advint en l'année dite de l’Eléphant ('Âmm al-Fîl). Ce fut l’année où Abraha al-Ashram essaya de détruire la Ka'ba avec ses éléphants. Mais cette précision n’éclaire pas pour autant l’année de sa naissance, puisqu’on ne peut savoir exactement de quelle année elle correspond.

Cependant, en considérant que son décès survint en 632 de l’ère chrétienne, et sachant qu’il avait 63 ans à son décès, on peut présumer que sa naissance eut lieu en 569 ou 570 de l’ère chrétienne.

Le jour et le mois de sa naissance sont plus précisément mentionnés, toutefois avec un désaccord minimes entre les chiites et les sunnites. Selon les chiites il naquit le 17ème jour du mois arabe de Rabî' al-Awwal ; d’après les sunnite, ce fut le 12ème jour de ce mois. Cette période de cinq jours entre les deux dates est baptisée "la semaine de l'union chiite-sunnite" par le gouvernement iranien.

Enfance

Il existe de différents récits sur l’enfance de Muhammad (s) dans lesquels il est presque impossible de distinguer la réalité de la légende. Dans le Coran et dans la Sunna il y a de courts passages concernent son enfance. Parmi peu de choses sur lesquelles les historiens sont d’accord, il est dit que Muhammad (s) fut un enfant orphelin[2].

Quelques mois après le mariage de son père Abd Allah b. Abd al-Muttalib avec sa mère Âmina la fille de Wahb, Abd Allah, le chef de la tribu de Banu Zuhra, partit pour un voyage commercial à Damas et mourut sur le chemin de retour à Yathrib (l’actuelle Médine). Certains historiens écrivent que sa mort précéda la naissance de Muhammad (s), d’autres pensent qu’il décéda quelques mois après la naissance de son fils. Muhammad (s) passa les premières années de son enfance avec une nourrice de la tribu de Bani Sa'd, nommée Halîma as-Sa'dîyya.

Il vécut avec elle et son mari dans le désert. Il perdit sa mère à l’âge de six ans et resta sous tutelle de son grand-père, Abd al-Muttalib.

Deux ans plus tard, c'est à dire quand il eut huit ans, Abd al-Muttalib décéda à son tour et ce fut son oncle, Abu Talib, qui l'a prit en charge[3].

Il est écrit que dans la maison d'Abu Talib, la femme de ce dernier, Fatima bt. Asad, était très tendre avec Muhammad (s), tant que le Prophète (s) la considérait comme sa mère. Lors du décès de cette dernière, il la mise de son propre manteau, puis descendit dans le trou de sa tombe, s’allongea dedans pendant quelques minutes. En le voyant ainsi, les gens lui dirent :

« Ô ! Envoyé de Dieu! Etes vous aussi troublé pour Fatima ? »

Il répondit :

« Oui ! Elle était comme ma mère! Elle laissait ses propres enfants pour me nourrir en premier ; elle laissait ses propres enfants pour me laver en premier. Elle fut vraiment comme une mère pour moi » [4].

Avant sa mission prophétique

Premier voyage en Syrie (Shâm) et la rencontre avec le moine chrétien

D’après certaines sources historiques, quand Muhammad (s) n’était qu’un enfant, il accompagna son oncle Abu Talib dans un de ses voyages à Damas. Au cours du trajet, ils s’arrêtèrent dans un lieu nommée Busrâ où ils rencontrèrent un moine chrétien nommé Bahîrâ. Selon ces sources, ce moine aperçut des signes de prophétie en Muhammad (s) et conseilla à Abu Talib de prendre soin de lui et de le protéger en particulier contre des juifs qui étaient ses ennemis[5].

Deuxième voyage en Syrien (Shâm)

Lorsque Muhammad (s) avait vingt-cinq ans, la caravane de Quraysh était prête à partir pour Damas pour des affaires commerciales. Abu Talib lui proposa alors de travailler pour Khadidja bt. Khuwaylid (a) dans ses affaires commerciales. Muhammad (s) accepta cette proposition. Selon Ibn Ishâq, lorsque Khadidja a vu la fiabilité et la dignité de Muhammad (s), elle lui envoya un message disant qu'elle lui versera une part plus importante d'intérêt s'il accepte de faire des affaires avec son argent[6]. Ce fut suite à ce voyage d'affaires que Khadidja a épousé Muhammad (s).

Pacte de Hilf al-Fudûl

Article connexe : Hilf al-Fudûl.

Un des évènements les plus importants de la vie de Muhammad (s) avant son mariage fut sa participation à un pacte nommée Hilf al-Fudûl. Il s’agissait d’un accord entre les jeunes de La Mecque selon lequel ils s’engageaient à « soutenir toutes les personnes oppressées et leur rendre leur droit » [7].

Mariage

Article connexe : Epouses du Prophète (s).

Le Prophète Muhammad (s) épousa Khadidja bint Khuwaylid à l'âge de vingt-cinq ans. Elle vécut vingt-cinq ans avec le Prophète (s)[8], et décéda dix après la Révélation (Bi'tha)[9]. Elle est décédé un an et six mois après la sortie de la tribu de Banu Hachim de la vallée d'Abu Talib.

Khadidja mit au monde peu d’enfants : ses garçons moururent à la naissance et la plus célèbre de ses filles est Fatima az-Zahra (a), seule descendante du Prophète (s).

Après le décès de Khadidja, le Prophète (s) épousa Sawda bint Zam'a b. Qays, puis d'autres femmes. Ses épouses furent les personnes suivantes :

Enfants

Tous les enfants du Prophète Muhammad (s) décédèrent avant lui, sauf sa fille Fatima (a), celle qui a assurée toute la descendance du Prophète (s). Ce dernier eut trois garçons et quatre filles, en tout.

Voici les noms de tous ses enfants :

Précisons qu’à l’exception d’Ibrâhîm, qui était de son épouse Mariya al-Qibtiyya (Maria la Copte), tous ses autres enfants étaient de Khadidja bint Khuwaylid.

Abu al-Qâsim al-Kûfî, un savant chiite du 4ème H (11 siècle a.c.) et Siyyid Ja'far Muratdâ al-'Âmilî, un savant chiite contemporain, pensent que Zaynab, Ruqayya et Umm Kulthûm n'étaient pas des enfants biologiques mais les enfants adoptifs du Prophète (s) et Khadidja [11].

Récit de l'installation de la Pierre Noire (Hajar al-Aswad)

Ce récit de l’installation de la Pierre Noire (al-Hajar al-Aswad) dans la Ka'ba eut lieu avant la Révélation. Cet événement joua un rôle important dans la bonne réputation et le statut social du Prophète (s) parmi les gens de La Mecque avant sa prophétie.

D’après les historiens, la Ka'ba était un lieu respecté - un temple - par les Arabes à l’époque préislamique (une période que l'on appelle « l’âge de l’ignorance » (Jâhilîyya)).

Il paraît que peu avant la Révélation une catastrophe naturelle (une inondation) endommagea la Ka'ba et ruina ses murs.

La tribu de Quraych se chargea de sa reconstruction. Mais lorsqu'on voulait installer la Pierre Noire à l’intérieur de la Ka'ba, un conflit éclata entre les chefs des tribus. Chacun d'entre eux voulait s’approprier l’honneur de cette tâche. La tension s'aggravant, les chefs apportèrent un seau de sang - d'après leur coutume - et chacun trempa ses mains dedans et jura de se battre jusqu’à la victoire. Cependant, ceci n’étant pas une solution, ils acceptèrent de choisir un arbitre : la première personne qui entrerait par le portail de Bani Shayba au temple.

Muhammad (s) fut cette personne, et choisi comme arbitre. Il était connu aussi par sa justesse et sa véracité parmi les nobles de Quraych. Il leur demanda de poser la Pierre Noire sur un tissu étalé sur le sol, puis chacun des nobles pris un bout. Ils le soulevèrent tous ensemble et Muhammad (s) l'a posa à sa place dans le mur de la Ka'ba[12].

Révélation (Bi'tha)

Article connexe : Bi'tha.

Selon le chiisme, la Révélation (Bi'tha) eut lieu le 27 Rajab sur le mont Hirâ[13]. Durant les années précédentes cet événement de la Révélation Muhammad (s) se retirait de la société un mois par an pour méditait sur le mont Hirâ [14].

Ce jour là (le 27 Rajab de l’an 610 de l’ère chrétienne) Muhammad (s) était à Hirâ et en train de prier qu'il reçoit sa première Révélation (les premiers versets coraniques), par l’intermédiaire de l'Ange Gabriel. Le Prophète (s) a dit à ce sujet :

« Gabriel vint auprès de moi me dit « Iqra ! » (« Lis ! »).

Je répondis :

« je ne peux pas lire ». Il répéta : « Iqra ! » («Lis !»).

Je répondis :

« que lis je » ?

Il dit :

اقْرَ‌أْ بِاسْمِ رَ‌بِّكَ الَّذِي خَلَقَ
Prêche (Lis), au nom de ton Seigneur qui créa !
Sourate l’Adhérence Al-‘Alaq verset 1

D’après ce qui est rapporté, il eut quarante ans au moment de la Révélation[15].

Ci-dessous les cinq premiers versets constituant la sourate l’Adhérence (al – ‘Alaq):

اقْرَ‌أْ بِاسْمِ رَ‌بِّكَ الَّذِي خَلَقَ ﴿١﴾ خَلَقَ الْإِنسَانَ مِنْ عَلَقٍ ﴿٢﴾ اقْرَ‌أْ وَرَ‌بُّكَ الْأَكْرَ‌مُ ﴿٣﴾ الَّذِي عَلَّمَ بِالْقَلَمِ ﴿٤﴾ عَلَّمَ الْإِنسَانَ مَا لَمْ يَعْلَمْ ﴿٥﴾
Prêche au nom de ton Seigneur qui créa ! (1) qui créa l'Homme d'une adhérence (2) Prêche !, ton Seigneur étant le Très Généreux (3) qui enseigna par le Calame (4) et enseigna à l'Homme ce qu'il ignorait (5)
Le Coran, Sourate XCVI. ; Traduction de Régis Blachère, p.657-658

Etant dans un état qui lui était très nouveau, il rentre chez lui où vivaient trois autres personnes : sa femme Khadidja, son cousin Ali b. Abi Talib (a) (qui était sous sa tutelle), et Zayd b. al-Hâritha (son enfant adoptif)[16].

Il faut savoir que l'événement de Révélation suscite un immense bouleversement dans la vie de Muhammad (s), en même temps qu'il déclenche une crise sans précédent dans la société arabe de l'époque [17].

A cette époque les arabes n'avaient pas d'horizon eschatologique. En fait de religion, ils attendaient un culte sommaire rendu aux idoles protecteurs de leur famille, de leur clan, de leur ville. Ils avaient pour repère socioculturel, la généalogie de leur tribu et le code d'honneur en vigueur dans la Péninsule Arabe. Dans ce cadre, la solidarité du groupe emportait largement sur l'autonomie de l'individu [18].

C'est dans ce contexte que le Prophète (s) commence son invitation à l’unicité divine (at-Tawhîd). Il commence d'abord par sa famille. Les premières personnes qui l’ont cru fussent sa femme Khadidja et Ali b. Abi Talib (a)[19]. Différentes sources mentionnent également Zayd b. al-Haritha et Abu Bakr parmi les premiers musulmans[20].

Dans son invitation à l'unicité divine et dans son enseignement, il commence à apprendre aux arabes que les choses ont un sens caché, qu'elles participent à un destin unifié, mystérieusement cohérent, voulu, conçu et commandé par Dieu unique et tout puissant, Maître non seulement de leur brève existence, mais aussi d'une vie éternelle dans l'au-delà [21]. Il essaye de leur rappeler que les hommes sont individuellement dotés de conscience, de raison et de volonté, et donc sont personnellement responsables de leurs actes devant Dieu[22].

Cette religion heurtait de front les croyances de peuple arabe traditionnel. Muhammad (s) se contentait alors d'abord de prêcher discrètement dans un cercle étroite de fidèles. Cependant le nombre des musulmans commençait à accroitre, et ils commencèrent rapidement d’aller avec le Prophète (s) à l’extérieur de La Mecque pour faire la prière avec lui[23].

Invitation publique

Il est rapporté que pendant trois ans après à la première Révélation, Muhammad (s) invitait les gens à l’islam de manière discrète. Cependant, compte tenu de l’ordre de la Révélation des versets coraniques, certains historiens pensent que l’invitation publique devrait avoir eu lieu peu de temps après la première Révélation.

Au début, le Prophète (s) invitait les gens surtout à abandonner l’adoration des idoles et adorer le Dieu unique. Pour faire leur prière, les musulmans se cachaient des yeux de la société.

Il est dit qu'au bout de trois ans, Dieu demanda au Prophète (s) de faire son invitation à l’Unicité Divine (at-Tawhîd) de manière publique et ouverte :

﴾وَأَنذِرْ‌ عَشِیرَ‌تَک الْأَقْرَ‌بِینَ ﴿۲۱۴﴾ وَاخْفِضْ جَنَاحَک لِمَنِ اتَّبَعَک مِنَ الْمُؤْمِنِینَ ﴿۲۱۵﴾ فَإِنْ عَصَوْک فَقُلْ إِنِّی بَرِ‌یءٌ مِّمَّا تَعْمَلُونَ ﴿۲۱۶
Avertis ton clan le plus proche! (214), Sois tutélaire pour ceux des Croyants qui te suivent! (215), S’ils te désobéissent, dis-[leur] : « Je suis innocent de ce que vous faites » (216)
Coran, Sourate 26, Les Poètes (Ash-Shu’arâ’) verset 214-216, traduction R. Blachère

Ibn Ishâq écrit que quand ces versets sont révélés au Prophète (s), il dit à Ali (a) :

« Ô ! Ali (a)! Dieu me dit d’inviter mes plus proches à L’adorer. Abats un mouton et prépare un peu de pain et un peu de lait ».

L'Imam Ali (a) fit ainsi. Muhammad (a) invita une quarantaine personnes de la famille de Abd al-Muttalib. Dès que Prophète (s) a voulu commencer son discours, lors de cet rassemblement, Abû Lahab le traita de sorcier et perturba la réunion.

Muhammad (s) les réinvita alors un autre jour et leur dit :

« Ô ! Les enfants de Abd al-Muttalib! Je ne pense pas que jusqu’à présent quelqu’un parmi les arabes ait apporté pour son clan quelque chose de mieux que ce que je vous apporte. Je vous apporte et l'ici-bas et l’Au-delà » [24].

At-Tabarî écrit :

« Après avoir fait son invitation à l’islam auprès des siens, Muhammad (s) leur dit : qui parmi vous m’aiderait dans cette mission, qui serait comme mon frère, comme mon vicaire (Wasî) et comme un calife auprès de vous ? Tout le monde se tut, sauf Ali (a) qui répondit : Ô ! Le messager de Dieu ! je serais cette personne ! Muhammad (s) dit alors : « il (Ali) est mon vicaire et mon calife parmi vous ! écoutez ses paroles et obéissez à ses ordres [25].

Ce récit est rapporté par d’autres historiens et auteurs de la vie du Prophète (s) et fait partie des hadiths les plus célèbres.

Hostilité de Quraych et Conséquences

Les pactes tribales ne permettaient pas aux autorités de Quraych d'attaquer Muhammad (s) physiquement. Ils lui montraient alors leurs désaccords indirectement : ils nuisaient à sa réputation et attaquaient les nouveaux musulmans qui n'avaient pas de statut social important.

Toutefois le nombre des musulmans augmentait graduellement et cela inquiétait les chefs de Quraych. Ils se rendirent alors chez Abu Talib (l’oncle et le tuteur de Muhammad (s)) et lui demandèrent d’empêcher son neveu de continuer son invitation. Ils lui demandèrent de leur confier Muhammad (s) en échange de Ammâra b. al-Walîd, un jeune homme réputé par sa beauté et son intelligence. Abu Talib leur répondit ainsi :

« Voudrait vous que je vous donne mon fils pour que vous le tuiez et qu’en ensuite j’élève votre fils ? Quelle difficile tâche! » [26].

D’après les coutumes ancestrales, la tribu de Quraych ne pouvait pas attaquer Muhammad (s) sans entrer en conflit avec la tribu de Banu Hachim, ce qui leur causerait des difficultés importantes. Ainsi, leur opposition avec le Prophète (s) se manifestait plutôt à travers des agressions verbales et un langage injurieux. Cependant, ils n’hésitaient pas d’attaquer au maximum d’autres musulmans qui ne profitaient pas de même protection que le Prophète (s).

Ainsi ce conflit augmenta graduellement, et enfin un jour les chefs de Quraych se rendirent à nouveau auprès d’Abu Talib et lui demandèrent d’arrêter son neveu de continuer ses démarches. Abu Talib transmit à Muhammad (s) leur réclamation et celui-ci dit :

« Je jure devant Dieu, si on me donne le soleil sur ma main droite et la lune sur ma main gauche, je n’arrêterais guère ma mission ».

Abu Talib le voyant ainsi déterminé dit :

« Alors, continue ta mission. Et je ne les laisserais pas te blesser ».

Quraych devint désormais plus déterminé dans son objectif d’attaquer Muhammad (s) et ses partisans.

Émigration des musulmans vers l’Ethiopie

Plus le nombre des musulmans augmentaient plus l’hostilité de Quraych agrandissait contre l’islam. Comme le Prophète (s) était soutenu par son oncle Abu Talib, les chefs de Quraych qui s’étaient engagés dans le pacte tribal, ne pouvaient pas l’attaquer. Cependant, ils n’hésitaient pas de persécuter ses partisans et cela faisant beaucoup souffrir le Prophète (s). Il leur proposa alors d’émigrer vers l’Ethiopie pour avoir la paix et la liberté afin de pratiquer leur croyance. Il leur dit :

« En Ethiopie, il y a un roi qui ne dérange personne. Allez-y et installez-y, ainsi Dieu vous délivrera des troubles d’ici ».

Ce fut ainsi. Quand les chefs de Quraych apprirent l’émigration des nouveaux musulmans en terre de l’Ethiopie, ils envoyèrent 'Amr b. 'Âs et 'Abd Allah b. Abi Rabî'a auprès du roi de l’Ethiopie pour le prier de les faire retourner. Mais le roi de l’Ethiopie, après avoir entendu les discours des représentants de Quraych et ceux des nouveaux musulmans, refusa de soumettre ces derniers aux chefs de Quraych. Les représentants de Quraych retournèrent à la Mecque vaincus[27].

Boycotte de Banu Hachim

Les chefs de Quraych constatant le progrès de l’islam à La Mecque d’un côté, et la bienveillance d'an-Najashî le roi de l’Ethiopie envers des nouveaux musulmans immigrés de l’autre, décidèrent de mettre Muhammad (s) et ses compagnons (Banu Hachim) sous une sanction économique importante. Ils ont rédigé alors un pacte selon lequel personne ne devrait épouser les enfants de Hachim ni ceux d’Abd al-Muttalib et personne ne devrait avoir des échanges économiques avec eux. Ils accrochèrent ensuite le texte du contrat sur le mur de la Ka’ba.

Dans cette condition Banu Hachim et Banu Abd al-Muttalib n’avaient qu’une solution, d’aller s’installer dans la vallée de Shi'b Abi Yûsuf, un endroit qui a été nommée plus tard Shi'b Abi Talbib [28].

Ces sanctions ont duré plus de deux ans. Pendant ce temps, les musulmans vivaient dans la condition d’extrême difficulté. Néanmoins certaines personnes de leurs familles leur apportaient de quoi manger et se vêtir. Un jour Abu Jahl (l'un des oncle du Prophète Muhammad (s)), réputé par son hostilité vis-à-vis de Muhammad (s) et ses compagnons fut informé de ce fait et empêcha Hakîm b. Hazâm d'apporter une cargaison de blé à Khadidja[29].

Un contact conflictuel déclencha alors entre eux et suscita l’intervention d'autres personnes qui critiquèrent l’attitude d’Abû Jahl. Ainsi, une part des membres de Quraych ont ressenti l’injustice que subissaient Banu Hachim et ont pris la partie de ces derniers. Surtout en voyant que le clan de Banî Makhzûm vivait aisément alors que les descendants de Hashim et ceux de Abd al-Muttalib devaient vivre dans une telle difficulté.

Ainsi, ils décidèrent d’annuler le traité. Ibn Ishâq écrit que quand les autorités sont entrées dans la Ka’ba afin de retrouver le traité, ils ont vu que le texte a été rongé par les termites et en restait une seule phrase : "Bismik Allah-umma" [Ô dieu, à ton nom].

Ibn Hishâm un autre historien, rapporte autre chose :

« Abu Talib alla voir les chefs de Quraych et leur dit “mon neveu (Muhammad (s)) dit que les termites déjà rongé le traité et il n'en reste que le nom de Dieu. Allez voir par vous-même, et si c’est vrai, mettez fin à ce boycotte. Mais si c’est faux, je vous confierai Muhammad (s)”. Ils l’écoutèrent et allèrent et constatèrent que c’était vrai. Ce fut ainsi que les sanctions contre Banu Hachim prit fin et qu’ils fussent enfin sortis de la vallée [30].

Voyage à Taëf

Peu après sa sortie de la vallée, le Prophète (s) a perdu ses deux compagnons les plus proches, à savoir Khadidja et Abu Talib. Avec le décès d’Abu Talib, le Prophète (s) perdit son soutien et son protecteur le plus important[31]. Les arabes polythéistes ont profité de la mort d’Abu Talib comme une opportunité pour persécuter le Prophète (s) et ses compagnons. Il partit alors à Taëf pour demander demander le soutien des habitants de ce lieu. Cependant ses efforts n’ayant pas abouti, déçu il retourna à La Mecque [32].

Emigration à Médine

Préparatifs d'émigration

Première allégeance de ‘Aqaba

Chaque année au moment des pèlerinages, le Prophète (s) avait l’habitude de rendre visite aux tribus venantes d’ailleurs afin de les inviter l’islam. Au cours de la 11e année après la prophétie du Prophète (s), six personnes de la tribu Khazraj ont rencontré le Prophète (s) lors de la cérémonie du Hajj. Ils furent l’allégeance avec le prophète Muhammad (s) lors des pèlerinages à un endroit nommé ‘Aqabah. Ils ont accepté l’unicité divine, ainsi que de ne plus commettre de vols, d’adultères, d’infanticide (à l'époque c’était de coutume de tuer des nouvelles-nées) ni de calomnie, et de suivre le Prophète (s) dans les œuvres pies.

Ils ont bien reçu son message, et l'ont pris comme une promesse de paix et de piété, et lui ont dit :

"nous allons retourner chez notre peuple et leur transmettrons ton message et ta religion, peut-être que grâce à cela, le guère et le conflit disparaissent de chez nous. Si nous réussirons de s’unir grâce à toi, tu seras le plus cher de nous ».

Ces six personnes rentrèrent à Yathrib et informèrent les gens de la ville à propos de Muhammad (s) et de son invitation. La plupart des gens de la ville en ont été heureux de cette nouvelle parce d'autant plus qu'ils connaissaient le récit de l’arrivée d’un nouveau prophète envoyé de Dieu.

Par ailleurs ils étaient contents de pouvoir admettre la notoriété de quelqu’un en tant que messager de Dieu, plutôt que l’autorité d’un chef de tribu. D’autant plus que cette personne était étrangère et neutre, et n’était pas impliquée dans des conflits locaux.

Ensuite, le Prophète (s) a envoyé Mus'ab b. 'Umayr en leur compagnie à Yathrib pour qu’il leur apprenne les enseignements du coran et transmette en même au Prophète (s) à propos de l’ambiance de la ville ainsi que du degré de accueil des gens vis-à-vis de l’islam.

Deuxième allégeance de ‘Aqaba

En l'an 13 d'al-B'itha, soixante-treize hommes et femmes de Yathrib se sont réunis après les pèlerinages à ‘Aqaba. Le Prophète (s) alla à leur rencontre en compagnie de son oncle Abbas b. Abd al-Muttalib. Il est rapporté que ce fut d’abord Abbas qui prit la parole et leur dit :

« Ô ! peuple de Khazraj! Muhammad (s) est l’un de nous et nous l’avons protégé contre les méfaits tant que nous l’avons pu. Aujourd’hui, il est en train de venir chez vous. Si vous vous voyez en mesure de le soutenir et de le protéger contre ses ennemis, tant mieux. Autrement, quittez le dès maintenant! ».

Les gens de Yathrib répondirent :

« nous t'avons entendu! Maintenant, parle-nous toi le Messager de Dieu de ce qui te ravit et ce qui ravit ton Dieu! ».

Le Prophète (s) ensuite leur récita des versets du Coran, et leur dit :

« J’accepte votre allégeance et je sais que vous me protégerez comme ce qu’ont fait les miens ».

Les gens de Yathrib ont fait ensuite l’allégeance avec le Prophète (s) et ont accepté d’être amis avec ses amis et ennemies avec ses ennemies, ainsi que de battre contre tous ceux qui se mettent en guerre contre lui.

Ce fut suite à cette allégeance que le Prophète (s) accepta d’aller s'installer à Yathrib avec de nombreux musulmans où on les a accueillis très chaleureusement. Désormais on donna deux noms aux musulmans :

Les gens de La Mecque qui ayant embrassé l'islam, ont quitté leur ville pour s'établir à Médine. Plus tard le terme s'appliquera à tous les musulmans qui rejoignent Médine, quels que soient leur lieux d'origine.

  • les Ansar ou Partisans :

Les habitants de Médine ayant embrassé l'islam.

Conspiration de Dâr an-nadwa

Les chefs de Quraych sentaient que l’islam continuait à leur poser problèmes, notamment quand ils voyaient que de nouveaux groupes se convertissaient en islam. Ils prenaient conscience ainsi du fait que l’islam s’installait au fur et à mesure. Ils sentaient notamment cette menace de la part des habitants de Médine qui avaient fait l'allégeance avec Muhammad (s), et craignaient donc une vengeance de la part du Prophète (s) et de ses nouveaux alliés.

En fait ils pensaient que même si le Prophète (s) n’avait pas l’intention d’entrer en conflit avec eux, il resterait comme une vraie menace contre eux. Parce que Yathrib était la plus grande ville près de La Mecque et les marchands de Quraych allaient régulièrement à Yathrib afin de vendre des marchandises, et que chacun d’eux avait des clients importants dans cette ville.

La relation avec cette ville était donc cruciale dans leurs affaires économiques. Ainsi ils pensaient qu’à cause de Muhammad (s) et son influence à Yathrib, ils subiraient des grands dommages économiques et qu’ils perdraient leur accès à Yathrib. Afin de prévenir untel dommage, ils conclurent qu’il faudrait ignorer le pacte tribal et tuer Muhammad (s). Néanmoins, de le tuer n’était chose facile. Parce que s’ils le tueraient Banu Hachim ne resterait pas sans réaction et chercherait sa vengeance. Ils sont réunis alors à Dâr an-nadwa afin de trouver une solution pour ce problème. Ils ont enfin décidé que un jeune homme de chaque tribu attaquerait Muhammad (s) et ainsi ils le tueraient tous ensemble.

De cette manière, son assassin ne serait une seule personne mais tous, et Banu Hachim ne pourrait pas chercher sa vengeance comme il ne pourrait pas se mettre contre toutes les tribus Mecquoise, et au lieu de la guerre il accepterait une somme en dommage.

Or, la nuit où le Quraych essaya d’effectuer l’assassinat de Muhammad (s), il avait déjà quitté La Mecque suivant l’ordre de Dieu, et c’était Imam Ali (a) qui se couchait à sa place dans son lit.

Le Prophète (s) à ce moment-là déjà en route pour aller à Yathrib en compagnie d’Abu Bakr b. Abi Quhâfa. Sur la route, ils se sont installés dans une caverne près de La Mecque nommée Thawr, pendant trois jours, cachés des yeux des ennemies. Ces deniers ne les trouvant pas, n’eussent qu’à retourner à La Mecque main vide. Ensuite, le Prophète (s) et Abu Bakr continuèrent leur chemin vers Yathrib sans laisser nulle trace derrière eux.

Début de la migration

Plus tard, le Prophète (s) pensa à la ville de Yathrib [l’ancien nom de Médine] comme un lieu plutôt favorable pour inviter les gens à l’islam. Les historiens ont rapporté qu'il y avait parfois des guerres entre les juifs et les arabes polythéistes, tt que ce fut dans ces confrontations que les juifs disaient au arabes polythéistes :

« bientôt un prophète de la descendance d’Isrël viendra et nous dirigera, et nous aurons ainsi une supériorité par rapport à vous ».

Les gens de Yathrib ayant vécu ces évènements n’étaient pas alors étrangers à l’idée de l’apparition d’un nouveau prophète.

Par ailleurs de différentes tribus de l’alentour de la ville étaient constamment en conflits. Il est bien de préciser que dans ce contexte, quelques années avant l’immigration du Prophète (s), un conflit crucial avait eu lieu entre deux tribus de Aws et Khazraj. Ce conflit est connu sous le nom de Yawm al-Bu’âth. Durant ceci, de nombreux individus membres de l’une ou l’autre de ces deux tribus avaient été massacrés.

Toutes les deux tribus en avaient assez de ce conflit et étaient à la recherche d’une réconciliation et de la paix. Néanmoins selon les coutumes ancestrales, la moindre réconciliation exigeait une condition selon laquelle chaque tribu paye le prix du sang des membres tués à l’autre tribu. La somme de ce prix devait être définie par un tiers, un arbitre possédant à la fois une notoriété et une neutralité. De trouver untel arbitre à Yathrib s'avérait impossible puisque d’un côté tous les chefs de tribu avaient participé au même conflit, de l’autre personne ne voulait se soumettre à l'autorité de l’autre (c'est à dire le fait d’accepter un arbitre entre eux signifiait de lui attribuer un statut supérieur).

Il est rapporté que les gens de Yathrib voulaient choisir 'Abd Allah b. Ubay b. Abi Salûl, un comandant juste dans les batailles tribales et réputé comme ayant un esprit chevaleresque. Or d'après les écrits, on l’a choisi comme le gouverneur de la ville, on lui a même préparé une couronne, alors qu'un événement important eut lieu à La Mecque et changea le sort de cet événement à Yathrib.

En arrivant à Médine (Yathrib), au début du mois de Muharram, le Prophète (s) procédait à la construction de la Mosquée de Qubâ.

Ali (a) rejoint le Prophète (s) trois jours plus tard avec Fatima (a), après avoir rendu aux gens de La Mecque ceux qu'ils avaient confiés au Prophète (s).

Précisons que l'arrivé de Muhammad (s) à Médine constitue le début du calendrier musulman. Puisqu'à partir de là, le Prophète (s) occupe une place importante au sommet d'un pouvoir qui allait se baser sur les règles et les principes de la nouvelle religion de l'islam ; une religion qui allait exporter son invitation au-delà des frontières Arabes.

Le Prophète (s) instaure des liens de confraternité entre musulmans mécquois et médinois. Les nouveaux arrivant affrontent de multiples difficultés matérielles, que le Prophète (s) accueille comme des épreuves salutaires [33].

Arrivé à Médine, le Messager de Dieu (s) dit aux Ansars (auxiliaires), à propos des Muhâjirûns (migrants) :

« Vos frères ont quitté leurs biens et leurs enfants pour venir chez vous ».

Les Ansars dirent :

« Nous partageons nos biens avec eux ».

Le Prophète (s) dit :

« Vous pourriez faire autre chose. [...] Ce sont des gens qui ne connaissent pas le travail. Associez les à votre travail et partagez avec eux les fruits de ce travail»[34].

Dès lors, les Muhâjirûns s'associèrent au travail des Ansars en partageant les fruits. Le prophète (s) (sà instaura des liens de confraternité associant directement deux musulmans. Il mit la main de son cousin Ali b. Abi Talib dans la sienne et le prit pour frère.[35].

Le Prophète (s) pose de nouveaux principes de vie collective. Dans la charte de Médine, il instaure entre les musulmans des solidarités fondées sur le lien religieux, appelées à prévaloir sur les allégeances tribales sans toutefois les nier ; d'autre part, il offre aux trois tribus juives de la ville un pacte de soutien mutuel. Il exhorte en outre les tribus juives de la ville de Khaybar à embrasser l'islam[36].

Débat avec les hypocrites et les rabbis de Médine

Après l'installation du Prophète (s) à Médine ; quand sa famille fut réunie et que Dieu eut établi sa religion dans cette ville, et il eut la joie de rassembler autour de lui les Muhâjirûn et les Ansars, les rabbis conçurent à son égard une animosité dictée par la jalousie et la rancune, du fait que Dieu Tout-Puissant avait choisi Son Prophète (s) parmi les Arabes[37].

Aux Juifs se rejoignirent les gens de Aws et de Khazraj. Fidèle à la religion de leurs ancêtres, associant des dieux à Dieu et rejetant la résurrection, ces gens avaient cependant été embarrassés de voir leur peuple se rallier à l'islam. Ils se sont alors convertis en apparence, mais démentaient en secret les propos du Prophète (s), d'où l'expression "hypocrites" utilisée à leur propos[38].

Les rabbis allaient poser au Prophète (s) des questions insidieuses, par où ils tentaient le confondre. Le Coran venait trancher ces questions, de même qu'il venait répondre aux interrogations des musulmans eux-mêmes, en leur apprenant à distinguer le licite de l'illicite[39].

Parmi les versets coraniques qui ont révélé contre ceux qu'il appelle les "hypocrites" (munafiqun) on peut citer :

إِذَا جَاءَكَ الْمُنَافِقُونَ قَالُوا نَشْهَدُ إِنَّكَ لَرَ‌سُولُ اللَّـهِ ۗ وَاللَّـهُ يَعْلَمُ إِنَّكَ لَرَ‌سُولُهُ وَاللَّـهُ يَشْهَدُ إِنَّ الْمُنَافِقِينَ لَكَاذِبُونَ
Quand les Hypocrites viennent à toi, [Prophète!], ils disent " Nous attestons, en vérité, [que] tu es certes l'Apôtre d'Allah et [qu']Allah sait en vérité, que tu es certes son Apôtre". Allah atteste, en vérité [que] les Hypocrites sont certes des menteurs
Sourate LXIII, Les Hypocrites, verset, 1., Traduction Blachère

Parmi les versets révélés afin de répondre aux problèmes posés par les rabbis, on peut citer par exemple :

يَا أَهْلَ الْكِتَابِ لِمَ تُحَاجُّونَ فِي إِبْرَ‌اهِيمَ وَمَا أُنزِلَتِ التَّوْرَ‌اةُ وَالْإِنجِيلُ إِلَّا مِن بَعْدِهِ ۚ أَفَلَا تَعْقِلُونَ ﴿٦٥﴾ هَا أَنتُمْ هَـٰؤُلَاءِ حَاجَجْتُمْ فِيمَا لَكُم بِهِ عِلْمٌ فَلِمَ تُحَاجُّونَ فِيمَا لَيْسَ لَكُم بِهِ عِلْمٌ ۚ وَاللَّـهُ يَعْلَمُ وَأَنتُمْ لَا تَعْلَمُونَ ﴿٦٦﴾ مَا كَانَ إِبْرَ‌اهِيمُ يَهُودِيًّا وَلَا نَصْرَ‌انِيًّا وَلَـٰكِن كَانَ حَنِيفًا مُّسْلِمًا وَمَا كَانَ مِنَ الْمُشْرِ‌كِينَ ﴿٦٧﴾
O Détenteurs de l'Ecriture! Pourquoi argumentez-vous au sujet d'Abraham alors qu'on n'a fait descendre la Thora et l'Evangile qu'après lui? Et quoi? ne raisonnerez-vous pas? (65) Voici ce que vous êtes: vous argumentez sur ce dont vous avez connaissance. Pourquoi argumentez-vous [aussi] sur ce dont vous n'avez pas connaissance? - Allah sait, alors que, vous, vous ne savez pas! (66) Abraham ne fut ni juif, ni chrétien, mais fut Hanif et soumis (muslim) à [Allah] ; il ne fut point parmi les Associators. (67)
Sourate III, La Famille de 'Imran Âl 'Imrân verset, 65-67., Traduction Blachère

Guerres et conflits lors du séjour à Médine

Bataille de Badre

Article connexe : La bataille de Badr.

Il faut savoir que la deuxième allégeance de 'Aqabah entre le Prophète (s) et les habitants de Médine, le conflit avec le Quraych s’est intensifié. La première expédition contre les infidèles (ghazvah), nommé Ghazvah Abwa’ ou Waddân, eu lieu au mois de safar de la deuxième année après l’immigration à Médine. Ce ne fut pas une confrontation grave. La deuxième expédition, Ghazva Buwât, eut lieu au mois de Rabî' al-Awwal, et ne fut pas non plus très violente[40]. Mais pendant la même une troisième confrontation, la bataille de Badr fut la plus grave.

Le Prophète (s) ayant décidé d'attaquer une caravane de Quraych, Abû Jahl exhorte les Mecquois à lui déclarer la guerre. Ils finissent par accepter, en dépit des réticences de plusieurs de leurs seigneurs et malgré l'opposition de leur chef de guerre, Abu Sufyan[41].

En s'efforçant de rassembler les Quraych contre le Prophète (s), Abû Jahl, croit avoir trouvé l'occasion d'imposer définitivement à La Mecque la prééminence de sa tribu au détriment de celle dont le Prophète (s) est issu. La position de ces derniers a été fortement affaiblie par l'avènement de l'islam qui a brisé leur unité tribale. Mais, la plupart d'entre eux répugnent à s'opposer de front contre le Prophète (s), qui reste l'un des leurs. Ils préfèrent préserver l'avenir. D'où leurs hésitations à suivre Abû Jahl dans la voie de la guerre [42].

Abu Sufyan a mis sa caravane à l’abri, mais Abû Jahl cherche à tout prix le combat avec les musulmans. De nombreux chefs polythéistes songent à rebrousser le chemin. De son côté, le Prophète (s) consulte ses compagnons. Mûhajirûn et Ansar font serment de le suivre jusqu’au bout[43].

Lors de cette guerre, les musulmans remportent leurs trois premiers duels contre les polythéistes. Ces derniers sont ébranlés, mais se lancent dans la mêlée. Le Prophète (s) annonce la présence de trois bataillons d'anges aux côtés des musulmans[44].

Ainsi bien que le nombre des musulmans lors de cette confrontation fut largement plus faible que le nombre des polythéistes, se sont ces derniers qui se trouvent vaincus[45]. Et c’était lors de cette bataille qu’Abû Jahl et environ une soixante-dizaine des supérieures de Quraych fussent tués et un nombre équivalant capturés.

Parmi les musulmans aussi quatorze personnes fussent tués. La présence et la chevalerie du prince des croyants, Ali b. Abi Talib, à côté du Prophète (s) durant cette bataille est très célèbre[46].

Bataille d'Uhud

Article connexe : La bataille d'Uhud.

Après da défaite à Badr, Quraych prépare sa revanche. Il décide de marcher sur Médine. Le Prophète (s) ouvre un débat parmi les siens sur la meilleure manière d'affronter l'ennemi. Les gens d'expérience lui proposent de se retrancher dans Médine, mais nombreux sont ceux qui brûlent d'en sortir pour passer à l'attaque. Le Prophète (s) fini par céder à ces derniers.[47].

La confrontation eut lieu au mont Uhud. Lors de cette bataille la position des archers fut cruciale. L’offensive des musulmans qui entrent dans le camp de l'ennemie fut victorieuse. Mais les archers quittèrent leur poste pour participer à la prise du butin. L'ennemie reprit alors l'initiative. Et la bataille s'aggrava. Lors de cette bataille Hamza, l'oncle du Prophète (s) fut tué. De nombreux musulmans, abandonnèrent le champ de bataille. Et le Prophète (s) exhorte les autres à continuer le combat[48].

Abu Sufyan, victorieux ordonne l'arrêt des combats et propose au Prophète (s) de les reprendre l'année suivante. Le Prophète (s) retrouve le corps déchiqueté de son oncle Hamza. Dieu annonce l'entrée de Hamza au Paradis[49].

Médine, accablé de chagrin, est soulagée de retrouver le Prophète (s) vivant. Les hypocrites et les Juifs se réjouissent de sa défaite[50].

Le Prophète (s) entra dans la mosquée et y fit deux génuflexions, et après avoir fait sa prière, il alla rendre visite à sa fille Fatima (a). Elle l'embrassa en pleurant. Il lui dit :

- Pourquoi pleures-tu?
- Je te vois les traits tirés, les vêtements déchirés ...
- Ne pleure pas, Fatima. Dieu a envoyé à ton père un message qui sera entendu d'un but à l'autre de la terre, qui entrera dans tous les foyers, qu'ils soient faits de pierres, de branchages ou de peaux de bêtes, pour élire les uns et confonde les autres, jusqu'à ce que tombe la nuit du temps[51].

Bannissement des Banû Nadîr

Article connexe : Banû Nadîr.

Pendant la quatrième année de l'hégire, eut lieu un conflit entre le Prophète (s) et une tribu juive : Banû Nadîr.

Pendant que le Prophète (s) se trouve chez les seigneurs de la tribu juive de Banû Nadîr, certain d'entre eux tente de le tuer. Il est sauvé à temps et donne aux Banû Nadîr dix jours pour quitter Médine. Ils se retranchent dans leur fortin. Assiégés, ils finissent par se rendre et quittent la ville en emportant ce que leurs chameaux peuvent porter.[52].

Creusement de la tranché et la trahison des Bânu Qurayza

Article connexe : Bânu Qurayza.

Quraych met sur pied une nouvelle et vaste alliance contre Médine. Le Prophète (s) consulte ses compagnons sur la meilleure manière d'affronter l'ennemie. Salman al-Farisi, propose de creuser un tranché autour de la ville. Tous les musulmans participent aux travaux, y compris le Prophète (s). Gabriel lui annonce les victoires à venir[53].

Huyayy b. Akhtab, seigneur des Banû Nadîr, precedement banni de Médine et allié de La Mecque, convainc Ka'b b. Asad, seigneur des Qurayza, de rompre le pacte qui le lie au prophète et de faire cause commune avec les assaillants. Des compagnons du Prophète (s) s'efforcent de rappeler les Banû Qurayza à leurs engagements, mais en vain. Les musulmans se sentent alors menacés de l'intérieur autant que de l'extérieur[54].

Les troupes de Quraych et de ses alliés, au nombre de dix mille hommes, avançaient vers Médine. A Médine après les bannissements des Banû Nadîr, le Prophète (s) avait fait la paix avec les Banû Qurayza, ainsi qu'avec tous les autres Juifs restants dans la ville. Il ne leur avait pas demandé de prendre son parti dans la guerre mais seulement de rester en dehors, de n'être ni avec lui, ni contre. C'est pourquoi lorsqu'ils virent arriver Huyayy, es Banû Qurayza se fâchèrent[55].

Alors que, Huyayy leur dit :

« Je viens vous apporter la bonne nouvelle. C'est la fin Muhammad. Quraych arrive avec les Banû Ghatafân et de nombeaux alliés ... »

Ghazâl b. Samû'al lui répondit:

« Tu nous a apporté le pire des humiliations ».

Ka'b b. Asad, seigneurs des Banû Qurayza dit à propos de Huyayy aux siens :

« que faire de cet homme [...] ? il a attiré le malheur de son peuple, et vient maintenant me demander de renier le pacte que j'ai conclu avec Muhammad (s) ».

Il répondit à Huyayy :

« J'ai conclu un pacte avec Muhammad (s)! il a été toujours loyal à notre égard. Il n'a jamais manquait à la parole qu'il nous a donnée. Il y a toujours eu entre nous et lui un rapport de bon voisinage ».[56].

Huyayy parla longuement avec K’ab, et fini par le convaincre que Quraych était cette fois déterminée à se débarrasser de Muhammad (s).[57]. Par ailleurs, les musulmans montaient la garde sur toute la longueur de la tranchée, tandis qu'une trentaine de cavaliers la parcouraient dans les deux sens.[58].

La tranchée présentait un point faible, où elle n'avait pu être convenablement élargie. Le Prophète (s) dit :

« Je ne crains une percée de l'ennemi qu'à cet endroit ! ».

Les chefs de Quraych, de Ghatfân et de leurs alliés en arrivant, étaient furieux de se trouver immobilisés devant cette tranchée, alors qu'ils avaient espéré écraser les musulmans par leur nombre[59].

Un affrontement général entre les polythéistes et les musulmans commence. Les jours passants, la disette s'installe chez les assiégés, la sècheresse s'appesantit sur les assaillants. Les Banû Qurayza se mettent contre le Prophète (s). Mais Quraych ne parvient pas à s'entendre sur une action commune avec eux qui refusent de se battre un samedi. Abû Sufyân décide alors de lever le siège[60].

Excédé par l'interminable piétinement de son armé, dans le froid et la faim, à quoi venait s'ajouter la trahison des juifs, Abû Sufyân écrivit au Prophète une lettre :

« ... A Badr, tu as infligé à mon peuple une défaite à laquelle je n'ai pas assisté. J'ai commandé une première expédition contre les tiens à as-Suwayq, puis j'ai dirigé une grande alliance contre toi à Uhud, où nous vous avons infligé une défaite comparable à celle que vous nous aviez infligée à Badr. Nous nous sommes alors tous rassemblés ici, pour vous affronter. Mais vous avez préféré de rester dans os maison, à l'abri de vos tranchées ».
« Par al-Lât et al-'Uzza, nous étions venus avec l'intention de ne repartir qu'après t'avoir abattu. Je vois que tu as creusé des Tranchées et édifié des murets, parce que tu as eu peur de te mesurer à nous. Qui donc t'a enseigné un tel stratagème ? Nous reviendrons, en vous promettant ce jour-là au autre Uhud, où vous vous retrouverez comme des femmes ...» [61].

Le Messager de Dieu lui répondit:

« ... cela fait longtemps que l'orgueil t'aveugle. Tu dis que vous vous êtes rassemblés contre nous, avec l'intention de ne repartir qu'après nous avoir abattu. Mais cela dépend de la seule volonté de Dieu, qui t'empêchera d'atteindre ce but, et nous donnera la force d'abattre al-Lât et al-'Uzza. Quant à la question que tu te poses de savoir qui nous a appris à creuser des tranchées, c'est Dieu Tout-Puissant qui m'a inspiré cette idée pour contrarier tes desseins et ceux de tes amis. Vienne le jours où tu te retrouveras face à moi, vienne le jour où je détruirai devant toi les statues d'al-Lât et d'al-'Uzza, celle d'Asâf et de Nâ'ila, ainsi que celle de Hubal. Ce jour là, je te rappellerai que je l'avais prédit ».[62].

Bataille de Khaybar

Article connexe : La bataille de Khaybar.

Septième année de l’Hégire, le Prophète (s) eu la victoire contre les Juifs de Khaybar, ceux qui s’étaient alliés précédemment plusieurs fois avec ses ennemis. Ils occupaient en fait la ville fortifiée de Khaybar, après cette bataille, le Prophète (s) accepta qu’ils continuent à y vivre et à y cultiver la terre, mais de donner chaque année une part de leur récoles aux musulmans.

Cette victoire ne fut pas facile, étant donné que la ville était fortifiée. Pour ce faire, le Prophète (s) envoya d’abord Abu Bakr ensuite Umar, qui n’ont pas pu les vaincre[63].

Le Prophète (s) dit ainsi :

لاُعطينّ هذه الرايةَ غداً رجلاً يَفتح اللهُ علی يديه، يحبُّ اللهَ و رسولَه، و يحبُّه اللهُ و رسولُه
Je donnerai demain ce drapeau à un homme de la main de qui Dieu nous apportera la victoire, un homme qui aime Dieu et son Messager, un homme dont Dieu et son Messager aiment.

Le lendemain il appela Imam Ali (a), il lui guéri le douleur des yeux avec sa salive, et lui dit :

« Tiens ce drapeau et vas en avant, que Dieu nous rende la victoire à travers ta main ».

Il rapporté par Abû Râfi’, que Ali b. Abi Talib s’approcha a la forteresse, et s’est mis à affronter les ennemis. Dans duel, son bouclier fut tombé de sa main par une frappe, il enleva donc la porte de la forteresse et la prit comme bouclier et l'eut à la main jusqu’à la fin de la bataille.

Abû Râfi’ rajouta :

« Moi-même et sept autres personnes, nous avons essayé de soulever cette porte, mais en vain »[64].

Traité de paix d'al-Hudaybîyya

Après les dernières batailles qui fussent la sixième année de l’hégire, où la victoire fût aux musulmans, le pouvoir de l’islam éleva dans la péninsule Arabe, et de nombreuses tribus se sont soumises à l’islam. C’était donc le temps de montrer la gloire de l’islam aux Mecquois[65].

Au mois de Dhu al-Qa’da de la même année, le Prophète (s) décide de faire un petit pèlerinage avec cinq cent hommes en sa compagnie.

Quraych entend l'empêcher tous prix d'arriver à La Mecque. Il envoie Khâlid b. al-Walîd ; 'Akrama b. Abû Jahl pour l'empêcher. Ne voulant pas d'affrontement, le Prophète (s) s'arrête à un endroit nommé Hudaybîyya, pour dire qu'ils sont venus pour le pèlerinage et non pas la guerre. Quraych ne l'admettant pas, il propose donc à Quraych un Traité de paix : il renonce au pèlerinage prévu, à condition de pouvoir l'accomplir sans encombre l'année suivante.

De longs pourparlers s'engagent pour négocier l'accord de traité[66]. Selon ce traité, ils d'admettent de ne pas s'affronter pendant dix ans. D'après, le pacte, chaque tribu était libre de décider d'être du côté de Muhammad (s) ou celui de Quraych[67].

Rappelons que certains des compagnons de Muhammad (s), n'ayant pas bien compris la profondeur et l'importance de ce traité, l'ont considéré comme une défaite. Mais en réalité ce fut une grande réussite pour les musulmans. Parce que jusqu'au là, ils étaient toujours sous-estimés par Quraych et d'autre grande tribu Mecquoise qui n'avait qu'un objectif, celui de les supprimer. Alors qu'avec ce pacte de traité, Quraych et ses alliés, les reconnaissaient comme leurs égaux.

Petit pèlerinage à La Mecque

Au mois de Dhu al-Qa’da de la septième année de l'hégire, le Prophète (s) quitte Médine, conformément aux accords au traité de paix d'al-Hudaybiyya, pour accomplir un petit pèlerinage trois jours à La Mecque. La gloire, la place et le respect du Prophète (s) auprès des Musulmans lors de ses rituels, l'a agrandi aux yeuses des Quraych et les presque fait compris qu'ils ne peuvent plus l'abattre. Ceux d'entre eux qui étaient plus clairvoyants ont senti que l'époque de la grandeur des chefs et des commerçants de Quraych arrive à terme et ainsi une nouvelle ère commence à s'annoncer.

Deux hommes d'entre eux, Khâlid b. al-Walîd, et Amr b. al-'Âs, se rendirent à Médine et se convertirent en islam[68].

Inviter les chefs d'autres pays à l'Islam

A partir de ce traité, le Prophète (s) de sentit plus serein et à l'abri, et décida ainsi de exporter son message et son invitation aux royaumes voisins. Il commença à écrire des lettre aux empires de Rome Oriental, de la Perse, de l'Ethiopie, ainsi que du Shâm et du Yémen[69].

Conquête de La Mecque

Article connexe : Conquête de La Mecque.

Pendant la huitième année de l'hégire, un conflit tribal a causé l'agression de le traité de paix d'al-Hudaybîyya. Le Quraych sont entrée donc à nouveau en conflit contre les alliés du Prophète (s).

La cause de conflit fut ainsi :

  • Lors de la traité de paix d'al-Hudaybîyya, conclu entre le Messager de Dieu (s) et Quraych, chacune des deux grandes tribus bédouines des environs de La Mecque avait choisi son camp : les Khuzâ'a s'étaient alliés au Prophète (s) et les Banû Bakr s'étaient alliés à Quraych.

Les Banû Bakr, soutenus par certains seigneurs de Quraych, attaquent les Khuzâ'a, alliés du Prophète (s). Le traité est donc ropmue. Abu Sufyan se rend à Médine pour désavouer les siens et tenter de sauver le traité. Ses efforts en vain, il prit sa chamelle et reparti pour La Mecque, où sa longue absence faisait courir la plus grave des rumeurs.

Le Prophète (s) appelle les musulmans de partout à se rassembler à Médine pour le Ramadan. Dix-mille hommes répondent à cet appel. Il les emmène à la guerre tout en gardant sa destination finale cachée. Quraych envoie Abu Sufyan s'enquérir de ses intentions. Il est emmené jusqu'au camp des musulmans par 'Abbâs, l'oncle du Prophète (s).

On lui permet de voir défiler l’armée de l'islam, afin de le convaincre de la vanité de toute résistance. Les musulmans issus des Quraych veulent éviter à leur tribu d'origine une défaite certaine, pouvant déboucher sur la mise à mort des hommes adultes et la réduction en esclavage des femmes et des enfants.

Les seigneurs de Quraych incitent les Mecquois à déposer les armes. Le Prophète (s), suivi des tous les musulmans, entre dans la ville et se dirige vers la Ka'ba. Il brise les soixante-trois idoles et garantit la vie sauve à tous les polythéistes, à l'exception de six hommes et de quatre femmes (comme : 'Abd al-Allâh b. Abû Sarh, al-Huwayrith b. Nadîr, Habbâr b. al-Aswad, 'Abd al-Allâh b. al-Akhtâb,... ). Mais il pardonne même à certains de ces derniers.

Les polythéistes endurcis embrassent l'islam les uns après les autres. Le Prophète (s) envoie ses unités détruire les sanctuaires de différentes idoles situés hors de La Mecque. Khâlid b. al-Walîd est chargé d'appeler les Banû Judhayma à l'islam, mais ne peut s'empêcher d'assouvir une vengeance tribale remontant à la Jâhilîyya. Le Prophète (s) le désavoue.

Événements après la conquête de La Mecque

Bataille de Hunayn

Article connexe : Bataille de Hunayn.

A peine quinze jours après le séjour du Prophète (s) à La Mecque, de nombreux non-musulmans se sont donc alliés à son encontre. Il est sorti de La Mecque, accompagne des musulmans, et dans un lieu nommé Hunayn, les ennemis ont commencé à les attaquer.

Les Hawâzin s'allient aux Thaqîf pour tenter de briser l'élan des musulmans. Leur chef aligne des combattants beaucoup plus nombreux que les musulmans. Leur attaque massive surprend les musulmans, qui se dispersent et fuient. Le Prophète (s) les appelle à se ressaisir et à reprendre courage. Il les conduit à la victoire[70].

Bataille de Tabûk

Article connexe : La bataille de Tabûk.

Un des événements importants de la huitième année de l'hégire fut la bataille de Tabûk. Pendant la chaleur de l'été, on a informé le Prophète (s) du fait que les Romains s'en prennent, dans une ville nommée Balqa', aux musulmans.

Le Prophète (s) appelle aux musulmans à faire la guerre aux Romains. Certains hésitent à partir, tandis que la plupart des hypocrites s'y refusent. Quant à ceux qui refusent ce verset coranique est révélé (Chapitre IX, Al-Tawba, verset : 81) :

وَقَالُوا لَا تَنفِرُ‌وا فِي الْحَرِّ‌ ۗ قُلْ نَارُ‌ جَهَنَّمَ أَشَدُّ حَرًّ‌ا ۚ لَّوْ كَانُوا يَفْقَهُونَ
Ne vous lancer point [en campagne] durant l'ardeur [de l'été]! Réponds [-leur] : "le feu de la Géhenne sera plus ardent! ". Ah! S’il se trouvait comprendre!
Sourate Al-Tawba, verset : 81, Traduction de R. Blachère

Chaleur et sècheresse s'y abattent sur les combattants. Le Prophète (s) leur promet le Paradis. Ils prennent la ville de Dûmat al-Jundul. Quelques hypocrites tentent de tuer le Prophète (s) et c'est lors de cette bataille que 'Abd Allâh b. Ubayy est mort[71].

Sanat al-Wufûd

Article connexe : Sanat al-Wufûd.

A partir de la bataille de Tabûk, l'islam commence à s'étendre dans la péninsule Arabe. Des représentants de diverses tribus se rendaient à Médine pour rencontrer le Prophète (s) et embrasser l'islam. Ce fut la dixième année de l'hégire nommée Sanat al-Wufûd. Ce fut également dans cette même année où le Prophète (s) signa un pacte avec les chrétiens de Najran, fit son dernier pèlerinage à La Mecque, et annonça Ali b. Abi Talib comme le Mawlâ des musulman après Lui.

Pèlerinage de l'adieu et Evénement de Ghadîr

La dixième année de l'hégire, le Prophète (s) effectua son dernier pèlerinage. Ce fut un événement important pour les musulmans. Il implore et obtient la clémence de Dieu en ferveur de toute sa communauté. Il demande aux musulmans d'attester qu'il leur a transmis le Livre et les a guidés selon Ses commandements.

Lors de ce dernier pèlerinage le Prophète (s) a aboli les privilèges dans l'entretien de la Ka'ba que les Quraych avaient mis en place en leur propre faveur. Comme, par exemple, des règles et des codes qu'ils avaient mis en place à propos des codes vestimentaires ainsi que de l'endroit d'où il fallait partir à hadj.

A cette occasion ce verset coranique fut révélé :

ثُمَّ أَفِيضُوا مِنْ حَيْثُ أَفَاضَ النَّاسُ
Ensuite déferlez par où les gens déferlèrent et demandez pardon à Allah!
Sourate al-Baqara, verset 199

Ce fut lors de ce pèlerinage que le Prophète (s) dit :

" Je ne sais pas si je verrai l'an prochain. Ô peuple! J'oublie le sang versé durant la période de l'ignorance (Jâhillîyyat). Vos sangs et vos biens sont illicites les uns aux autres, jusqu'à la rencontre avec Dieu".

Sur le chemin de retour à Médine, dans lieu nommé Ghadîr Khumm , là où le chemin des gens de l'Egypte se sépare de celui des gens de l'Irak et de Shâm, il reçut un message divin d'après lequel il devait désigner son successeur afin de clarifier le sort des musulmans après lui.

Il est rapporté que les gens en sa compagnie constituaient autour de cent mille hommes et femmes. Il les a réunis à Ghadîr Khumm, et annonça alors :

من کنت مولاه فعلی مولاه. اللهم وال من والاه و عاد من عاداه و أحب من أحبه و أبغض من أبغضه و انصر من نصره و اخذل من حذله و أدر الحق معه حیث دار
Celui pour qui je suis Imam-maître initiateur (wilâyat), désormais Ali lui sera Imam-maître initiateur (mawlâ)". Ô Dieu, allie à toi celui qui s'allie à lui, et considère comme ennemie celui que Ali considère comme son ennemie. Aime celui qui aime Ali. et soit ennemie avec celui qui est l'ennemie dAli. Méprise celui qui méprise Ali, et tourne le vrai avec lui là où il se tourne. Ô vous ici présents! Entendez cette parole, et transmettez-la à ceux qui sont ici absents.

Du retour de hadj, alors que l'Islam est dans une condition bien glorieuse, le Prophète (s) se sent fatigué. Alors soutenu d'un côté par son oncle Abbâs et d'un autre par son gendre et son cousin Ali (a), les pieds frôlant à peine le sol, il parcourt les ruelles de Médine préoccupé par le sort de sa jeune communauté.

Le Prophète (s) décide alors de lancer contre Rome une armée commandé par Usâma b. Zayd. Il fait ses dernières recommandations à ses compagnons. Et avant que cette armée soit envoyée, il dit adieu à Fatima et va la rencontre de Dieu Le Très-Haut. A ce moment-là, l'union musulmane avait pris toute la péninsule Arabe, et avait pénetré aussi dans deux grandes empires : Rome et Perse.

Décès du Prophète (s)

Le Prophète Muhammad (s) a quitté ce monde au début le 28ème jour du mois de safar de la onzième année de l'hégire, quand il avait 63 ans.

C'est indiqué dans le Nahj al-Balâghah qu'au moment de son décès, sa tête était dans les bras et le cou de l'Imam Ali (a). A ce moment-là, parmi ces enfants seulement Fatima était en vie.

Après son départ, son pur et saint corps fut lavé et enterré dans sa propre maison par Imam Ali (a). Sa maison et sa tombe sont aujourd'hui à l'intérieur de la Mosquée du Prophète (s) (Masjid an-Nabbî).

Succession du Prophète (s)

Lorsque Ali b. Abî Tâlib et les Banu Hachim étaient prises dans le rituel du lavement du corps saint du Prophète (s), d'autres gens privilégiés du la Tribu, indépendamment des derniers paroles du Prophète (s) (à l'évènement du Ghadîr Khumm ) s'étaient réunis pour désigner un chef qui remplacerait le Prophète (s). Ainsi un groupe des Mecquois (Muhâjirûn) et un groupe des Médinois (Ansar) s'étaient réunis dans un lieu nommé Saqîfa Banî Sâ'ida pour designer cette personne.

Les deux camps (Mecquois et Médinois) n'étant pas unanimes, ils ont commencé à s'en disputer. Chacun réclamait à lui l'héritage et la succession. Enfin certains des Ansar ont proposé une cohabitation des deux camps : qu'un représentant d'Ansar et un représentant de Muhajirûn soient choisis, et deux chefs dirigent ainsi ensemble la communauté des musulmans. Mais Abu Bakr s'en est opposé en disant qu'une telle décision mettrait en danger l'union du peuple musulman.

Il a en revanche proposé, que le calife soit d'un homme de Muhâjirûn et ses adjoints soient des hommes d'Ansar de sorte qu’aucune décision ne soit pas prise sans leur consentement. Abu Bakr, dans son discours à ce jour-là, a cité un hadith du Prophète (s) : «الائمه من قریش», qui joué un rôle crucial. Bien que ce hadith soit controversé, mais ce jour-là à Saqîfa, il a calmé la dispute contre les Ansars.

Ensuite, après avoir approuvé la supériorité des Muhâjirûn, la deuxième question était de choisir la personne convenable. Encore après des longues discutes, deux hommes : Umar ibn al-Khattab et Abû 'Ubayda al-Jarrâh, ont choisi Abu Bakr et ont fait l'allégeance avec lui. Les autres les ont suivis.

Le lendemain, Abu Bakr est allé à la Mosquée du Prophète (s). Umar a prêché un discours à son éloge et le rôle qu'il a joué dans l'avancement de l'islam et sa place à côté du Prophète (s), et demanda ainsi eux de faire l'allégeance avec Abu Bakr. Toutes les personnes là-présentes, l'ont suivi, sauf un groupe des Ansar et la famille du Prophète (s). Le califat est transmis officiellement à Abu Bakr. Cette manière de choisir le calife est devenue ainsi une tradition pour la suite.

Il faut mentionner que ce jour-là, à la Mosquée du Prophète (s), Abu Bakr a fait un discours lors duquel il dit :

« Vous m'avez choisi comme dirigeant, mais je ne suis pas meilleur que vous. Et je suis prêt à renoncer à cette responsabilité. Dans cette gestion, je vais me baser sur le Livre de Dieu et la Tradition du Prophète (s) ».[72].

A propos de cet évènement, Shahîdî écrit :

« le corps du Prophète (s) était resté dans la maison de Aïcha, les siens autour de Lui. Et nous savons que le fiqh de l'islam, il faudrait se précipiter pour la préparation du corps du défient et son enterrement ».

Et quand c'est à propos du corps Prophète (s) même, il peut bien imaginer l'importance! Mais on se demande alors pour quoi ces grands hommes se sont privés de cette affaire ? Est-ce que ces hommes s'inquiétaient-ils vraiment pour le sort de l'Islam et la dispersion des musulmans ? On ne peut pas le savoir ! Cela fait maintenant à peu près 14 siècles de cet évènement. Mais depuis ce jour une grande fissure est apparue dans la communauté des musulmans, et ce n'est toujours pas réuni[73].

Parmi ceux qui n'ont pas fait toute de suite l'allégeance avec Abu Bakr on peut nommer : Sa'd b. 'Ibâda, l'Imam Ali (a), Banu Hachim.

Il est rapporté que pendant les six mois après le décès du Prophète (s), où Fatima az-Zahra (a) était en vie, Imam Ali (a) n'a pas fait l'allégeance avec Abu Bakr. Mais d'après d’autres faits historiques, ce délai parait trop long.

Personnalité du Prophète (s)

Mahmûd Husayn écrit que :

« Muhammad (s) avait des dispositions spirituelles précoces, qui l'inclinaient à la solitude et à la méditation, mais aussi à une curiosité intellectuelle, une capacité d'écoute, une ouverture sur le monde, qui l'incitaient à interroger tous les porteurs de savoir qu'il rencontrait, notamment à l'occasion de périples caravaniers. Il s'imprégnait ainsi des grands courants religieux qui traversaient son époque et des signes annonciateurs des changements politiques qui s'y préparaient ».[74].

Morale

Le Prophète (s) était très réputé par sa morale. Le Coran dit à ce propos :

وَإِنَّک لَعَلَیٰ خُلُقٍ عَظِیمٍ ﴿۴﴾
En vérité, tu es d'une condition morale éminente
Sourate LXVIII, Le Calame, verset 4, traduction R. Blachère

A propos des caractéristiques du Prophète (s), il est dit qu'il était quelqu'un d'assez silencieux, et ne parlait que si cela était nécessaire. Il n'ouvrait pas grand sa bouche, il riait jamais fort, et était souvent souriant. Pour parler avec quelqu'un, il ne tournait pas le cou, mais le corps. Il était très propre et parfumé, quand il passait d'un endroit on l'apprenait par l'odeur de son parfum.

Il vivait très simplement. Il s'asseyait au sol, mangeait au sol, et l'orgueil était bien loin de lui. I mangé que sa faim, et de nombreuses fois, il acceptait volontiers la faim. En même, il n'appréciait pas une vie monacale et disait souvent à ses compagnons qu'il faudrait profiter de la vie autant qu'on fait de l'observance.

Il était très digne et gracieux avec les gens, même avec les non-musulmans. Et les musulmans avaient des affections très profondes pour lui et prenaient comme modèle ses manières d'êtres.

Le prince des croyants, l'Imam Ali (a), dit à propos de Lui :

« Qui le voyait, sans le connaître, son allure le prenait. Qui le rencontrait et le fréquentait, commençait à l'aimer. Il partageait son regard parmi ses compagnons de manière égale. Quand il serrait la main des gens, il ne se précipitait pas de retirer sa main, il laissait toujours l'autre de retirer sa main ».

Quelques hadiths attribués au Prophète

  • Le croyant ne se contente pas de la nourriture, quand son voisin a faim.
  • Le croyant ne guète pas le versé du sang.
  • La foi sans la pratique n'est pas admit.
  • Il y a trois choses que, quand ils ne se trouvent pas chez l'homme, il est malheureux : un piété qui le retient du péché, une morale qui rend le tolérant vis à vis du peuple, une patience par laquelle il peut éloigner la légèreté des gens superficiels.
  • Soit tolèrent à l'égard des gens, pour qu'on soit tolèrent à ton égard.
  • On reçoit la sanction de bonnes œuvres plus rapidement qu'autres choses, la sanction de mauvais acte aussi revient plus rapidement que toute autre chose.
  • Trois choses sont comme la peste pour la religion : le sage malfaiteur, le guide impitoyable, le prêtre ignorant.
  • La chose licite mais la plus détestée auprès de Dieu est le divorce.
  • Soyez amis avec les pauvres, parce qu'ils ont une grande place au jour de la résurrection.
  • Le meilleur serviteur auprès de Dieu, est celui qui a la meilleure humeur.
  • Le plus aimé de Dieu est celui qui est le plus utile pour le peuple.

Statut du Prophète (s) dans la croyance chiite

Selon les doctrines chiites, Muhammad (s) est un prophète et un envoyé de Dieu. Il est le dernier des prophètes et ainsi, il n'y aura plus de prophète après lui. Il est un des prophètes « doués de résolution » (Ulu l-'Azm) et a fondé une nouvelle religion.

Il est le premier des Quatorze immaculés. Il est considéré comme immaculé aussi bien dans la réception et la transmission de la révélation que dans les différentes étapes de sa vie. Son miracle le plus important fut le Coran.

Collections des Hadiths du Prophète

Parmi les sources de hadiths chiites, il y a certains livres qui ont receuiili les hadiths rapportés du Prophète (s) ou qui ont consacré des chapitres aux hadiths du Prophète (s). Voice Certaines de ces sources :

  • Tuhaf al-'Uqûl 'an Âl ar-Rasûl (s) : Ce livre a été écrit par Ibn Shu'ba al-Harrânî, l'un des grands érudits et juristes chiites du 4ème H. Ce livre est une collection de parols et de conseils du Prophète (s) et des Imams (a). Il contient même un chapitre consacré aux paroles du Prophète (s).
  • Al-Majâzât an-Nabawîyya : Ce livre a été écrit par Sayyid ar-Radî. Cette collection de hadiths du Prophète (s) se concentre sur certains aspects des parols du Prophète (s) telles que : conseils subtils, avertissements, implications et allégories.
  • Makâtîb ar-Rasûl (s) : Ce livre a été écrit par ayatollah Ahmadî Mîyânijî. Il contient les lettres du Prophète (s) aux rois, fonctionnaires et agents. Il comprend également des écrits sur les traités, les contrats et certaines autres questions diverses.
  • Sunan an-Nabî : Ce livre a été écrit par al-'Allâma Tabâtabâ'î. Il vise à donner un bref aperçu de la morale et des mœurs du Prophète (s) et de ce que l’on appelle la "conduite du Prophète (s)".
  • Nahj al-Fasâha : Ce livre a été compilé par Abu al-Qâsim Pâyandih. Il est organisé en deux sections : les hadiths et les sermons et comprend les récits et les paroles du Prophète (s).

Voir aussi

Références

  1. Mahmûd Husayn, al-Sîra. Prophète de l'islam raconté par ses compagnons, vol 2, p 9
  2. Shahîdî, Târîkhi Islam, p 37
  3. Shahîdî, Târîkhi Islam, p 37
  4. Al-Ya'qûbî, Târîkhi Ya'qûbî, vol 1, p 369 ; Âyatî, Târîkhi Payâmbari Islam, p 49
  5. Shahîdî, Târîkhi Islam, p 38, 1390SH/2011 C
  6. Ibn Ishâq, Sîra, p 81, 1398 H
  7. Ibn Hishâm, as-Sîrat an-Nabawîyya, vol 1, p 141-142
  8. Shahîdî, Târikhi Tahlîlî Islam, p 39-40, 1390 SH
  9. Ibn Ishaq, Sîra, p 245, 1398 H
  10. Âyatî, Târîkhi Payâmbari Islam, p 59-60
  11. Al-Kûfî, al-Istighâtha, p 68 ; al-'Âmilî, as-Sahîh min Sîrat an-Nabî al-A'zam, vol 2, p 218, 1385 SH
  12. Shahîdî, Târîkhi Islam, p 40
  13. Âyatî, Târîkhi payâmbari Islam, p 57
  14. Shahîdî, Târîkhi Islam, p 41
  15. Shahîdî, Târîkhi Islam, p 41
  16. Shahîdî, Târîkhi Islam, p 41
  17. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 10
  18. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 10
  19. Ibn Hishâm, as-Sîrat an-Nabawîyya, vol 1, p 262
  20. Ibn Hishâm, as-Sîrat an-Nabawîyya, vol 1, p. 264-266
  21. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 10
  22. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 10
  23. Ibn Hishâm, as-Sîrat an-Nabawîyya,vol 1, p 281-282
  24. Ibn Ishâq, Sîra , P 127
  25. Târîkh ar-Rusûl wa al-Mulûk, vol 3, p 1172
  26. Ibn Hishâm, Sîra, vol 1, p 279
  27. Shahîdî, Târîkh Tahlîlî Islam, p 51-52, 1390 SH
  28. Shahîdî, Târîkhi Tahlîlî Islam, p 53, 1391 SH
  29. Shahîdî, Târîkhi Tahlîlî Islam, p 53, 1391 SH
  30. Shahîdî, Târîkhi Tahlîlî Islam, p 51-52, 1391 SH
  31. At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, vol 2, p 343, Dâr Ihyâ' at-Turâth al-Arabi
  32. Ibn Hishâm, Sîra, vol 2, p 60 ; at-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, vol 2, p 344-346, Dâr Ihyâ' at-Turâth al-Arabi
  33. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 31
  34. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 31
  35. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 32
  36. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 47
  37. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 51
  38. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 52
  39. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 52
  40. Shahîdî, Târîkh Tahlîlî Islâm, p 72, 1390 SH
  41. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 113
  42. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 123
  43. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 125
  44. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 125
  45. Al-Wâqidî, al-Mahgâzî, Vol 1, p 19, 1405 H ; Mahmûd Husayn,as-Sîra, vol 2, p 147
  46. Shahîdî, Târîkh Tahlîlî Islâm, p 75, 1390 SH
  47. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 217
  48. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 231
  49. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 249
  50. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 259
  51. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 261
  52. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 291
  53. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 317
  54. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 323
  55. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 323
  56. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 324
  57. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 325
  58. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 325
  59. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 331
  60. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 329
  61. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 341-342
  62. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 342
  63. Vâqidî, V. 2, p 633, Tabarî, V. 3, p 9
  64. Âyatî, p 410-411
  65. Shahîdî, Târîkh Tahlîlî Islâm, p 90, 1390 SH
  66. Mahmûd Husayn, as-Sîra, vol 2, p 405
  67. Shahîdî, Târîkh Tahlîlî Islâm, p 90-91, 1390 SH
  68. Shahîdî, Târîkh Tahlîlî Islâm, p 92, 1390 SH
  69. At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, vol 2, p 644
  70. Al-Wâqidî, al-Maghâzî, vol 2, p 885 ; Mahmûd Husayn, Sîra, vol, 2, p 567
  71. Mahmûd Husayn, Sîra, vol 2, p 605
  72. Shahîdî, Târîkh Tahlîlî Islâm, p 107, 1390 SH
  73. Shahîdî, Târîkh Tahlîlî Islâm, p 109, 1390SH
  74. Mahmûd Husayn, as-Sîra, Tome 2, p.10-11


(Suite de l’article à paraître prochainement … )